Pierre-Bénite, les communistes rendent hommage à la Résistance et au CNR

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Pierre-Bénite, les communistes rendent hommage à la Résistance et au CNR
Pierre-Bénite, les communistes rendent hommage à la Résistance et au CNR
Pierre-Bénite, les communistes rendent hommage à la Résistance et au CNR

Hommage à la Résistance et au CNR présenté par Jean Chambon le 27 mai 2020 à l’Esplanade Guy Môquet à Pierre-Bénite – Rhône.

Mesdames, Messieurs, Chers-es amis-es et camarades,

Je vous remercie de votre participation, celle des élus-es et anciens élus-es et les anciens combattants.

Ce jour, nous rendons hommage à tous ceux qui résistèrent à la barbarie nazie et au régime de Vichy. Une France courageuse et déterminée a su dire « non » à l’envahisseur nazi et « oui » à la Liberté.

Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance. La veille, à Draguignan, Charles Tillon, membre de la direction du Parti Communiste, avait lancé son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats, les marins, les aviateurs encore sous les armes à s’unir dans l’action ».

La Résistance, née du plus profond des peuples, joua un rôle déterminant dans plusieurs pays occupés, des montagnes de la Yougoslavie aux maquis du Limousin, des Glières ou du Vercors.

C’est à eux tous que nous rendons hommage aujourd’hui. Ces combattants, très souvent dans la clandestinité et l’anonymat, ont permis que notre pays se libère de l’occupant allemand, retrouve sa liberté et sa souveraineté.

Le paroxysme de la barbarie fasciste est atteint quand tuer l'ennemi ne suffit plus. Il faut l'exterminer, le rayer de la carte, au nom d'une insupportable théorie de la race supérieure et de la préférence nationale. Dans les camps de la mort du régime nazi, l'horreur se répand sans limite, au service d'une obsession démente : l'anéantissement des juifs d'Europe.

La haine de l'autre, le refus de la différence nourrissent une bête immonde. Parce qu'ils sont juifs, tziganes, communistes, syndicalistes, socialistes, résistants, homosexuels ou handicapés, des hommes, des femmes, des enfants sont considérés comme parasites à éliminer.

Voilà quel était l’ennemi, un monstre qui n’hésitera pas à assassiner pour dominer l’Europe et faire valoir ses idées inhumaines qu’impérativement les peuples doivent combattre et annihiler en toute période.

  • Notre hommage s’adresse aux combattants d'origine étrangère, recrutés au sein des FTP MOI comme le poète arménien Manouchian, qui sacrifieront leur vie pour leur pays d'accueil, au nom de la liberté et de la République. Ils sont fusillés le 21 février 1944.
  • Hommage aux 27 martyrs de Chateaubriand fusillés le 22 octobre 1941. Ils refusent de se faire bander les yeux et meurent en chantant jusqu'au bout la Marseillaise. Parmi eux, un jeune communiste de 17 ans, et dont le père député communiste est prisonnier depuis 1939. Cette esplanade où nous sommes aujourd’hui en porte le nom : Guy Môquet.
  • Hommage aux 1008 fusillés au Mont Valérien, principal lieu d’exécution de résistants et d’otages en France par l’armée allemande.

Nous rendons hommage à ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes, engagés, déterminés, courageux qui firent souvent le sacrifice de leur vie pour la liberté. Elles et ils sont l’orgueil de notre peuple qui ne plia pas devant l’abominable alors que le régime pétainiste collaborait avec les nazis.

Ce 27 mai 2020, nous célébrons aussi la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.

Né le 27 mai 1943 en pleine guerre, le CNR réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et les deux centrales syndicales existantes à l’époque, la CGT et la CFTC, il est présidé par Jean Moulin, préfet et résistant, qui sera arrêté peu après et décédera de ses blessures et tortures.

Pendant 9 mois, le CNR élabore son programme de justice et de progrès social et démocratique, « les jours heureux » qu’il adoptera le 15 mars 1944 à l’unanimité.

Deux ans après dans une France libérée mais en ruine, un gouvernement avec des ministres gaullistes, de la SFIO et du Parti Communiste reconstruisent le pays. Ils font le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes de 1936, du Front populaire.

Les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité. Le droit à l'éducation et à la culture pour tous est instauré.

En célébrant le Conseil National de la Résistance, nous saluons la réussite de ces grandes réformes. Elles permirent de reconstruire la France et elles ont jeté les bases d’une France nouvelle, libre, fraternelle et indépendante. Les jours heureux n’étaient plus un rêve mais une réalité pour le plus grand nombre même s’il aura fallu de nombreux combats pour élargir et préserver ces réformes jusqu’à ces derniers mois avec la tentative de briser notre système solidaire de retraite par répartition.

Quand Emmanuel Macron utilise le titre des « jours heureux », cela nous révolte, lui qui s’est toujours situé du côté du capital, des financiers, de la grande bourgeoisie, du patronat, du côté de ceux qui il y a 77 ans préféraient Hitler au front populaire et lui fournissaient une main d’œuvre à coût zéro dans les camps de concentration.

L’actualité des valeurs de la Résistance est très vivante. Aujourd’hui tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire notre pays, mis à l’arrêt par la crise sanitaire qui nourrit une crise économique et sociale aux effets dévastateurs.

Ces crises, nous devons les affronter, dans toute leur brutalité, en mettant au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, et en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal, des choix identiques qui depuis 25 ans tournent le dos aux valeurs de la Résistance.

Ces crises révèlent un modèle économique à bout de souffle qui hypothèque l’humanité et notre planète. C’est un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit par l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

La démocratie elle même est attaquée au travers du plan d’urgence qui fait la part belle au exigences patronales et révèle un autoritarisme qui fait peur.

Tout cela est le résultat de choix délibérés. Nous appelons notre peuple à les combattre et à agir pour une civilisation nouvelle construite par et pour les êtres humains.

En puisant dans la Résistance, dans ses actes, dans ses valeurs et le programme du CNR, nous nous approprions notre histoire tout en ouvrant la voie à un avenir qui soit beau, sécurisé, solidaire et où le libre engagement et développement de chacun sera la condition de l’émancipation de tous.

C’est ainsi, à notre avis, que les générations d’aujourd’hui et de demain seront fidèles aux idéaux et valeurs de la Résistance et du Conseil National de la Résistance.

Je vous remercie de votre attention et vous propose que nous observions une minute de silence en hommage à tous les martyrs morts pour la France et à toutes celles et ceux qui depuis nous ont quittés.

 

Publié dans Histoire, Pierre Bénite

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