Tunisie, un bus explose dans la capitale faisant plusieurs morts

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Dans un tweet d'un internaute tunisien, on peux voir la carcasse calcinée du bus de l'armée tunisienne visé par une attaque.

Dans un tweet d'un internaute tunisien, on peux voir la carcasse calcinée du bus de l'armée tunisienne visé par une attaque.

Un attentat a visé mardi un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis. Au moins 14 personnes sont mortes et 20 autres ont été blessées a indiqué le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui. "Je confirme l'explosion à bord d'un bus de la sécurité présidentielle. C'est un attentat", a-t-il déclaré.

Selon le site tunisien Kapitalis, il s’agirait d’une explosion dans un bus transportant des agents de la sécurité présidentielle, stationné avenue Mohamed V, en plein centre-ville de Tunis, devant l’ancien siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), à côté du ministère du Tourisme.

"La plupart des agents qui se trouvaient dans le bus sont morts", a déclaré une source de sécurité sur place. Le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de préciser combien de personnes se trouvaient à bord du véhicule.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a proclamé dans la soirée l'état d'urgence et un couvre-feu dans le Grand Tunis. "Au vu de cet évènement douloureux, de cette grande tragédie (...) je proclame l'état d'urgence pour 30 jours aux termes de la loi et un couvre-feu dans le Grand Tunis à partir de 21H00 jusqu'à 05h00" du matin (20H00 GMT jusqu'à 04H00 GMT), a déclaré le chef de l'Etat dans une brève allocution télévisée. Le porte-parole de la présidence, Moez Sinaoui, a informé que le couvre-feu serait en vigueur "jusqu'à nouvel ordre".

La Tunisie avait levé début octobre l'état d'urgence imposé quelques jours après l'attentat qui avait fait 38 morts, tous des touristes étrangers, le 26 juin dans un hôtel en bord de mer près de Sousse. Les Tunisiens avaient déjà vécu plus de trois ans sous état d'urgence, du 14 janvier 2011, quelques heures avant la fuite du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, à mars 2014.

Cette mesure d'exception permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer ou entretenir le désordre", de fermer provisoirement "salles de spectacle et débits de boissons" ainsi que de "prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature".

Un mois d'offensive anti-terroriste en Tunisie.

Dix-sept personnes ont pourtant été interpellées en Tunisie depuis le début du mois de novembre lors d'opérations antiterroristes, permettant aux autorités de déjouer des attaques contre des "bâtiments sécuritaires" ou des hôtels. Ces personnes, dont l'identité n'a pas été dévoilée, s'apprêtaient à perpétrer des attaques contre des hôtels ou des bâtiments des forces de sécurité, a-t-elle ajouté. Plusieurs d'entre elles avaient effectué des séjours à l'étranger auprès de l'Etat islamique (EI), Dans la foulée, sept femmes accusées de propagande au profit de l'EI ont été arrêtées, suivi d'une opération antiterroriste dimanche 15 novembre sur le mont Mghilla (centre) en réaction à la décapitation d'un berger de 16 ans. Un soldat et un jihadiste présumé ont été tués dans ces combats, d'après le ministère de la Défense.

La Tunisie a été frappée cette année par deux attentats de grande ampleur revendiqués par l'EI, en mars au musée du Bardo à Tunis et en juin dans un hôtel de Sousse, qui ont fait 60 morts. Le pays compte des milliers de ressortissants combattant actuellement dans les rangs de groupes extrémistes en Irak, en Syrie et en Libye. Les autorités tunisiennes disent notamment pâtir de la situation en Libye voisine, où le chaos a permis l'émergence de l'EI. Elles ont entrepris la construction d'un mur frontalier d'environ 200 km, afin notamment de lutter contre la contrebande d'armes.

Publié dans Afrique

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