Gabriel Péri résistant communiste assassiné par les nazis

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Gabriel Péri résistant communiste assassiné par les nazis

Plusieurs centaines de plaques de rues, de places, de Squares, du Midi jusqu’au Nord, il est écrit "Gabriel Péri 1902-1941, fusillé par les nazis », au choix « député », « résistant », « communiste » ou « journaliste ».

Tant d’hommages, d’appels au souvenir ne nous disent donc que peu de chose sur la vie de Gabriel Péri.

Il est né en à Toulon dans une famille d'origine corse, d’un père comptable et de sensibilité républicaine. Élève brillant, le jeune Gabriel suit sa scolarité à Marseille. Il n'obtiendra pas son baccalauréat. Tuberculeux - comme sa mère - il renonce à se présenter à toutes les épreuves. Ce qui ne l'empêchera pas d'être reconnu comme un intellectuel2.

Son engagement en politique est précoce. Il adhère aux Jeunesses socialistes à 15 ans. Trois ans plus tard, il adhère à la IIIe internationale communiste et devient le secrétaire régional des Jeunesses communistes. Il est vite remarqué par la direction du jeune PCF qui le charge, à 20  ans, de la Fédération nationale des Jeunesses communistes, et le nomme responsable de son journal, l'Avant-garde. Il est élu membre de la direction du PCF jusqu'en 1937.

Il s’installe à Paris en 1924 et prend en charge la rubrique internationale du quotidien communiste L'Humanité, fonction qu'il exerce sans discontinuité jusqu'en.

A 30 ans, il est élu député pour la 1ère fois comme Maurice Thorez. Il est réélu en 1936. Il est l'un des neuf députés communistes (pour un total de 16) de Seine-et-Oise, où le total des voix communistes croît de 45,6 % par rapport aux élections de 193217.

Péri est un de ceux qui mettent en œuvre avec succès la politique de Front populaire, et il s’avèrera comme un virulent opposant au régime fasciste et nazi. Il formule cette phrase le 5 octobre 1938 à la Chambre des députés à l'égard de la signature des accords de Munich :« Vous avez accompli quelque chose de plus grave, vous avez tué cet élément de la force des démocraties, la confiance des peuples. Vous venez de démontrer au monde qu'il était imprudent et dangereux d'être l'ami de la France. ... »

Ayant échappé par chance à l'arrestation, il est jugé et condamné par contumace à 5 ans de prison au cours du procès des 44. Il entre alors dans la clandestinité19.

Il est l’un des cadres chargés de la rédaction de L'Humanité clandestine. Péri est l’un des rares dirigeants du PCF clandestin à demeurer dans la capitale alors que celle-ci est occupée par les allemands. Il poursuit la publication d’articles dans l’Humanité clandestine et entreprend l’écriture d’un fascicule intitulé Non, le nazisme, ce n’est pas le socialisme !21 qui sera publié en mars 1942, soit 3 mois après sa mort.

Le 18 mai 1941, Péri est arrêté22 . Dans l’ouvrage collectif Histoire du Parti communiste français, il est signalé que Péri fut dénoncé.

Il est transféré à la prison du Cherche-Midi. Considéré comme otage par les Allemands qui entendent répondre aux attentats individuels que mène le PCF Péri fait partie des 92 otages fusillés le au Mont-Valérien.

L'Humanité clandestine, daté du 19 décembre 1941, titre « Von Stulpnagel a fait fusiller 100 patriotes de plus »

L'Humanité du 5 janvier 1942 annonce en première page : « Gabriel Péri, Sampaix et des dizaines d'autres patriotes ont été fusillés. La France entière doit clamer son indignation et sa colère face aux oppresseurs nazis et à leurs complices de Vichy. » Dès lors, pas un numéro ne paraît sans que soient rappelées ces exécutions.

Héros de la Résistance, modèle de fidélité à son parti, référence de l’esprit critique, journaliste engagé, député du Front populaire, porte-drapeau des antimunichois, Péri avec courage affronte la mort et laisse le témoignage de son engagement dans sa lettre d'Adieu :

 

Publié dans La Résistance

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