Elections 2017 : Rassemblement à gauche : Assez de paroles des actes !

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Elections 2017 : Rassemblement à gauche : Assez de paroles des actes !


Deux événements politiques considérables, le naufrage possible de la candidature Fillon et surtout, le résultat de la primaire socialiste avec la défaite de Valls, créent une situation tout à fait nouvelle. Cela relance le défi et la possibilité d’un rassemblement de la gauche pour battre la droite et l’extrême-droite, rompre avec le social-libéralisme et sortir de l’austérité avec une candidature commune à la présidentielle, un contrat majoritaire pour les législatives et une dynamique de luttes populaires.

Dans ces circonstances, la responsabilité du PCF est immense. Son apport est indispensable pour :

• faire face aux assauts idéologiques de la droite, du social-libéralisme et du MEDEF,
• démasquer l'imposture du FN
• combattre vraiment la finance, et relever les défis de la révolution numérique et de la révolution écologique,
• dépasser par le haut les oppositions qui entretiennent la division dans les rangs de la gauche anti-austérité.

En effet, le PCF est porteur d’une exigence de cohérence qui associe l’énoncé d’objectifs sociaux audacieux à la conquête de pouvoirs par les salariés et les citoyens sur l’utilisation de l’argent des entreprises, des banques, de l’État et même de l’Union européenne. C’est seulement ainsi, à l’appui des luttes, qu'on arrivera à conjuguer, au lieu de les opposer, réalisme, efficacité et radicalité.

Jean-Luc Mélenchon somme Benoît Hamon de se rallier à son camp tandis que ce dernier laisse s’accréditer l’idée que son objectif serait de « siphonner » l’électorat du leader de la « France insoumise ».

Continuer ainsi, c’est courir à la catastrophe d’un deuxième tour entre la droite et l’extrême-droite, alors que des éléments nouveaux permettraient de la conjurer.

Qui est prêt à en porter la responsabilité ? Pas le PCF qui en décidant de soutenir Jean-Luc Mélenchon, s'est déclaré aussi vouloir demeurer très attentif aux évolutions de la situation à gauche pour pouvoir saisir jusqu'au bout la possibilité d'un rassemblement. Celle-ci émerge aujourd'hui. Il ne s'agit donc pas pour les communistes de renier leur choix mais au contraire de l'accomplir jusqu'au bout.

Il est urgent que le Conseil national du PCF, organisme dirigeant, se réunisse et prenne des initiatives pour que la gauche sorte de cette double impasse, et pour amener ses candidats à s'inscrire dans un rassemblement anti-austérité. Nous avons la conviction qu'il est possible de converger.

Sur quels grands axes ?

1. emploi, travail, salaires : face aux défis de la révolution informationnelle, conquérir des moyens financiers (crédit, fiscalité) et des pouvoirs pour sécuriser l’emploi et la formation avec le revenu, en créant les conditions d'une véritable égalité femmes-hommes. Ce n’est plus le marché ni le patronat qui doivent décider des trajectoires professionnelles de chacune et de chacun, de nos vies.
2. protection sociale : son avenir exige un nouveau financement assis sur la masse salariale, donc sur le volume et la qualité de l’emploi. Ce n’est pas le « coût du travail » qu’il faut baisser, c’est le « coût du capital » (intérêts, dividendes, etc.), pour consacrer beaucoup plus de moyens au développement de toutes les capacités humaines.
3. services publics : leur relance permettrait de répondre aux besoins populaires. Elle soutiendrait la demande aujourd’hui si insuffisante tout en développant l’efficacité de la production nationale (l’offre). Il faut rompre avec l’austérité budgétaire. Le Pacte de stabilité est une stupidité. Les centaines de milliards d’euros créés par la BCE doivent servir à une expansion nouvelle de tous les services publics.
4. Europe : notre rassemblement sur de tels objectifs peut permettre d’aborder tout autrement les enjeux européens, y compris avec les autres peuples, pour construire les rapports de force qui permettront des mesures immédiates de progrès et le lancement d'une refondation de l’Union européenne, si nécessaire pour pouvoir transformer le monde.
5. Démocratie :
une 6eme République est nécessaire, rompant avec le présidentialisme et ressourçant la démocratie représentative aux interventions, avec des pouvoirs décisionnels nouveaux, des salariés dans les entreprises et des citoyens sur le territoire.

Rien n’est joué. Assez de proclamations d’intentions, passons à l'acte pour construire des bases solides au rassemblement nécessaire pour battre la droite et l’extrême-droite !

Frédéric BOCCARA, Paul BOCCARA, Gisèle CAILLOUX, Yves DIMICOLI, Denis DURAND, Jean-Marc DURAND, Nicolas MARCHAND, Catherine MILLS

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