Renault Trucks : la mobilisation massive oblige Valls à parler...
Nouvelle mobilisation des salariés de Renault Trucks ce lundi 11 mai lors de la réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE) où la direction présentait un plan de casse de 591 suppressions emplois, principalement dans les services administratifs et commerciaux sur les sites de Saint Priest et de Vénissieux dans le Rhône.
Ils étaient 5 à 600 a être présents à ce rassemblement combatif à l'appel des organisations CGT-CFDT et CGC de Renault Trucks et surtout des techniciens, cadres et administratifs.
Une mobilisation d’une rare ampleur dans les rangs des cadres et techniciens. “Jusqu’à présent, l’inquiétude était intellectuelle si l’on peut dire, maintenant il y a des chiffres précis, on connaît les postes visés, les salariés ont peur, explique Bernard Fauché, délégué central CFDT.
Ils sont également très amers car ils ont fourni beaucoup d’efforts ces cinq dernières années pour remonter l’entreprise et renouveler la gamme.”
L'annonce de cette casse a été faite le 28 avril (voir dans ce blog deux précédents articles). C'est le second plan en deux ans, alors que les dividendes versés aux actionnaires sont conséquents et que les ventes de Renault Trucks sont en hausse de 35% depuis le début de l'année.
Cette contradiction a créé chez les salariés et la population, émotion, interrogation et colère que les salariés expriment dans leurs actions. Car chez les salariés on ne se trompe pas: plus de camions vendus, c'est plus de travail quotidien à réaliser avec moins d'emplois s'ils les laissent briser par une direction obnubilée par la rentabilité financière.
Deux déductions logiques, les conditions de travail et le stress vont continuer à se dégrader et simultanément les profits vont augmenter sous la pression d'une direction qui n'a comme objectif que l'austérité, salaires et emplois étant en permanence dans le colimateur.
AB Volvo (Propriétaire de Renault Trucks) s'arcqueboute sur un plan de 4400 suppressions d’emplois dans le monde, dont 508 en France (1300 en comptant les intérimaires et les prestataires). Les négociations sur les modalités de départ n’avancent guère. “Après deux mois de négociations stériles, nous estimons que les modalités proposées jusqu’ici pour inciter aux départs volontaires sont insuffisantes pour éviter des licenciements secs sur l’ensemble des sites français”, explique Olivier Parret, délégué CFE-CGC.
Tous les syndicats du groupe dénoncent des "licenciements boursiers".
à Lyon pour signer le contrat de plan Etat-Région, il était difficile au 1er ministre de ne pas entendre la colère justifiée des salariés et de leurs syndicats qui l'ont obligé à dire : "On ne peut pas accepter le plan qui nous a été présenté ... il faut trouver une autre solution"
Nous prenons acte de cette position. La direction du groupe va t-elle tenir compte des propos de Valls ou va t-elle continuer en se disant : "Cause toujours, je fais ce que je veux!" ?
Nous restons dubitatifs sur l'expression "autre solution". Toute solution n'a de raison d'exister que s'il y a un problème. Or à Renault Trucks quel est le problème à résoudre ?
Au plan économique et industriel, les choses vont plutôt bien avec une nouvelle gamme de camions qui rencontre un fort succès, les ventes sont à la hausse, les finances de Volvo se sont améliorées et les dividendes perçus restent copieux.
Le seul vrai problème est social. L'insuffisance de salaires, la précarité des emplois, le manque d'emploi et la dégradation importante des conditions de travail sont des éléments qui sont dénoncés depuis longtemps car ils conduisent à Renault Trucks comme ailleurs, à une perte d'efficacité.
L'autre face du problème c'est la nuisance du coût du capital démontrée, chiffres à l'appui, par la CGT.
Alors oui monsieur le 1er ministre ce plan n'est pas acceptable et il est urgent que des mesures soient prises pour une autre répartition des richesses créées par les salariés. Malheureusement cela n'est pas la voie prise avec la loi Macron actuellement en discussion à l'Assemblée !
C'est pourquoi les salariés de Renault trucks doivent compter sur leur mobilisation et leur unité pour contraindre la direction à retirer son plan!