- 6%, lourde rechute de Hollande...
Une douche froide, pour ne pas dire glacée. Alors qu’il espérait déjà pouvoir être candidat en 2017 après une première partie de congrès du PS arrachée aux forceps, François Hollande dévisse dans le baromètre CSA pour « Les Echos ».
La chute est très lourde avec moins 6 points sur un seul mois.
Moins d’un Français sur quatre (23%) a désormais « confiance » en lui pour « affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ». C’est la baisse la plus forte enregistrée par le président depuis juin 2002 (il avait perdu 7 points le premier mois du quinquennat). Et la première fois depuis les attentats du mois de janvier qu’il retombe sous la barre des 25%.
Le coup est rude. Il l’est aussi pour Manuel Valls, dont la cote de confiance recule de 3 points, à 35%. N'est-il pas termps de préparer les valises ?
Le discours au Panthéon n’a rien changé
Certainement que le couple exécutif pâtit de l’annonce, lundi, d’un bond spectaculaire du chômage au mois d’avril. Après avoir fait croire que la reprise était là, ces chiffres catastrophiques sont pour beaucoup de français un révélateur de nouveaux mensonges qui les indisposent au plus haut point.
Ainsi « Le chiffre ravive le souvenir de la promesse non tenue sur l’inversion de la courbe du chômage et entretient le doute sur l’efficacité et même sur le bien-fondé de la politique économique menée », analyse Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion de CSA.
Le discours de François Hollande au Panthéon, décrit par son entourage comme un moment important, n’a rien changé. D'autant qu'il a fait une faute politique majeure en excluant une force essentielle de la Résistance, la résistance communiste reconnue par nos concitoyens.
Le sentiment qu’il a donné, aux Antilles puis à Carcassonne, d'être déjà en campagne, a certainement contribué à dégrader sa cote de popularité notamment dans l'électorat socialiste qui ne confond pas un vote de congrès pour une ligne politique avec le choix de leur candidat à la présidentielle qui reste à faire.
Najat Vallaud-Belkacem perd 6 points
S’y ajoute l’impact négatif, de plusieurs projets de lois qui font l'objet de débats et de fortes contestations : la loi Macron, la loi sur le Renseignement, la loi Santé de Mérisol Touraine, la loi sur le dialogue social de Rebsanem et bien sur la réforme du collège .
Ces lois et réformes font grincer des dents jusque dans la majorité, elles sont critiquées par une large proportion de Français mais pour lesquelle Hollande et Valls se sont « fortement exposés».
Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education, voit sa cote de popularité chuter de 6 points en un mois à 34 %. C’est le recul le plus fort des membres du gouvernement testés, tous étant à la baisse ce mois-ci . Elle perd 4 points chez les sympathisants de gauche, 8 chez ceux du PS, 19 points parmi les jeunes et 15 chez les seuls étudiants. Un vrai calvaire qui va donner du grain à moudre pour les mobilisations prévues ces jours à venir.
De la même manière, François Hollande recule surtout chez les jeunes et dans les classes populaires. Il perd 9 points en un mois chez les moins de 25 ans, 10 chez les 25-34 ans. Il recule de 7 points chez les ouvriers et 4 chez les employés.
Plus « inquiétant », selon CSA, il reperd du terrain dans le noyau dur de son électorat. Il régresse de 4 points (à 65 %) chez les sympathisants socialistes. Et, surtout, de 8 points (à 54 %) parmi ses électeurs du premier tour de la présidentielle 2012. Chez ceux du second, la défiance l’emporte avec 47 %.
Pas de quoi rassurer ses troupes qui espèrent qu’il trouvera enfin « la formule » pour rebondir. Ce jeudi, il a encore tenté d’envoyer des messages à la gauche en rendant une visite surprise à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône, aux anciens salariés de Fralib , devenue coopérative de production.
Mais entre soutien réel, effectif, et instrumentalisation du résultat positif d'une lutte longue et dure, il y a une marge que seuls les français peuvent juger !