Il faut frapper l'Etat Islamique (Daech) au portefeuille

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Il faut frapper l'Etat Islamique (Daech) au portefeuille

Taxes des populations, trafic d'antiquités, kidnappings, pétrole, soutien des pétromonarchies... Daech est assis sur un faramineux pactole qu'il prend soin de mettre à l'abri en vue d'un redéploiement sous forme d'organisation internationale si son implantation en Syrie et en Irak venait à être menacée.

Les diverses estimations disponibles situent les ressources de l'"EI" entre 1 et 3 milliards de dollars par an, ce qui en fait l'organisation terroriste la plus puissante au monde, financièrement », écrit Christian Chavagneux, rédacteur en chef d'« Alternatives économiques », dans un article titré « Le difficile combat contre l'argent de Daech ».

Selon des données collectées par le mensuel, les taxes et impôts prélevés sur la population rapporteraient 300 millions de dollars (279 millions d'euros), la contrebande de céréales un peu plus de 200 millions de dollars, le trafic des pièces d'antiquité 100 millions, le kidnapping 40 millions en 2014.

Daech peut aussi compter sur des donateurs turcs, qataris, saoudiens qui l'arrosent abondamment à travers des ONG islamistes.

S'agissant du pétrole, Daech règne sur quelque 2 000 milliards de réserves de brut dans le sous-sol des zones irakiennes et syriennes qu'il occupe, selon des estimations de l'Institute for the Study of War (ISW).

Le pétrole est acheminé à travers le Kurdistan irakien, puis la Turquie, et cédé à 20 % du prix du marché. Malgré la conjoncture et les prix à la baisse, ces ressources représenteraient tout de même quelque 200 à 300 millions de dollars par an.

La puissance financière de l'« EI » a été partiellement évoquée lors du dernier sommet du G20 (15 et 16 novembre en Turquie). Le président russe Vladimir Poutine a indiqué avoir présenté à ses homologues des photos satellites montrant « des convois s'étendant sur des douzaines de kilomètres ».

Il aurait par ailleurs révélé que Daech serait financé par des personnes physiques originaires d'une quarantaine de pays, dont, à coup sûr, l'Arabie saoudite. Le pactole de Daech emprunte à présent le chemin des paradis fiscaux à travers le labyrinthe de sociétés-écrans créées notamment au Liban et en Turquie.

Publié dans Moyen Orient

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