L'AFPA en grève...

Publié le par Humanité

Manifestation nationale unitaire de l'AFPA à Paris

Manifestation nationale unitaire de l'AFPA à Paris

L’Afpa est en grève nationale et manifeste à Paris pour exiger des budgets clairs et précis.

L’Afpa (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) souffre depuis que l’État a délégué le secteur de la formation aux régions. Hier, tous les centres du pays étaient en grève avec une manifestation organisée dans la capitale à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SUD, CFE-CGC, CFTC).

Les drapeaux de quelque 500 formateurs et administratifs de l’Afpa ont coloré le bitume entre la gare Montparnasse et le ministère du Travail à Paris, où l’Afpa vient d’être officiellement inscrite au projet de loi « dialogue social » dans son article 21, qui confère à l’association d’être reconnue dans le service public de l’emploi (SPE), mais sans précisions budgétaires.

« Nous défendons l’Afpa, outil de travail, au service de personnes au chômage, de plus en plus souvent en situation de reconversion, qui doivent se former », résume Marylise (CFDT), venue de Strasbourg.

Recourir à la formation professionnelle à la suite d’un licenciement, Maurice Botte a connu cela. « Arrivé à l’Afpa en stagiaire, aujourd’hui j’y suis formateur en logistique à Lomme, dans le Nord. » Ce syndicaliste CGT a en tête les promesses du gouvernement envers les privés d’emploi et les exigences imposées à l’association. « C’est absurde de parler de compétitivité pour une structure qui n’a pas le droit d’avoir de fonds propres ! Mais on exige de nous la mise en place de formations réduites dans le temps et accueillant plus de stagiaires simultanément. »

Pour ce travailleur social, ces injonctions sont synonymes de baisse de qualité. « Nos locaux sont mis à disposition par l’État. S’il était seulement question de payer un loyer, nous disparaîtrions », s’inquiète-t-il.

Depuis janvier, l’État se défile.

« Une formation gratuite et rémunérée pour tous », revendiquent, au fond, les salariés de l’Afpa, s’appuyant sur la Constitution. Mais la réalité reflète des différences d’une région à l’autre selon qu’elle dispose et attribue ou non des moyens suffisants pour répondre aux besoins. « En sept ans, le nombre de stagiaires formés est passé de 137 445 à 82 096 et le nombre de salariés de 11 000 à 8 000 ! Alors que l’augmentation du nombre de privés d’emploi exigerait l’inverse ! » s’insurge l’intersyndicale.

Depuis janvier, l’État se défile. Patrick Peyrebesse (FO), venu de Picardie, espère enfin « un fléchage budgétaire clair et précis pour l’Afpa », créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui dispense aujourd’hui des formations qualifiantes dans plus de 200 métiers.

 

Publié dans Luttes sociales

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