Mondebourg ou le refus de l'unité de façade de quelques-uns !
"Nous marchons droit vers le désastre" déplorent Arnaud Montebourg et Pigasse dans une tribune parue ce dimanche dans le JDD. On ne se bouscule pas au congrès du PS
Arnaud Montebourg a quitté le gouvernement en août 2014 sur des désaccords avec la politique économique du chef de l'Etat, François Hollande, et de son Premier ministre, Manuel Valls. Il ne participe pas au congrès de Poitiers.
"Est-il encore possible de sauver ce quinquennat et de le rendre enfin utile à notre pays?", écrivent l'ancien ministre et l'homme d'affaires. "Est-il encore possible d'éviter le désastre politique et moral pour cette gauche de gouvernement qui semble avoir abandonné la France?"
"Oui, nous croyons qu'il n'est pas trop tard pour encore agir et engager enfin une politique différente et innovante. Il suffirait que nos dirigeants ouvrent leurs yeux sur le précipice qu'ils ont ouvert sous nos pieds (et les leurs)."
Alors que l'exécutif actuel a été élu en 2012 pour faire baisser le chômage, il s'est "rallié en deux mois" aux "exigences destructrices de l'austérité", déplorent-ils.
« Ceux qui nient l’existence de l’austérité en prétendant que les salaires n’ont pas baissé (heureusement !) doivent ouvrir les yeux sur les pertes réelles et sérieuses de revenus pour les Français moyens : cette politique répand la colère, le dépit, la violence chez des millions de nos concitoyens qui s’estiment bernés, trahis et abandonnés ».
Ils voient dans "l'explosion du chômage, la hausse de la pauvreté et la montée du sentiment de vulnérabilité dans presque toutes les couches de la société française" les raisons qui jettent des millions de Français dans le vote FN.
"Ainsi, le conformisme politique est désormais devenu le principal adversaire du renouveau économique du pays", ajoutent-ils. "C'est lui qui nous paralyse et chaque mois qui passe le rend plus insupportable."
"Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne. Et voici des années que cette comédie de l'impuissance publique dure", insistent-ils.
Ils invitent les dirigeants politiques français à cesser de mener une lutte "purement verbale" contre le parti d'extrême-droite pour agir sur les causes réelles de la montée du FN.
"Il faut refuser de se contenter d'attendre que la croissance revienne, comme s'il s'agissait d'un phénomène météorologique ou du cycle des saisons. Il faut refuser de se féliciter quand est annoncée, pour 2015, une progression du PIB de 1% environ, après trois années de croissance zéro."
"Cela veut dire se battre pour la croissance en interrompant les politiques absurdes, inefficaces et anti-économiques de Bruxelles et rendre sous forme de baisses d'impôts ce qui a été lourdement prélevé sur les ménages", ajoutent Arnaud Montebourg et Matthieu Pigasse. "Cela veut dire ne plus se laisser faire par Berlin et Bruxelles et changer la politique économique nationale et européenne."