Lutte à Nexcis à Rousset (13) pour l'emploi

Publié le par CGT Nexcis

Lutte à Nexcis à Rousset (13) pour l'emploi

La start-up Nexcis à Rousset (13), détenue à 65 % par EDF, sera en cessation d'activité le 31 juillet. Les salariés ne comprennent pas.

"EDF nous dit que nous n'avons pas d'avenir !" déplore Stephan Dainotti, délégué syndical CGT. Pourtant, Nexcis, située près d'Aix-en-Provence, conçoit des panneaux photovoltaïques. Cette filiale d'EDF est, selon le syndicaliste, "le dernier centre de recherche et développement sur le photovoltaïque en Europe". Mais, le 2 mars, la direction a annoncé aux 77 salariés la mise en place d'une procédure d'information-consultation annonçant la cessation d'activité pour le 31 juillet 2015.

Une décision incompréhensible pour Stephan Dainotti : après des années de travail, "un nouveau produit sera commercialisable dans 3 mois. La phase d'industrialisation est en marche". Il s'agit des BIPV, des panneaux semi-transparents, directement intégrés aux bâtiments. À l'entendre, cette technologie est "unique au monde". "Les Chinois ne sortiront le même type de produit que dans 12 à 18 mois. Cela peut nous ouvrir un marché international de plusieurs milliards d'euros", insiste-t-il. D'ailleurs, 75 millions d'euros ont déjà été investis dans la start-up depuis son lancement en 2009, dont 35 millions de fonds propres d'EDF. Pour les salariés, c'est l'incompréhension qui domine.

Nexcis indique que le "marché du photovoltaïque est dominé par la concurrence asiatique, avec des coûts deux à trois fois moins élevés".

Un problème de compétitivité, donc. Un mandat a été donné à la banque Rothschild pour trouver d'éventuels acquéreurs entre juin et novembre 2014. Cette démarche n'a pas abouti. Les salariés prétendent que la recherche a commencé trop tôt, alors que le produit n'était pas fini.

Croissance verte

L'entreprise assure travailler "sans relâche à la recherche de partenaires". La survie de l'entreprise est liée au résultat de cette procédure d'information-consultation. Mais, pour le représentant syndical, la cessation totale d'activité au 31 juillet va avoir des conséquences dès le mois de juin avec les premiers départs : "Si on perd la matière grise, tout sera perdu, comme l'avance prise sur la concurrence."

Un appel a été lancé par plusieurs scientifiques du CNRS sur Mediapart. Les salariés, inquiets, ont été reçus par les politiciens locaux, à la préfecture et par Ségolène Royal il y a trois semaines. Une réunion sans avancée concrète.

Pourtant, le 9 mars dernier, sur BFM TV, la ministre de l'Écologie appelait de ses voeux "une révolution de la croissance verte" et soulignait "l'importance de la loi de la transition énergétique" qui devait permettre aux industriels d'"investir", de "s'équiper, que ce soit dans le solaire,
 le photovoltaïque (...), toutes ces filières extraordinaires de créativité et d'emploi".

 

Publié dans Luttes sociales

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