Plus de Papandreou au parlement Grec !

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

 

La nouvelle Vouli (parlement grec) élue ce 25 janvier a une particularité étonnante. Ce sera le premier parlement sans membre de la famille Papandréou présente 92 ans. Le parti fondé par l'ancien premier ministre George Papandréou, n'a obtenu que 2,44 % des suffrages exprimés, soit en deçà des 3 % nécessaires pour obtenir des élus.

Le premier Giorgos, le fondateur

C'est la fin de l’histoire commencée avec Giorgos Papandréou, fils d'un pope d'Achaïe, au nord du Péloponnèse. Il se fait élire au début des années 1920 député dans le parti du « grand homme » de l'époque, Eleftherios Venizelos, pour qui il a combattu pendant le « Grand Schisme ». Devenu un personnage incontournable du centre-gauche, Giorgos se révèle un  animal politique qui multiplie les portefeuilles dans les années 1920 et 1930. Exilé par le dictateur Metaxas en 1936, il revient en 1944 en Grèce dans les bagages des Britanniques et devient premier ministre.

Après avoir participé à la première répression du mouvement communiste issu de la résistance, il démissionne de son poste, mais demeure au gouvernement jusqu'en 1952. Durant l'après-guerre civile, il demeure dans l'opposition mais parvient en 1964 à unir derrière lui l'ensemble de la gauche. Il doit rapidement démissionner sous la pression du très conservateur Roi Constantin II (frère de l'ancienne reine d'Espagne Sophie) et il est arrêté en 1967 lorsque la junte dite des colonels prend le pouvoir. Il meurt un an plus tard en résidence surveillée.

Andreas, le patriarche

C'est alors son fils Andreas qui reprend le flambeau familial. Lors du retour à la démocratie en 1974, il unifie la gauche non communiste au sein du Pasok (PS grec) autour d'un discours très social, opposé à l'OTAN et à l'UE. En avril 1981, il remporte 48 % des voix et devient premier ministre. Il le restera jusqu'en 1989, puis le redeviendra de 1994 à 1996, quand il quitte la politique. II mourra peu de temps après.

George le deuxième

Mais son fils, George, a reprend le flambeau. Député en 1981, il a déjà été plusieurs fois ministre dans les cabinets dirigés par son père. En 2004, il prend la tête du Pasok. Après une défaite en 2007, il l'emporte en 2009 et devient premier ministre.

Ce troisième Papandréou annonce alors l'ampleur réelle du déficit grec. Il accepte en 2010 le « plan de sauvetage » du pays et les politiques d'austérité imposées par la Troïka qu'il exécute. En novembre 2011, devant les nouvelles exigences de la troïka, il propose un référendum qui provoque des réactions indignées des dirigeants européens qui lui imposent de démissionner. Il est cependant réélu député en juin 2012 sur la liste du Pasok qui s’est aligné sur les exigences européennes et l’a sacrifié. Finalement, il quitte le PASOK pour créer son propre mouvement espérant diviser l’électorat de gauche et faire obstacle à la montée de Syriza..

Mais cette fois, la manœuvre échoue, il n'est pas élu. Ainsi est née la première Vouli sans Papandréou depuis 1923...

 

Publié dans Grèce

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