Levée des sanctions contre la Russie, malgrè le refus du gouvernement
Le document évoque également, comme dernier argument en faveur de la levée des sanctions, un « objectif commun » entre la Russie et la France : la lutte contre le terrorisme. « On ne peut demander à la Russie d’être partenaire dans le combat contre Daech et en même temps réclamer des sanctions à son encontre », écrivent les députés.
Le texte a été adopté par 55 voix pour contre 44 et deux abstentions.
Les partisans de la résolution sont principalement les députés du parti Les Républicains (45 voix), à l’origine du projet, rejoints par une poignée de députés du parti socialiste, du groupe centriste UDI, du Front de gauche et du Front national.
Le « Non » a été pour sa part soutenu par le PS (40 voix) et le groupe écologiste.
A noter que seuls 101 députés sur 577 était présents lors du vote.
Qualifié de « surprise » par la presse française, le résultat du vote, qui ne jouit que d’une valeur symbolique, ne surprend guère Thierry Mariani, qui voit dans ce scrutin le reflet d’une opinion largement répandue dans la classe politique française. « Il existe cette fausse opinion rampante qui voudrait que tout le monde soit pour les sanctions et contre la Russie, alors que personne n’avait jamais posé la question au Parlement. Et quand on lui demande, on se rend compte qu’il estime que ces sanctions ne servent à rien, au grand dam des médias français qui s’attendaient à un vote négatif massif », a expliqué au Courrier de Russie le député.
Aucune « surprise » non plus côté participation, continue M.Mariani, démentant les arguments selon lesquels le faible nombre de députés présents a joué en la faveur des Républicains.
« Premièrement, l’audience était habituelle pour un jeudi matin. Deuxièmement, cette séance était annoncée depuis un mois. Et troisièmement, il y a ceux qui ont voté avec les mains et ceux qui ont voté avec les pieds. J’entends par là de nombreux députés socialistes qui ont préféré ne pas venir pour ne pas afficher leur soutien publiquement risquant de froisser une partie de leurs électeurs », indique-t-il.
Enfin, Thierry Mariani espère que le Sénat suivra le vote de l’Assemblée et que cette résolution remontera jusqu’au chef de l’État. « La France passe son temps à parler de liberté de pensée et j’attends du gouvernement qu’il écoute le choix du Parlement », conclut le député.
Intervention de Mariani le 28 avril
En amont du scrutin, plusieurs représentants politiques français avaient appelé l’Assemblée à refuser de voter ce texte, parmi lesquels le secrétaire d’État aux affaires européennes, Harlem Désir.
C’est la première fois que le Parlement français se prononce sur le non renouvellement des sanctions économiques à l’égard de la Russie.