Valls ou quand pouvoir autoritaire et pouvoir personnel sont indissociables !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Valls ou quand pouvoir autoritaire et pouvoir personnel sont indissociables !

Invité du CRIF lundi soir, Manuel Valls après son irresposable intervention dans l'émission ONPC (Ruquier) samedi soir, a cru bon en remettre une couche devant ses amis du CRIF.

Il a ainsi déploré que «les critiques de la politique d'Israël se (soient) transformées en un “antisionisme” dissimulant presque systématiquement de l'antisémitisme. Il y a dans la haine d'Israël un paravent de ce nouvel antisémitisme, c'est incontestable». Selon lui, de nombreuses «organisations participent de ce climat nauséabond», à commencer par la campagne internationale de boycott d'Israël «BDS».

Réagissant à la manifestation organisée par le collectif le 5 janvier dernier afin de protester contre un ballet de la compagnie israélienne «Bat Sheva», Manuel Valls a déploré qu'il s'agisse là de «la négation du rôle même de la culture».

Et de rajouter la phrase qui tue : «J'en ai déjà parlé et j'en reparlerai avec le ministre de l'Intérieur. Les pouvoirs publics doivent changer d'attitude vis-à-vis de ce genre de manifestions. Ça suffit, on ne peut pas tout se permettre dans ce pays!», a-t-il finalement lancé. On a froid dans le dos et on entend le ....

Le premier ministre a ensuite agressé à Jean Louis Bianco, le président de l'Observatoire de la Laïcité, qui a signée une tribune le 15 novembre dernier. Intitulé «Nous sommes unis» et publié dans Libération, l'appel réunissait notamment Samy Debah et Yasser Louati, respectivement directeur et porte-parole du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), et Nabil Ennasri.

Selon Valls «L'Observatoire de la laïcité - qui est placé sous ma responsabilité - ne peut pas être quelque chose qui dénature la réalité de cette laïcité. Il doit être clair sur les appels que l'on signe: on ne peut pas signer des appels, y compris pour condamner le terrorisme, avec des organisations que je considère comme participant d'un climat (nauséabond), ça n'est pas possible». Un propos très grave qui voit le 1er minsitre remettre en cause la liberté d'expression. Est-ce le retour à la censure qui se profile ? A l'écouter; le dessin humoristique de Charlie Hebdo qui a fait tant polémique n'aurait pas du être publié, si l'on comprend bien le propos du 1er ministre!

Manuel Valls a ensuite agressé, revenant sur les propos du rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène. Excédé par la sortie d'Élisabeth Badinter sur France Inter le 6 janvier dernier, selon laquelle «il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe», ce dernier a déploré : «un travail de pédagogie de trois ans détruit par une interview».

Et bien sur, on protège celles ou ceux qui prônent à demi mots l'islamophobie, ce poison raciste qui au coeur des problèmes vécus par nombre de français musulmans, l'humiliation et l'amalgame. Les propos de Valls nous font froid dans le dos quand il martèle : «Un collaborateur d'un observatoire de la République ne peut pas s'en prendre à une philosophe comme Élisabeth Badinter - pas parce qu'elle est philosophe ni parce qu'elle s'appelle Élisabeth Badinter, mais à partir de ses propos: c'est une défense intransigeante, que je partage d'ailleurs, de la laïcité dans bien des domaines. Et ça, ça doit être rappelé à chacun."

Il a rajouté une menace, "L'observatoire est indépendant, mais là il y a des lignes qui ont été dépassées et je le rappellerai à chacun", précisant  qu'il rencontrerait Jean-Louis Bianco «le plus vite possible».

Voir ci-dessous la réponse cinglante de Jean Louis Bianco

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Publié dans Politique nationale

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