Les salariés de Giraud (St Gobain) mobilisés pour l'emploi
Depuis l'annonce de la suppression de la moitié des effectifs, il y a plus de trois mois, la colère monte, la marmite bout chez Giraud Productions.
Le montant fixé par la direction des primes supra-légales de licenciement, « sans en avoir parlé avec les représentants des salariés », et jugé très insuffisant selon eux, renforce ce sentiment d'autant que 3,5 millions d'euros de dividendes ont été versés par le groupe Saint-Gobain (propriétaire de Giraud Productions) aux actionnaires entre 2009 et 2014. Auxquels ils rajoutent « 850.000 euros de rachat d'actions », plus l'augmentation de 13 % des dirigeants.
« Le PDG touchait déjà 2,5 millions d'euros par an. Il avait bien besoin de 300.000 euros supplémentaires », ironise Didier Becot. Ce dernier, employé de l'entreprise, conteste l'idée que le PSE (suppressions d'emplois) soit provoqué par « une situation économique dramatique ».
Les salariés l'assurent : « Giraud Productions est l'un des rares sites du groupe à dégager des bénéfices, de l'ordre d'1,4 million d'euros ». Cela s'explique notamment par le fait que l'entreprise dispose d'une ligne PVC permettant de produire du sur-mesure, ce qui correspond aux besoins du marché, alors que celui du PVC standard est en chute libre.
Face à tous ces éléments, face à l'injustice sociale, les ouvriers ont décidé de monter le ton et la mobilisation : « Le patron croit que nous sommes entrés dans le dur, il n'a encore rien vu ».
Le 28 janvier, une rencontre avec le direction adjoint de St Gobain n'a rien donné.
Les salariés attendaient beaucoup de cette réunion. La colère a encore grandi. Faisant dire à Didier Becot, élu au CE « Ici, on est un village de Gaulois, alors quand on va péter une durite… S'il le faut, nous bloquerons le site et les alentours. On n'a plus rien à perdre, donc on ne va rien lâcher ! »
Les salariés avec les syndicats demandent une table ronde et appelaient à manifester à Villefrance leur colère et détermination le 18 février pour contester le plan de réorganisation de la production qui va entraîner près de 50 suppressions de poste sur 101 que compte l'entreprise implantée à Pont-Trambouze.
"La ligne PVC va fermer", nous a indiqué Jean-Louis Vermorel, délégué syndical CGT et membre du comité d'entreprise.
Une table ronde s'est déroulée en sous-préfecture en présence de la direction de l'entreprise, des représentants syndicaux, de la DIRECCTE du cabinet d'expertise Altinéa.
Patrice Verchère, député de la 8e circonscription est intervenu mardi à l'Assemblée nationale. (voir le lien).
Patrice Verchere séance du 16 février 2016 QOSD Giraud Productions Pont Trambouze
1ère séance : Questions orales sans débat