Super débat à Pierre Bénite sur la dette, la Grèce et l'Europe avec Denis Durand
Tract invitation au débat public
Super débat avec plus de 40 personnes venues questionner, s'informer et donner leur avis.
Après une intervention liminaire de Jean Chambon, secrétaire de la section du PCF du canton d'Irigny (69), deux vidéos ont été passées. La première traite de la dette, sa création, ses origines et son niveau aujourd'hui atteint en lien avec les traités européens et des suggestions d'alternatives. La seconde est un interviuw de Bernard Maris, économiste assassinné en janvier dernier dans l'attentat de Charlie Hebdo.
Voir ci-dessous l'intervention liminaire et les vidéos.
Ensuite les questions fusèrent et Denis Durand apporta les éléments d'éclairage sur l'origine de la dette et présenta les propositions du PCF. Aucune question ne fut laissée de côté.
Commencée à 18h 15 la soirée se termina par un pot fraternel qui permit aux discussions de se poursuivre. Un grand sentiment d'utilité et de satisfaction ressortaient de la part de celles et ceux qui participèrent au débat et qui se sentaient mieux armés pour mener la bataille contre l'austérité.
Denis Durand dédicaça 13 livres "Grèce, élargir la brèche, refonder l'Europe".
Nous allons dans les jours à venir faire connaitre avec ce blog le contenu des réponses et des explications apportées par Denis Durand.
Intervention liminaire de Jean Chambon le 12 octobre au débat public tenu à Pierre Bénite
Bonsoir à tous, merci de votre participation à ce débat consacré à la crise des dettes publiques, à la Grèce et à l’Europe.
Je salue notre ami et camarade Denis Durand. Denis est économiste et membre de a direction nationale du Parti communiste. Il participe à la commission économique du Conseil National du PCF et au collectif de rédaction de la revue Economie Politique qui, tous les deux mois, livre des analyses sur les situations et les propositions sociales, économiques et de financement très utiles aux militants des entreprises et notamment aux syndicalistes par l’argumentation d’ECO PO qui les aide à comprendre les stratégies des entreprises et des grands groupes auxquelles ils sont confrontés.
Pendant de nombreuses années Denis a été directeur adjoint de la Banque de France. L’argent, sa circulation, son accumulation, le crédit, les dettes publiques ou privées, Denis connaît cela. Il est auteur et co-auteur de nombreux articles et livres.
Les deux derniers sont d’actualité :
1) Le premier avec pour titre : « Une autre Europe » réalisé avec Yves Dimicoli et Frédéric Boccara est paru en mai 2014
2) Le second est un ouvrage collectif, c’est « Grèce – élargir la brèche - refonder l’Europe » préfacé par Pierre Laurent. Ce livre revient sur les évènements politiques qui ont marqué la Grèce et l’Europe depuis la victoire de Syriza en janvier dernier. Il est un argumentaire très utile pour mener le débat sur des alternatives crédibles et possibles à conquérir en Europe et dans chaque pays, aux politiques d’austérité. C’est aussi un outil utile pour déjouer les fausses bonnes idées simplistes comme sortir de l’Euro ou de l’Europe.
Denis dédicacer ce livre à celles et ceux qui voudront bien l’acheter au prix modique de 5 euros.
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Avant de passer à l’organisation du débat, je voudrais, dans cette intervention liminaire, préciser pourquoi nous avons choisi le thème de la dette, de la Grèce et de l’Europe.
La crise de la dette...
La crise de la dette est une question qui revient sans cesse comme justificatif aux politiques d’austérité menées en France et dans toute l’Europe. Elle est sous-jacente aux réductions des dotations aux collectivités territoriales, en ce sens elle sera au cœur de la campagne des élections régionales des 6 et 13 décembre prochains.
Elle est aussi utilisée pour justifier un projet de budget 2016 austéritaire qui a pour objectif de réduire encore de 10 milliards les dépenses de la protection sociale et la santé, et de plusieurs milliards les dépenses publiques de l’état et des collectivités territoriales alors que dans le même temps le transfert de plusieurs dizaines de milliards aux entreprises, notamment les plus grandes, se poursuivra.
Elle est utilisée par la droite pour présenter des propositions remettant en cause les acquis sociaux, ainsi François Fillon propose veut réduire les dépenses publiques de 100 milliards au nom de la dette, 60% de cette somme serait le résultat du recul de 62 ans à 65 ans de l’âge de la retraite et seulement un fonctionnaire sur trois partant en retraite serait remplacé.
2000 milliards, c’est le niveau de la dette de la France soit l’équivalent de la richesse accumulée par 1% des plus riches du pays. Les deux progressent : la dette et la richesse de quelques-uns.
Le lien entre ces deux progressions n’est pas un hasard. En effet, la dette, l’endettement, la structure et la raison de la dette sont intimement liés aux politiques économiques, monétaires et budgétaires menées. C’est donc une question éminemment politique.
L’explosion des dettes souveraines ou dettes publiques des Etats de la zone euro s’accompagne d’une montée en puissance des dogmes néolibéraux, des recettes conservatrices qui ont eu pour effet un chômage massif, un accroissement des inégalités et de la pauvreté. La dette est un instrument puissant pour imposer des reculs sociaux sur le matché du travail, la protection sociale, les services publics.
Une note du FMI datée de 2010 explique sans ambages, que la dette fonctionne comme un épouvantail idéologique visant à culpabiliser les citoyens, à les conduire à renoncer à leurs revendications légitimes, à l’action citoyenne et à les diviser entre eux.
C’est au nom de la dette que François Hollande a renoncé à s’attaquer à la finance, qu’il a mis en place la politique exclusive de l’offre qui connait un terrible échec, que les budgets des collectivités territoriales opèrent des coupes drastiques, que sont affaiblis nos services publics et menées les privatisations et c’est au nom de cette dette que nos voisins européens de Grèce, d’Espagne, du Portugal ou d’Irlande se sont vus imposer par les technocrates européens et les Etats de la zone Euro des mémorandums austéritaires aussi dangereux pour les droits humains qu’inefficaces pour l’économie.
Et pour quel résultat ? Au final c’est un triple échec : le chômage augmente de partout, les inégalités s’aggravent et la dette continue d’augmenter. Les seuls gagnant sont les riches les marchés financiers, les banques privées, les grands groupes mondiaux qui battent des records de profits.
Nous refusons la culpabilisation permanente, c’est pourquoi nous pensons que notre pays devrait avoir un vrai débat national citoyen sur la dette, ses origines, les mécanismes qui la font grandir et sur les alternatives politiques crédibles et possibles. C’est pourquoi nous partageons, soutenons et appuyons la démarche et les travaux du collectif pour un audit citoyen de la dette française.
Nous demandons la tenue d’une grande conférence européenne sur la dette. En ce sens le Parti de la Gauche Européenne a organisé fin mai un colloque européen sur les alternatives à faire vivre au cœur des luttes contre l’austérité. Les communistes ont des propositions, je laisse le soin à Denis Durand de vous les présenter.
Le cas de la Grèce... un exemple concret de la violence des financiers et des Eurocrates
La campagne des régionales se déroule dans un contexte où les territoires sont asphyxiés par les coupes budgétaires, sont mis en concurrence et où on éloigne les citoyens des lieux de décisions, elle va soulever pour une part les enjeux européens et notamment la question de la dette mais aussi du rôle de la BCE et des institutions européennes qui ont, durant tout le premier semestre et l’été, chercher à faire de la Grèce un exemple en Europe.
L’ensemble des gouvernements européens s’est acharné, avec une violence extrême, à imposer de nouvelles mesures d’austérité, des privatisations et des confiscations de souveraineté au peuple grec et à déstabiliser le gouvernement d’Alexis Tsipras.
Beaucoup d’interrogations, de doutes ont été exprimés suite à la signature arrachée Tsipras d’un accord ignoble qui échouera puisqu’il poursuit et aggrave la logique mise en œuvre en Grèce depuis 2010 et qui a conduit le pays au chaos.
Débattons-en tranquillement : ne fallait-il pas que Tsipras décide de sortir de la Zone Euro plutôt que de signer ? Il n’y a aucun espoir dans cette Europe quittons-la préconisent d'autres ? Des camarades et des partis posent la question d’un plan B ? Que faut-il en penser, quelle signification cela a-t-il ?
Nous avons pu mesurer que le peuple grec résistait. En Grèce, la victoire de Syrisa en janvier a été confortée par le référendum de juillet et par les élections du 20 septembre avec la réélection de Tsipras. Le peuple grec a envoyé un message clair de lutte et de résistance tout en faisant le choix de rester au sein de la zone euro.
Refonder l'Europe...
Par contre les institutions européennes, les créanciers et les états au sein de la zone euro ont refusé d’entendre les exigences du peuple grec. Pour eux, les résultats des élections ne peuvent remettre en cause les règles instituées au sein de l’Europe. Selon eux, voter ne servirait donc plus à rien. Lors des négociations on a eu la confirmation que cette Europe était antisociale, antiéconomique et antidémocratique. Elle n’avait qu’un seul but servir les marchés financiers et les grands groupes et empêcher que le cas de la Grèce se propage à d'autres pays qui allaient voter : le Portugal, l'Espagne et l'Irlande.
Il faut changer cette Europe. Nous ne voulons pas « plus » d’Europe, nous voulons refonder l’Europe pour qu’elle devienne respectueuse des choix des peuples, des états et des leurs dirigeants, pour qu’elle devienne sociale et démocratique. Nous voulons une union des nations et de peuples souverains libres et associés. Nous voulons à l’échelle de l’Europe et du monde pousser les coopérations contre les dogmes de la marchandisation, de la concurrence livre et non faussée et de la libre circulation des capitaux.
Nous ne voulons plus d'un Euro et une BCE au service des marchés financiers et des banques privées, nous voulons un Euro et une BCE au service du progrès social, de la solidarité, de l’emploi et des services publics dans toute l’Europe. Cela est possible, il est mensonger d'affirmer qu'il n'y a pas d'autre politique possible, nous affirmons et maintenons contre vents et marées qui si, il est possible de faire autrement !
Denis nous dira comment faire vivre cette conception de l’Europe que nous voulons.
Nous voulons une Europe qui promotionne la paix dans le monde, soit un acteur majeur de la transition écologique et ne soit plus une forteresse entourée de murs qui chasse les réfugiés qui fuient la guerre, la pauvreté et la mort dans leur pays.
Nous voulons une Europe humaine, accueillante, solidaire et fraternelle !
Les peuples se mobilisent et génèrent de la confiance
Ce message est aussi celui de nombreux acteurs européens. En Grande Bretagne, au lendemain des manifestations historiques de 2014 et de juin 2015, Jeremy Corbyn a été élu à la tête du parti travailliste sur ces exigences. Au Portugal les élections législatives ont porté la gauche radicale à 20%, une force qui compte et qui ne permet ni à la droite ni au PS d’avoir la majorité seul pour poursuivre l'austérité. En septembre, des dizaines de milliers de finlandais sont descendus dans la rue pour s’opposer aux coupes budgétaires, en Belgique plus de 100 000 manifestants ont dit non à l’austérité et ils étaient 300 000 samedi à Berlin pour dire non à l’accord de libre échange, le TAFTA.
Ça bouge aussi en Espagne avec les élections municipales et régionales qui ont vu la gauche radicale portée à la tête de nombreuses villes dont Barvelone et Madrid., en Italie et en France également avec ce 8 octobre plus de 100 000 manifestants dans 160 manifestations.
Les syndicalistes ne sont pas en reste. A son congrès la CES, pour la première fois, a affirmé clairement que le syndicat se prononçait contre l’austérité et appelait à construire une autre Europe. Enfin le 17 octobre, convergeront à Bruxelles des marches citoyennes parties de toute l’Europe pour dire non à l’austérité et pour une autre Europe. Notre parti appelle à prendre partout des initiatives ce jour là, dans les villes et les régions.
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Nous proposons d’organiser la soirée de la façon suivante :
1) Une vidéo de 6 minutes sur la dette, son pourquoi, son comment et quelques alternatives. C’est une vidéo réalisée par nos amis du syndicat des finances.
2) Il y aura ensuite une vidéo de Bernard Maris, économiste assassiné dans l’attentat de Charlie Hebdo.
Ensuite nous passerons aux questions et interventions. Nous pourrions retenir l’idée que Denis puisse intervenir comme il l’entend dés qu’il lui apparaît nécessaire de répondre à des questions et de préciser des points importants. A la fin du débat, nous lui laisserons un peu de temps pour faire l’intervention finale du débat. Merci de votre attention et place aux vidéos et au débat.
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