L'armée US en Europe, un grave danger pour la paix !
Lundi 22 juin, le ministre de la défense américain, Ashton Carter, et son homologue allemande, Ursula von der Leyen, se sont rencontrés sur fond de crise persistante avec la Russie. Michael Sohn / AP
Les Etats-Unis confirment l’installation « temporaire » d’armes lourdes dans sept pays européens
Le ministre de la défense américain, Ashton Carter, a confirmé mardi 23 juin à Tallinn, capitale de l’Estonie, que les Etats-Unis allaient « faire stationner temporairement des armements (…) dans des pays d’Europe centrale et orientale », principalement des chars et des équipements d’artillerie mobile.
Sept Etats sont concernés : l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Bulgarie, la Roumanie et la Pologne. « Le matériel tournera dans la région pour entraînements et exercices », a ajouté Ashton Carter, et une partie serait également envoyée en Allemagne afin de renforcer l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
C’est la première fois que des armes lourdes américaines seront ainsi déployées sur le flanc est de l’OTAN, dans des pays membres de l’Alliance mais ayant longtemps appartenu à la sphère d’influence de l’Union soviétique.
Le ministre de la défense américain rencontrait mardi ses trois homologues baltes sur fond de crise persistante avec la Russie.
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« Des réponses aux provocations russes »
Le projet des Etats-Unis d’entreposer des armes lourdes en Europe de l’Est avait été révélé le 14 juin par le New York Times et confirmé le lendemain par les autorités américaines, qui n’avaient pas précisé où le matériel serait entreposé.
L’action de Washington entre dans le cadre des mesures destinées à rassurer les Etats membres de l’OTAN inquiets des intentions de la Russie depuis l’éclatement du conflit ukrainien et l’annexion de la Crimée.
Mais un tel déploiement risque d’être en contradiction avec l’acte fondateur signé par l’OTAN et par la Russie postcommuniste pour « construire ensemble une paix durable ».
La semaine dernière, Moscou a dénoncé l’initiative américaine, regrettant dans un communiqué que « les Etats-Unis encouragent soigneusement la peur de la Russie chez leurs alliés européens ».
Vladimir Poutine a par ailleurs annoncé mardi 16 juin que quarante missiles intercontinentaux viendraient s’ajouter d’ici à la fin de l’année à l’arsenal nucléaire russe. Une mesure qualifiée de « déstabilisant[e] » et « dangereu[se] » par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. « Il y a des réponses aux provocations russes », a renchéri mardi Ashton Carter sur la chaîne de télévision CBS.
Sources : Danielle Bleitrach