La réforme du Code du travail met le PS en miettes !
Martine Aubry et d'autres dirigeants du PS qui ont co-signé une violente charge la semaine passée contre la politique de Hollande et Valls, parlent maintenant de franchir une nouvelle étape. D'après ses propos dans le JDD, Martine Aubry et deux de ses proches veulent quitter la direction du Parti socialiste. Il se confirme que c'est une véritable rupture avec leur camp.
A quatorze mois de la présidentielle, le PS apparaît au bord de l'explosion, après la charge sans précédent de Martine Aubry et de 17 autres personnalités de gauche dans Le Monde.
L'ex-première secrétaire nationale du parti a d'ailleurs confié au JDD : "Nous allons sortir de la direction du PS, nous souhaitons en discuter avec Jean-Christophe Cambadélis". Les deux proches concernés, François Lamy, chargé des relations extérieures auprès du premier secrétaire, et Jean-Marc Germain, secrétaire national chargé du pôle mondialisation, régulation et coopération.
Il se confirme donc que le PS est en train d'exploser. Frédéric Dabi de l'Ifop évoque une crise "inédite" et une majorité socialiste "très divisée, voire en miettes". "On n'avait pas vu sous les quinquennats précédents une protestation aussi forte d'un camp du parti majoritaire".
Au sein du Bureau national du parti, les "aubrystes" (18% des voix), qui avaient signé la motion gouvernementale au dernier congrès de 2015, sont majoritaires si on les additionne à la motion B conduite par le frondeur Christian Paul (30%) et à la motion D de Karine Berger (9%) a calculé le député Jean-Marc Germain. A l'Assemblée, ces trois courants comptent une centaine de parlementaires, et le nombre des contestataires a pu monter jusqu'à "150-170" sur l'amendement Ayrault-Muet pour une réforme fiscale ou la déchéance de nationalité, rappelle le député.
Auprès de l'AFP, le député PS Christophe Caresche pointe une "rupture profonde". "On n'a jamais vu ça depuis Giscard/Chirac !", souligne-t-il, en référence à la guerre sans merci que s'étaient menée en 1981 le président Valéry Giscard d'Estaing et son ancien Premier ministre.
Contrairement aux rumeurs qui circulaient, pour Martine Aubry, la suite n'est pas la présidentielle de 2017 : "ce n'est pas du tout mon projet", a assuré la maire de Lille sur RTL. Son objectif n'est pas non plus de "(se) placer dans l'optique des primaires", a-t-elle dit à La Voix du Nord."Je suis bien à Lille, j'y resterai.
On ne demande le départ de personne - on ne demande rien d'ailleurs. Ceux de mes amis qui ont été sollicités ont refusé d'entrer au gouvernement. On ne veut aucun poste. On veut simplement que ceux pourquoi on s'est battu toute notre vie soit préservé", martèle-t-elle dans l'édition du JDD de dimanche.