Goodyear. Le soutien de Gérard Mordillat. On ne fait plus dans la dentelle !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Gérard Mordillat romancier et cinéaste

Gérard Mordillat romancier et cinéaste

Gérard Mordillat, romancier et cinéaste :

«Danielle Simonnet crie : “Salauds !” à l’adresse de ceux qui ont condamné les syndicalistes de Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf ferme.

Quand l’ignominie atteint un tel degré, quand il ne reste que ruines et décombres de justice, reste l’injure, et Danielle Simonnet frappe juste au cœur de la cible… Salauds ! Cependant, comme l’enseigne la sagesse des nations, “à toute chose malheur est bon”, la condamnation des syndicalistes de Goodyear règle d’une certaine manière la question de la primaire à gauche : messieurs Hollande, Valls et tous les membres du gouvernement – je dis bien tous ! – sont définitivement disqualifiés pour y participer. Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer “de gauche” ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits. Si le cœur leur en dit, ils peuvent toujours se mêler à la primaire de droite, où ils retrouveront leurs amis, leurs complices et pourront célébrer en chœur l’entreprise, le Medef, la déchéance nationale, les racines chrétiennes de la France, la terre qui ne ment pas, l’État fort à la sauce mussolinienne, la persécution des syndicalistes, des étrangers et de tous les opposants à leur vision ultralibérale, voire néofasciste du monde.

Inutile de tourner autour du pot, le gouvernement actuellement au pouvoir, ses soutiens, ses hérauts ne sont pas “de gauche”, c’est un gouvernement ultralibéral, défendant les intérêts patronaux, les actionnaires et les spéculateurs. Leurs ennemis ne sont pas “la finance” mais la classe ouvrière et ses représentants, le peuple tout simplement : salariés, chômeurs, précaires, intérimaires, bénéficiaires du RSA, etc., sans distinction d’origine, de statut ou de nationalité.

C’est à se demander si monsieur François Le Pen (comme l’appelle le journal italien Il Manifesto) et son Manuel Lavalls ne veulent pas entrer dans le livre Guinness des records comme ayant conduit le gouvernement le plus réactionnaire depuis la fondation de la Ve République ?

Les preuves sont accablantes, inutile d’en dresser la liste, elles sont connues de tous, même si les médias s’emploient à dissimuler les interpellations, les assignations à résidence de militants écologistes, antiracistes, syndicalistes, la persécution des Roms, des sans-papiers, des grévistes, qu’ils soient de Goodyear, d’Air France, de Continental ou d’ailleurs, la ruine des services publics, la destruction annoncée du Code du travail, etc. La coupe est pleine.

De deux choses l’une : ou les membres du Parti socialiste qui font la même analyse que nous (et il y en a, n’est-ce pas, Gérard Filoche ? N’est-ce pas, Emmanuel Maurel ?) ont le courage de quitter ce camion à ordures et refondent un Parti socialiste avec qui toutes les forces authentiquement de gauche pourront s’allier pour gouverner ou ils continuent – au nom de la discipline de parti – à soutenir les pendus du gouvernement et il n’y aura plus qu’à les renvoyer en bloc aux poubelles de l’histoire.

Il est urgent qu’à l’indignation succède l’insurrection, que “le goudron se soulève”, selon l’expression de Frédéric Lordon.

La Commune n’est pas morte. Au plus tard, en 17 (pour le centenaire de la Révolution russe), son cri doit nous réunir : vive la Sociale ! »

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