Le Parlement européen lève l'immunité de Marine Le Pen
Le Parlement européen a décidé le 2 juillet de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, à la demande du parquet de Lyon, dans le cadre d'une enquête pour incitation à la haine raciale.
La dirigeante de l'extrême droite est visée par une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) relative à ses propos du 10 décembre 2010 établissant un parallèle entre les prières des musulmans dans la rue en France et l'Occupation nazie.
Ce jour-là, elle avait évoqué en ces termes certaines prières musulmanes en public :
"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler pour le coup. C'est une occupation de pans de territoire. Certes, il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants."
Le 18 juin, à propos de ces mêmes prières et en pleine polémique sur les apéros saucisson-pinard, elle avait déja usé de la comparaison :
"Très clairement comme en 1940, certains croient se comporter dans la France de 2010 comme une armée d'occupation dans un pays conquis."
Les eurodéputés ont accepté de lever son immunité, conformément à leur commission juridique qui, réunie à huis clos le 19 juin, s'était prononcée à une large majorité dans ce sens. Il auara fallu attendre 5 semaines pour passer à l'exécution !!
Au moment du vote, la présidente du FN, à sa place dans l'hémicycle au côté de son père, JM Le Pen, et de B. Gollnisch, n'a pas pris la parole. Seul M. Gollnisch s'est indigné que Mme Le Pen n'ait pas pu s'exprimer sur le fond devant ses pairs.
Le président de séance, Gianni Pittella a répondu que Mme Le Pen ne s'était vu appliquer "aucune procédure spéciale" et que les débats avaient eu lieu devant la commission des affaires juridiques du Parlement. Selon une source parlementaire, Mme Le Pen a été invitée trois fois à la commission, en mars, avril et mai, pour défendre son cas, mais elle n'a pas à cette invitation, oubli, négligence ou dédain?
Marine Le Pen avait anticipé cette décision : "je ne la crains absolument pas" et "je m'en moque", avait-elle affirmé sur LCI. Elle a également estimé qu'on voulait l'incriminer pour "un délit d'opinion", et a maintenu les propos tenus en décembre 2010 qui lui valent des poursuites et de rajouter : Ma levée d'immunité parlementaire sera votée par mes adversaires politiques UMP-PS. Cela ne me pose aucune problème", avait poursuivi l'élue. "Il va y avoir un procès" et "j'espère le gagner", a-t-elle ajouté, revendiquant sa "liberté d'expression".
Avant Marine Le Pen, Gollnisch, autre eurodéputé du FN, a été privé deux fois de son immunité après des propos qui avaient donné lieu à des poursuites en France.
En 1998, Le Pen avait, lui aussi, été visé par cette procédure après avoir déclaré que les chambres à gaz nazies étaient "un détail de l'histoire de la seconde guerre mondiale".
Les années passent et ce sont toujours les mêmes qui disent des choses horribles indignes de notre siècle et du vivre ensemble. Tel père, telle fille ! Le reste c'est du pipeau !