Conférence Nationale du 5 novembre du PCF, le débat se poursuit...

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Conférence Nationale du 5 novembre du PCF, le débat se poursuit...

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                           Présidentielle 2017- L'analyse de Christian Picquet.

"J’avais déjà abordé, en reproduisant ma propre intervention, le vote des communistes à l’occasion de leur conférence nationale du 5 novembre. J’y reviens aujourd’hui, alors que les adhérents et adhérentes vont, dans quelques jours, se prononcer à leur tour (ce sera les 24, 25 et 26 novembre) sur l’option qu’ils retiennent pour la prochaine élection présidentielle. Il importe en effet, très au-delà des militants et sympathisants du PCF, de prendre toute la mesure de ce qu’il s’y est passé.

Encore une fois, il m’apparaît de très faible intérêt que le secrétaire national du parti n’ait pas été suivi, après avoir choisi le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, sans pour autant entrer dans la « France insoumise » et en se prononçant en faveur d’une campagne indépendante du PCF.

Pour surprenant qu’il ait pu apparaître aux commentateurs, l’événement n’a été que la traduction d’un bel exercice de démocratie, au cours duquel seule la qualité des arguments aura compté pour que chacun se forge une opinion.

En revanche, le vote des représentantes et représentants des fédérations communistes – non simplement des « cadres », le qualificatif utilisé par la presse pouvant laisser penser que la réunion du 5 novembre ne concernait que la direction nationale du PCF – constitue la sanction sans appel de la faute politique commise par Jean-Luc Mélenchon depuis son entrée en campagne solitaire et la proclamation de sa nouvelle formation, la « France insoumise ». Sauf à expliquer, comme n’auront pas manqué de le faire certains des amis du candidat, que le Parti communiste ne serait plus qu’une sorte de secte survivant à rebours de l’histoire, l’opinion de délégués désignés à l’échelon de tous les départements éclaire une réalité généralement ignorée des médias et des instituts de sondage.

On me dit parfois, des camarades ne partageant pas mon point de vue, que le vote du 5 novembre a surtout exprimé la lassitude des communistes devant les affronts ou les injures dont ils sont, presque quotidiennement, abreuvés de la part de celui auquel leur dévouement et leur implantation avaient pourtant permis d’être candidat à la dernière présidentielle. On m’assure, de la même façon, que s’est ainsi manifesté un sentiment diffus d’être arrivé au terme de l’expérience initiée en 2009 (par le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire), minée que celle-ci a été depuis, sur le terrain, par des mises en demeure détestables ou des comportements groupusculaires à répétition. Bref, la conférence nationale aurait d’abord fait preuve d’une réaction épidermique...

LA FORME RÉVÈLE LE FOND…

Je conviens volontiers que Jean-Luc Mélenchon s’est inscrit dans la continuité de ces pratiques, lorsqu’il a déclaré unilatéralement sa candidature, s’est affranchi de toute concertation avec ses partenaires, a refusé tout accord politique avec une quelconque formation constituée, et a tourné délibérément la page du Front de gauche. Un Front de gauche dont il avait, soit dit en passant, contribué à torpiller l’essor après 2012, en profitant de sa position médiatique pour lui faire prendre des positions ayant nui à sa crédibilité et lui ayant coûté ses échecs électoraux des années 2014 et 2015.

Celles et ceux qui le souhaitent peuvent, dans les archives de ce blog, se reporter à ce que j’écrivais, à propos des élections européennes, lesquelles devaient se révéler désastreuses pour notre coalition, le 2 mai 2014, puis les 3,5, 12 et 14 juin de la même année… Comme j’aurais aimé, à l’époque, être entendu et voir s’opérer la réorientation salutaire qui nous aurait sans doute évité de nous retrouver dans un cul-de-sac…

Depuis son entrée en campagne, Jean-Luc Mélenchon n’a cessé de s’enfermer dans des choix aventureux. Ses expressions publiques, qu’il s’agisse de l’avenir de l’Europe ou de la réponse à apporter aux phénomènes migratoires, sans parler de ses références appuyées à un « indépendantisme français » résonant étrangement ou à un « populisme » lourd d’ambiguïtés dans la période de confusion que nous traversons, multiplient les ruptures avec ce qu’était le socle programmatique du Front de gauche. Son objectif revendiqué, dès lors qu’il prétend en finir avec le clivage entre droite et gauche pour postuler au rôle de « fédérateur » du peuple, n’a plus grand rapport avec la visée de notre convergence, voici sept ans : notre volonté était alors de nous adresser à la gauche tout entière, pour en changer le centre de gravité en y défaisant le social-libéralisme.

Invectives, insultes, mépris pour ceux ne se rallient pas à ses vues sont, en outre, mis au service de l’affirmation d’un nouveau parti, dont il apparaît l’unique figure décisionnaire (procédant de lui seul, on ne connaît à la « France insoumise » aucune instance pilotant collectivement la bataille électorale).

Et voilà que, pour les élections législatives qui suivront la présidentielle, Mélenchon vient de décider, toujours aussi isolément, d’imposer à tous les candidats de s’intégrer au cadre de la « France insoumise » et de signer une « charte » prétendant les contraindre à une discipline de fer, en particulier s’ils venaient à être élus. Le message apparaît on ne peut plus clair. Le présidentiable auto-proclamé se défie du pluralisme, des procédures de concertation entre alliés traitant à égalité. Il entend, probablement pour bénéficier dans le futur des dotations que l’État verse aux formations politiques en fonction du nombre de voix recueillies à ce scrutin (ce qui fait de la « France insoumise » non un mouvement au fonctionnement souple, comme il le présente régulièrement, mais un parti politique ayant pour particularité de ne pas dire son nom), avoir les mains totalement libres pour adouber ses représentants partout ; les circonscriptions où l’influence communiste est la plus forte s’avérant aussi celles pouvant faire réélire (ou simplement élire…) des députés, la démarche laisse augurer de situations de concurrence délibérée y compris dans ces territoires, quitte à menacer d’effacement la représentation du PCF à l’Assemblée nationale.

J’admire, à ce propos, l’optimisme dont font preuve un certain nombre d’amis, partisans de l’engagement derrière Mélenchon. Quand ils affirment notamment que ce dernier s’appuie sur une force militante très limitée, que ses prétentions hégémoniques ne défieront pas longtemps la réalité, et que les communistes doivent lui apporter très vite leur soutien pour avoir une chance de peser sur lui. Sauf que, pour respectables soient leurs convictions intimes, et à moins qu’ils ne possèdent des informations que je n’aurais pas, elles ne se voient guère confirmées par les faits.

Si le candidat de la « France insoumise » refuse obstinément toute discussion avec d’autres partis, s’il ne veut dialoguer qu’avec des individus regroupés sous sa houlette, s’il veut que toutes les histoires et toutes les spécificités se fondent dans une structure dont il est l’incarnation unique, c’est qu’il a de la politique une vision fondée sur le seul rapport des forces. Non sur la conviction recherchée, encore moins sur l’échange d’arguments au terme duquel peuvent se nouer des compromis porteurs de dynamique.

Bien des participants au rendez-vous du 5 novembre ont formulé ce constat d’évidence. Doit-on en conclure qu’ils se seraient laissés aller à une réaction d’humeur ? Je ne le crois pas. La forme que revêt la campagne de Jean-Luc Mélenchon éclaire, en réalité, le fond de la divergence qui nous oppose. Celle-ci porte sur l’appréciation du moment politique en France, autant que sur l’ambition propre à y faire face. Elle ne reflète ni d’obscures querelles d’appareil, ni des susceptibilités froissées, ni une opposition à la personne, ni le repli du parti sur lui-même...

UNE DIVERGENCE STRATÉGIQUE MAJEURE

La décision des communistes, du moins me le semble-t-il, a cheminé à partir d’une conviction : il ne suffit pas de bénéficier d’indices de popularité flatteurs, ni même d’épouser une colère légitime devant les trahisons du quinquennat de François Hollande, pour rouvrir un chemin d’espoir à notre pays et à son peuple. Il ne suffit pas davantage de bénéficier de l’opinion positive des sympathisants du Front de gauche pour redonner une perspective à une gauche fragmentée et démobilisée. Il importe encore de savoir dessiner un horizon politique crédible.

Donc, de déterminer ses choix en partant de l’immense danger dont les Français se voient menacés si les rendez-vous électoraux de l’an prochain se dénouent en un face-à-face mortifère entre une droite de plus en plus radicalisée et le Front national.

Dit autrement, la sagesse et le réalisme commandent de ne pas confondre incantations prétendument radicales, intransigeance affichée envers les autres composantes de la gauche, ou annonce d’une « révolution citoyenne » imminente, avec les solutions concrètes mais de haut niveau dont notre peuple a besoin pour résister aux attaques dont il fait l’objet et retrouver l’envie de se mobiliser. Et cela suppose de toujours rechercher la convergence des énergies disponibles à la construction d’une alternative à la politique calamiteuse conduite au sommet de l’État ces cinq dernières années.

C’est ici, comme je le disais, que la forme que Jean-Luc Mélenchon a voulu donner à son action depuis neuf mois éclaire sa visée stratégique. S’il a choisi de s’émanciper de toute procédure collective avec les autres forces aspirant à sortir de ce social-libéralisme qui a piétiné toutes les attentes nées de la défaite de la droite en 2012, c’est en fonction d’une cohérence. Celle qui le conduit à récuser l’objectif même du rassemblement, à rechercher le clivage et à creuser en toute circonstance les contradictions, son unique objectif étant d’arriver devant le représentant du Parti socialiste au premier tour de la présidentielle.

Parlons sans détour. Chacun voit bien que prendre le sillage de Jean-Luc Mélenchon dans quelques jours reviendrait à mettre un point final aux efforts entrepris pour rassembler largement à gauche. Surtout, en prenant cette position, le Parti communiste apporterait sa caution à une démarche qui, non seulement entraîne son concepteur dans une impasse, mais mène la gauche dans son ensemble à sa perte.

Bien sûr, battre les tenants de la ligne gouvernementale est indispensable pour quiconque veut relever la gauche. Cela ne saurait toutefois se confondre avec l’indifférence, dont fait preuve le candidat Mélenchon, devant ce qui guette notre camp, s’il ne trouve pas le chemin de son unité sur une autre politique : son élimination du second tour de la présidentielle, sa survivance à l’état résiduel dans la future Assemblée nationale, sa balkanisation pour une très longue période.

LE RASSEMBLEMENT, SEULE POLITIQUE RESPONSABLE

À supposer que Madame Le Pen ne l’emporte pas en mai 2017, ce que nul ne peut plus totalement exclure tant la crise française devient paroxystique, peut-on laisser son Front national représenter demain l’opposition à une droite qui s’emploiera à liquider les derniers acquis du Conseil national de la Résistance, c’est-à-dire à disloquer la République ?

Le « front du peuple », auquel on appelle si ardemment les « insoumis » à œuvrer, sera-t-il en quoi que ce soit renforcé si le monde du travail, la jeunesse, les citoyens ne peuvent plus adosser leurs luttes et leurs résistances à une gauche encore en état de se battre ?

Poser ces questions, c’est y répondre et suggérer à chacun de méditer ce qu’il est advenu des forces progressistes dans nombre de pays, l’Italie ou l’Autriche à nos portes, la Hongrie et une bonne partie de l’Europe centrale etc. Et je ne parle pas des États-Unis où vient de l’emporter l’aventurier démagogue et ultraréactionnaire que l’on sait…

Pour que la gauche redevienne la gauche, elle doit tout à la fois s’émanciper d’un quinquennat agonisant et retrouver une démarche à vocation majoritaire, en laquelle puissent de nouveau se reconnaître des millions d’hommes et de femmes. Impossible d’y parvenir, si elle se fragmente à l’infini, si des débats aussi loyaux que sans faux-fuyants ne viennent pas nourrir des recompositions qui se cherchent, si le souci de l’intérêt général ne féconde pas les convergences hors desquelles aucune avancée sociale et démocratique n’a jamais été possible.

Le comportement autant que le projet de Jean-Luc Mélenchon ne répondent à aucune de ces exigences. J’entends parfois dire que le ralliement des communistes serait déjà une forme de rassemblement. Celles et ceux qui défendent ce point de vue, par ailleurs estimable, devraient s’intéresser de plus près à ces fameuses enquêtes d’opinion sur la base desquelles ils croient deviner des promesses de progression pour le candidat ayant leurs faveurs.

Certes, une très grande partie des électeurs du Front de gauche soutient le héraut de « l’insoumission » française (mais n’oublions tout de même pas que ceux-ci sont passés d’un peu plus de 11% en 2012 à 6,25% aux européennes de 2014, sans jamais remonter dans les cantonales ou les régionales qui suivirent). Mais il ne se trouve que deux sympathisants socialistes sur dix pour lui accorder leur confiance (bien que la majorité des 23% d’électeurs du PS aux dernières régionales se disent, dans les sondages, en désaccord avec le bilan de François Hollande ou Manuel Valls, et qu’ils constituaient de gros bataillons des manifestations contre la loi El Khomri). Et la même méfiance est exprimée par plus d’un écologiste sur deux.

UNE CANDIDATURE COMMUNISTE POUR QUE LA GAUCHE RESTE DEBOUT

D’aucuns voudraient encore convaincre (à moins qu’ils ne cherchent surtout à se convaincre eux-mêmes…) que le vote en faveur d’une candidature communiste, émis par la conférence nationale, signe le repli des militantes et militants du PCF, lesquels se seraient trouvés à leur tour happés par la tentation du chacun pour soi. C’est oublier que, des échanges du 5 novembre, il ressortit en premier lieu une appréciation lucide et responsable de l’enjeu des prochains mois.

Contrairement de ce pourrait laisser supposer le débat public, à droite comme d’ailleurs à gauche, leur expérience de terrain amène les communistes à prendre en compte, bien mieux que d’autres, que rien n’est encore joué dans notre pays. La grande consultation citoyenne, organisée ces derniers mois et intitulée « Que demande le peuple ? », confirme par exemple l’enseignement premier de la mobilisation contre la casse du code du travail : le peuple français ne s’est nullement résigné aux logiques libérales de destruction des droits sociaux et des protections collectives que défendent les partis d’alternance autant que le petit monde clos des communicants et des faiseurs d’opinion.

Il veut, au contraire, une puissance publique agissant contre les logiques financières, des politiques de justice et de redistribution des richesses pour inverser le cours d’inégalités insupportables et croissantes, des droits nouveaux pour les salariés, la réindustrialisation des territoires, un nouveau modèle de développement au service de la conversion écologique de l’économie, une citoyenneté refondée dans une République enfin mise au service de toutes et de tous, une Europe émancipée de l’austérité et du mépris de la souveraineté de ses citoyens…

De même, s’agissant de la gauche dans ses profondeurs, le discrédit des tenants de l’orientation gouvernementale atteint un point tel que, se couplant avec l’état d’implosion latent du Parti socialiste, il pourrait parfaitement amener un François Hollande ou un Manuel Valls à une défaite cuisante lors de la « primaire » de janvier prochain.

Quoique l’on puisse penser des figures en lice de l’aile gauche du PS, et même si la victoire d’un Arnaud Montebourg – qui semble le mieux placé pour espérer l’emporter – ne créerait pas automatiquement les conditions d’une union de la gauche qui veut rester la gauche, l’événement marquerait un début de redistribution des cartes sur le champ politique.

Refuser, à la manière du candidat Mélenchon, l’optique du rassemblement qui inspire le Parti communiste et qu’il a confirmé à l’occasion de son congrès de juin dernier, c’est donc faire preuve du plus terrible des aveuglements. Seule, elle peut en effet empêcher la catastrophe qui pointe à l’horizon, seule elle peut combattre la résignation devant la perspective du coup de torchon qui nous peut nous balayer tous au printemps 2017. Ceux qui regardent avec condescendance ou effarement la décision de la dernière conférence nationale devraient, par conséquent, plutôt saluer un acte de grande responsabilité.

L'AVENIR EN QUESTION, TOUT SIMPLEMENT

Au fond, à quelles questions a estimé devoir répondre la majorité de ses délégués ?

À celles, vitales, dont dépend l’avenir. Ils se sont interrogés sur ce qui pouvait le mieux répondre aux dangers de la période et aux nécessités du combat pour faire de nouveau émerger une offre de progrès. Sur les moyens de donner la lisibilité maximale à une démarche qui consiste à vouloir « tenir la gauche debout ». Sur ce qui était le plus efficient pour réagir aux inflexions de situation qui pourraient intervenir au cours des prochaines semaines ou des prochains mois.

On ne peut qu’être fier du sens politique aigu qui s’est ainsi manifesté, sur la base de l’expérience accumulée par un parti enraciné sur le terrain et dont les militants ou les élus se frottent quotidiennement aux attentes et aux luttes populaires. Si tel n’avait pas été l’inspiration des délégués, auraient-ils confirmé à 94% la démarche de rassemblement validée par leur précédent congrès ? Se seraient-ils prononcés en faveur d’une candidature issue de leurs rangs, tout en prenant soin de préciser que cela devait permettre au PCF de faire entendre ses propositions et sa démarche rassembleuse avec plus de force possible. Auraient-ils, comme ils l’ont fait, souligné qu’il s’agissait de se doter de tous les atouts pour aider, tant que cela serait possible, à l’émergence d’une candidature commune de toute la gauche d’alternative ?

J’en termine. Dans une semaine, les communistes se seront prononcés. Naturellement, les points de vue en présence ont, chacun, leur légitimité. Reste que, dans la mesure où la décision qui va intervenir influera sur le devenir de l’une des deux composantes historiques de la gauche française, mieux vaut aller au cœur du débat. C’est que j’ai tenté de faire avec cette contribution..."

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Par Ivan Lavallée.

La bataille essentielle est celle des législatives, en relation avec la présidentielle ; nous avons besoin d’élus déterminés à la défense du monde du travail. Le Parti Communiste est indispensable pour organiser la lutte et mener la bataille idéologique. Des communistes résignés ne peuvent être des militants à l’offensive.
 
Certains camarades entendent soutenir l’option JLM c’est leur droit strict, toutefois, les arguments que je leur ai vu développer jusqu’à présent m’ont paru plutôt défensifs, voire résignés. Résignation ne rime pas avec révolution.
 
1) JLM a déjà perdu, et c’est lui seul qui a créé cette situation en connaissance de cause; pourquoi ? Il est même peu probable qu’il soit au second tour de l’élection présidentielle. Quel que soit le résultat de la consultation des communistes, une moitié des militantes et des militants ne fera pas campagne pour lui, or, en dehors des médias qui s’en chargeront, ne serait-ce que par anticommunisme, il n’a quasiment pas de militants autres que les militants communistes pour mener campagne;
 
2) son programme est démagogique et incohérent, vouloir produire l’essentiel de l’énergie nécessaire au peuple français à partir de la géothermie, c’est avoir certes un certain sens de l’humour, - surtout lorsqu’on a précédemment expliqué que tout devait venir de la mer -, mais ça ne va pas plus loin, condamner la filière nucléaire qui a permis à la France de produire 408 Twh d’électricité sur 546, c’est tout simplement de la démagogie, c’est de plus ignorer totalement les évolutions en cours, technologiques comme démographiques ; tout ça pour gagner quelques voix écologiques qui ont manqué à Jospin en d’autres temps. 
On ne peut pas à la fois vouloir relancer l’industrie et l’emploi et faire l’impasse sur la production énergétique;
 
3) le césarisme de JLM est en contradiction totale avec notre démarche démocratique de communistes, croire qu’on peut à la fois mener campagne pour faire voter JLM et développer cette démarche est un leurre, nous serons constamment renvoyés à ce soutien. Assumons nous comme communistes et défendons notre façon d’être. Cessons également de parler du «peuple de France», la référence au peuple est une abstraction qui a été utilisée par tous les démagogues.
 
Nous sommes le Parti du monde du travail, l’organisation de lutte de classe que combattent Warren Buffet, le medef, la social-démocratie et éventuellement plus pernicieusement JLM. C’est notre originalité, notre fierté et nous ne devons pas déroger à ce rôle sous peine de recul historique majeur, et dilution dans une dérive sociétale qu’on avait pourtant commencé à enrayer depuis 2007.
 
Le renoncement à une telle candidature aurait des conséquences désastreuses à terme. La bonne stratégie aujourd’hui est de recadrer le PCF sur des bases de classe, en portant l’analyse sur le mouvement des forces productives, et de ses conséquences sur les rapports de production, la façon de produire, la structuration de la société, la lutte de classes à l’heure de la Cyber Révolution.

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Jean Pierre Guillet

Ils n'aiment guère, qu'on leur mettent sous le nez des Vérités, simples. "Mais enfin, quoi The New Prophète est au dessus de tout ça, bien sur."

Les idiots utiles du FN, et du Medef, en fin de compte, ne supportent pas, qu'on leur sorte la tète du sable.

Ceux dont les critiques acerbes, nous accusent d'être "soumis" au PS notamment, nous enjoignent de l’être à un apparatchik du dit PS. Un mec qui n'a cessé de voter pour les traités Européens, QUE quand Fabius a annoncé, son vote NON au TCE...Qui n'est sorti du PS, QUE quand sa progression de carrière à été bloqué par Hollande, son meilleur ennemi.

Il n'y a rien à gratter de ce coté là, avec ou sans soumission de ce coté, nos élus sont en danger.

Sans unité à gauche toutes les positions de gauche seront en recul. D'un coté le PS reculera tellement qu'il ne laissera aucune "place". Utilisons le mot, cher, à JLM, directement sorti des fondamentaux de l’extrême droite, dont il est le pendant.

Donc peu de circonscriptions"laissées" par le PS, à ses "alliés", et AUCUNE, laissées vacantes par la mouvance des "moutons complètement soumis". Il présentera 577 candidat en espérant faire au moins 1%, dans 50 circonscriptions, ce qui leur ouvriront droit à financement. Point barre!

Faire de la Politique autrement ? Pas intéressé ? S'il ne l'avait pas été, il aurait refusé, ce ministère de complaisance sous Jospin, inventé pour lui et disparu ensuite. En échange de son silence, sur les privatisations, et le renversement du calendrier des Législatives, qui bouleverse si profondément la 5ème. Qui donne une majorité absolu au Président. Qui empêche tout vote sanction au Peuple. Qui donne de fait les pleins pouvoir au dit Président, quel qu'il-elle soit. Le meilleur exemple de cette dérive Républicaine, est le traité de Lisbonne, effaçant le NON au TCE de 2005.

Dans ce contexte, les Frondeurs, sont un "séisme", qu'un homme de gauche sincère, honnête aurait du saluer comme il se doit. Car il n'y a eu de 49.3, QUE parce qu'il y avait "fronde" !

Hors de la droite jusqu'à Mélenchon, personne hormis P.Laurent, ne leur a rendu grâce. C'est assez dire le consensus, sur le "respect général" du vote Populaire, par l'ensemble de la "Classe Politique", dont Mélenchon, est Membre à part entière. Son attitude, à l'égard des Députés du FDG, fait augurer de ce que serait la soumission à sa charte.

Certains paraissent découvrir, sa candidature, anti Démocratique, en janvier 2015. Mais lorsque PL. réunit Mélenchon, Autain, EELV, et les Frondeurs, dans un repas Républicain, à la fête de l'Huma 2014, les dés de Mélenchon sont déjà jeté. La preuve il y vient avec Kerviel, pour enlever le Buzz à P.Laurent, dans les médias, que verra t-on à la Télé, non pas PL. Mais Mélenchon/Kerviel. Kerviel qui soutient NDA, la droite souverainiste, proche de Le Pen.

Pour les "observateurs", c'était patent dès juin 2012. Dés que Hollande ne l'a pas pris au gouvernement, il n'a eu de cesse que "tuer", tous rivaux, potentiel, la campagne contre Pierre Laurent, autour de la municipale de Paris, puis contre sa Présidence du PGE, en est l'exemple.

Abrègeons....

Je ne vois donc aucune raison, solide, de nous abaisser, à la soumission. Pour moi c'est non et je vote option deux définitivement. Les temps seront durs, mais nous en avons connu d'autre...! Je garde la tète haute.

JP GUILLET.

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Franc Marsal
Le parti communiste et le rassemblement populaire
Le parti communiste est lancé dans un grand débat démocratique, sur l'opportunité de proposer un candidat issu de ses rangs à l'élection présidentielle.
 
L'émergence de cette proposition, qui n'est pas la stratégie souhaitée et mise en oeuvre par la direction du parti est une preuve de la vitalité démocratique de notre parti. Elle est aussi, quand on connait le caractère légitimiste du parti, la crainte viscérale (basée sur une bonne expérience politique) des divisions internes.

Pourtant, elle est finalement très surprenante. Le parti communiste compte parmi les quatre grands partis français, par sa présence militante, sa couverture géographique, son histoire (il est le parti le plus ancien en France), sa presse, ses élus ...

Sont déjà annoncés à la présidentielle : Marine Le Pen, un candidat du parti "Les Républicains", peut-être François Bayrou, Emmanuel Macron, au moins un candidat du parti socialiste, Yannick Jadot pour le parti "Europe, Ecologie, Les Verts", Jean-Luc Mélenchon pour le Parti de Gauche France Insoumise, Nathalie Artaud pour Lutte Ouvrière, probablement Philippe Poutou pour le Nouveau Parti Anticapitaliste, et quelques autres candidats plus ou moins ésotériques comme d'habitude.

Le Parti Communiste est donc le seul, parmi les grands partis ou les divers mouvements, pour lequel il serait naturel de ne pas présenter de candidat à la présidentielle.

Depuis plusieurs mois, Pierre Laurent, le secrétaire national a mis en avant la stratégie des primaires, comme moyen de rassemblement, pour éviter la division et assurer la présence d'un candidat de "gauche" au second tour. Ce qui est frappant, c'est que dans cette démarche de promotion de la logique de primaire, il n'a été question de présenter à ces primaires, un candidat communiste.

En filigrane, on a alors le sentiment qu'il est acquis, pour la direction du Parti Communiste et probablement au delà, pour les dirigeants même des autres organisations de gauche, que l'effacement volontaire du Parti Communiste est une condition obligatoire de l'unité et du rassemblement.

Ainsi, implicitement, sans que ce soit ni formulé, ni expliqué, l'affirmation d'une perspective communiste, d'un axe populaire et militant, d'un lien à l'histoire politique de notre pays est balayé et opposé à la nécessité d'un rassemblement dont chacun peut ressentir la pertinence.

Ainsi, ceux qui défendent le principe d'une candidature communiste sont considérés comme des sectaires, opposés par principe à toute forme de rassemblement (j'ai vu certains opposants utiliser le vicieux qualificatif d'"identitaires" pour les désigner).

Si une majorité de délégués a, lors de la conférence nationale du 5 novembre dernier, voté en faveur d'une candidature communiste, et ce, contre l'avis conjoint de Pierre Laurent et de Marie-Georges Buffet, les deux derniers secrétaires nationaux, c'est qu'il se passait quelque chose. Si à la veille de cette même conférence, Pierre Laurent qui défendait depuis plusieurs mois l'idée d'une primaire, y a subitement renoncé pour appeler d'un coup à s'engager derrière Mélenchon, c'est qu'il sentait qu'il allait se passer quelque chose.

Il y a beaucoup d'arguments qui expliquent cela, je ne souhaite pas les développer tous ici. Je voudrais insister sur un point. Si les délégués communistes ont ainsi désavoué leur direction (fait inouï dans l'histoire du PCF), c'est aussi parce que toutes les perspectives de rassemblement, qui justifiaient le renoncement à une candidature communistes sont en échec.

L'idée de la primaire a fait flop. La gauche du PS a fait défection et privilégie la participation à la primaire du PS, ce qui est inacceptable.

Quant à Mélenchon, il a simplement renoncé à l'objectif du rassemblement. Sur la base du Front de Gauche, Mélenchon aurait pu, compte tenu de sa bonne campagne de 2012, de sa notoriété, de ses talents d'orateur, être le candidat d'un rassemblement. Mais il ne le souhaite plus. Cela est parfaitement et pédagogiquement expliqué dans le
blog de Raquel Garrido.

Jean-Luc Mélenchon a renoncé au Front de Gauche, qu'il considère comme un échec.
Raquel Garrido écrit ainsi "le Front de Gauche a été un échec électoral, en tout cas depuis les élections législatives de 2012."

Jean-Luc Mélenchon va plus loin et théorise que les partis sont des vieilleries, des obstacles, qu'il faut les contourner et construire un lien direct "avec le peuple". D'ailleurs, ce ne sont plus des partis dont les dirigeants de la France Insoumise, mais des "appareils". Ainsi, dans le même article, Raquel Garrido écrit : "les dégoutés n'en ont RIEN A FAIRE de la "recomposition de la gauche" et de ses appareils". 

La stratégie, officiellement dénommée du "populisme" consiste en effet à "aller chercher les abstentionnistes (les "dégoutés") comme nouvelle base électorale. Les partis, que l'ont qualifie alors d'"appareils", quand ce n'est pas de "dégoutants", non seulement ne sont pas une aide, mais sont même un obstacle. 

C'est  pour cela que Jean-Luc Mélenchon n'a lancé aucun appel, n'a effectué aucune démarche, pour rassembler derrière lui les forces qui, à l'assemblée comme dans la rue, ont animé et constitué l'opposition de gauche à la politique de Hollande. 

Incapable de comprendre que la stratégie d'alliance nécessite parfois du temps, que le succès n'est pas nécessairement immédiat, que la politique implique de la persévérance, Mélenchon, sitôt les premières difficultés, a tourné la page du Front de Gauche, pour se poser à la fois en homme providentiel et en leader auto-proclamé. 

Mélenchon n'appelle donc à aucun rassemblement. Il veut un ralliement sans condition à son autorité et à sa stratégie.

Ce faisant, il s'est mis à dos une partie considérable des militants communistes qui avaient mené sa campagne en 2012. Il ne les rassemblera plus, et il n'y a aucune chance dès lors qu'il puisse rassembler le reste de la gauche d'opposition à Hollande. 

Finalement, la seule chose qui n'a pas été essayée, pour parvenir à un rassemblement significatif des forces populaires, c'est le rassemblement autour du Parti Communiste.

Pourtant, le parti communiste dispose de tous les atouts nécessaires pour être l'axe de ce rassemblement :  Il dispose d'un fort ancrage populaire, il a été, à l'assemblée nationale comme dans la rue, les entreprises et les quartiers, de tous les combats contre les mesures réactionnaires et pro-business de Hollande. A l'assemblée, par un combat incessant et opiniâtre, les députés Front de Gauche, sous la direction d'André Chassaigne ont obligé par deux fois Manuel Valls à utiliser le 49-3, entraînant même dans le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement, quelques douzaines de députés socialistes, fait historique. Dans la rue, les quartiers, les entreprises, il dispose d'une multitude d'implantations, de réseaux, militants, syndicalistes, associatifs. 

En réalité, après l'échec de la primaire, et le refus de Mélenchon d'incarner le rassemblement populaire, la balle est dans le camp du PCF.
 
En s'affirmant, loin de faire obstacle au rassemblement, il crée l'opportunité de le réaliser. Il est probable que cela sera difficile à réaliser pleinement d'ici l'élection présidentielle, car beaucoup de temps a déjà été perdu. Mais il s'agit là d'un combat de long terme et la mise en place d'une candidature communiste au plus vite, peut permettre d'engranger déjà de premiers résultats, dans une stratégie qui se clarifie peu à peu et devra être poursuivie dans la durée. 

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Gilles Gourlot

Si l’on s’en réfère à la presse bourgeoise ou au débat sur les réseaux sociaux, le choix qui se présente aux communistes peut paraître simple: Melenchon or not Melenchon. Pour le commentateur politique, la spéculation est plus qu’un art de vivre, c’est un métier dont il vit grassement. Comme tout paparazzi son obsession est de savoir qui couche avec qui…

C’est ainsi que notre question devient Melenchon ou Montebourg?

Car bien sûr la possibilité que les communistes puissent se doter d’une candidature communiste ne fait guère vendre le PQ qui sert de support aux piteuses analyses des dits commentateurs…

Tout ce brouillage amplement encouragé par l’attitude de notre direction participe a rendre absents les véritables enjeux de la consultation à tous et jusqu’aux communistes eux même… Essayons d’y voir plus clair.

La question posée en réalité peu se résumer en ces termes: « rassemblement » ou Rassemblement ? Avec comme question subsidiaire mais non moins capitale : doit on signer un chèque en blanc à la direction actuelle du PCF ?

S’abstenir, ou se contenter de suivre les recommandations du secrétaire national et de nombreux élus pour l’option 1, c’est à coup sur délivrer un blanc seing.

A quoi bon signer un chèque en blanc à une direction qui depuis plus de six mois n’a pas été capable de prendre la moindre initiative stratégique offensive, et a préféré entrainer le parti dans un vortex, en multipliant appels du pied tous azimuts et coups de pieds de l’âne à Melenchon pour finir par proposer un soutient bien ambigüe à ce dernier.

La seule constante fut et reste l’incantation au « rassemblement » : la réponse positive aux sirènes des primaires, les appels divers et variés, où l’on retrouve parfois les même signataires, la pétition pour l’union à gauche qui n’a pas rassemblé à ce jour grand monde…

Ces initiatives ont grandement contribué à nourrir les doutes des communistes et contribué à la division sans pour autant aboutir à quoi que ce soit : Melenchon a accéléré sa marche vers la défaite en chantant ; les frondeurs (Montebourg inclus) ont renouvelé leur allégeance au vainqueur de la primaire du PS c’est a dire le PS lui même ; Ensemble n’en finit pas de se diviser pour savoir comment se rallier à Melenchon…

Tel Sisyphe la direction remonte la pente…

Après la conférence nationale il ne reste plus que deux options, l’ancienne option 1 (rassemblement derrière un hypothétique candidat unique de toute la gauche) réa-parait dans la résolution proposée au vote et dans la nouvelle option 1. L’option « candidature communiste » reste ce qu’elle est, un compromis permettant de rassembler ceux qui ne veulent plus suivre aveuglément la direction dans sa course folle.

Que dit l’option 1 : « Les communistes décident d’appeler à voter pour Jean-Luc Melenchon, considérant qu’un rassemblement peut s’opérer avec cette candidature et qu’elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l’austérité. Tout en poursuivant leurs efforts pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront à un cadre collectif de campagne élargi afin d’œuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible. »

La nouvelle option 1 (Melenchon) n’est en fait que le choix d’un soutient bien précaire permettant de gagner du temps tandis que les choses sérieuses se négocient en cuisine (les paparazzis n’ont pas fini de se régaler). Bien sur la recherche du rassemblement le plus large pouvant se poursuivre indéfiniment, Melenchon va pouvoir attendre encore longtemps « ses signatures ». Il est d’ailleurs à noter qu’à ce stade les parrainages collectés ne sont que des promesses… et tant qu’il n’a pas les 500 parrainages il ne peut lever aucun fond pour sa campagne.

L’argument souvent cité que le choix de l’option 1 serait une garantie de ne pas finir dans les pattes d’un Montebourg ne tient pas plus la route que l’affirmation que ce dernier serait le sauveur de la gauche ou de la sidérurgie made in France…

Cette option ne donne aucune garantie d’autant plus qu’elle ne prévoie explicitement aucune consultation en cas d’évolution de la position de la direction.

En effet il est serait bien plus facile de retirer ce soutient qui n’est qu’une parole que de retirer un candidat communiste ne serait ce que à cause des implications pratiques que cela induit. Il serait par contre aisé de prétexter n’importe quel débordement du brouillant tribun pour s’en délester d’autant plus que celui ci ne fait pas l’unanimité chez les militants… Mais ce qui garantit à coup sûr une explosion en vol de l’attelage déjà bien plombé par des mois de tergiversation, c’est bel et bien que conforté par le vote de l’option qu’elle soutient, la direction va poursuivre sa démarche de rassemblement à la carte pour les scrutins suivants. Ceci ne manquera pas de ranimer les braises et emporter tout le monde au fond du vortex…

Le PCF pourrait alors se voir contraint à se « radicaliser », non pas comme l’entendent certains camarades proche du PRCF sur ses fondamentaux de classe, mais plutôt « radicaliser » au sens du parti radical de gauche…

Notre direction n’as eu qu’une seule stratégie depuis plus de 2 ans : empêcher le parti de présenter un candidat et se replier sur ses positions dans les conseils municipaux notamment tout en tentant de peser sur la recomposition a gauche. Soutenir l’option 1 c’est une façon comme une autre d’accompagner cette stratégie.

C’est une position de replis niant l’utilité du PCF dans le débat national.

Que dit l’option 2 : Les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs, considérant qu’elle est le moyen de porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement. Des camarades sont disponibles. Cette candidature pourrait, si la situation l’exige, sur la base d’un accord politique et après consultation des adhérent-e-s, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons. Si cette option est retenue, le Conseil National soumettra le choix d’une candidature à la ratification des communistes.

L’option 2 permet aussi théoriquement de changer son fusil d’épaule. Mais dans les faits personne ne veut prendre le risque de soutenir ouvertement le baltringue Montebourg qui de toute façon a à peu près autant de chance de décrocher l’investiture du PS que de gagner le prochain concours miss France ou même d’atteindre le second tour de la présidentielle… Et encore moins de chance de l’emporter dans une consultation interne au PCF tant ce dernier est impopulaire chez les militants. En tout état de cause on peut dire que cela donnerait lieu à un remue méninge assez cocasse.

Rappelons que statutairement ceci exigerait une nouvelle consultation qui, si elle avait lieu, opposerait cette fois ci une option soutient à Montebourg et la candidature d’André Chassaigne, cela aurait au moins l’avantage de réconcilier aussi sec les communistes pro et anti Melenchon et de marginaliser définitivement le maigre carré des partisans d’une telle option.

Donc à moins que Melenchon ne mette de l’eau dans son vin et accepte d’abandonner la « France insoumise » et de devenir le candidat du PCF et d’autres forces de gauche rassemblées,(on peut douter que Melenchon ne lâche son projet de recomposition impliquant la disparition à terme du PCF au profit d’une nouvelle force sociale démocrate) le retrait de la candidature communiste n’est pas à l’ordre du jour.

C’est un peu le même constat que fait Pierre Laurent lui même dans son article de blog intitulé « construire un vote utile à notre peuple » Sauf que lui, semble considérer qu’une candidature communiste ne peut avoir aucune utilité intrinsèque.

Mais quelle peut bien être l’utilité d’un vote utile à gauche, au moment où le débat politique est très clairement dominé par des idées droitières fortement teintées de néo-libéralisme, et alors même qu’une partie non négligeable de la gauche a pris fait et cause dans cette dérive.

Le problème n’est pas la question tactique des candidatures qui agite le marigot politique, depuis des mois, dans une sorte de primaire implicite. Le problème c’est plutôt le centre de gravité politique franchement à droite. Peut on mettre tous nos œufs dans le même panier, bien fragile, que représente JLM 2017 et sa France Insoumise. Après tout si celui ci est vraiment capable de rassembler en vue d’une victoire au second tour, il peut très bien se passer du maigre apport en voix des communistes. Nous le soutiendrions bien sûr sans hésiter face à la droite ou l’extrême droite.

Mais il semble bien de l’aveu même de ce dernier que sa course se limite à la compétition pour la place de « troisième homme ». Un pari, certes intéressant, mais terriblement risqué, car il est loin d’être sûr qu’il ne soit coiffé au poteau par Macron, ou même le candidat du PS, pour peu que ce ne soit pas le capitaine de pédalo. En effet les électeurs de l’aile droite de la sociale démocratie, tentés par le vote utile à droite, pourraient bien revenir au bercail si le PS leur propose une alternative à leur goût. La recomposition à gauche ne peut se faire au prix de l’effacement du PCF du paysage politique national, pour un résultat plus qu’incertain.

Ne serait il pas plutôt le moment que les communistes fassent entendre leur voix ? De nombreux électeurs communistes ou de gauche écoeurés du PS ne trouvent pas leur voie dans les pas de Jean Luc Melenchon, qui a son propre électorat peu enclin au vote PCF.

Nous avons pu le constater lors des dernières législatives le PCF ne profite pas forcément de l’effet d’entrainement de la candidature JLM. La “carte” des votes n’est pas la même et le comportement électoral non plus. Un candidat communiste tel que André Chasaigne pourrait être plus audible d’une France péri urbaine et campagnarde que JLM laisse froide.

C’est justement dans ces zones que le FN trouve son réservoir de voix. C’est là que nous devons aller le débusquer village par village, maison par maison, sans démagogie contre productive mais avec des propositions communistes. L’implication très visible du député communiste contre la loi travail pourrait offrir un prolongement à cette lutte et remobiliser.

Quelle meilleure façon de donner de la visibilité au travail de nos parlementaires et mobiliser en vue des législatives ? Plutôt qu’une campagne misant tout sur le renversement par la présidentielle avec comme discourt: “votez pour moi je m’occupe du reste”, nourrissant à son tour le fatalisme en cas de défaite.

Faisons une campagne communiste de terrain, appelons à la résistance.

C’est dans les luttes et ce que nous pouvons construire avec la population que nous fabriquerons nos victoires.

Avant de terminer écoutons un instant l’avocat du «diable» rouge: Certains me dirons que le programme actuel du PCF (qui certes mérite d’être revu) ne fait pas le poids face aux promesses de JLM sur l’Europe… mais ces promesses sont bien peu crédibles de la part d’un homme dont le parti appartient toujours au PGE et dont les embrassades avec Mr Tsipras, rançon de la gloire oblige, sont bien plus connues que celles de notre secrétaire national.

Melenchon ne fera que la démonstration de son opportunisme sur la question. D’autres nous dirons que les positions de Melenchon sont plus claire sur l’international (non pas la chanson…) en comparant les interventions de Mr Chassaigne à l’assemblée nationale et les prises de positions et vote du député européen Melenchon sur la Libye… Rien ne paraît moins clair….

D’autres encore nous dirons « mais le programme du PCF n’est pas assez communiste… » A moins de considérer, que le copié collé vaguement ponctué d’ajouts, plus esthétiques que marxiste, de la version 2017 de l’humain d’abord soit à minima à la hauteur du programme commun… Il n’y a guère de raison de préférer celui de la FI.

Que certains camarades et anciens camarades aient comme stratégie de reconstruire un nouveau parti en faisant table rase, cela les regarde. Mais alors, qu’ils l’assument publiquement et prennent bien la mesure de la division insurmontable qu’il risquent d’engendrer.

Plutôt que jouer à qui perd gagne avec le promoteur d’un congrès de Tours à l’envers, unissons nous tels les participant du congrès fondateur sur l’option 2.

Ne signons plus de chèque en blanc, hissons le drapeau rouge.

L’émancipation des communistes qui auront pris la décision historique de reprendre leur destin en main et la génération montante des jeunes communistes décomplexés sont peut être bien les premiers messagers d’un retournement historique.

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Nathalie Forissier

La main qui tient le bulletin ne doit pas faiblir !

L'heure est grave ! Elle est celle de tous les périls possibles. Nous vivons une période historique, une période de clair-obscur ou un monde se meurt et un autre tend à émerger.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître celles et ceux qui souffrent le plus de cette situation vienne d'élite un milliardaire qui ne remet nullement en cause le système capitaliste. Il veut simplement que ce capitalisme mondialisé soit uniquement aux services des blancs américains. En France c'est le F Haine qui recueille le plus grand nombre de voix chez les ouvriers et les jeunes de 18-24 ans laissés sur le bas-côté. En Angleterre c'est retour vers le passé avec une seconde Tatcher.

Bref là où les peuples souffrent ils se lancent dans les bras des plus réactionnaires comme si c'était le seul moyen pour eux d'exprimer leur colère. Gramsci l'a écrit c'est dans ces périodes historiques que naissent les monstres. La bête immonde peut ressurgir à tout instant. Il suffit d'une étincelle pour allumer un incendie. Comme le chantait Téléphone " la bombe humaine tu l'as dans ta main tu as le détonateur juste à côté du Coeur...tu as là en main ton destin il est en toi il t'appartient ".

Alors ne soyons pas des marionnettes et réfléchissons aux conditions nécessaires d'un large rassemblement progressif qui pourrait redonner espoir d'un vivre mieux, d'un vivre bien et protège des aléas du lendemain sans haine ni division. Ce rassemblement est attendu. Notre tâche historique à nous communistes c'est de tout faire pour le réussir. Cette détermination est à l'origine même de notre Parti " Prolétaires de tous pays unissez-vous ! ".

Alors qu'elle décision devons nous prendre pour ne pas insulter l'avenir ?

Deux options nous sont présentés : désigner un candidat communiste portée par un programme de lutte des classes, d'émancipation, de ré-appropriation de notre souveraineté politique, diplomatique et économique. Ce candidat travaillera avec tous ceux et toutes celles qui le soutiendront à faire tout son possible pour rassembler largement au delà de ses rangs.
Un candidat qui loin de jeter l'éponge du combat n'exclue tait pas de retirer sa candidature si au dernier moment nous obtenons ce rassemblement quitte à se désister.

Réflexion et précipitation ne font pas bon ménage hors j'avoue avoir mélanger les deux.

Hors face à la déferlante Trump. l'ascension du FHaine dans notre pays et l'abandon par le PS des classes populaires j'ai vu un instant que le mieux placé pour s'opposer à eux était Melenchon. Ce tribun hors pair qui nous fait défaut, cet homme qui comme nul autre à gauche aujourd'hui sait haranguer les foules leur redonnant ainsi confiance et espoir en elles-mêmes pour bâtir un autre monde.

Mais voilà que cet homme refuse la main tendue des communistes. Pire il leurs crache dessus comme en son temps Miterrrand acec un peu plus d'élégantes. Même en mettant notre égo de notre côté cette attitude n'augure en rien les bases d'un rassemblement. La politique ne peut se résumer " à qui m'aime me suive ".

La politique c'est construire des rapports de force en prise avec les mouvements de résistance de celles et ceux qui luttent au quotidien. La politique c'est construire les conditions de l'union qui inexorablement passe par la prise en compte des idées de l'autre. Tout compromis n'est pas compromission. Refuser cela c'est se condamner à renoncer à peser sur le cour de l'histoire.

Communistes nous sommes et resterons tout en demeurant insoumis !! Qu'attendre d'un homme qui refuse de s'engager dans ce sens ? Une troisième place derrière le F Haine et la droite rassemblée ? Le belle affaire ! Ce n'est pas ainsi que nous pèserons sur les événements. L'union est certes un combat mais peut-on le mener avec celui là même qui a décidé d'un cap à suivre sans vouloir y déroger ?

L'union ne pouvant se faire sans compromis et en sachant qu'être communiste c'est croire que le seul combat perdu d'avance est celui que l'on ne mène pas....il nous faut alors continuer le combat jusqu'à son terme. Ainsi nous n'aurons rien à nous reprocher.

Ne nous soumettons pas à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon car nous serions obligés de renoncer à l'autonomie de notre parti, à la possibilité d'avoir un groupe de parlementaires utiles à défendre et représenter les idées de celles et ceux qui luttent au quotidien.

Aujourd'hui à regret je prends acte que JLM refuse des candidatures du PCF aux législatives. Tout le monde devra être estampillé France Insoumise. Nathalie Artaud demeurera-t-elle la seule candidate à porter des valeurs marxistes de lutte de classe et de démocratie dans les entreprises ?

Menons notre campagne sur la base de notre programme ci-élaboré avec les travailleurs en lutte, tous ceux et toutes celles avec qui nous avons manifesté ces dernières années.

Sans accord point d'union possible, le rassemblement ne peut se concevoir le couteau sous la gorge au prétexte que nous serions une minorité. Fort de ces milliers d'élus et de ces deux groupes parlementaires le PCF demeure une réelle force. Or ne pas vouloir la prendre en compte sera lourd de conséquences. Pour notre peuple et le devenir de la gauche dans notre pays.

Dans un de ces poèmes "La rose et le réséda " Aragon écrivit " Fou qui sous la grêle fait le délicat, fou est celui qui se lance dans des querelles, à l'heure du commun combat ". Cette heure est la nôtre aujourd'hui et fou serait celui qui renoncerait à créer les conditions du nécessaire rassemblement pour battre la droite ultra libérale et réactionnaire et le F Haine.

Alors jusqu'au bout tentons le coup pour au moins ne pas le regretter et nous entendre dire par nos enfants qu'avez-vous fait pendant ce temps là !

Se rallier aujourd'hui à Melenchon c'est renoncer au travail nécessaire du rassemblement pour le combat commun d'un projet alternatif et non d'alternance. La droite c'est l'alternance avec la poursuite de la régression sociale et du tout sécuritaire, le FN c'est l'éclatement du pays.

La voix est étroite. Certes mais ce n'est point une raison pour fermer la porte dès aujourd'hui.
Jamais de ma vie de militante communiste je n'ai senti un tel poids au moment de déposer un bulletin de vote. L'Histoire nous jugera et les Hommes avec elle. Pensons à cela au moment de déposer notre bulletin dans l'urne.

Toute la question me semble-t-il est peut-on encore aujourd'hui faire entendre raison à Melenchon ?

Si en déclarant une candidature communiste nous nous mettons en mouvement pour le rassemblement la donne pourrait s'en trouver changer ! La main qui tient le bulletin ne doit pas faiblir !!

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André Chassaigne

Nous communistes

Réunis en conférence nationale le 5 novembre à Paris, les délégués du PCF de tout le pays ont envoyé un message fort, dont la teneur et le sens profond méritent ici d’être précisés. Les médias l’ont en effet interprété comme un vote contre Jean-Luc Mélenchon. Cette lecture est superficielle. Certes, la personnalisation de cette candidature, comme son orientation, suscitent de justes interrogations auprès de nombre de nos militants. Il n’empêche, l’essentiel est ailleurs. Ce vote revêt un sens positif, constructif et dynamique.

 Dans le contexte actuel, une candidature issue du parti communiste est légitime et nécessaire pour faire entendre la voix des communistes. Bien au-delà, elle a vocation à rassembler les progressistes de notre pays. Malgré les coups de boutoirs assénés depuis 2012 par les gouvernements socialistes, nous demeurons toujours animés par un « esprit de conquêtes sociales », par un attachement viscéral aux valeurs humanistes, celles de paix, de justice, de partage, d’égalité et de fraternité. Ces mots et ces valeurs nourrissent et animent l’engagement de nos militants dans tous nos départements. Notre identité est une identité généreuse. C’est aussi une identité d’avenir, celle d’où viendra le salut de la gauche. 

 Alors que certains sont pressés d’enterrer les communistes et annoncent la fin de leur parti historique, nous sommes pourtant toujours vivants, debout, combatifs, force organisée et ouverte, présents dans les assemblées élues comme dans les combats menés par nos concitoyens. Nous, communistes, avons vocation à fédérer le peuple de gauche, à unir tous les progressistes et former ainsi un front uni contre les forces de l’austérité et de la xénophobie.

Loin de toute ambition personnelle, nous pensons que les défis à relever sont collectifs : contrer à gauche la dérive libérale du parti socialiste, empêcher le retour au pouvoir d’une droite extrême et faire face au danger du Front National, refuser l’abandon de l’idéal progressiste de notre Contrat social hérité de la Révolution et de la Résistance. Il revient aux communistes, forts de leur histoire faite de luttes sociales émancipatrices, de porter aujourd’hui une candidature de la révolte face à la résignation, une candidature qui rassemble, dans le respect, tous ceux qui souhaitent incarner une alternative à la dérive libérale qui gangrène notre société et désespère les peuples. Une candidature qui portera l’exigence et l’urgence de mettre en chantier une société nouvelle. Une candidature qui n’affronte pas seulement la finance par les mots, mais par les actes, en s’appuyant sur les intelligences et les mobilisations sociales.

 Cette fin de semaine, par leur vote, les communistes se doivent de prendre leur responsabilité devant l’Histoire, notre Histoire.

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Pascal Lillalba

Dix bonnes raisons de ne pas choisir l'option 1 pour les adhérents du PCF.

1- Opter pour l'option 1 ça veut dire quoi ?

L'option 1 consiste à soutenir Mélenchon sans espoir d'être au deuxième tour mais pour qu'il soit premier des derniers. Et renforcer son parti "La France Insoumise" pour que les futurs candidats de ce parti aux législatives puissent argumenter d'être premiers des derniers contre les candidats du PCF ou soutenus par le PCF.

2- La visibilité

Un argument donné par les élus en faveur de l'option 1 est que le PCF a besoin de visibilité.
Or de ce point de vue l'option 1 est au contraire assurer une absence totale de visibilité au PCF dans les radios et medias. Il faudrait alors demander et mendier auprès de Mélenchon la permission de parler en TV et radios car cela serait décompté du temps qui lui est accordé.
"Faire campagne sur nos propres idées et programme" est de fait impossible dans les medias !

3- C'est le choix d'autres partis, dont ENSEMBLE.

Pas tout à fait ! Presque pas du tout. Les autres partis ont des exigences que l'option 1 du PCF n'a pas. Ce qui laisse à penser que Mélenchon finira par refuser leur soutien. Sauf à croire que Mélenchon accorderait à ENSEMBLE ce qu'il refuse au PCF, scénario peu probable.

4- La France Insoumise a déjà une dynamique.

Faux encore, la France Insoumise en dix mois n'a aucune dynamique. Ni sur le terrain des luttes comme l'indique André Chassaigne, pas plus que sur les réseaux sociaux. Parti à 15% en mars 2016, neuf mois après Mélenchon plafonne toujours à 15% en prenant la meilleure configuration, voix PCF incluses ! A plus de 10% du meilleur deuxième.
La gauche du PS, les écologistes, le NPA et LO ne le rejoindront pas c'est une certitude, le prétexte de rejoindre mélenchon pour avoir une chance d'être au deuxième tour ne tient plus.

5- La candidature PCF ne serait qu'une candidature de plus.

Ou une candidature de moins ! Le NPA, LO, et EELV auront leur candidat désormais, Macron absorbera des voix PS, ainsi que le candidat PS désigné en janvier. Mélenchon lui-même par tous les signaux qu'il donne indique vouloir être indépendant du PCF dans sa campagne, il s'agirait d'un candidat de moins à son seul profit, sans aucun avantage pour le PCF.

6- Argument financier.

Une candidature PCF aurait un coût mais un soutien à Mélenchon probablement davantage, à cause des répercussions sur les futures élections locales.
Un bon score du PCF à cette présidentielle permettrait d'établir concrètement un rapport de force, et de connaître réellement celui de La France Insoumise avec et sans Mélenchon tête de liste.

7- La "France Insoumise" un projet nouveau.

Pas si nouveau sans remonter à "Désir d'Avenir" de Ségolène Royal qui n'était pas si différent, "La France Insoumise" est dans la lignée des échecs cuisants de Jean-Luc Mélenchon : la révolution citoyenne, les listes citoyennes, le M6R, les appels citoyens. Comment croire que Mélenchon réussirait d'ici avril 2017 à gagner un pari qu'il a déjà perdu tant de fois ?

Fin novembre 2016, c'est déjà un échec cuisant.
- "onvautmeuxqueca" a réussi à réunir un million de signatures en trois jours contre la loi-travail et 1,4 en une semaine.
- En neuf mois, JLM2107 malgré l'obligation de soutenir pour voir le programme, a réuni 150000 signatures seulement, dont moins de la moitié donne signe de vie.
- Non, non et non Mélenchon ne peut pas se comparer à Bernie Sanders, JLM2017 est un fiasco et ne témoigne que du rejet d'un opportiniste, un politicard comme les autres sinon pire.

8- Les témoignages accablants d'ex-membre du PG.

Bien qu'ils aient tous fait part de leur avis publiquement, inutile de les nommer tous sans leur consentement. Néammoins un extrait de l'un d'eux qui résume bien, non des moindres :
"Cet homme, bourré de qualités, d'une culture immense, est rongé par un mal profond : il n'est pas capable d'accorder sa confiance à d'autres qu'aux conditionnels dont il a testé la fidélité inébranlable. Ce qui suppose une antériorité auprès de lui, ce qui implique une vraie méfiance à l'égard de ceux qui se rallient à lui."

Depuis sa création le Parti de Gauche créé par Mélenchon a perdu plus des 2/3 de ses adhérents, véritable catastrophe au sein de la gauche de la gauche. En février 2016 son créateur fut obligé de changer de nom pour "La France Insoumise" et d'engager son propre nom pour faire illusion.

Mais qu'iraient faire les communistes dans cette galère ? Basée sur une notoriété médiatique dont ils sont co-propriétaires ! Avant 2008 et la co-création du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon était un parfait inconnu du Grand Public. Sans le PCF, Jean-Luc Mélenchon ne serait qu'un frondeur comme un autre, probablement pas député n'ayant jamais eu de succès dans les scrutins majoritaires, ou à la tête d'un groupuscule comme Nouvelle Gauche Socialiste.

9- Intérêts du PCF et de Mélenchon.

Difficile de comprendre l'intérêt porté par Mélenchon au PCF et ses militants, parallèlement à un dénigrement systématique dans les medias et l'envoi de fous furieux sur les pages facebook des sympathisants PCF, élus PCF et même page du Secrétaire National.
La disproportion entre le désintérêt de JLM envers Nouvelle-Donne et l'intérêt qu'il porte au PCF traduit bien ce qui l'intéresse seulement : les sous, les bras, les parrainages !
L'option 1 c'est lui offrir ce qu'il veut, sans contrepartie aucune.

10- Les délégués ont choisit l'option 2 sans ambiguité.

Les militants auraient certainement emboîté le pas. Nous avons néammoins observé un retournement de veste d'élus depuis le 5 novembre en faveur de l'option 1 sans véritable argumentation. "Des doutes" qui seraient survenus subitement ! Prises de paroles publiques, tribunes dans l'Huma, dépassant les prérogatives, abusant d'une certaine notoriété pour influencer les militants sans passer par le simple avis interne.

Alors que le PCF avait démontré son aspect démocratique en opposition et donnant leçons à des mouvements qui ne le sont pas, une position contraire des délégués et des militants ferait désordre. Plongeant le Parti dans des tourments sans fin, dans la division chaque partie ayant sa légitimité.

Choisir l'option 2 est le choix le moins risqué, laissant encore ouvertes toutes les possibilités. L'option 1 en plus de nous lier à Mélenchon, est la garantie de troubles au sein des adhérents, faute d'un choix collectif unanime et incontestable.

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Réflexion de Jean Marc Durand

Le choix c'est s'attaquer au capital financier ou le laisser indemne !

Les contenus politiques pour construire l’avenir. 

D’un peu partout monte l’idée que les débats de fond sur les contenus, le programme politique, les propositions et les moyens ne seraient pas si importants. Que le temps d'une campagne pour des raisons "stratégiques" et en fonction de l'opportunité et des sondages du moment on pourrait s’asseoir dessus tout cela.

Malheureusement c’est le contraire. Voyons par exemple 5 mesures de F. Fillon vainqueur du 1er tour de la primaire de droite : 1) 100 Mds € d’économies en 5 ans sur les dépenses publiques ; 2) Suppression de l'ISF et 40 Mds d'exonération de cotisations sociales patronales ; 3) Retour aux 39 heures et recul de l’âge de la retraite à 65 ans ; 4) Réduire l'immigration par la mise en place de quotas ; 5) Adoption plénière réservée aux couples hétérosexuels... 

Cinq mesures dont trois déroulent le tapis rouge au capital et au Medef : accroissement des coupes dans la dépense publique, baisse du coût du travail. Les deux autres d’ordre sociétal flattent la droite dure et intégriste qui sont les plus surs soutiens des choix d’hyper austérité. 

Face au danger d’aggravation de la politique libérale dans notre pays, il nous faut expliquer, expliquer encore sur quoi construire une alternative en rupture avec de tels choix.

Au cœur de ces explications est le rôle de la finance. En cela, il faut un programme qui à la différence de celui de la France Insoumise et ce n’est pas une injure que d’être social-démocrate, ne laisse pas indemne le capital financier mais s’attaque à ses fondements par des propositions précises pour le combatte jusqu’à fonder un autre système. D’où l’enjeu de propositions pour une autre utilisation de l’argent passant par une nouvelle fiscalité de redistribution et d’incitation et une politique du crédit qui soutienne l’emploi, la formation, la recherche, le respect de l’environnement. Ce qui suppose une transformation profonde du rôle des banques, en premier lieu de la BCE, avec un fonds social, solidaire et écologique d’investissement en faveur du développement des services publics en réponse aux énormes besoins de développement des potentiels humains avec en France un pôle public bancaire composé de banques nationalisées.

D’où l’enjeu d’une nouvelle politique industrielle face aux délocalisations et à la désertification des territoires en lien avec leur aménagement et donc le rôle des collectivités territoriales et leur financement. D’où l’enjeu d’une nouvelle sécurité d’emploi ou de formation venant poursuivre, compléter et amplifier la logique de la sécurité sociale pour sécuriser tous les instants de la vie. D’où l’enjeu de la lutte contre le réchauffement climatique et d’une nouvelle politique monétaire mondiale pour mettre fin au déracinement des populations... 

 

Dans la période qui vient, la responsabilité des communistes est d’être mobilisés sur de tels objectifs de progrès et de solidarité pour la France, l’Europe et le Monde. C’est sur ce socle que se créeront les conditions du plus large rassemblement possible des forces de gauche anti austérité pour maintenant et après. La mise en échec du programme de combat contre les travailleurs, les citoyennes et les citoyens de notre pays ne prendra pas fin en juillet 2017. La présence des communistes et du PCF portant dans chaque instance, dans chaque combat, dans chaque élection ce message est un enjeu d’existence de nos idées, de notre parti, de celle d’une gauche capable d’offrir une vraie alternative à notre peuple. 

 


Jean-Marc DURAND.

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Bernard Adrian

Le choix que nous avons à faire d'ici la fin de la semaine découle d'un rendez-vous manqué.

En 2008, nous débattions de la forme-parti puis du nom du parti. Ce débat avait été lancé par une partie de la direction qui rêvait de créer un "die Linke à la française", c'est à dire un parti dans lequel le PCF se serait fondu pour devenir une simple tendance. Tout en apportant évidemment ses finances, ses réseaux militants, ses élus, etc.

Ce projet a très certainement été déterminant dans la décision prise courant 2008 par Mélenchon de quitter le PS.

Mais la base du Parti s'est cabrée contre la disparition du PCF. Au point que la direction n'a pas pu soutenir ouvertement le projet de "die Linke à la française". En décembre 2008, Marie-Pierre Vieu - qui soutenait ouvertement la transformation du PCF en courant d'un nouveau parti - recueillait moins de 10% des votes. Les communistes avaient sauvé leur parti.

Cette fracture entre une base qui tient au PCF et une partie des cadres qui ont fait le choix de le dissoudre dans autre chose ne s'est toutefois pas refermée. Malgré le vote de décembre 2008, nombreux sont ceux qui n'ont pas renoncé et qui manœuvrent depuis 8 ans - le plus souvent en sous-main - pour imposer aux communistes la transformation de leur parti en courant d'un parti plus vaste.

Au delà de la personnalité de Mélenchon, au delà de son - mauvais - programme(1) pour 2017 ce qui se joue en cette fin de semaine c'est de savoir si en 2020 nos concitoyens auront à leur disposition un parti, le Parti Communiste Français, outil politique des travailleurs, indépendant et ne rendant de compte à aucune autre organisation.

Si la défense des zones humides, le végétarisme et la décroissance sont à la mode, ce ne sont pas nos combats. Le monde du travail a besoin de nous. Soyons nous-mêmes et battons-nous pour et avec les travailleurs comme l'ont fait les générations de communistes qui nous ont précédés, y compris dans les moments les plus incertains.

(1) au dernières nouvelles, le programme qui a "fuité" sur le site du PG 34 "ne serait pas définitif". Pourtant il a été voté le 16 octobre à Lille. Des cadres du Parti affirment que la version définitive sortira seulement le 1er décembre. Juste après le vote des communistes. On voudrait piéger les communistes qu'on ne s'y prendrait pas autrement...

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Le point de vue de Gilles Pereyron

Au moins 3 raisons pour lesquelles je voterai pour la motion 2. Et que je ne soutiendrai pas JLM

C’est 3 raisons mériteraient un plus long commentaire surtout la 3eme sur l’Energie

  • Sur le SMIC, le PCF propose 1800 euro Brut dés 2017 c’est la revendication de la CGT, et 1700 euro nets à la fin de la mandature (2022).
  • Sur la transformation de la CSG et de l’impôt, leur fusion conduira au financement de la protection sociale par l’impôt, c’est exactement la logique que le patronat a toujours portée sortir le financement de la protection sociale pour que celle-ci ne repose plus sur les entreprises. C’est exactement la démarche de Sarkozy puis d’Hollande qui prenne régulièrement des mesures d’exonération des cotisations sociale des entreprises.

Belle façon d’honorer les 70 ans de la Protection sociale d’Ambroise Croizat. La proposition du PCF c’est de supprimé la CSG et la remplacer par une nouvelle cotisation sociale sur les revenus financiers, ceci permettrai de mettre fin à la fiscalisation de la protection sociale et revenir au fondement de la création de la protection sociale.

Lors de la création CSG nous étions déjà opposés à cette création et à la fiscalisation de la protection sociale, à cette époque j’ai fait de nombreuses heures de grève et de manif. A cette époque JLM était au PS est soutenait la création de la CSG, c’est peut être pour cela qu’il est toujours sur la fiscalisation de la protection sociale.

  • Sur l’énergie, si la question était simplement sortir ou non du nucléaire (ce n’est qu’un moyens de production) cela serait facile, la question énergétique est bien plus complexe. Enjeux climatique, réponse aux besoins, accessibilité à l’électricité pour tous (précarité énergétique).

La vraie question l’Electricité est un droit fondamental à la vie, le droit à l’accès à l’électricité comme l’eau doivent être inscrit dans la constitution Française.

L’Energie n’est pas une marchandise comme une autre, nous devons sortir l’énergie de la loi de la concurrence libre et non faussé. Ce qui veut dire arrêté la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz, remettre les tarifs réglementés et régulés pour les PME et les collectivités locales, arrêter la casse de ce qui reste du service public de l’électricité et du gaz.

Avec de nouvelle nationalisation (démocratisation des services publics) ce programme remet en cause tous les fournisseurs privés de l’électricité et du gaz. La question du nucléaire comme moyen de production étant débattue dans le cadre du service public et validé par référendum.

Le programme de JLM est au antipode de cela, pour sortir comme il dit du nucléaire il s’inscrit dans le scénario de NegaWatt qui porte la fin du service public donc dans la libéralisation du marché de l’électricité. On ne peut pas à la fois être pour des fournisseurs comme ENERCOOP et pour le service public.

fraternellement

Gilles Pereyron

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Réponse de Frédérique Boccara à Pierre Laurent

Être utile à notre peuple, c’est détromper, rassembler, mobiliser face aux défis du capital financier

Les arguments développés dans le texte que Pierre Laurent a mis en ligne sur son blog  (ici   http://www.pierrelaurent.org) méritent débat, c’est le moins que lon puisse dire. Ils ne sont pas la simple répétition de ce qui sest débattu jusquici.

On y lit sous la plume du secrétaire national : « il y a mieux à faire [quun candidat communiste] en engageant tout de suite nos forces pour une nouvelle étape ». Telle est bien la question dont les communistes doivent être informés : il s’agit d’engager une « nouvelle étape », que celle qui consiste pour le parti communiste à présenter un candidat. Ceci alors même que la conférence nationale, formée de délégués de chaque fédération et instance plus que légitime, a pour l’instant donné son avis à 55,6% en faveur d’un candidat communiste.

Quelle est cette « nouvelle étape » qui nous est annoncée dans ce texte, alors même que ne l’avons pas décidée à notre congrès ?

- Premièrement, le grand écart voire l'incohérence. Dire que l’on  appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon « tout en se lançant dans une campagne autonome affirmant nos propositions et notre démarche de rassemblement » est une affirmation qui n’engagerait que nous. Ce n’est pas le résultat d'un accord avec JLM. Ce n’est pas parce que l’on affirme que nous mènerons une campagne autonome qu’elle le sera en appelant à voter JLM. Cette affirmation évite le débat crucial qui est : est-ce viable ? est-ce lisible ?

Et c’est là que les choses se corsent. D’abord, un peu de bon sens. Appeler à voter JLM, cela signifie dire aux gens que nous rencontrons : « votez JLM », cela veut même dire gagner des voix. Alors on va le faire, tout en disant que nous ne sommes pas d’accord  avec lui sur sa vision des étrangers et de l’Europe, par exemple ? Sur la CSG ? Dans sa conception du pouvoir ?

Dans cette hypothèse, ensuite, notre temps de parole médias est décompté parmi celui accordé à JLM et ses soutiens. Alors pour intervenir à la télévision ou à la radio, il faudra faire comment ? Demander l’autorisation à Jean-Luc ?

Sur le fond, depuis 5 ans c’était l’enjeu : développer une campagne et des initiatives autonomes, repérables, audibles et lisibles. Nous n’avons pas réussi à faire cela, ou plutôt cela n’a pas été fait, malgré des annonces de campagne. Qui peut croire que maintenant, dans les conditions de lisibilité les plus mauvaises nous arriverions à le faire ?

En psychanalyse, dire une chose et faire le contraire, c’est très connu, cela s’appelle une injonction paradoxale. Cela rend fou et paralyse ! Je ne veux pas cela pour le combat communiste ni pour mon Parti.

- Deuxièmement, répondre aux enjeux essentiels par un calcul électoral. L’essentiel, c’est ce qui se joue politiquement, dans la phase historique actuelle. La victoire de Trump, le Brexit, la montée des extrêmes-droites le soulignent mais aussi le remodelage de la direction du PS tandis que la masse des électeurs de gauche et des couches salariés (populaires et au-delà) sont en désarroi.

Tu as raison d’insister sur l’élection de D. Trump, sur la candidature E. Macron, sur l’opération de brouillard massif sur la responsabilité de la finance. Tu pourrais y ajouter Marine Le Pen qui, malgré un virage verbal sur les services publics, assène sa thématique nationaliste et celle du « coût de l'immigré » pour mieux masquer le « coût du capital » et le rôle actuel de la BCE en faveur du capital financier. C’est le levier massif pour détourner « la colère populaire ». Comme le dit Léopold Sédar Senghor, le raciste est quelqu'un qui se trompe de colère.

Tu aurais pu ajouter aussi le défi de modernité réelle, lié aux formidables révolutions en-cours, technologique et informationnelle, écologique, monétaire, démographique, que le capital financier prétend relever en se parant des atours de la modernité. Ceci alors que nous voulons porter la recherche d'une autre mondialisation, et celle d’une nouvelle civilisation commune à toute l’humanité.

L’ennemi commun, il nous faut le nommer. C’est le capital financier, pas le travailleur détaché, ni l’Allemagne. Et l’enjeu essentiel qui se joue est celui de la domination du capital financier, aussi bien en France qu’en Europe et dans le monde, y compris en Chine même. Cet enjeu, Jean-Luc Mélenchon l’ignore totalement ! Il lui substitue la dénonciation d’une « Europe allemande » et la revendication d’un « indépendantisme français ». Voilà qui exonère le capital financier. Ceci alors qu'il va redoubler dans son combat, à partir de la forteresse US pompe aspirante et refoulante des capitaux financiers du monde entier. Il faut voir aussi le défi réel majeur qu’il y a derrière : emploi, services publics, capacités de chacun, biens communs. Le faire percevoir, et faire monter la conscience et les exigences populaires là-dessus.

Ton argument pour refuser, alors, une candidature communiste est pour le moins saugrenu : pas un mot des idées à travailler et à faire avancer à l’occasion de la campagne. La crédibilité d'un candidat dans les sondages (mais sur quoi ? lindépendantisme français de JLM sans un mot sur la finance ?) serait la seule boussole.

Pourquoi ton argument principal, après ces attendus (Trump, Macron, le néo-libralisme), est-il un raisonnement disons tactique, à base de calculs purement électoraux ? de crédibilité sondagière (sil fallait se fier aux sondages, le Brexit naurait pas lieu, D. Trump aurait perdu et A. Juppé serait arrivé en tête, JP Chevènement aurait été au second tour de la présidentielle de 2002) ? Je ne suis pas d'accord. Il nous faut travailler nos idées auprès des gens et stimuler les luttes. La présidentielle est un levier pour cela. Mais il faut aussi ne pas pousser les gens à aller dans le sens contraire à nos idées sur des questions aussi fondamentales que linternationalisme, ni vers une posture hyper délégataire. Il faut les détromper. Oui, dans ces « temps déraisonnables », comme le dit le poème, il nous faut à la fois rassembler et détromper !

Précisément, Fillon, que personne n’attendait, a construit son succès à la primaire de la droite sur un repérage enraciné dans les tréfonds du pays et de notre histoire ainsi que sur une expression précise et rigoureuse des pires choix de la droite réactionnaire. Face à ce danger, on a besoin, pour rassembler la gauche, d’une repérabilité et d’une bataille de fond sur les objectifs, les moyens, les pouvoirs nécessaires à une alternative répondant à ce que demande le peuple. Le Parti communiste est un pivot, il peut parler avec toutes et tous pour mener cette bataille, il n’a pas le droit de la déserter en laissant le terrain de la campagne présidentielle à des discours démagogiques flirtant avec le populisme et le nationalisme.

- Troisièmement, déformer. Pourquoi prétendre que l’option d’un candidat communiste ne serait pas une option claire ? Pourquoi sous-entendre un retrait impossible ? L’incohérence est pourtant du côté de mettre en avant le « rassemblement » de toute la gauche véritable et de soutenir Jean Luc Mélenchon qui est une candidature qui refuse le rassemblement. Elle est de prétendre appeler à voter pour quelqu’un (jlm) dès le premier tour tout en ne partageant pas son programme sur des axes majeurs.

L’option 2 est claire en revanche. C’est celle d’un candidat communiste pour « porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement ». En même temps elle tient compte, d’une part, de la résolution adoptée par 94% des délégués à la conférence nationale, à savoir une option stratégique pour le rassemblement le plus large à gauche, et d’autre part du caractère très mouvant de la situation et de la présidentielle. Et donc cette candidature peut se retirer « si la situation l’exige », « sur la base d’un accord politique », pour une candidature « d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons » et « après consultation des communistes », c’est à dire sous leur contrôle.

Au contraire, l’option 1, c’est être entraîné dans la stratégie « du pire » qui est celle de Jean-Luc Mélenchon : laisser advenir le pire croyant en tirer les marrons. Le PCF a toujours refusé cette posture, et à juste titre, comme l’ont montré les années 1930.

- Enfin un mot sur un point qui n'est pas évoqué dans ce texte. J’entends beaucoup dire que nous n’aurions pas la force militante de mener une campagne présidentielle pour un candidat communiste ouvert. Mais par contre, nous aurions la force militante pour mener une campagne autonome ? avec Jean-Luc Mélenchon mais malgré lui et malgré les médias ? Une incohérence de plus.

En conclusion, pour reprendre ta formule, cher Pierre, « les choses sont pour moi de plus en plus claires » : tout se passe comme si tout avait été construit depuis longtemps en fonction de cette seule option d'appeler à voter Jean-Luc Mélenchon. Sinon pourquoi ne pas avoir respecté le vote du congrès en appliquant, par exemple au lendemain de la fête de l’Huma, les deux faces de la décision suivante indiquant que « les communistes travaillent pleinement à un tel processus [de candidature commune] ET à y engager un-e candidat-e pour y mettre en débat nos idées et y porter notre conception du rassemblement » ? (80% des congressistes ont voté en faveur de cet amendement, que j’ai énoncé moi-même en séance et que tu as accepté en séance au nom de la commission des amendements).

Les choses sont pour moi de plus en plus claires, un chantage est fait à la légitimité du secrétaire national : ne pas aller dans son sens remettrait en cause sa légitimité. Et dailleurs, comment pourrait-il soutenir une option qui irait dans le sens la disparition du parti, lui qui en est secrétaire national ? Mais il peut se tromper et aller dans la mauvaise voie, de bonne foi. Cette histoire, subliminale, de légitimité ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est le débat, la décision de femmes et d’hommes libres, informés et responsables.

Car c’est bien la sauvegarde du PCF, non pas un appareil qui n’existe que chez ceux qui connaissent bien peu le PCF, mais ses idées, sa force, son organisation au service d’un peuple, ce qu’il représente dans toute la gauche comme force repérable, constante et tenace dans cette France et dans cette Europe.

Le sursaut est possible, les délégués des fédérations à la conférence nationale, les jeunes membres de notre parti, des syndicalistes et des intellectuel-lle-s ont confiance dans le communisme et dans le parti communiste français. C’est une force qui peut aller loin.

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FAIRE LE CHOIX DE L'AVENIR par Amar Bellal
(Contribution avant le vote des communistes sur les choix présidentiels de 2017)

On entend un peu partout que, finalement, les débats de fond, le programme politique, le projet , tout cela, ce n’est pas si important, qu’on peut s’asseoir dessus juste le temps d’une campagne pour des raisons de stratégie, en fonction de l’opportunité et des sondages du moment …

C ‘est le cas avec un éventuel soutien de la candidature de JLM : de nombreux points de son programme nous sont éloignés et notamment bien loin du programme de « l’humain d’abord » de la campagne de 2012. On pourrait évoquer en économie la fiscalisation de la sécurité sociale, le niveau du Smic très bas proposé, le traitement de la question européenne sous un angle nationaliste, plusieurs économistes communistes ont relevé de nombreuses autres contradictions de ce type…on pourrait aussi pointer ses multiples dérapages verbaux avec cette dérive assumée de ne plus se référer aux valeurs de gauche. Il y a les insultes aussi…

Peu dans nos rangs contestent cela, mais tout en le reconnaissant, des camarades argumentent, en étant bien conscients de la difficulté de l’exercice – à tel point que, volontairement, dans leurs argumentaires, le nom du candidat n’est même pas prononcé – qu’il faut malgré tout soutenir la candidature de Mélenchon, compte tenu de la difficile situation politique : ce serait quelque part un « moindre mal » nous expliquent-ils de bonne foi.

Je pense pour ma part le contraire, pour plusieurs raisons, que je vais me permettre de préciser aux camarades tentés par l’ « option 1 » (celle d’un soutien à JLM) .

Tout d’abord le rapport à l’industrie, les discours de JLM sur les modes de production, qui feront fuir un électorat populaire déjà frappé durement par le chômage. Ainsi en est-il par exemple avec la proposition de détruire la filière électro-nucléaire de notre pays (tout en épargnant l’armement nucléaire…). C’ est une aberration au regard des besoins mondiaux, de l’enjeu climatique et accessoirement une catastrophe économique : c’est une des dernières industries qui nous restent en France, 400 000 emplois, et pas des emplois « MacDo ».

La désertification industrielle de nos territoires est un des terreaux du FN, n’en rajoutons pas en proposant la fermeture volontaire d’usines qui existent déjà et qui font vivre des centaines de sous-traitants, des territoires entiers, n’en rajoutons pas non plus avec une hypothétique transition énergétique par les énergies marines ou des concepts comme la décroissance qui sont hors de la réalité que vivent des millions de Français. Et nous ne le répèterons jamais assez : cela n’a rien d écologique la sortie du nucléaire, au contraire (voir l’Allemagne).

De même des idées comme la « règle verte » ( « on ne prélève pas plus que ce que peut régénérer la nature ») : si elle avait été appliquée depuis le début, l’Humanité n’aurait même pas dépassé l’âge de la pierre, et on devrait du jour au lendemain abandonner toutes les exploitations minières et arrêter toutes les activités économiques.… mais qui voterait pour cela ? cela peut plaire à un type d’électeurs souvent aisés qui ne sont pas familiers avec les processus de production, n’ont aucune idée des ordres de grandeurs et des implications technologiques et industrielles que supposent leurs propres modes de vie… mais pour une grande partie de la population qui vote massivement pour le FN et qui se prend le chômage en pleine figure, recherchant désespérément des emplois qui font sens, qui leur donne un avenir, une stabilité… quel message on envoie avec ce genre de propositions? N’y a t il pour eux que les boulots précaires dans les centres commerciaux, qui pullulent partout sur nos territoires, à leur proposer?

Ce serait aussi sur le plan stratégique, une situation inédite : soutenir un candidat dont on ne soutient pas le programme. Je crois qu’aucun parti politique n’a encore osé faire cela. Ce serait complètement incompréhensible, la campagne « autonome » impossible à mener sur le terrain, ou alors en bafouant les valeurs les plus élémentaire de l’engagement politique des militants, leur dignité même.

Après un tel épisode, proposer aux militants de se former, les inciter à lire des revues du parti, les brochures, participer à des journées thématiques, aux universités d’été, afin qu’ils puissent mieux argumenter au quotidien sur tel ou tel sujet, relèvera de la plaisanterie.

Enfin, si nous somme d’accord que l’un des objectifs essentiel ici, ce sont les législatives, nous savons depuis 2007 et 2012, qu’avec 1,9% (2007) au premier tour des présidentielles, on peut faire deux fois mieux qu’avec un candidat pourtant porté à 12% (2012). En effet, tout dépend de la façon dont on mène la campagne présidentielle.

Avec nos candidats identifiés à un soutien à JLM, et la violence verbale dont il fera preuve durant les 6 mois de campagne vis à vis de toutes les autres forces politiques, nos candidats, loin de bénéficier d’un effet JLM comme certains l’espèrent sincèrement, en souffriront gravement. Le scénario d’un Mélenchon à plus de 10% (et c’est loin d’être gagné), et à la clé, notre disparition à l’assemblée nationale, est tout à fait envisageable. Voir l’exemple de JLM en 2012. Voir aussi Bayrou en 2007 et ses 17%.

Ce sont, entre autre, toutes ces raisons qui me font préférer une candidature issue de nos rangs (choix 2), qui, je le pense vraiment, peut faire un score honorable, nous avons des candidats potentiels de talent pour cela, pourvu qu’on s’en donne les moyens dès maintenant.

Cela permettra de faire entendre nos propositions, de ne pas disparaître des médias dans un moment clé, et laissant ainsi une chance à nos candidats aux législatives. Ce sera de toute manière difficile, mais c’est à mon sens le vrai choix qui préserve l’avenir de notre organisation et ainsi les idées que nous défendons.

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Par Daniel Arrivault, bureau de section PCF Bourges.

Je suis surpris de l’incompréhension totale que Marie Georges Buffet manifeste dans un twitte sur la décision de la Conférence Nationale. Elle considère cette décision comme un repli identitaire, c’est à dire sur la seule présentation de notre programme et des idées communistes, sans se soucier de l’union et du monde d’aujourd’hui. Ce serait effectivement une grave erreur.
 
Mélenchon aurait pu être un excellent candidat unique de la gauche anti austérité. Pour cela il aurait fallu qu’il mène le combat de l’union avec nous. Hors, cela lui est totalement étranger. L’union et les autres partis de gauche l’indiffèrent. Seule la création d’un pôle de radicalité identitaire, voir sectaire, le motive. La victoire de la droite n’est pas son problème. Les gens devront attendre encore au moins 5 ans pour le mieux vivre. Les communistes ne pourront jamais se retrouver dans cela. Ce faisant, il se disqualifie lui même.
 
Dans ces conditions , on peut tourner, virer, crier, gesticuler, prétendre et dire le contraire, mais soutenir Mélenchon c’est abandonner le combat pour une candidature unique de la gauche anti austérité. Il est parfaitement rédhibitoire que derrière le même candidat il y ait deux stratégies différentes. En fait, les 2 démarches de soutien à Mélenchon et d’un candidat PCF identitaire sont très similaires. Ce sont les 2 faces d’une démarche identitaire qui conduisent au même résultat d’une quasi disparition du PCF.
 
La bonne solution c’est un porteur de l’union pour une candidature unique de la gauche anti austérité. C’est l’exact opposé d’une candidature identitaire. Aussi différente que l’eau et le feu. Son statut de candidat lui donnera une visibilité, lui ouvrira les portes des médias pour rassembler le peuple de gauche et s’adresser aux forces de gauche, notamment politiques, pour construire cette unité. S’il réussit, il s’efface pour le candidat unique, sinon il continue ce combat pour l’union jusqu’au 1er tour des présidentielles avec constance et détermination.
 
J’entends qu’il y a une dynamique Mélenchon, mais c’est un trompe l’œil, un mirage, elle se fait alors qu’il ne peut pas y avoir de vision sur la situation pré-électorale et alors que les candidats ne sont pas connus et qu’il est le seul déclaré installé dans la campagne.
 
A un mois des élections, avec une multitude de candidats à gauche, il sera certain que c’est Juppé ( ou Sarkozy) qui sera président. Dans cette hypothèse nous serons pour la 1ère fois sous la 5ème république dans une situation ou le nouveau Président de la République sera connu avant même le 1er tour des élections, et il sera de droite.
 
Je défie alors tout candidat de gauche, Mélenchon comme les autres, de déclencher une dynamique. Au contraire, les électeurs de gauche impuissants et dépités se rendront compte de l’inutilité de leur vote alors qu’ils verront bien qu’il y avait une issue. Ils vont vouloir donner une leçon à tous ces candidats qui n’ont pas voulu se rassembler pour une candidature unique, seule capable d’apporter l’espérance, de remettre en cause ce résultat, en s’abstenant ou marginalement en votant Le Pen.
 
Ainsi pour la 1ère fois il y aurait un fort taux d’abstention à une présidentielle. La dynamique sera pour l’abstention.
 
Seul un candidat qui aura mené avec constance et détermination ce combat de l’union pourra avoir une certaine dynamique. Le parti y gagnera une aura qui lui permettra de faire élire quelques députés et le mettra en meilleure position pour mener les combats futurs. Ce n’est pas la solution miracle. La bonne solution c’est le candidat unique, mais c’est celle ou nous nous en sortirons le mieux en l’absence d’union.
 
Ce candidat d’union pourra être trouvé jusqu’à la veille du scrutin, même après les déclarations de candidature. Il suffit que ces candidats se concertent pour décider pour lequel d’entre eux ils se retirent. Pour le nôtre c’est acquis. Aux autres de prendre leurs responsabilités.
 
Les partisans de Mélenchon comme les frondeurs ne savent pas tirer les enseignements du passé. Dans un PS très majoritairement libéral, des primaires vont être organisées par les libéraux pour faire gagner un libéral, et les frondeurs veulent se fourvoyer, je dirais même ce suicider, (à moins que ce ne soit des faux cul...) en participant à ces primaires.
 
Les partisans du soutien à Mélenchon oublient que depuis 2012 à chaque élection les négociations avec le PG et Mélenchon ont été pour l’essentiel des calvaires et que le plus souvent le PC a dû céder pour avoir un accord. En plus, le PG et Mélenchon nous ont bien souvent plombé les résultats.
 
Pour les législatives ce sera pire. La règle pour l’investiture est l’adhésion à la France Insoumise ce qu’aucun communiste n’accepte, même les partisans du soutien à Mélenchon. En admettant que nous arrivions à le faire céder sur ce point, le nombre d’investitures qui nous serons accordées sera faible et nous devrons donc présenter des candidats face à ceux de la FI. Allez donc expliquer aux électeurs pourquoi vous êtes candidat face à celui présenté par votre présidentiable ? Ces candidats n’auront pas de légitimité et bien du mal à faire un score juste modeste d’autant que le candidat présidentiable pendant la campagne, nous aura balader, mépriser, humilier. Ainsi il aura terminé le travail de son mentor Mitterrand, la disparition du PCF.
 
Avec notre propre candidat à la présidentielle nos candidats députés auront la double légitimité du présidentiable et du parti et cette légitimité sera bien supérieure à celle de la FI. A cela s’ajoute l’aura que nous aura apporté notre combat constant et déterminé (oui c’est la 3éme fois, j’assume) pour un candidat unique. Nous pourrons ainsi avoir de meilleurs résultats et faire élire quelques députés même s’il sera difficile d’avoir un groupe à l’assemblée nationale. Nicolas Sansu devrait bien réfléchir à tout cela s’il veut garder son siège.
 
Et quand bien même Mélenchon aurait 10 à 15 %, cela nous ferait une belle jambe. Cela n’empêcherait pas que nous ayons perdu. Presque aucun député et Juppé président. Bien loin de l’enjeu qui est de tout faire pour que le prochain président ne soit pas un libéral, de droite, d’extrême droite ou de gauche et d’avoir un fort groupe communiste, ainsi que les autres partis de gauche anti austérité, à l’Assemblée nationale. Ceux qui le soutiennent obstinément devrait prendre une pose, le temps d’une réflexion de fond, avant de persister dans leur choix.

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Lettre de Sylvain Chicotte à Pierre Laurent

Cher Camarade,

Je viens de réécouter ton intervention à la Conférence Nationale.

Comme la quasi totalité des communistes je suis en plein accord avec toute la première partie de ton discours sur les conséquences gravissimes d'une victoire de la droite et de son extrême, sur la nécessité du rassemblement à gauche avec le pacte commun d'engagements et la poursuite de nos efforts en ce sens.

Par contre je suis en désaccord sur les conclusions que tu en tires d'un soutien à la candidature Mélenchon comme étant la meilleure solution.

La première raison de mon total désaccord c'est que ce soutien conduirait a deux candidatures principales à gauche (un socialiste + Mélenchon) et alors ce serait plié, aucun des deux ne sera au deuxième tour, le scénario que nous redoutons tous se produirait inévitablement. Le vote Mélenchon au premier tour déboucherait sur un appel à faire barrage à Le Pen au second et à la prise du pouvoir par une droite radicalisée.

Cela pourrait évoluer dis-tu. Je ne crois pas. Si nos élus donnaient leurs parrainages, Mélenchon irait jusqu'au bout, il aurait les coudées franches. Il nous enverrait balader, comme il le fait depuis plusieurs années, quand nous demanderions de discuter du programme. Il resterait dans cette démarche sectaire de ralliement à sa personne. Il sait qu'il ne peut pas gagner, son objectif c'est d'être devant les socialistes, à la présidentielle comme aux législatives, une éventuelle victoire désolante.

D'autre part, pour les législatives Mélenchon a décidé d'accréditer des candidats dans toutes les circonscriptions, donc contre les candidats communistes, ce qui risque d'aboutir dans les faits à une augmentation des cas où le PS, qu'il prétend combattre, serait en tête de la gauche et plus encore les cas où le second tour se déroulerait entre la droite et le FN. Une conception suicidaire.

De ce point de vue l'un des deux seuls arguments que tu as avancé pour le ralliement à Mélenchon « c'est le mieux pour pousser nos efforts de rassemblement » ne tient pas la route.

Ton second argument c'est « que nous donnerions un signal fort aux nombreux travailleurs qui voient dans ce bulletin de vote le moyen de dire leurs exigences. » Si tu te réfères aux études d'opinion ou à nos contacts avec ces travailleurs l'argument est à écarter parce que ces travailleurs sont beaucoup plus nombreux à se reconnaître dans le Front National. Et puis quand il prendront connaissance de son programme ces travailleurs pourraient bien changer d'avis, ils verront qu'ils ne peuvent pas avec ce bulletin dire leurs exigences.

Tu ajoutes que nous mènerions une campagne autonome. C'est théoriquement possible. Mais, d'une part, nos accès à la télévision dépendraient du bon vouloir du candidat mesuré à l'aune de ce nous dirions, d'autre part comment soutenir un candidat et s'opposer à son programme.

Pour tous les citoyens soutenir un candidat c'est soutenir l'essentiel de son programme et justement le plus gros problème avec Mélenchon c'est son programme.

Nous avions soutenu la candidature de Mélenchon en 2012 sur la base d'un programme « l'humain d'abord » conclu avec toutes les composantes du Front de gauche. Or cette fois il présente son programme au nom de son nouveau parti de fait : la France Insoumise.

Notons au passage l'imposture qui consiste à se présenter en dehors des partis, du système, en fédérateur du peuple quand en même temps on crée un nouveau parti à sa main avec ses adhérents, ses assises, ses délégués, ses organisations locales, ses finances, ses candidats aux élections, son programme.... ; il n'est pas le seul à prétendre parler au nom du peuple,

Marine Le Pen et maintenant Macron font pareil et De Gaulle avant eux. Tu as précisé que nous n'intégrerions pas « France Insoumise » Encore heureux et au demeurant ce serait impossible puisque s'agissant d'un nouveau parti cela signifierait la dissolution du PCF pour laquelle il faut un congrès. D'ailleurs, vu nos statuts, même les adhésions individuelles à FI sont pour le moins contestables.

Le programme aux tonalités de gauche est, dès qu'on l'examine de près, incompatible avec « l'humain d'abord », avec nos orientations de Congrès, avec le pacte d'engagements communs. Je me limite ici à quelques chapitres :

Sur la question prioritaire, celle de l'emploi :

Là où nous visions l'éradication progressive du chômage Mélenchon se réfère au « plein emploi » c'est à dire au chômage d'équilibre de 7 %, c'est à dire beaucoup de chômeurs ce qui pèse à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. C'est cohérent avec la faiblesse des propositions concrètes pour lutter contre le chômage : comme Aubry en son temps on affiche 35 ou 32 heures mais on ne touche pas aux heures supplémentaires ce qui permet de rester à 39 heures, on ne fait rien sur la sous traitance abusive, rien sur le temps partiel contraint, on ne propose rien sur le développement de la formation professionnelle continue.

Et comme on ne fait pas grand chose sur le chômage, on cache les chômeurs avec une idée lumineuse : l'Etat devient l'employeur en dernier ressort des chômeurs affectés à des travaux d'intérêt général. Au 21ème siècle, le retour des « ateliers nationaux » de 1848 !

Plus grave encore Mélenchon fait confiance au seuls patrons pour la gestion des entreprises comme il l'a déclaré le 9 septembre en Ariège devant eux et ne prévoit donc rien pour que les contre propositions des salariés, leurs projets soient pris en compte. Quant aux moyens financiers c'est encore un vide sidéral, il prévoit certes un pôle bancaire public mais pour quel usage ? Celui des nationalisations étatistes de 1981qui ont maintenu des gestions en faveur du capital ou pour mettre le crédit au service des investissements créateurs d'emploi ?

Ecartés également des Fonds National et régionaux pour la bonification des taux d'intérêt fonction des emplois créés. Ecartée encore la modulation des cotisations sociales basée sur le poids des salaires dans la valeur ajoutée.

Sur les salaires justement il n'est plus question d'un smic brut à 1700 ou à 1800 €. Mais d'un net à 1300. On pourrait penser que c'est à peu près la même chose. Sauf si le net à 1300 est atteint en baissant les cotisations sociales ce qui défausserait les patrons et porterait alors atteinte à la protection sociale.

Sur les retraites Mélenchon demande comme nous le retour au droit à la retraite à 60 ans mais avec 40 ans de cotisations pour la pension à taux plein au lieu des 37,5 ans exigés dans « l' humain d'abord » ce qui conduit soit à des pensions réduites soit à des départs de plus en plus tardifs pour ceux entrés sur le marché du travail après l'âge de 20 ans, gelant ainsi de nombreux emplois pour les jeunes et alors même qu'il faudra sans doute prévoir moins d'années dans le futur vu les entrées de plus en plus tardives dans la vie active ( ou alors la prise en compte des années d'études).

En résumé pour l'emploi c'est le statut quo, au mieux le retour aux années Mitterand (qu'il admire tant) et Jospin, d'autant plus que Mélenchon, s'il prévoit l'abrogation de la loi El Khomri, ne dit rien pour les lois Fillon de 2003, ANI, Macron...... Les communistes peuvent-ils cautionner ce programme traditionnellement socialiste ?

Ce n'est pas une question tabou, pour battre la droite cela nous est arrivé il y a bien longtemps (1965) et c'est systématique aux seconds tours. Le problème, c'est qu'au-delà des orientations social-démocrates et du refus du rassemblement il y a des choses régressives inacceptables dans le programme et le positionnement de Mélenchon :

L'abandon du nucléaire, abandon dont il n'a jamais été question dans « l'humain d'abord ». Cet abandon serait en contradiction avec les objectifs écologiques dont Mélenchon se réclame. Il conduirait soit à des pénuries d'électricité accompagnées de l'augmentation de son prix soit, comme en Allemagne, à la réouverture de centrales à charbon nocives pour le réchauffement climatique et là encore à l'augmentation du prix de l'énergie. Les communistes peuvent-ils signer cela ?

L'Union Européenne et l'Euro. Plan A de Mélenchon : je pose un ultimatum à l'Allemagne et aux autres pays pour la révision des traités. Si ça ne marche pas je passe au Plan B, je casse tout, j'arrête de payer la contribution de la France, je sors de tous les traités (y compris donc du traité de Rome) après un référendum façon Brexit. Soit dit en passant Mélenchon obtiendrait alors l'appui du Front National.

Et sur le fond une vraie catastrophe : dévaluation de la monnaie nationale nouvellement créée de 25 %, planche à billets, augmentation de tous les produits importés, baisse du pouvoir d'achat, accroissement de la dette, explosion de l'Union européenne, course aux dévaluations compétitives et aux mesures protectionnistes, aggravation de la guerre de tous contre tous, des peuples les uns contre les autres avec l'exacerbation des nationalismes déjà à l'oeuvre. l'Allemagne et les Etats Unis tirant les marrons du feu.

Les communistes ne peuvent accepter une telle perspective consistant à tout casser au lieu de continuer à mobiliser les peuples pour une autre Europe, un autre Euro, une autre orientation de la Banque Centrale Européenne et c'est possible, la BCE à déjà mis de l'eau dans son vin en injectant 80 milliards par mois pour racheter des dettes. La luttes doit se poursuivre pour que la BCE mette son pouvoir de création monétaire au service de l'emploi et du développement des services publics Plus généralement c'est toute la posture social- populiste du candidat qui est insupportable, illustrée notamment par son propos visant « les travailleurs détachés venant manger le pain des travailleurs sur place ».

Nous sommes nombreux dont les parents sont venus manger du pain en France (après l'avoir produit). En aucun cas les communistes ne peuvent s'associer au national-populisme qu'il soit de droite ou de gauche.

On trouve aussi dans ce programme d'autres perles comme celle-ci : « une commission d'enquête parlementaire sur le pillage économique des dernières années (privatisations, abandon de fleurons industriels comme Alstom, Alcatel, Eads) et prévoir la mise en examen et la détention provisoire des suspects » c'est à dire la pénalisation rétroactive des décisions politiques, c'est qui les suspects, les ministres, les députés du gouvernement Jospin ? Un vrai délire stalinien ! On signe cela ?

Voilà des raisons suffisantes pour ne pas soutenir Mélenchon.

A l'inverse une candidature communiste, en nous laissant libres, nous permettrait, dans de meilleures conditions de continuer à travailler au rassemblement de toutes les forces de la gauche alternative en mettant dans la balance le pacte d'engagements communs alors que le ralliement à Melenchon nous couperait de ces forces auxquelles ce candidat est hostile, sauf si celles-ci se rallient.

Le seul argument que tu opposes à une déclaration de candidature communiste est qu'il pourrait s'agir « d'une candidature de témoignage ». Agiter la peur d'un faible score n'est pas recevable, parce qu'alors, dans un paysage de division de la gauche, toutes les candidatures de gauche peuvent être qualifiées de témoignage puisque, en tout cas pour l'instant, elles semblent toutes vouées à l'échec, y compris celle de Mélenchon dont le résultat pourrait aussi ne pas être celui annoncé surtout quand les journalistes et les autres candidats vont lui tomber dessus sur les aberrations de son programme, aberrations auxquelles nous n'avons pas intérêt à être associés.

La candidature communiste quelque soit son résultat ne serait pas une candidature de témoignage mais une candidature de combat.

Un bon résultat dépend en grande partie de nous, de notre capacité à montrer que l'échec des gouvernements successifs est causé par l'emploi des mêmes recettes au profit des capitalistes, de notre capacité à montrer la radicalité, le sérieux, la modernité et la cohérence et l'efficacité de notre projet contre le chômage. Nous pourrions encourager les mobilisations en montrant que, contrairement à ce que répètent en boucle le Medef, la droite, la direction du PS et la plupart des médias, il existe une alternative crédible aux politiques conduites depuis si longtemps.

Pour cela la promotion de notre projet de loi sur la sécurisation de l'emploi et de la formation serait un atout considérable, bien sûr ce projet est incompatible avec le programme de Mélenchon, raison de plus pour marquer publiquement nos divergences fondamentales au lieu du refoulement.

Avec une candidature communiste nous aurions pour la propagation de nos idées un meilleur accès aux médias qui ne pourraient pas nous censurer totalement.

Il s'agirait aussi de faire valoir nos projets et de faire le meilleur résultat possible dans la perspective des luttes à venir si la droite gagne, pour reconstruire sur le champ de ruines, pour garder la gauche debout afin que le FN ne soit pas le seul recours possible après l'échec inévitable de cette droite sur le front de l'emploi, pour garder la gauche alternative debout sur ses valeurs et ses projets.

Nous pourrions dans ces conditions être entendus par de nombreux citoyens déçus de Hollande et de Valls et qui se réfugient dans l'abstention ou sont actuellement séduits par Mélenchon.

Reçois, cher camarade, mes salutations fraternelles.

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Contribution d'Alain Bolla

Chers camarades,

Le vote qui va décider du candidat des communistes pour la présidentielle 2017 intervient dans quelques jours. Ce choix sera, je le pense, déterminant sur une longue période pour la visibilité ou non des idées communistes.

Nombreuses et nombreux sont les dirigeants qui prennent position en argumentant sur leur choix.

Je regrette pour ma part que le bulletin de vote présenté aux communistes ne soit pas fidèle au choix de la conférence nationale. En effet, après avoir fait un choix clair pour engager une candidature communiste pour l’élection présidentielle, les communistes devaient être appelés à se prononcer sur ce choix et non sur les deux choix !

Du coup la question se pose de l’utilité de la conférence nationale sur cette question !

Pour ma part, je suis convaincu que l’engagement d’un candidat communiste est la seule garantie de pouvoir rebattre les cartes pour une candidature unique de la gauche de rupture avec les politiques libérales. Et si cela échouait alors la question nous serait de nouveau posée.

Nous avons un choix à faire qui engage l’avenir dans un contexte complexe sans savoir par avance quel en sera l’issue. Il nous faut donc faire le choix de préserver et développer l’outil qu’est le parti dans l’espace public et dans la proximité.

Nous sommes bien placés pour mesurer que l’’intervention citoyenne n’est pas spontanée. Notre congrès s’est donné l’ambition de l’aider en étant au service du rassemblement sur un pacte d’engagement commun.

Le rôle du Parti Communiste Français est donc important dans la période, les forces de l’argent et leurs zélés serviteurs, ne cessent de dénoncer voire de criminaliser l’action militante qui s’opposent aux choix de la pensée unique.

A qui profiterait l’effacement du PCF dans la période ?

La question se pose : pourra-t-on réellement faire campagne à la fois pour Mélenchon et sur les propositions communistes contenues dans le pacte d’engagements comme le disent les tenant de la propositions N°1 ?

De plus, sur de nombreux contenus de son programme, il s’éloigne de ce qu’était l’humain d’abord. Sur la hauteur du SMIC par exemple, s’agit il d’une bataille de chiffre ou d’une conception du revenu minimum. Sa proposition à 1300 euros n’est elle pas le fruit d’une réflexion tendant à penser que cela représente ce qui est possible de faire dans la conjoncture actuelle de la croissance ?

Notre référence à nous c’est un salaire minimum garanti permettant de vivre dignement, ce qui impose de s’attaquer frontalement à la finance.

La commission économique du PCF a fait un travail sérieux d’analyse et de comparaison de ce programme de la France Insoumise et de notre pacte d’engagement. A sa lecture, on voit bien que nos idées, si elles ne sont pas portées par un candidat communiste, seront laminées par la campagne de celui qui sera devenu notre candidat si l’option 1 l’emportait.

Ci-joint le travail de la commission économique. Vous pouvez aussi le trouver sur le site d’économie et politique http://www.economie-politique.org/

Fraternellement
Alain BOLLA

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Le programme de « France insoumise » : des choix contraires à ce pour quoi nous combattons

Commission économique du PCF

« Nous entrons en campagne en soumettant au pays un pacte d’engagements pour une nouvelle majorité. Pour construire la politique et le rassemblement dont la France a besoin, nous nous adressons à toutes les citoyennes et tous les citoyens qui partagent notre ambition, aux syndicalistes, aux militantes et militants associatifs, aux artistes et aux intellectuel-le-s, aux forces du Front de gauche, à la France insoumise, aux socialistes qui veulent retrouver le chemin de la gauche, aux écologistes. Nous leur proposons de débattre de ce pacte d’engagements pour construire le socle d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale qui soit formée par les forces de la gauche d’alternative ». Ainsi la résolution adoptée par la conférence nationale du PCF définit-elle l’effort engagé en vue des échéances de 2017.

La confrontation des axes de rassemblement proposés par le PCF avec les programmes des différentes forces se réclamant de la gauche d’alternative doit ainsi permettre d’identifier les différences et les points de convergences à partir desquels un effort peut être engagé pour parvenir à surmonter les contradictions qui existent naturellement entre forces politiques différentes. C’est dans cet esprit que la commission économique du PCF a mené un examen du programme de Jean-Luc Mélenchon, dont le détail, exposé point par point au regard des sept axes de rassemblement proposés par le PCF, peut être consulté sur le site de la revue Economie et politique.

La conclusion qui en ressort est que ce programme ne présente pas seulement des divergences et des contradictions avec nos propositions. Sa conception même est fondamentalement contraire à toute perspective de rassemblement à gauche, sa logique est radicalement opposée à ce pourquoi nous combattons.

C’est pourquoi il est logique que les délégués à la conférence nationale se soient prononcée à une nette majorité pour la présentation d’un(e) candidat(e) issue des rangs du PCF plutôt que pour un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon : ils ont ainsi mis en accord le choix de leur candidat avec les orientations politiques décidées par nos congrès.

Un programme qui emprunte à "L'Humain d'abord" mais qui lui tourne le dos

Le programme de la « France insoumise » est parsemé de mesures empruntées aux revendications du mouvement social ou au programme du Front de gauche mais les dispositions structurantes qui donnaient sa crédibilité sociale, économique et politique à L’Humain d’abord sont systématiquement écartées.

Les propositions de la « France insoumise » sont ainsi en net recul par rapport aux objectifs sociaux de L’Humain d’abord :

  • la fixation du SMIC à 1 300 euros nets en 2017 remplace les objectifs qui figuraient en 2012 dans L’humain d’abord : 1 700 euros bruts dès 2012, 1 700 euros nets avant 2017. Le PCF propose aujourd’hui 1 800 euros bruts dès 2017 (c’est la revendication de la CGT) et 1 700 euros nets à la fin de la prochaine législature ;

  • « Nous agirons pour éradiquer le chômage » : tel était l’engagement de L’Humain d’abord, qui prévoyait, pour y parvenir, la mise en chantier d’un système de sécurité d’emploi et de formation pour tous (proposition, mise aujourd’hui en forme législative, pour laquelle le PCF a décidé de faire campagne). Dans le programme la « France insoumise », s’il est bien question d’« éradiquer la précarité », l’objectif d’éradiquer le chômage est entièrement absent. Même s’il avance des chiffres impressionnants de créations d’emplois pour la transition écologique, emplois dont la création semble survenir spontanément ou automatiquement, Jean-Luc Mélenchon se borne à se placer dans une logique de « plein-emploi », c’est-à-dire du taux de chômage correspondant à la situation où l’économie est considérée comme étant à l’équilibre. Selon la plupart des études empiriques, ce taux de chômage pourrait être de l’ordre de 7 % en France. Comment peut-on parler d’« éradiquer la précarité » avec plus de 2 millions de chômeurs ? Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon propose un « droit opposable à l’emploi en faisant de l’État l’employeur en dernier ressort : en cas de chômage de longue durée, l’État doit proposer un emploi au chômeur en lien avec sa qualification, sur une mission d’intérêt général, dans le cadre d’un service public de l’emploi identifiant clairement chacune des missions ». On reste stupéfait de voir figurer cette proposition dans un programme politique du XXIe siècle. Elle évoque les ateliers nationaux qui conduisirent à l’échec et à la répression du mouvement ouvrier en juin 1848 puis à la perte de la Deuxième République.

Plusieurs mesures de politique économique préconisées par Jean-Luc Mélenchon seraient d’ailleurs de graves obstacles à la réalisation d’un programme de progrès social :

  • c’est le cas en particulier de la « transformation de la CSG et de l’impôt sur le revenu actuel en un nouvel impôt citoyen sur les revenus, garantissant les recettes de la Sécurité sociale et de l’État ». La fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG conduirait à imposer des contribuables jusque-là non-imposables car le premier niveau de la CSG frappe tous les revenus sauf ceux de certaines allocations sociales. Cette idée s’inscrit dans une logique de déresponsabilisation sociale des entreprises et de leur désengagement du financement de la protection sociale. C’est la démarche, déjà largement engagée par Sarkozy puis Hollande, du remplacement des cotisations sociales des entreprises par l’impôt. Un prélèvement fiscal sur les revenus des salariés et citoyens se substituerait au prélèvement sur les profits des entreprises, mettant en cause un des fondements du projet d’Ambroise Croizat. Au contraire, L’Humain d’abord précisait : « loin de toute fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu, nous mettrons en place une nouvelle cotisation sociale sur les revenus financiers afin d’aller vers la suppression de la CSG et l’extinction de toute fiscalisation de la protection sociale » ;

  • au chapitre des ruptures avec l’Humain d’abord figure l’abandon de la proposition d’un fonds de développement économique, social et écologique solidaire européen visant à mobiliser la puissance de création monétaire de la Banque centrale européenne pour financer le développement des services publics.

  • enfin, en ce qui concerne les objectifs écologiques d’un gouvernement de gauche, l’abandon du nucléaire est acté dans le programme de la « France insoumise » alors qu’il ne figurait pas dans L’humain d’abord. Ce choix, reprenant l’hypothèse irréaliste d’un passage à 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, conduirait en fait à brûler davantage de combustibles fossiles, comme l’Allemagne a été amenée à le faire avec le charbon. Il priverait la France des moyens de faire face au défi écologique majeur, le réchauffement climatique. En regard de ce renoncement, les discours de Jean-Luc Mélenchon sur l’« écosocialisme » et la planification écologique donnent une impression d’incohérence.

Des logiques contraires à nos objectifs de lutte et de rassemblement pour la transformation sociale

Un trait majeur du programme de la « France insoumise » est l’absence de tout appel à l’intervention populaire pour changer la gestion et les choix stratégiques des entreprises. C’est ce que le candidat avait souligné dans un entretien pour le Patriote de l’Ariège du 16 septembre : « vendredi 9 septembre, je suis allé à un truc qui s’appelle Produire en France... Moi j’ai dit aux patrons qui étaient là « pour tenir les comptes de vos entreprises, vous êtes assez grands, sinon, ce n’est pas la peine de faire patron. Mais moi je vais vous dire ce dont le pays a besoin. Est-ce que vous êtes capables de prendre votre place là-dedans ? … Moi je vous donne de la visibilité, je vous donne de la stabilité et de la sécurité. ». Cela fait écho à sa vision d’une transition écologique dont les créations d’emplois résulteraient automatiquement, comme si les gestions et leurs critères n’y étaient pour rien. On demeure dans la tradition devenue obsolète d’un Etat correcteur des désastres sociaux résultant des choix des entreprises.

Ainsi, la question des pouvoirs sur les entreprises et les banques ne fait pas partie des 10 mesures emblématiques de la « France insoumise ». L’exercice de pouvoirs d’intervention nouveaux des travailleurs, à travers leurs comités d’entreprises et les autres institutions représentatives du personnel, tient une place tout à fait marginale dans la définition de la VIème République que les partisans de la « France insoumise » appellent de leurs vœux.

Diverses propositions peuvent pourtant sembler aller dans ce sens, par exemple l’instauration de « nouveaux droits de contrôle aux comités d’entreprise sur les finances de leur entreprise », celle du « droit à un vote de défiance à l’égard des dirigeants d’entreprise ou des projets stratégique », ou encore d’un droit de veto suspensif des comités d’entreprise contre les licenciements économiques. Mais ces dispositions ont toutes comme point commun de se borner à une contestation des décisions patronales. Elles ne comportent pas de droit d’initiative pour imposer la prise en compte de propositions positives des salariés, ni de possibilité institutionnelle d’obtenir le financement de ces propositions par les banques.

Si donc Jean-Luc Mélenchon entend « soumettre le droit de propriété à l’intérêt général », ce n’est pas sur les luttes et sur la conquête de pouvoirs d’intervention par les travailleurs qu’il compte pour y parvenir. Tout son programme est fondé sur la croyance que la toute-puissance de l’État – et particulièrement de son chef – suffirait à obtenir une autre répartition des richesses, sans changer en profondeur le fonctionnement des entreprises et du système financier.

Ainsi, ses propositions en matière de fiscalité des entreprises sont très imprécises. Les outils d’incitation qui figuraient dans L’humain d’abordmodulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de la politique de l’entreprise en matière d’emploi, de formation, des salaires ; rétablissement d’une fiscalité locale sur le capital matériel et financier des entreprises – en sont absents. Du coup, la « révolution fiscale » annoncée tend à se résumer à une progressivité plus forte de l’impôt sur le revenu n’excluant pas, au total, un alourdissement de la ponction fiscale sur les couches moyennes et populaires.

De ce point de vue, on peut caractériser ces propositions économiques comme un programme social-démocrate très étatique, encore plus timide que ceux qui ont échoué à plusieurs reprises contre la crise du capitalisme contemporain, en France (1981-1983) comme ailleurs en Europe ou en Amérique latine.

Mais il y a plus grave. Quand on cherche plus profondément quel pourrait être le facteur sur lequel Jean-Luc Mélenchon compte asseoir la crédibilité de son programme, on le trouve : c’est une forme de nationalisme.

Ainsi de l’insistance sur le protectionnisme, certes qualifié de « solidaire », qui intervient à toutes les pages du programme économique de la « France insoumise ». De façon comparable à ce que portent les forces nationalistes qui montent dangereusement en France comme en Europe ou aux États-Unis en faisant assaut de démagogie populiste, cette insistance revient à poser la France en opposition à un monde dangereux dont il importerait de se protéger par la puissance de l’État national au nom d’un « indépendantisme français ». Les illusions dangereuses de la « démondialisation » ne sont pas loin, au lieu de l’ambition de transformer la mondialisation, présente, elle, dans L’humain d’abord.

Dans ces conditions, dès lors que le contenu du programme comme les justifications théoriques qui lui sont données abandonnent l’inscription d’une politique de gauche dans une cohérence de classe pour se référer désormais à un « populisme de gauche » opposant le « peuple » à une « caste », le recours au vocabulaire et aux thèmes de l’extrême-droite n’est pas très éloigné non plus. Jean-Luc Mélenchon lui-même a eu l’occasion de souligner dans une interview à Médiapart, le 3 juillet 2016, que « Mme Le Pen s’est collée à la distance d’une feuille de papier à cigarettes d’à peu près tout ce que nous disons » sur l’idée d’un référendum sur la sortie de l’UE. A la lumière de cette constatation, on ne peut pas considérer comme un simple dérapage son discours en séance du Parlement européen selon lequel ce sont les travailleurs détachés, et non le capital, qui « volent le pain » des travailleurs sur place. Il prend au contraire un singulier relief au moment où, partout en Europe, nationalismes et tentations autoritaires instrumentalisent les souffrances sociales des victimes de la mondialisation financière et des politiques d’austérité.

L’attitude de la « France insoumise » face aux enjeux européens présente les mêmes dangers : au lieu de lutter contre tout ce qui tend, aujourd’hui, à monter les peuples européens les uns contre les autres dans un contexte de crise dont le « Brexit » et l’élection de Trump nous annoncent qu’il peut engendrer des évolutions incontrôlables, Jean-Luc Mélenchon décrit, là encore, les enjeux dans des termes qui mettent en opposition la France, son peuple, son État, avec l’Europe.

Toute sa démarche stratégique, qui exclut une véritable intervention des citoyens (hormis un référendum du type de celui du « Brexit ») et la construction d’alliances populaires en Europe, est sous-tendue par l'hypothèse que la menace par la France d'une « sortie des traités européens », traduite immédiatement dans de premières mesures de sauvegarde, obligerait l'Allemagne à capituler, ce qui créerait, pense-t-il, les conditions d'élaboration de nouveaux traités européens (plan A). Si cela ne marche pas, alors la France entrerait en guerre économique ouverte avec l'Allemagne en dénonçant tous les traités européens, en développant le protectionnisme et en faisant fonctionner la planche à billets par la Banque de France au service de l’État national (plan B)... tout cela avancé sans dire que l'Europe imploserait mais, au contraire, en tenant des propos vagues et illusoirement rassurants sur « les coopérations avec les autres peuples ».

Ces propositions sont très loin de l'esprit et de la lettre de L'Humain d'abord, malgré quelques emprunts détournés. Le socle de tout le programme de la « France insoumise », c'est la reconquête d'un financement direct de l’État national par la création de monnaie centrale (BCE ou Banque de France), comme dans les années 1960-70, et l'obsession, pour y arriver, de « briser le bloc libéral » de l'Allemagne, en se tenant prêt à sortir de la zone euro et de l'Union européenne elle-même, puisque « le traité (de Lisbonne) ne prévoit pas de sortie de la zone euro sans sortie de l'Union européenne » (Commission européenne - 3/11/2011). Autant d’illusions qui semblent ignorer la responsabilité de Hollande, de Valls, de la direction du PS et des gouvernements nationaux dans la mise en œuvre des options néo-libérales en Europe et en France !

Ce programme, totalement illusoire mais autorisant toutes les démagogies populistes en campagne électorale, concourrait à mettre le feu aux poudres d'une « guerre civile entre Européens » et à l'enfoncement de l'Europe dans le monde au moment même où celle-ci va être prise pour cible par le redéploiement des dominations nord-américaines sous l’impulsion de Trump. Il interdirait de se saisir, à l'appui des luttes, de l'opportunité historique de partager l'énorme capacité de création monétaire de la BCE, infiniment plus importante que celle de chaque banque centrale nationale, pour affronter ensemble les gigantesques défis communs à venir. Cela alors même que des forces très diverses mènent désormais campagne à nos côtés pour que les 80 milliards d’euros que la BCE déverse chaque mois sur les marchés financiers (pour un total cumulé de 1 551 milliards au 10 novembre 2016) soient utilisés pour l’emploi, les services publics, la transition écologique : c’est le sens de notre proposition d’un Fonds de développement économique, social et environnemental solidaire européen.

On s'interdirait de faire jonction avec les pays émergents pour s'émanciper de la domination écrasante du dollar avec une monnaie commune mondiale de coopération.

Des contradictions qui condamneraient à l'impuissance toute politique se réclamant de gauche
 
Avec un programme comme celui de la « France insoumise », qui tient pour quantité négligeable la conquête de pouvoirs dans l’entreprise pour y imposer une alternative aux critères de gestion capitalistes, faut-il donc s’en remettre au patronat pour créer les millions d’emplois nécessaires, faire disparaître le chômage, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail, développer les territoires ?

Alors que, sous l’empire des critères financiers, la révolution informationnelle détruit plus d’emplois qu’elle ne permet d’en créer, quelle crédibilité accorder aux promesses de créations d’emplois massives sans de nouveaux critères et de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises ? Comment mobiliser ces gains de productivité au service d’un nouveau mode de développement, faisant appel à un déploiement tout à fait inédit des services publics ? Comment réussir la transition écologique ?

Et comment faire reculer le pouvoir des marchés financiers et des institutions qu’ils contrôlent – Commission européenne, Banque centrale européenne – sans mesures concrètes et précises pour réorienter le crédit bancaire en faveur de l’emploi, de la création de richesses dans les territoires et du développement des services publics ?

On retrouve dans le programme de Jean-Luc Mélenchon diverses propositions « marquées à gauche » comme la lutte contre l’évasion fiscale, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières ou la création d’un « pôle public bancaire ». Mais la logique d’ensemble de ces propositions, qui était un point fort de L’humain d’abord, est complètement absente. Il n’est pas question de conquérir des pouvoirs institutionnels concrets sur l’utilisation de l’argent à tous les niveaux, depuis l’entreprise et le quartier jusqu’à l’Europe et aux institutions internationales, pour désarmer les marchés financiers. L’« interdiction des licenciements boursiers », la « limitation des rendements actionnariaux exorbitants », la « modulation des droits de vote des actionnaires selon la durée d’engagement dans l’entreprise », loin de combler ce vide, confirment que les auteurs du programme se contentent de mesures administratives pour limiter les dégâts des gestions capitalistes. On peut douter que cela suffise à « mettre au pas la finance » et à « définanciariser l’économie ».

De façon générale, les propositions de la « France insoumise » touchant à l’argent et au financement de l’économie se caractérisent par un très grand flou.

Il est bien question d’une « politique du crédit sur critères sociaux et écologiques » mais la nature de ces critères sociaux n’est pas explicitée ; surtout, cette mission serait réservée à la Banque publique d’investissement, et non pas assignée à l’ensemble du système bancaire.

On ne comprend pas bien non plus quelle serait l’articulation entre la BPI et le « pôle public bancaire » dont Jean-Luc Mélenchon prévoit la création. Il n’est pas question de nationaliser les deux derniers groupes bancaires privés à base française que sont la Société générale et BNP-Paribas, mais seulement de la « socialisation de banques généralistes » ; proposition d’autant plus énigmatique qu’une autre mesure figurant dans le programme de la « France insoumise » consisterait à « séparer les banques d’affaires et les banques de détail » : que restera-t-il alors comme « banques généralistes » ?

Ces faiblesses soulignent, par contraste, la cohérence d’une stratégie à la fois radicale et réaliste, consistant à s’appuyer, ici et maintenant sur toutes les occasions de conquérir du pouvoir sur l’argent des banques, des entreprises, et sur l’utilisation de l’argent public, afin que ces moyens financiers servent au développement des capacités humaines plutôt qu’à la rentabilisation des portefeuilles financiers et aux stratégies des multinationales. C’est cette cohérence qui fait l’objet du premier axe mis en avant par le PCF pour un rassemblement à gauche. Elle irrigue aussi l’ensemble des propositions que nous mettons en débat pour sécuriser l’emploi et la formation, augmenter les salaires et les minima sociaux, développer les services publics, mettre en place les moyens concrets de lutter contre toutes les discriminations, réussir la transition écologique, changer l’Europe pour pouvoir changer le monde…

Ces axes de rassemblement – contrairement au programme de la « France insoumise » – ne sont pas à prendre ou à laisser mais leur présence dans la bataille qui structure les choix politiques de nos concitoyens – la campagne présidentielle – est indispensable pour redonner à une perspective de gauche la crédibilité qui lui manque aujourd’hui.

Contact : ddurand@pcf.f

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Contribution de Pierre Laurent

Depuis notre conférence nationale tenue le 5 novembre dernier, une intense discussion se poursuit parmi les communistes sur le meilleur choix à faire pour l’élection présidentielle. Si un large accord se confirme sur le sens du rassemblement auquel nous voulons travailler dans la durée, le débat reste très partagé sur le choix présidentiel. Le résultat de la consultation à laquelle tous les communistes sont appelés reste indécis, parce que le débat n’est ni référendaire, ni binaire ; il n’oppose pas deux camps, mais traverse de très nombreux camarades en mettant en jeu conjointement les attentes populaires, l’état de la société, de la gauche, des rapports de forces politiques. Il est nourri d’analyses partagées et de différences d’approches pour être capable d’ouvrir un espoir.

Les jours qui nous séparent du vote des 24, 25 et 26 novembre doivent donc être mis à profit pour y associer tous les adhérents, consulter largement autour de nous, et rester dans l’état d’esprit d’évaluer jusqu’au bout notre choix. Comme chacun d’entre nous, après la conférence nationale, j’ai continué à peser le pour ou le contre de telle ou telle option. Je confirme aujourd’hui le choix que j’ai exprimé lors de notre conférence dans une intervention que chacun peut d’ailleurs consulter ou réécouter. Et cela pour quatre raisons :

– La première tient à la nature de l’option n°1 soumise au choix des communistes. Pour moi, le sens de cette option est de plus en plus clair : non pas se rallier mais lancer sans tarder une grande campagne communiste autonome, porteuse de nos propositions et de notre ambition de rassemblement, appelant à voter Jean-Luc Mélenchon au nom de ces objectifs. Cette option est celle, dans le moment présent, la mieux à même de nous mettre en position de jouer notre rôle : être un maillon fort au service du rassemblement, une force visible, utile pour gagner les constructions majoritaires indispensables. Face au paysage plein de dangers qui se met en place, je conçois l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon non pas comme un aboutissement de nos efforts, mais comme un levier, un appel pour pousser plus loin le travail de rassemblement vers un front social, politique et citoyen.

– La seconde tient aux évolutions de la situation. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, comme la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron, dans des registres pourtant apparemment totalement opposés, montrent la capacité des forces néo-libérales à canaliser l’offre électorale en leur faveur, en captant à leur profit la critique et même le rejet du système. La colère populaire est détournée pour tromper les électeurs sur les causes réelles de la faillite du système. La finance et la mondialisation capitaliste sont exonérées alors qu’elles sont le coeur et l’organisation du système.

Pour permettre aux Français d’échapper à ce piège, nous devons construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs, c’est à dire une candidature tout à la fois porteuse de résistance et d’un projet répondant à leurs attentes, et porté par un arc de rassemblement suffisamment crédible à leurs yeux. C’est ainsi que nous serons alors le vote utile pour le peuple. C’est sur cette seconde dimension essentielle que risque de buter, à notre corps défendant, une candidature communiste. Je crois donc plus fécond de conjuguer dans un même mouvement un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, et notre potentiel d’idées et d’initiatives propres pour pousser notre projet alternatif au libéralisme et notre démarche démocratique.

– En troisième lieu, des camarades estiment que l’on peut régler cette contradiction, en accompagnant la candidature communiste de la possibilité de son retrait. Mais le retrait s’effectuerait au profit de qui ? Jean-Luc Mélenchon ou une candidature encore improbable à cette heure issue d’une primaire socialiste que François Hollande est pour le moment en train d’entraîner par le fond ? Là encore, je pense qu’il y a mieux à faire en engageant tout de suite nos forces dans une nouvelle étape, qui identifie les obstacles rencontrés mais pour continuer autrement à les dépasser.

– Enfin, me questionne-t-on : comment faire puisqu’il n’y aurait pas de contrepartie à notre appel à voter Jean-Luc Mélenchon ?

Si toute avancée est évidemment souhaitable, notamment pour débattre du projet commun, acter la pluralité de cette campagne et non le seul cadre trop étroit et rigide de la France insoumise, alors quelles meilleures garanties pouvons nous nous donner ? Justement celle de notre totale liberté de campagne et notre engagement immédiat dans les constructions les plus rassembleuses possibles dans chaque circonscription législative. Ces garanties ne dépendent que de nous. Et j’ai la conviction que, mises en œuvre, elles rencontreront l’envie de constructions partagées de très nombreux citoyens et forces aujourd’hui l’arme au pied. Ce choix serait sans nul doute mis à notre crédit pour le rassemblement dans les élections législatives.

Voilà mon sentiment, renforcé aujourd’hui par la teneur de nos débats, par les échanges d’arguments et par les évolutions déjà intervenues. Les communistes vont choisir, librement. Et leur choix majoritaire sera dès lors notre choix commun. J’aurai, loyalement et sincèrement, donné mon point de vue dans un débat démocratique que certains média jugent incongru alors qu’il est pour nous une liberté et une fierté. Quel que soit le résultat, notre route restera commune sur le chemin du rassemblement. En votant à plus de 90 % la résolution de notre conférence nationale, c’est ce qu’ont voulu signifier les délégués à cette conférence. Je serai demain au service de notre unité, sans laquelle rien ne sera possible, pour poursuivre dans cette voie. Tous les communistes, avec l’opinion qu’ils auront exprimée dans cette consultation, devront être pour cela respectés et rassemblés à l’issue de ce débat et de ce vote.

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Sans les communistes aucun d’entre nous ne serait élu

Il est fréquent ces derniers jours de lire les communications de camarades élus qui s’engagent à donner leurs parrainages à Jean Luc Mélenchon afin que ce dernier, candidat autoproclamé, puisse valablement devenir candidat à l’élection présidentielle.

Moi-même je dispose de ce sésame mais il ne me viendrait pas à l’idée d’agir de cette façon. Ce faisant, je me sentirai plutôt mal à l’aise tant cela me semble irrespectueux des principes de notre organisation à laquelle nous adhérons librement et de ceux qui la constituent : les communistes, sans lesquels aucuns d’entre nous ne serait élu.

Voila pourquoi, la moindre des choses consisterait d’être doublement respectueux des principes de notre organisation et de nos camarades qui vont se prononcer par vote dans la cadre de la consultation démocratique organisée les 24, 25 et 26 novembre prochains.

Les communistes à juste raison pourrait voir dans la multiplication des annonces de parrainages favorables à Jean Luc Mélenchon une pression inacceptable exercée sur eux avant ce vote important.

L’insouciance ainsi manifestée qu’il s’agisse des camarades qui se sont précipités avant la conférence nationale dans un soutien aveugle ou de ceux qui après la conférence nationale n’acceptent pas que le vote des communistes puisse conduire à la désignation d’un candidat communiste devient plus que préoccupante.

En effet il serait dévastateur qu’à la sortie de cette période préélectorale inextricable, le Parti se trouve dans une situation ou son unité volerait en éclat parce que privé de la possibilité effective de rassembler suffisamment de parrainages, il ne pourrait présenter de candidat si les communistes à travers leurs votes en exprimaient la volonté.

Michel Stefani

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Vince Do Lettre ouverte à toutes et tous les communistes :

« Pourquoi je soutiens et je me prononcerai pour une candidature communiste à la fin du mois de novembre ?

En 2012 nous avions soutenu et fait campagne pour Jean-Luc Mélenchon, car à cette époque nous étions tous rassemblés dans un mouvement qui s'appelait le Front de Gauche... De plus nous avions un programme très bien conçu qui se nommait l'Humain d'Abord...

Malgré un score de 11% avec presque 4 millions d'électeurs, nous avions redonné un espoir à la gauche progressiste, espoir rapidement déçu par Hollande qui pourtant avait bénéficié de la grande majorité de nos voix au second tour, bien plus pour dégager Sarko que pour le programme du PS, car nous n'étions pas dupe déjà à l'époque, « la finance est mon ennemi » allait passer à la trappe...

Nous faisons tous le même constat : que ce soit les socialistes, je ne parle même pas de l'extrême droite, ou d'autres, nos propositions ne sont jamais prises en compte, car nous sommes actuellement le seul parti qui remet profondément en cause le capitalisme, et même le mouvement de la France insoumise a déjà renoncé en partie à sortir de ce système...

Pour 2017, les données sont complètement différentes de 2012 :

- il n'existe plus de mouvement identique au Front de Gauche, et je dirais même que ce dernier ne représente plus grand chose en terme de visibilité, il n'est plus une référence à gauche
- Mélenchon a décidé en février 2016 de partir seul pour l'aventure présidentielle
- le PCF a choisi une autre option lors de son congrès en juin 2016, celle du rassemblement jusqu'au jour J
- la droite et l’extrême droite n'ont jamais été aussi fortes depuis des décennies, grâce ou à cause d'un quinquennat désastreux de Hollande, Valls, Macron, Sapin, etc. avec le vote de multiples lois libérales et anti-sociales, la ratification de tous les traités scandaleux présentés par la commission européenne, soutenue dans cette démarche par la BCE et le FMI...

Mélenchon par son comportement politique et par celui de tous ses fidèles lieutenants du PG depuis 2013, ensuite du m6r, puis aujourd’hui de la France insoumise, consistant à contester systématiquement la stratégie de leur partenaire principal du Front de Gauche, en l’occurrence le PCF, a des conséquences désastreuses...

Par le vote du 5 novembre 2016 à la conférence nationale, les délégués présents se sont prononcés majoritairement vers le choix d'une candidature PCF, tout en continuant de travailler au rassemblement, cette option devra être confirmé ou pas, à partir d'aujourd'hui par l'ensemble des adhérents du parti...

La porte n'a jamais été fermée à Mélenchon pour une discussion sur un candidat de rassemblement, avec comme base un programme du type l'Humain d'Abord amélioré, candidat qu'il aurait pu incarner s'il n'avait pas claqué toutes les portes à ce jour...

De plus Mélenchon par ses déclarations récentes très ambiguës sur les migrants et sur les travailleurs détachés, a continuer de creuser le fossé existant entre le PCF et lui, faille qui est apparue fin 2013 lors de la campagne des municipales de 2014, car nos stratégies étaient divergentes, lui voulant absolument des listes Front de Gauche partout, alors que nous étions ouverts à d'autres types d'alliance, avec le PS et d'autres, car notre objectif est depuis toujours d'avoir le maximum d'élus pour défendre nos propositions qui vont toujours vers plus de progrès pour l'humain, et non pas pour aller à la gamelle comme certaines mauvaises langues aiment à l'écrire sur les réseaux sociaux, et d'ailleurs il suffit de prendre connaissance de l'action de nos élus locaux pour ce rendre compte que cette dernière affirmation est complètement stupide...

Et je rappelle au passage l'alliance faite entre le PG et EELV à Grenoble en 2104, avec les conséquences que tout le monde connaît aujourd'hui, par la mise en œuvre d'une politique d'austérité dans cette commune, avec notamment la fermeture de 3 bibliothèques cet été dont 2 dans des quartiers sensibles...

Le PCF a un programme qui n'ai pas figé, constitué à partir de notre grande consultation nationale « Que demande le peuple », programme qui doit encore s'enrichir et évoluer avec des propositions de tous les citoyens qui le souhaitent, car nous continuons à débattre et à discuter sur tous les lieux où nous sommes présents, marchés, manifestations, rassemblements de soutien aux travailleurs en lutte, réunions publiques, et bientôt avec le porte à porte, etc.

Même si une candidature PCF n'est pas la meilleur des solutions, pour des raisons politique et financière, cela reste à ce jour notre seul possibilité de conserver notre indépendance d'action, et cela nous laisse une espace politique inédit pour persévérer la recherche d'un candidat de rassemblement, car nous ne fermons aucune porte, y compris à Mélenchon...

Voilà pourquoi mes camarades et ami(e)s, je vous invite maintenant à faire le bon choix pour notre parti et pour les français, c'est à dire voter pour qu'une candidature communiste voit le jour ! »

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Claude Mazauric     

En attendant, sinon Godot, du moins le vote définitif ! Il convient de ne jamais l’oublier : la Conférence nationale du Pcf qui s’est tenue le 5 novembre 2016 relève de cette chose que l’on appelle la «représentation politique » de l’organe souverain. Peuple, nation, groupement organisé, association, parti, c’est bien en effet de l’organe souverain que la représentation tire sa légitimité fondatrice. Mais l’expression de celle-ci est dominée par le cadre constitutionnel, institutionnel ou statutaire, qui détermine son expression. De ce fait et en raison des implications statutaires antérieures, le vote émis par la conférence nationale du Pcf le 5 novembre est une décision transitoirement absolue que seul un vote correctif de l’organisme souverain peut modifier, infléchir, corriger ou confirmer : le moment décisif sera donc celui qui résultera de la consultation des adhérents du Pcf, à jour, par la cotisation qu’ils versent, de leur engagement partisan.

Donc, si rien n’est véritablement joué, tout est en suspens jusqu’au 26 novembre. Reste que rien n’interdit d’imaginer ce qui pourrait découler d’un vote confirmant celui de la majorité des mandatés présents à la Conférence nationale.

Anticipons donc le résultat de la votation à venir en supposant que le choix de la Conférence nationale soit confirmé par une majorité des adhérents-votants. « Dans la foulée » (expression forte du porte-parole du Pcf, le soir du 5 novembre), le Pcf sera appelé à désigner un candidat à l’élection présidentielle de 2017. Ce qui portera probablement  à cinq au minimum le nombre prévisible de candidats se réclamant plus ou moins de (ou étant généralement tenus pour appartenir à) la « gauche politique » française : soit, à la condition que tous obtiennent le parrainage imposé, le (ou la candidate) de Lutte ouvrière, celui du Nouveau parti anticapitaliste, celui du mouvement des cent cinquante mille « Insoumis » rassemblés autour de Jean-Luc Mélenchon,  celui ou celle du Pcf, et sans doute, depuis hier 7 novembre, Yannick Jadot, le candidat d’Europe-écologie–Les verts. S’y ajoutera à la fin de janvier 2017, le (ou la candidate) qui sortira adoubé de la « primaire » du Parti socialiste, cela, à la condition cependant, qu’il n’y en ait qu’un(e) seul(e), ce qui, au vu des débats et contraintes actuellement connues ou imaginées, ne va pas de soi !

Dans ces conditions, il n’y aura donc aucune chance (cela va sans dire) pour que la « gauche (quid ?) » soit présente au second tour de l’élection présidentielle, compromettant du même coup sa présence effective dans la compétition qui suivra, conduisant à l’élection des députés.

En conséquence, chacun(e) constatera alors que nous, le Pcf, aurons plaidé totalement en vain pendant presque deux ans pour une candidature commune, en réclamant par une sorte de rhétorique se révélant creuse in fine, la mise en place d’un processus de désignation d’une candidature unique de la gauche dont personne ne voulait en réalité.

Au lieu de prendre toutes les mesures nécessaires pour construire le plus tôt possible une candidature sans équivoque de rassemblement réellement à gauche, nous aurons perdu beaucoup de temps et sans doute de crédit, sinon moral, du moins politique. Le plus cocasse étant d’ailleurs que le Pcf finisse par paraître avoir amusé la galerie en finissant comme tous les autres par désigner un candidat ou une candidate relevant de ses rangs !

Pourquoi en sera-t-on arrivé à ce point ? Tout simplement parce que la proposition implicite d’abord, explicite ensuite, du PS de renouveler le bail présidentiel accordé à François Hollande (ou à défaut, à l’un de ses homologues) depuis le second tour de 2012, n’a pas été radicalement récusée dès 2013, comme il l’aurait fallu. Pourtant de trahison en trahison, de renoncement en renoncement, chacun voyait bien que l’issue inévitable du quinquennat en cours serait le discrédit total de l’homme-président. Et bien entendu, de tout son parti. Lequel parti, majoritairement aligné sur sa politique malgré la distance prise et l’esprit de « fronde » qui parut tardivement agiter quelques-un(e)s de ses soutiens antérieurs, ne l’a jamais véritablement lâché. Reste que la déconfiture totale qui marque la fin du quinquennat de Hollande était prévisible dès l’été de 2012. En ce qui me concerne, dès ce moment-là et bien modestement, j’en avais énoncé dans mes lettres périodiques, l’issue inexorable et j’ai écrit en 2015 un livre entier, paru en avril 2016, pour le rappeler.

Aujourd’hui, le constat est partagé par tout le monde (ou presque). Mais pourquoi avoir transigé si longtemps avec la reconnaissance de la vérité des faits en laissant entrouverte l’hypothèse d’un infléchissement politique, d’une possibilité d’évolution positive ou de contournement parfaitement illusoire du hollando-vallsisme ? Se montrer « unitaire pour deux » et « ouvert » à tous les possibles, n’a jamais voulu dire qu’il fallait renoncer à regarder les choses en face …

L’une des raisons de la myopie qui a frappé nombre de dirigeants du Pcf et qui vient encore de s’exprimer, vient de leur rejet avoué de la personne de Jean-Luc Mélenchon, un leader dont ils avaient déjà accepté très difficilement de soutenir l’inévitable candidature à la présidentielle de
2012. Derrière les justifications diverses plus ou moins biaisées de cette méfiance à l’encontre de JLM, en soi assez banale compte tenu de son passé militant et de sa position de sénateur puis d’ancien ministre, une seule fut commune à la plupart des récriminants ou des plus hostiles : la crainte de voir s’imposer, avec la nouvelle autorité que lui apportait sa campagne réussie de 2012, le vaste projet qu’on lui prête de vouloir « recomposer » l’ensemble des dispositifs politiques qui caractérisaient la « gauche française », parti communiste compris, depuis trois quarts de siècle.

Et, plutôt que de prendre sa part dans l’inévitable reconstruction organique qu’imposait le nouvel ordre du monde en pleine mutation (en Europe singulièrement) et donc de prendre réellement en considération les nouvelles formes de structuration et d’expression (ou de re-configuration) des sensibilités populaires à la suite de l’auto-liquidation du « modèle
soviétique » de définition du socialisme, le Pcf s’est surtout attaché à renforcer son unicité partisane et à consolider autant que faire se pouvait les cadres habituels où, naguère, il avait pu imposer sa présence dans un espace politique national qui perdait pourtant une bonne partie de sa prégnance.

La liquidation implicite, quelquefois articulée à des échéances électorales intermédiaires, de ce qui accompagna initialement l’esquisse de reconstitution de l’espace politique que le Front de gauche avait incarnée, n’a cessé de s’approfondir au sein du Pcf depuis 2013 … En sorte qu’en 2016, la candidature de Jean-Luc Mélenchon, pourtant légitimement inscrite dans la trajectoire négociée en 2011 sur la base de l’accord de 2008, a pu paraître aux yeux d’une majorité de communistes comme un coup de force insupportable, une sorte d’insolite pronunciamento !

Je l’énonce sans hésitation : je ne suis pas surpris de cette situation que je voyais venir depuis 2013. J’en apporte la preuve.

Le 8 novembre de cette année-là, alors qu’en vue des élections municipales, se nouaient, à la demande même de la direction du Pcf, des accords « à la carte » selon les villes ou les territoires, en vue de la constitution de listes de rassemblement « à gauche » ouvertes le cas échéant aux hollandistes, avoués ou honteux, j’avais envoyé un courriel à divers destinataires hautement responsables pour les mettre en garde contre les conséquences « funestes (sic) » à venir (selon moi) de cette première forme camouflée de rejet de la stratégie nationale de rassemblement unitaire impliquée par l’existence du Front de gauche.

L’Humanité publia un écho de cette correspondance dont je reproduis ici la version téléchargée à l’intention du destinataire  « filrouge@humanite.fr » et de quelques autres responsables :

Document :

"Je tiens à écrire mon désaccord profond avec le contenu de la réponse à Gérard Mordillat, de Henri Malberg (dont je soutiens par ailleurs activement les initiatives prises en faveur de notre journal quotidien), réponse parue dans L'Humanité de ce jour 8 novembre, page 20. Non que je ne mesure pas la qualité et l'importance de ses arguments l'un après l'autre, mais, pour le dire d'un mot, je n'approuve pas le sens général de son texte en raison de la rupture stratégique que la position indiquée implique finalement et dynamiquement, sur le fond des questions évoquées et, quoi qu'il en dise, avec ce que nous nous évertuons à construire, nous étant le Pcf, depuis 2008.

Au-delà des différences d'appréciation sur le détail de ce qu'écrit Henri à propos du PS, son texte paraît carrément ignorer la dénaturation plus ou moins récente de ce parti, incarnation de cette social-démocratie à la française dont chacun, peut-être abusivement, se plaisait à montrer naguère l'originalité. En tant que formation politique nationale installée au pouvoir, le PS n'est pas simplement "l'équipe de Hollande" (comment peut-on écrire cela ?), il est devenu, en tant que tel et avec le soutien de tout son appareil de direction et l'immense majorité de ses élus, l'un des premiers appendices français du néo-libéralisme dominant en Europe. Il en accepte sans barguigner les moindres indications politiques institutionnelles, quasiment toutes les stipulations économiques et même les canons culturels, ce qui est nouveau.

Faut-il taire la vérité en attendant une éventuelle reconversion dans le bon sens ? Pendant combien de temps encore ? Faut-il passer, une fois de plus, sous les habituelles fourches caudines quand d'hypocrites diktats nous sont imposés, accompagnés du sourire de charmants visages et qu'on nous offre simultanément des bouquets de roses, le plus souvent empoisonnées, comme avant 2002 et encore depuis 2005 ?  

A cela qui est primordial, s'ajoute le fait dans le texte de Malberg, de juger d'une décision prise par une courte majorité d'adhérents parisiens avec le soutien actif de la direction du Pcf,  d'une décision politique relative à Paris qui est la capitale historique de ce pays, la France, qu'elle incarne symboliquement, comme s'il ne s'agissait que d'une simple décision à caractère "municipal (sic)" qui ne concernerait  qu'une banale cité française du plat pays... Je crains que la décision du Pcf parisien et le discours qui l'accompagne, n'aient finalement que des suites funestes, des suites dont on mesure encore mal les effets mais qui contribueront, je le crains sans le souhaiter et tout en le combattant, à ne plus nous différencier de ces pays d'Europe où ce que nous incarnons d'essentiel s'est en quelque sorte auto-détruit, sous la pression de la conjoncture, certes, mais plus encore de l'opportunisme pragmatique. »

Je n’ai rien à ajouter à ce qui pourrait passer aujourd’hui pour une anticipation divinatoire. Sinon ceci : quel que sera le vote des « cinquante mille adhérents » du Pcf les 24, 25 et 26 du mois de novembre 2016, il ne faudra pas se bercer d’illusions sur les effets plus ou moins « positifs » de la décision qui en sortira. « Option 1 » choisie à l’encontre du choix de la Conférence nationale ou « option 2 » confirmée, les retards cumulés à prendre l’éventuelle « bonne » direction et les palinodies qui en auront accompagné l’adoption, pèseront lourdement sur notre avenir politique, proche et plus lointain. Et cela me déchire le cœur.

Nîmes, le 8 novembre 2016.
Claude   MAZAURIC

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Quelle stratégie politique faut-il adopter pour l'élection de 2017 ?
Laurent Frajerman Historien
La voie du rassemblement sur des contenus à gauche

JLM2017 est une belle façon de transformer un handicap (peu de militants dans l'action, un meeting tous les trois mois) en atout (une campagne 2.0, des dizaines de milliers de soutiens virtuels). Mais le talent d'un seul homme et le soutien des médias ne serviront pas un changement progressiste de politique, du fait de l'impasse de sa stratégie. C'est l'illusion du sorpasso. Pour les mélenchonistes, si toutes les forces à la gauche du social-libéralisme s'unissent, elles peuvent espérer atteindre 15 à 20 % des suffrages, dépasser leur adversaire à gauche et in fine remporter l'élection. Cette stratégie vise à Suite de la page 12 remplacer une force dominante à gauche (le PS) par une autre (La France insoumise) et se base paradoxalement sur l'un des défauts de la Ve République, la bipolarisation. Mais elle implique de réunir au second tour les 30-35 % d'électeurs de gauche (ce qui suppose que les électeurs de centre gauche ne soient pas effrayés par la perspective de donner autant de pouvoirs à un candidat si radical) et d'y ajouter au moins 15 % d'électeurs venus de l'abstention ou ne se reconnaissant pas dans le clivage gauche-droite. C'est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon se présente comme la première force à gauche tout en récusant ce clivage.

Syriza et Podemos servent de modèle. Mais, même si le PS est dans en piteux état, la percée d'Emmanuel Macron prouve que, comme en Italie, la chute de la social-démocratie peut aussi se faire au bénéfice d'une recomposition politique au centre. Une majorité de Français ne pensent pas qu'une rupture franche est possible et souhaitable. Le fatalisme et le recul des idées progressistes sont patents depuis la crise de 2008, l'échec de la mobilisation syndicale de 2009 et la déception vis-à-vis de Hollande. Si le capitalisme et la mondialisation sont rejetés, pour autant les patrons sont plus populaires que les syndicats !
Les comportements politiques dépendent de la structure de classe de la société. Or, la situation française n'est pas aussi catastrophique qu'en Espagne et en Grèce : le chômage augmente, mais n'a pas plus que doublé, l'austérité n'aboutit pas à une chute vertigineuse des salaires. La législation sociale résiste. Il ne s'agit pas de nier la crise, mais de constater que les couches moyennes et les couches populaires stables ne sont pas laminées. De ce fait, le consensus social et politique n'est qu'ébranlé. Le désespoir des couches précarisées s'exprime négativement. Priment la demande d'autorité et le communautarisme, islamiste ou populiste.

Le danger de la démagogie est réel. Les communistes qui soutiennent Jean-Luc Mélenchon l'imaginent en porte-parole de leurs idées. Ils risquent de déchanter, car il contrôle sa campagne et ses options s'éloignent de celles du PCF. Il reprend les thèses des Verts sur le nucléaire, la décroissance. Son discours contre les élites peut servir à dénoncer aussi bien les élus de la République, les intellectuels que les profiteurs. En 2012, il s'était adressé à l'intelligence du peuple, aujourd'hui, il flatte la colère floue « contre ceux d'en haut ». Il propose implicitement de quitter l'UE sans expliquer comment la France pourra gérer sa forte dépendance au commerce européen, comment résister seul aux assauts des marchés financiers. Jusque-là, sa trajectoire le menait de la gauche de la social-démocratie au gauchisme, comme Marceau Pivert, qui clamait « tout est possible » en 1936 alors que Maurice Thorez tenait compte du rapport de forces réel, et notamment du risque fasciste. Désormais, Jean-Luc Mélenchon infléchit son discours dans un sens souverainiste, curieuse synthèse d'Olivier Besancenot et de Jean-Pierre Chevènement, avec une pointe de José Bové.

Le danger du sectarisme nous guette. Malheureusement, un beau score de Jean-Luc Mélenchon serait annonciateur d'une défaite historique aux législatives suivantes. L'ancien ministre socialiste théorise que les deux gauches sont irréconciliables. Puisqu'il récuse tout désistement, pourquoi les électeurs socialistes voteraient-ils au second tour pour un candidat de gauche mieux placé que le leur ? En 1928, l'application par le PCF des consignes sectaires de Staline avait fait la joie des candidats réactionnaires. Depuis le Front populaire, les communistes savent que l'union est un combat. Aujourd'hui, il faut battre à la fois la droite et les sociaux-libéraux. La voie du rassemblement à gauche sur des contenus transformateurs n'est pas simple, mais il n'en existe pas de raccourci pour défendre notre modèle social et obtenir des changements concrets.

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Dominique Adenot

Maire PCF de Champigny-sur-Marne, Dominique Adenot ne se prononce pas encore. « Je respecterai le vote des militants. On n’est pas seul dans sa tour d’ivoire et je n’ai pas un statut spécial en tant que maire », pose l’élu, tout en reconnaissant être très interrogatif sur la question.

« Je suis pour une gauche de la gauche sans compromis avec Hollande, Valls ou Macron, mais il peut y avoir des convergences avec des écologistes, des frondeurs du PS, des gens issus du mouvement social, notamment celui qui s’est développé contre la loi Travail, des gens fatigués du 49.3 et qui veulent se vacciner des politiques qui font le contraire de ce qu’ils promettent" , développe l’élu.

Quid du timing serré? « Il est vrai que plus on se rapproche des échéances, plus il sera difficile d’imaginer une convergence, mais l’histoire a parfois plus d’imagination que nous. Quelques mois avant la victoire du Front populaire en 1936, tout le monde était en berne après les événements de février 1934… »

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Vince Do

Pourquoi je soutiens et je me prononcerai pour une candidature communiste à la fin du mois de novembre ?

En 2012 nous avions soutenu et fait campagne pour Jean-Luc Mélenchon, car à cette époque nous étions tous rassemblés dans un mouvement qui s'appelait le Front de Gauche...
Des plus nous avions un programme très bien conçu qui se nommait l'Humain d'Abord...

Malgré un score de 11% avec presque 4 millions d'électeurs, nous avions redonné un espoir à la gauche progressiste, espoir rapidement déçu par Hollande qui pourtant avait bénéficié de la grande majorité de nos voix au second tour, bien plus pour dégager Sarko que pour le programme du PS, car nous n'étions pas dupe déjà à l'époque, « la finance est mon ennemi » allait passer à la trappe...

Nous faisons tous le même constat :
Que ce soit les socialistes, je ne parle même pas de l'extrême droite, ou d'autres, nos propositions ne sont jamais prises en compte, car nous sommes actuellement le seul parti qui remet profondément en cause le capitalisme, et même le mouvement de la France insoumise a déjà renoncé en grande partie à sortir de ce système...

Pour 2017, les données sont complètement différente de 2012 :
-il n'existe plus de mouvement identique au Front de Gauche, et je dirais même que ce dernier ne représente plus grand chose en terme de visibilité, il n'est plus une référence à gauche
-Mélenchon a décidé en février 2016 de partir seul pour l'aventure présidentielle
-le PCF a choisi une autre option lors de son congrès en juin 2016, celle du rassemblement jusqu'au jour J
-la droite et l’extrême droite n'ont jamais été aussi fortes depuis des décennies, grâce ou à cause d'un quinquennat désastreux de Hollande, Valls, Macron, Sapin, etc. avec le vote de multiples lois libérales et anti-sociales, la ratification de tous les traités scandaleux présentés par la commission européenne, soutenue dans cette démarche par la BCE et le FMI

Mélenchon par son comportement et par celui de tous ses fidèles lieutenants du PG depuis fin 2012, ensuite du m6r, puis aujourd’hui de la France insoumise, qui consiste à torpiller systématiquement leur partenaire principal du Front de Gauche, en l’occurrence le PCF, a des conséquences désastreuses...

En effet une majorité de communistes, par le vote du 5 novembre 2016 se tourne vers le choix d'une candidature PCF, tout en continuant de travailler au rassemblement, et qui devra être confirmé bien sûr fin novembre par l'ensemble des adhérents du parti...

La porte n'a jamais été fermée à Mélenchon pour une discussion sur un candidat de rassemblement, avec comme base un programme du type l'Humain d'Abord amélioré, candidat qu'il aurait pu incarner s'il n'avait pas claqué toutes les portes à ce jour...

De plus Mélenchon par ses déclarations récentes très ambiguës sur les migrants et sur les travailleurs détachés, a continuer de creuser le fossé existant entre le PCF et lui, faille qui est apparue fin 2013 lors de la campagne des municipales de 2014, car nos stratégies étaient divergentes, lui voulant absolument des listes Front de Gauche partout, alors que nous étions ouverts à d'autres types d'alliance, avec le PS et d'autres, car notre objectif est depuis toujours d'avoir le maximum d'élus pour défendre nos propositions en faveur des plus démunis, et non pas pour aller à la gamelle comme certaines mauvaises langues aiment à l'écrire sur les réseaux sociaux, et d'ailleurs il suffit de prendre connaissance de l'action de nos élus locaux pour ce rendre compte que cette dernière affirmation est complètement stupide...

Et je rappelle au passage l'alliance faite entre le PG et EELV à Grenoble en 2104, avec les conséquences que tout le monde connaît aujourd'hui, par la mise en œuvre d'une politique d'austérité dans cette commune, avec notamment la fermeture de 3 bibliothèques dont 2 dans des quartiers sensibles...

Le PCF a un programme qui n'ai pas figé, constitué à partir de notre grande consultation nationale « Que demande le peuple », programme qui doit encore s'enrichir et évoluer avec des propositions de tous les citoyens qui le souhaitent, car nous continuons à débattre et à discuter sur tous les lieux où nous sommes présents, marchés, manifestations, rassemblements de soutien aux travailleurs en lutte, réunions publiques, porte à porte, etc.

Même si une candidature PCF n'est pas la meilleur des solutions, pour des raisons politique et financière, cela reste à ce jour notre seul possibilité de conserver notre indépendance d'action, et cela nous laisse une espace politique inédit pour persévérer dans la recherche d'un candidat de rassemblement, car nous ne fermons aucune porte, y compris à Mélenchon...

Voilà pourquoi mes camarades et ami(e)s, je vous invite fin novembre à faire le bon choix pour notre parti et pour les français, c'est à dire voter pour qu'une candidature communiste voit le jour !

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Aline Béziat

Le fonctionnement du Parti ne se calque pas sur les positionnements des uns et des autres. Nous avons notre propre démocratie interne qui ne fonctionne dans aucun autre Parti. Par exemple c'est comme les médias qui ne veulent absolument pas se pencher sur le fonctionnement du PC et de fait disent n'importe quoi, considérant que ce Parti n'a plus aucune utilité. Donc dans ce climat-là beaucoup ne comprennent absolument pas le PC.

Par exemple, ce ne sont pas les cadres du Parti qui ont dit non à PL mais c'est l'émanation des débats internes qui ont commercé tout de suite après les élections régionales de 2015 et qui ont donné une plateforme commune à rediscuter 3 mois avant le congrès. Mais il a été présenté un nouveau texte aux congressistes où il a été décidé, de passer du FDG à un Front populaire et citoyen et qu'une conférence nationale aurait lieu le 5 novembre. Logique puisque ce nouveau texte n'avait pas été discuté dans tout le Parti. Donc les délégués à la conférence nationale avaient mandat de relayer ce que les adhérents voulaient. D’où le résultat du vote en faveur d'une candidature communisme. Mais à l'heure actuelle le débat continue en interne et un nouveau vote aura lieu les 24 25 26 novembre.

Par contre les médias restent dans la configuration d'un PC identique aux autres partis, et ne veulent pas voir que le PC n'est pas comme les autres. Pour vous en dire plus actuellement le débat tourne aussi sur quel type de candidature à la présidentielle. Moi je suis pour une candidature qui émane du mouvement social. De plus, il y a la question du comment construire le rassemblement. Pour moi cela passe par l'activation de la démocratie communiste au sein par exemple du Front populaire et citoyen pour que chacun puisse développer tout son potentiel politique. Je vous invite à lire Manifeste pour une Démocratie communiste et vous comprendrez qu'elle est utilisable partout dans la société.

C'est une évidence pour moi et je ne suis pas la seule, nous ne pouvons plus y aller avec JLM, il s'est non seulement éloigné de la stratégie unitaire, mais il s'est aussi éloigné sur pas mal de sujets politiques. Lui non plus n'a pas compris ou n'a pas voulu comprendre le fonctionnement du PCF et il croyait que les militants du PC étaient des suiveurs et des béni-oui-oui, ce qui n'est absolument pas le cas. Il voulait jouer les Mitterrand mais avec les communistes cela ne marche pas. On peut essayer de nous détruire mais nous avons des atouts, que bon nombre ignorent. J'ignore si j'ai répondu à vos interrogations. Mais je reste à votre entière disposition pour en savoir plus.

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Alain Fred Gaulon

Depuis le vote d'hier - vote qui a montré une maturité démocratique dans un parti que d'aucun, Mélenchon compris, considère emprunt d'arrièrisme - je vois un déferlement sur les réseaux sociaux sur : Pierre Laurent n'est plus légitime, le parti va disparaître, etc.

Gardons raison juste, tête froide et combat en main.

Pierre Laurent a donné son avis sur la stratégie qui devait être celle du parti, les cadres en ont choisi autrement mais Pierre Laurent reste le maître du navire...il n'a donné que son avis de communiste comme nous le faisons toutes et tous...et il se rangera derrière la bannière que choisirons, in fine, les militants de la base...nous...

Le parti ne disparaitra que par nous et non sur des calculs mitterrandien d'arrière-cour de qui que ce soit. Je perçois, au sein même de ma cellule et de ma section cette peur de ne pas dépasser les 5%, pire, de ne pas avoir de députés...arrêtons ce jeu de massacre interne de dévaloriser notre combat quotidien, de terrain, de vivre ensemble. Le score sondagier de Melenchon repose en grande partie sur nos forces et les frondeurs suivront le parti et non la France insoumise.

Au delà de ces tactiques, nous devons garder à l'esprit que nous avons une chance incroyable de donner un visage à nos valeurs, nos idées et de mener l'Idée communiste vers un renouveau que les circonstances exigent. Nous allons vers une confrontation brutale des classes sociales qui n'ont jamais été aussi pertinentes que maintenant, une confrontation de peuples qu'on n'a pas vécu depuis 60 ans, une confrontation des genres comme rarement vu...le parti communiste est et reste le seul parti de masse.

Oui, j'assume mon choix clair et le défends car entendre un jeune communiste de vingt ans te dire qu'il espère un jour voter communiste parce qu'il est venu avec sa fraicheur de combat, et ben moi je dis...oui, votons communiste, ensemble, fièrement, allons au bout de nos rêves et de nos combats communs...la chance est la, le chemin se présente ...prenons le...!!

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Le point de vue de Guillaume Sayon

Ainsi, ni fumée blanche ni fumée noire n’est apparue dans le ciel parisien lors de la conférence nationale du parti. Une incroyable surprise a pourtant conclu cette intense journée de dialogue. Alors même qu’il y a quelques semaines et même quelques jours à peine cette orientation semblait peu probable ; alors même que la veille Pierre Laurent se positionnait dans la presse comme étant favorable à un soutien critique à Mélenchon et à sa France Insoumise, une majorité des camarades réunis en un profane et public conclave a tranché pour l’option d’une candidature issue de nos rangs.

Les camarades ont pu s’exprimer en toute transparence, argumenter, sous-peser. Les choses ont été dites avec précisions, convictions, respect. Autant dire que cette conférence a donné l’image d’un grand parti. Ce dernier en sort, quoi qu’on puisse penser de son choix provisoire et même si cette conférence arrive bien tardivement, grandi.

Un choix provisoire puisque la conférence n’a émis qu’un avis. Les adhérents vont maintenant dans la France entière pouvoir se prononcer et avoir le dernier mot. Enfin, pas tout à fait. Dans le texte de la résolution adoptée lors de cette même conférence, il est dit que même si nous allons faire un choix collectif à la fin du mois, celui-ci pourrait être remis en cause dans le cas où une candidature dite « plus rassembleuse » verrait le jour. Sans le dire clairement mais suffisamment sous-entendue, cette hypothétique candidature supposée plus rassembleuse pourrait sortir du chapeau lors de la primaire socialiste de janvier prochain. Du moins c’est ce que pensent à tort quelques-uns de nos camarades. Inutile de surjouer la surprise.

Je pense que nous devons nous battre pour que la souveraineté des communistes soit respectée jusqu’au bout. Qui-plus-est le calendrier se resserre de plus en plus et il serait euphémisant de souligner le fait que nous avons perdu beaucoup de temps, vraiment beaucoup de temps. Je reste persuadé comme d’autres que ce débat, ce choix, aurait du être fait dès notre congrès. Qu’importe … Les faits sont ce qu’ils sont.

Néanmoins, comme j’ai pu l’écrire samedi en suivant les travaux en direct sur internet, on peut, sans haine ni calcul, déplorer que la direction du parti s’est octroyée de trop nombreuses libertés et s’est noyée dans de multiples et amples tergiversations avec comme point de départ, la décision unilatérale de Pierre Laurent de répondre positivement en janvier dernier à l’invitation publiée dans le journal Libération à participer à la primaire de gauche. Un tollé qui a d’ailleurs fragilisé Pierre Laurent lui-même lors du congrès avec une division inédite ou presque de la direction sortante, des traditionnels soutiens de la ligne politique en cours depuis la fin du triste règne de Robert Hue. Sans doute que l’objectif, on peut se le dire sans polémique, était de rendre impossible toute hypothèse d’une candidature communiste en jouant la montre.

Alors, Jean-Luc Mélenchon a accéléré sa manœuvre ; alors la France insoumise a eu le temps d’ériger les contours de son dessein, de prendre de la force, de déployer sa toile nous prenant finalement au piège. Nous n’avons rassemblé personne et nous voilà maintenant au pied du mur pour gérer une rude contradiction : continuer de porter un message de rassemblement tout en construisant une nouvelle candidature, la nôtre. Telle est l’équation à avoir en tête pour nous prononcer lors du scrutin des 24, 25 et 26 novembre.

Nous avons maintenant à sortir vers le haut de cette situation. Par ailleurs, les camarades attendent avec envie une puissante mise en mouvement de notre organisation. Il faut donc vite désigner nos candidats à la législative et se mettre d’accord sur un projet communiste que nous pourrons, avec enthousiasme, promouvoir sur tous les territoires. Il est temps d’arrêter de se regarder dubitativement, de tâtonner mollement en espérant retomber sans trop de dégâts sur nos pattes. Nous devons nous armer solidement pour la bataille et réaffirmer sans honte ce que nous sommes. Des militants de la lutte des classes, des militants révolutionnaires, des militants communistes.

C’est je crois le message le plus important que nous délivre la conférence nationale. C’est la réaffirmation du parti, la volonté inaltérable de très nombreux communistes de faire subsister notre parti, sa singularité, son histoire, son réseau pluriel. Mélenchon et ses lieutenants sont de très habiles tacticiens en période de pré-campagne présidentielle. Cependant la France Insoumise souffre d’une énorme faiblesse. Elle n’a aucun ancrage territorial, elle n’a aucun réseau militant parfaitement organisé localement. La France insoumise n’a pas d’histoire, elle est vide de sens sur nos territoires. Elle n’est là que pour servir l’intérêt d’un homme et c’est tout. D’ailleurs, des voix s’élèvent enfin pour lever le voile aveuglant de sa démarche vendue comme horizontale et citoyenne. La conférence du parti communiste a donné à voir bien plus de gages de démocratie que tout ce que peut nous vendre la communication offensive des insoumis. Pouvoir choisir souverainement, désavouer intelligemment et sans haine le secrétaire national, discuter la stratégie, pouvoir marquer son accord ou son mécontentement avec l’orientation proposée sans risquer l’excommunication ou l’auto-marginalisation.

Qui a pu, ne serait-ce qu’un instant, discuter le nom du candidat chez les Insoumis ? Comment celles et ceux qui se revendiquent de ce mouvement peuvent-ils remettre en cause la stratégie, les axes de la campagne ? Qui va composer la commission chargée de valider les nominations pour les législatives ? Qui a pu discuter et amender la charte d’engagement pour les futurs candidats estampillés France Insoumise ? Comment comprendre que malgré les milliers de contributions écrites, le discours du candidat tout puissant n’a pas changé d’un iota depuis des mois et des mois ?Où est donc la sacro-sainte démocratie dans tout cela ? C’est bien d’une aventure individuelle dont il est ici question. Alors que nous allons sortir un matériel en début d’année pour pulvériser les propositions de la droite, pour ré-orienter le débat politique national sur les questions de l’emploi, des salaires, de la défense des services publics, etc, à la France Insoumise on tape continuellement sur ce qui gravite à gauche, comme si l’éclairante pureté était exclusivement délivrée aux fidèles et dociles pèlerins de leur sainte Église. Comme si le danger le plus prégnant ne venait pas de la droite et de l’extrême-droite.

Des replis et quolibets sectaires pourraient bien très vite ratatiner les espoirs à mon sens démesurés que revendique ce mouvement, qui rapidement se transformera en parti après les échéances électorales, prenant ainsi le parfait contre-pied de ce qui n’est nul autre que de la démagogie de bas étage quand il s’en prend aux partis, démons du vieux monde. Les sondages ne sont que des sondages et il reste encore de longs mois avant le premier tour de l’élection présidentielle. Souvenons-nous du cas Chevènement !

Voilà donc une série d’arguments qui, je crois, peuvent assez radicalement démentir les camarades qui déclarent qu’une candidature communiste serait une candidature de division. Il manque sans doute à ces derniers une vision de long terme que chaque communiste doit pourtant prendre en compte dans ses appréciations. Même s’il est évident nous ne gagnerons pas sous notre bannière, les année de plomb qui se profilent dangereusement sous nos yeux avec une droite extrême et une extrême-droite au plus haut et qui promeuvent des thèses et des postures aussi absurdes qu’écœurantes, vont réclamer une force organisée, patiente, militante, révolutionnaire. Il faudra pouvoir durablement être de toutes les batailles, ouvrir un chemin capable d’arracher une à une les consciences livrées pour l’heure à la résignation ou à une sombre colère. C’est cela être communiste et c’est ce message que pourrait porter librement, avec force et constance, notre possible futur candidat communiste. L’heure de la reconquête politique et populaire a sonné.

Conseil de Jean Claude Guionie

Le vote des délégués ,que certains appellent les "cadres du parti" à la conférence nationale du PCF, fait couler beaucoup d'encre. Mais que faut-il en retenir!!!

Ce vote montre une maturité politique des communistes qui refusent le ralliement à Mélenchon mais aussi pour ceux qui ont voté le soutien à ce dernier une inquiétude devant la situation politique complexe qui peut voir un duel droite/FN au second tour .

Le 26 novembre l'ensemble des adhérents du parti vont s'exprimer et la décision majoritaire qui émergera de ce vote sera la décision de l'ensemble du parti

Nous sommes placés devant un dilemme

Soutenir Mélenchon ,dont nous ne partageons pas l'essentiel de son programme et dont l'attitude pose problème quant aux élections législatives ou présenter un candidat communiste avec tous les risques que poserait celle ci

En attendant le 26 novembre, nous allons poursuivre notre bataille pour faire émerger un candidat unique de cette gauche anti politique de Hollande car c'est la seule solution pour éviter le drame annoncé du second tour ,candidature qui aurait pu être celle de Mélenchon, s'il s'était comporté comme en 2012 et qui ,aujourd'hui' a "du plomb dans l'aile ".

En tout cas une chose est sûre,la solution ne peut sortir que de discussions,de débats sereins, en bref faire de la politique en laissant les égos et les petites phrases aux vestiaires

Roger Baraille attire notre attention

Attention ! les arguments que nous développons peuvent éventuellement se retourner contre nous ! Il se trouve que j'ai le contact facile, et que les gens me parlent (j'ai un côté transparent, c'est comme ça j'y peux rien) j'ai écouté de nombreux sympathisants et adhérent en errance , très très peu reprochent à Mélenchon d'être parti seul etc. La dominante est très largement anti PS sans distinction de tronches ... Il est grand temps d'arrêter l'hystérie au tour de Mélenchon et se centrer de manière positive, sans anathèmes, personne n'a le monopole de la "vérité ",sur notre débat interne, parce que c'est vrai que nous nous sommes mis dans un cul de sac...

Réflexion de Bernard Adrian
 
Le fait majeur de ces 15 dernières années est la paupérisation de la grande masse des salariés et des retraités.
 
1. depuis l'an 2000 la moyenne des salaires nets des postes à temps plein a augmenté trois fois moins vite que le SMIC. En d'autres termes, la grande majorité des salarié-e-s ont vu leur salaire se rapprocher du SMIC.
 
2. depuis le 1er janvier 2016, un-e salarié-e sans charge de famille travaillant à temps plein au SMIC doit aller chercher un complément de 132 €/mois à la CAF. Il est donc reconnu officiellement que le SMIC à temps plein ne suffit pas à subvenir aux besoins d'une personne seule.
 
Qui va porter dans cette campagne présidentielle l'exigence majeure de rompre avec cette tendance ?
 
Pas un candidat écologiste : il y a incohérence entre vouloir augmenter significativement les salaires et vouloir réduire la consommation. Il est impossible de mener campagne sur ces deux axes contradictoires. Le candidat des salariés devra oser remettre en question l’hégémonie culturelle du discours écologiste et montrer dans quelle mesure les appels à la sobriété, à la décroissance, à se sacrifier pour sauver la planète ont contribué à imposer la paupérisation aux salariés et aux retraités.
 
Il ne s’agit pas de nier le réchauffement climatique. Il s’agit d’y apporter des réponses compatibles avec la hausse du niveau de vie de la grande majorité de la population.
 
Il y a déjà deux candidats écologistes : Jadot et Mélenchon. Le second a fortement déséquilibré le programme qu'il portait en 2012 :
 
1. en supprimant le référendum sur l'énergie nucléaire.
2. en intégrant la constitutionnalisation de sa "règle verte" qui conduirait à interdire toute extraction et transformation de minéraux en France,
 
Il manque dans cette campagne un candidat qui porte spécifiquement les exigences des salariés (90% de la population active) et des retraités, à commencer par :
 
1. l’augmentation significative du SMIC mais aussi la reconnaissance salariale des diplômes, des qualifications et de l'ancienneté
2. l’augmentation significative des retraites
3. l’abolition de la CSG, des exonérations de cotisations dites "patronales", des franchises médicales, la réduction significative de la part des complémentaires dans la couverture maladie.
4. la retraite à 60 ans à taux plein pour tous.
 
Un candidat supplémentaire, s'il axe sa campagne sur ces exigences, ne sera pas de trop. Au contraire, c'est celui qui manque aujourd'hui. Il est celui qui peut bouleverser la donne, créer la surprise.

Robert Clément sur sa page facebook

Samedi dernier, les délégués à la conférence nationale ont émis leur vote. Les communistes auront le dernier mot en exprimant leur choix les 24, 25 et 26 novembre prochains. La sagesse nous commande de faire en sorte que celui-ci se déroule dans un climat serein, libéré de toute passion et de tout emportement.

La restitution de l’ensemble des travaux de la conférence nationale doit y contribuer. Cela vaut évidemment pour les raisons qui ont été invoquées sur l’une et l’autre des deux options proposées.

Cependant ayons garde d’oublier ce qu’ont exprimé 90% des délégués dans la résolution qu’ils ont adopté.

Nous sommes face à une situation politique d’une extrême gravité, dans un paysage dévasté par les espoirs trahis par François Hollande tout au long de son quinquennat ouvrant ainsi la voie à une victoire politique, idéologique, électorale de la droite flanquée de l’extrême droite, dont nous ne mesurons peut-être pas toutes les conséquences.

Ce matin dans son édito, Maud Vergnol écrit : « Personne ne pourra dire, nous ne savions pas ». Elle a mille fois raison.

Il est donc important, à mon sens, de rappeler dans le débat qui va réunir les communistes ce qu’ont exprimé ensemble, 438 délégués à la conférence nationale :

Construire un nouveau front populaire et citoyen, autour d’un double objectif « Combattre la droite et l’extrême droite, et les empêcher de conquérir le pouvoir en 2017 » et « porter au pouvoir, au printemps, une nouvelle majorité politique de gauche alternative à l’austérité, au service des luttes sociales, pour ouvrir une espoir de progrès et de solidarité pour la France »

Réflexion de Descartes publiée dans le Blog du PCF du Bassin d'Arcachon

Pour commencer ce papier, je dois dire combien, en suivant sur la toile les débats de la Conférence nationale du PCF du 5 novembre j’ai senti la fierté d’avoir été adhérent du Parti, fier de venir de cette tradition, d’y avoir été formé.

On peut être en désaccord avec l’orientation actuelle du PCF, on peut critiquer la médiocrité de sa direction, le pouvoir excessif des « notables », et je ne m’en suis pas privé ces dernières années. Mais il faut reconnaître qu’avec ses immenses défauts, le PCF reste une organisation politique où l’on trouve une véritable fraternité entre les militants ; où le débat rationnel, sérieux, transparent et franc reste possible ; où les questions d’égos et d’ambitions personnelles – qui existent, comme dans n’importe quelle autre communauté humaine – restent  au second plan ; où les procédures sont connues et respectées par tous – direction incluse ; où les directions se soumettent au vote et restent légitimes même si leurs propositions sont battues ; ou les vote ne fait ni vainqueurs, ni vaincus. Combien de partis politiques, combien d’organisations peuvent aujourd’hui en dire autant ?

Oui, ce fut un beau débat, et j’encourage ceux qui s’y intéressent à regarder les enregistrements mis en ligne sur le site du PCF.

Contrairement à ce que retiennent beaucoup de commentateurs, ce débat ne s’est pas limité à un choix « Mélenchon or not Mélenchon ». Car si sur ce point la Conférence était clairement divisée, sur beaucoup d’autres points elle était quasi unanime, et ces points méritent autant d’être signalés que la division finale.

D’abord, et c’est je pense très important, il y a eu consensus pour rejeter les choix politiques faits par Mélenchon. Ceux qui plaidaient pour le soutien comme leurs adversaires étaient au moins d’accord sur ce point : le soutien à la « France Insoumise » n’est pas une perspective enthousiasmante, tout au plus un pis-aller. Même les défenseurs de l’option « soutien à Mélenchon » ne trouvaient guère d’autre argument que négatif : « si nous refusons notre soutien, nos électeurs ne comprendront pas notre choix » ; « si nous ne participons pas, ça se fera contre nous », et ainsi de suite. De toute évidence, la perspective de s’embarquer avec Mélenchon n’enthousiasme personne.

Ensuite, et c’est là encore important, il y eu unanimité pour rejeter la « Charte » que la « France Insoumise » - c'est-à-dire Mélenchon, ne nous voilons pas la face – veut imposer aux candidats aux législatives comme condition d’investiture.

Le PCF se met donc en ordre de bataille pour initier dès maintenant le processus de sélection des candidats qu’il soutiendra en dehors de la « France Insoumise » et en pleine conscience que celle-ci pourrait leur opposer ses propres candidats.

Enfin, un large consensus se fait sur l’analyse de la posture de Mélenchon lui-même, de sa volonté de faire table rase dans la gauche radicale et de détruire le PCF. Je pense que les propos de Mélenchon lui-même et de ses porte-flingue, mais aussi ceux qu’il permet ses partisans de tenir sur son blog sans réagir ont fini par ouvrir les yeux de pas mal de communistes. Par ses diatribes, Mélenchon a réussi à grouper autour de lui l’extrême gauche la plus anticommuniste. Ca risque de lui coûter très cher.

Mais venons maintenant au point de désaccord.

Je ne suis pas suspect d’avoir une quelconque mansuétude pour Pierre Laurent, mais dans la circonstance on doit le féliciter : il aurait pu « faire pèter le galon », user de son autorité, dramatiser le débat. Il ne l’a pas fait, présentant sa position avec une parfaite honnêteté et créant les conditions d’un débat ouvert. Et le débat eut lieu.

  • D’un côté, le plaidoyer de ceux favorables au soutien à Mélenchon – qu’il serait inexact de qualifier de « pro-Mélenchon » comme le font certains commentateurs, puisque leur soutien était souvent très critique – fondé sur la difficulté d’expliquer à l’opinion une posture de division de contrer la « dynamique » de la « France Insoumise », et sur l’utilité de mener de l’intérieur une campagne « indépendante » plutôt que de chercher à agir de l’extérieur.
  • D’un autre côté, la position contraire, fondée grosso modo sur les arguments que j’avais explicité dans ma « lettre ouverte à mes anciens camarades » sur ce blog : l’inutilité d’une organisation qui n’aurait rien à dire, ni sur le choix du candidat, ni sur le programme, ni sur les thèmes de campagne. Le refus par Mélenchon de toute discussion, de toute négociation, de toute procédure démocratique a été signalé, tout comme sa volonté de mettre sous contrôle les élus parlementaires. On a pu aussi entendre des arguments courageux réfutant l’idée que puisque l’électorat communiste allait plutôt vers Mélenchon il faillait le suivre, et soulignant le fait qu’un parti communiste doit éduquer son électorat, et non le suivre.

Et après le débat, un vote sans cris et sans larmes, et un secrétaire national qui annonce en toute tranquillité l’adoption d’une position qui n’était pas la sienne sans que cela soit vécu comme un affront. Le contraste est d’autant plus cruel que le débat portait sur le soutien ou non à un mouvement qui est, lui, d’une verticalité absolue et où il est impossible et même impensable que le leader – autoproclamé, bien entendu – puisse être contredit par une procédure démocratique

Ce caractère « vertical » vient de recevoir un cadre théorique qui permet peut-être mieux de comprendre sa logique, et donne raison à ceux qui pensent que le PCF n’a rien à faire dans cette galère. Je ne peux que conseiller la lecture du papier publié par Jean-Luc Mélenchon sur son blog sous le titre « Le Peuple et le « mouvement » » (1).

Dans ce texte, par ailleurs très confus, on trouve un éclairage de la conception que Mélenchon peut avoir de l’action et de l’organisation politique. Cet éclairage permet de comprendre que le caractère « vertical » de la « France Insoumise » ne tient pas à une nécessité temporaire, mais que c’est au contraire un élément essentiel de la vision politique de son

Réaction de Danielle Bleitrach

Hier la Conférence nationale s’est prononcée à 53,6%  pour un candidat communiste et non le soutien à Mélenchon. Ce qui est totalement inusité, quand on connaît le légitimisme du parti, c’est que ce vote intervient en opposition avec la proposition du secrétaire national et d’autres dirigeants de soutenir Mélenchon. Le Congrès déjà avait été celui de l’immobilisme, mais il témoignait d’un affaiblissement de la direction nationale divisée et affaiblie. C’est un nouvel acte de tranquille indépendance sans destruction.

Certes tout n’apparaît pas clair dans cette invitation de Pierre Laurent à voter Mélenchon? Comme d’ailleurs l’attitude dela dite direction tentant de minimiser le choix pourtant sans ambiguïté de la Conférence, choix devenu dans la déclaration du secrétaire du 50/50. On peut imaginer tout y compris le bourrage des urnes face au vote des militants ou même si on est un tantinet tordu d’y voir la tentative des mêmes pour nous obliger à des primaires refusées par la majorité des communistes.

Voici les termes de l’alternative sur laquelle la direction nationale prétend faire voter les communistes:

Tout en poursuivant nos efforts en faveur d’une candidature commune de la gauche d’alternative à l’austérité, pour l’élection présidentielle, le PCF choisit de s’engager sans attendre pour :

L’option 1 : les communistes décident d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon, considérant qu’un rassemblement peut s’opérer avec cette candidature et qu’elle porte une grande partie des propositions de la gauche alternative à l’austérité. Tout en poursuivant leur effort pour une candidature commune, les communistes porteront cet appel en conservant leur autonomie, critique et constructive, et travailleront pour cadre collectif de campagne afin d’œuvrer à la construction d’un rassemblement le plus large possible.

L’option 2 : les communistes décident de présenter une candidature issue de leurs rangs, considérant qu’elle est le moyen de porter dans le débat nos propositions et notre démarche de rassemblement. Cette candidature pourrait à tout moment, sur la base d’un accord politique, se retirer au profit d’une candidature commune d’alternative à l’austérité telle que nous le proposons si nos efforts en ce sens aboutissent. Si c’est cette option qui est retenue par les communistes, le Conseil national soumettra le choix d’une candidature à la ratification des communistes dans les trois semaines qui suivront ce choix

Que faire?

Donc la vraie question est celle d’un candidat communiste jusqu’au bout. C’est là je crois le sens du vote de la conférence nationale et qui risque d’être détournée par la formulation. En effet depuis des années, les militants communistes tout en votant les bases communes dans la plus pure tradition se sont opposés de fait à toutes les tentatives de liquidation de leur parti, y compris au changement de nom.

Il y a bien sûr dans cette attitude un attachement viscéral à leur parti, mais il y a la conscience de la crise que traverse le monde et notre pays, la nécessité d’une restauration de la politique qui en finisse avec les aventures individuelles et les partis soumis aux appétits, aux clientèles, le mépris de tous,la seule réponse est donc  une force collective désintéressée, progressiste qui s’ancre dans le désir de chacun de la paix et de la justice sociale. Un parti qui organise les résistances et offre une perspective qui va bien au-delà d’une élection présidentielle dont il n’y a pas grand chose à attendre. Ce parti doit être une force collective ancrée dans les préoccupations de la classe ouvrière, des travailleurs, de ceux qui souffrant sous des formes multiples de cette société et qui de ce fait sera capable de faire face à la pression du capital et des puissants dans et au-delà des élections.

Et pour cela il faut bien mesurer les opportunités, les exigences et ainsi voir que l’enjeu de cette conférence nationale, au sortir d’un Congrès qui ne menait à rien et nous a fait perdre beaucoup de temps, était bien l’existence du PCF. Chacun le conçoit désormais à sa manière mais il y a quelques données de base dont nous devons partir pour reconstruire. Chaque élection, chaque échéance, chaque rendez-vous de nos luttes doit être pensé dans ce sens, pas celui de la promotion d’un individu…

Le vote en faveur de Mélenchon signifiait clairement la fin du PCF, la fin d’un groupe communiste autant que la fin du parti. Mélenchon pour lequel je le répète je n’ai aucune antipathie personnelle et dont les positions internationales sont souvent plus courageuses que celles de la direction du PCF, de fait poursuit la grande œuvre de Mitterrand : en finir avec le PCF, lui substituer l’aventure solitaire largement gonflée actuellement comme en 2012 par les médias et qui laissera tous ceux qui veulent résister dans la situation où l’ont été en 2012, les militants de Hénin Baumont après la poursuite dans les législatives d’une candidature personnelle pour toute réponse à l’implantation du FN.

J’ai lu quelques textes extraordinaires excédant les rangs des refondateurs sur l’opportunité d’une telle candidature. Par exemple, il y a eu l’affirmation que Mélenchon représentait la fin du PS. Le PS n’a pas besoin de Mélenchon pour s’autodétruire, en revanche comme Mélenchon c’est le PS, il peut être l’occasion de poursuivre la destruction du PCF sous une forme renouvelée. Il y a bien des illusions autour de la candidature de Mélenchon, ce n’est pas la première fois. Il y a l’expérience de 2012, et celle des aventures grecques, mais il y a aussi la manière dont Mitterrand a été lancé par l’extrême-gauche de la SFIO, le CERES, pour se présenter in fine au-dessus des partis. Mitterrand est le grand inspirateur non seulement de Hollande mais de Mélenchon et de bien d’autres

Il y a ceux qui croient que Mélenchon a des chances d’être présent au second tour voire de l’emporter. Ils n’ont visiblement tiré aucune leçon de la campagne de 2012, de la manière dont ont été artificiellement gonflés les scores dudit Mélenchon et ne voient pas à quoi sert une telle opération. Sans donner dans le complotisme, on peut effectivement penser qu’une élection surtout présidentielle peut donner lieu à toutes les manipulations pour créer un favori y compris repoussoir face à un autre repoussoir, pour aboutir à un choix orienté type celui des Etats-Unis.

Mais tout cela est encore secondaire par rapport à l’argument fondamental lui que j’ai entendu chez de nombreux camarades engagés dans la lutte contre la loi travail: »Nous avons eu un très grand mouvement qui a montré le véritable visage du PS et il faut un candidat qui symbolise ce changement » disent-ils. Outre le fait que les candidats communistes et front de gauche se sont bien conduits dans cette bataille, faisant la démonstration de l’utilité d’élus communistes, est-ce qu’on peut offrir comme débouché à cette prise de conscience de classe justement :l’hypothèse Mélenchon? L’aventure d’un individu sans aucune garantie collective, capable de dénoncer ses alliances.

Non la véritable question n’est pas celle de Mélenchon, de ses qualités ou défauts personnels, mais bien celle d’un candidat communiste émanant d’un véritable parti communiste, un grand chantier à mettre en œuvre. Je regrette que le Congrès nous ait fait perdre beaucoup de temps dans notre manière d’aborder cette question, que nous n’ayons pas utilisé la fête de l’Humanité pour une telle mobilisation et que nous nous retrouvions à la veille des échéances devant une direction qui semble bien décidée à jouer la montre en nous faisant perdre notre temps en tentant de provoquer des divisions mortifères.Une direction qui après avoir littéralement inventé Melenchon prétend l’utiliser pour éviter la question de fond pour une fois de plus détourner l’exigence des communistes à avoir un parti digne de ce nom.

Il faut apprécier à sa juste valeur ce vote des communistes à la conférence nationale, il manifeste non pas un dépassement de toutes nos difficultés, celles-ci demeurent, mais il dit le refus des communistes d’approuver la fin de leur parti quelle que soit la forme que l’on prétend donner à cette fin. Il faut poursuivre en ce sens et partir des exigences du moment pour commencer à reconstruire.

Danielle Bleitrach

PS. La cure m’épuise, je tombe de sommeil et je demande donc à chacun d’être indulgent sur les insuffisances de ce texte qui ne prétend être qu’une contribution au débat. J’ai besoin sur ce plan d’affiner ma réflexion, de la confronter aux arguments, mais je crois que le choix du candidat n’a rien d’indifférent, et pourquoi j’ai tout de suite proposé un profit qui serait celui des frères Bocquet. Ce choix dit le contenu que personnellement je mets à cette étape de la bataille. Il ne s’agit pas seulement d’individus, mais de rassemblement et de poursuite vers l’avenir, de créer les conditions d’une avancée réelle et pas d’un simple baroud d’honneur où chacun reste sur ses positions. Mais il faut être très attentif à l’engagement des jeunes militants.

Opinion de Michel Pirrottina

Après plusieurs semaines de débats intenses, la conférence nationale du Parti communiste français s'est aujourd'hui prononcée.

Avec plus de 90% des suffrages recueillis par notre cap politique, les communistes se rassemblement sur l'essentiel. À savoir celui de construire une candidature de rassemblement à même de sortir du scénario mortifère qui constituerait à livrer le pays à une droite toujours plus extrême avec un FN comme seule force d'opposition. Notre volonté : construire un large rassemblement populaire.

Concernant 2017, la conférence nationale du PCF s'est prononcé de façon majoritaire pour une candidature issue du PCF. Cela révèle deux choses. Premièrement les conditions d'un accord politique avec JLM ne sont actuellement pas réunies, ni même entamées.

Le point de vue d'Aline Béziat

Lettre ouverte à un camarade communiste qui s'interroge sur le top départ de la Démocratie communiste.

Avec le résultat du vote hier à la Conférence nationale, ce n'est pas le top départ de la Démocratie communiste, mais une étape fort intéressante et très importante qui vient d'être franchie au sein du PCF. En effet, les communistes, après les régionales de 2015, se sont posé beaucoup de questions. Il y a eu trois mois de discussions et certains communistes ont fait des propositions en vue de l'élaboration de la plateforme commune, et qui a été mise ensuite en discussions dans tout le Parti, pour la préparation du Congrès. Mais au Congrès un nouveau texte a été proposé aux Congressistes, avec des propositions inédites comme : Passer du FDG à un Front populaire et citoyen, mais qui n'avait pas été mises en discussions dans l'ensemble du Parti. D’où l'échéancier de la Conférence nationale car malgré l'urgence le Parti ne peut plus se permettre de faire, sans la volonté de ce que veulent réellement les communistes, et c'est tant mieux. Après discussion et le résultat du vote d'hier, c'est effectivement une nouvelle étape démocratique qui vient d'être franchie, et il y en aura d'autres. Effectivement la direction du Parti ne parle toujours pas de Démocratie communiste et pourtant ce qui s'est passé depuis un an au sein du Parti a sacrément évolué aux regards des congrès précédents. Jusqu'à présent cela ne me gênait nullement de parler de Démocratie communiste, puisque j'en avais disséqué toutes ses possibilités, justement après l'aventure désastreuse des Collectifs antilibéraux, mais maintenant c'est avec plus de force que je vais m'y employer et avec plus de bonheur. Et, même si la Dém com a encore énormément de progrès à faire, au regard de ce qui est écrit dans le Manifeste, il faut bien le reconnaître ce processus démocratique est bien engagé. Tout cela devrait à mon avis permettre aux communistes d'en parler avec plus d'aisance à partir du moment où ils osent afficher leur vision d'un communisme hautement démocratisé, pour le construire ensemble et avec tout un peuple qui veut dépasser les diktats du capitalisme. Je vais donc, encore une fois enfoncer le clou, pour aller plus loin, pour que notre Direction nationale, vienne à en parler très ouvertement, avec force et puissance, pour qu'ils nous aient à populariser cette démocratie et construire ainsi le Front populaire et citoyen que nous voulons. Car effectivement ce n'est pas la fin de l'histoire mais son prolongement. Les communistes travaillent les idées pendant que d'autres font de la politique spectacle, pendant que d'autres s'évertuent à se chercher un leader, ou que d'autres encore se croient déjà en haut de l'affiche, nous les communistes on travaille la politique avec notre processus démocratique, et qui peut être utile à l'ensemble de la société si les communistes ont l'audace de la mettre en avant pour que la société tout entière puisse mieux se socialiser.

Donc pour moi, le vote d'hier n'est qu'une étape mais qui part effectivement d'en bas. Ce ne sont pas, comme disent les médias, les cadres du Parti qui ont décidé hier, d'une candidature communiste, mais c'est à la suite des discussions engagées dans tout le Parti que les communistes ont mandaté des délégués pour dire ce dont ils ont besoin, pour agir le mieux possible, et il est normal qu'en retour un vote de l'ensemble des militants ait lieu, puisqu'une nouvelle séquence s'ouvre au PCF. Cette conférence nationale, est effectivement centrée sur la présidentielle et les 7 engagements, mais elle ouvre à la fois les portes à tout un processus démocratique, pour la construction d'un Front populaire et citoyen, et surtout la mise en orbite de toutes nos candidatures communistes aux législatives. Le fédérateur de ces candidatures, si les communistes le décident, ce sera effectivement notre candidat à la présidentielle. Mais pour être très claire, ce candidat ne peut être désigné que par le Conseil national lui-même, et d'ailleurs Pierre Laurent l'a dit. En effet, moi personnellement je travaille la politique avec les camarades de ma section, je les connais, je suis donc en mesure de porter un jugement positif, pour permettre par exemple à ce que certains camarades deviennent membre du Conseil Fédéral. Mais, je ne connais pas tous les communistes de ma fédération. C'est donc aux membres du conseil fédéral d'apprendre à se connaître, en travaillant la politique ensemble. De même je ne connais pas dans leur travail politique en profondeur, tous les membres du Conseil national. Il n'y a que les Membres du Conseil national qui peuvent et qui doivent désigner par reconnaissance et nous proposer une candidature communiste. Ce qui est fort intéressant c'est de définir le profil de cette candidature. Là moi, je peux dire ce que je souhaite, et je ne m'en prive pas d'ailleurs, surtout au regard du printemps dernier. Ce que je souhaite c'est que cette candidature émane réellement du Mouvement social, un communiste syndicaliste ou un ancien dirigeant syndicaliste peu importe. C'est donc qu'un nouveau débat va s'instaurer dans tous le Parti du moins je le souhaite. Là, nous n'allons pas passer des heures et des heures à savoir Qui ? Mais nous pouvons définir sa feuille de route, mais aussi lui laisser suffisamment d'aisance pour affirmer ses convictions et sa personnalité, pour pouvoir avancer tous ensemble. La feuille de route ce sont les 7 engagements, c'est clair, mais il nous faut voir qu'elle est complètement ouverte cette feuille de route. Par exemple, et dans ce cadre-là, je vais là encore, continuer à me battre pour l'émergence par exemple d'une monnaie Commune nationale, qui me semble indispensable pour en finir avec la misère, la pauvreté et les difficultés sans nom. Peu importe le temps qu'il me faudra. Mais tout cela peut très bien se construire dans la campagne électorale elle-même, qui s'amorce. La politique ce n'est pas quelque chose de figer que l'on impose aux autres, mais au contraire c'est un mouvement d'ensemble, qui doit pouvoir politiser le mieux possible les citoyens et le plus grand nombre, à nous de les aider. Mais à nous d'utiliser et de valoriser le mieux possible tous nos atouts, tous nos outils, notre démocratie et notre économie.

De même je considère que la meilleure façon de combattre le capitalisme c'est par la construction du communisme lui-même, que cela peut et doit être fait, et dès à présent. Donc je pense que nous pouvons, tout autour de nous, construire ce Front populaire et citoyen, avec l'outil de la Démocratie communiste, si les communistes osent en parler, en tissant des liens tout autour d'eux, dans les associations, dans les syndicats, sans négliger qui que ce soit et sans a priori, pas seulement être à l'écoute, mais dire comment on travaille, comment la politique des communistes s'élabore etc. etc. C'est une bataille à la fois interne au Parti, puisque tous les camarades ne sont pas au fait de tout cela, mais c'est aussi, en faire la démonstration et la proposition à l'extérieur du Parti pour que non seulement les communistes qui ont quitté le parti, mais aussi tous ceux qui veulent en finir avec les diktats de la finance puissent s'impliquer dans cette démarche. Certes nous avons du pain sur la planche, à commencer par convaincre nos dirigeants, mais je pense que maintenant on va pouvoir le faire avec bonheur et avec beaucoup plus d'aisance à l'intérieur comme à l'extérieur du Parti, et çà, ça vaut de l'or. Bonnes luttes à toi.

Réaction d'Alain Girard

JE SUIS ÉBAHI DEVANT LES RÉACTIONS à la suite du rejet de la candidature de Mélenchon par une large majorité des délégués communistes ...

Ébahi par la violence de ceux qui n'ont pas obtenu satisfaction sur toute la ligne, violence verbale de membres du PCF traitant de lâches, de pleutres, de tous les noms ceux qui dans notre parti, ont fait un choix autre que le leur.

C'est consternant car lire de tels propos, indignes, insultants et méprisants à l'égard des militants. C'est pitoyable et ça va des rouges bruns aux rouges dilués.

La majorité aurait voté oui, alors là, diplôme pour tous, intelligents, propres sur eux, chéquiers à la main, respectables....

Il est évident que désormais certains visent à accomplir le grand rêve mitterrandien, liquider le PCF.

Il est étonnant de lire que les communistes visent à se garantir de places, il nous reste 8 députés, avec Mélenchon nous en avons perdu la moitié et bien pire pour les autres scrutins.

Certes avec Mélenchon gagner la présidentielle et 288 sièges à l'Aseemblée nationale c'est à portée de l'urne, t'as raison oui..

Si demain les insoumis devaient gouverner ça serait sauce Tsipras ou Podemos comme le souhaitait avec ardeur Mélencon lors des dernières législatives espagnoles. Généralement quand on on est deux partis politiques à devoir négocier, il faut un compromis et le compromis peut mener à la compromission, non ?

Ils ne parlent jamais de reconstruire le PCF, il est vrai que leur bilan est plutôt globalement négatif.

Plus étonnant sont ces insoumis qui ont fait toutes leurs carrières politiques grâce à la social démocratie qui avec bienveillance a veillé à apporter les suffrages nécessaires à leurs déroulements de carrières. Certains ont même ciré les pompes à Jospin.

ALORS VITE LES LUTTES, VITE UN PROGRAMME COMMUNISTE POUR LEUR OFFRIR DES PERSPECTIVES POLITIQUES, VITE RECONSTRUIRE NOTRE PARTI.

L'opinion de Gisèle Cailloux

Je suis abasourdie de l'intervention de Pierre Laurent devant la presse avant le CN et avant la conférence nationale qui doit faire une proposition aux communistes. Ce faisant, il fait pression sur les communistes pour suivre son choix, faute de quoi nous désavouons le secrétaire National du parti avec des conséquences d'affaiblissement. Belle démonstration de démocratie. Mais ça fait plusieurs mois que les atermoiements de Pierre Laurent nous mettent en état de faiblesse. En laissant les choses aller, il a laissé se développer le soutient à Mélenchon. Des camarades se sont ainsi engagés pour un autre parti politique tout en étant dans le déni que la France Insoumise est un parti politique en formation (veut influencer la politique, présente des candidats aux élections nationales, veut accéder aux financements des partis politiques...c'est la définition d'un parti politique même si on l'appelle mouvement).

La division dans le parti est en marche et quelque soit le candidat choisi, il y aura rupture. En choisissant Mélenchon, Pierre Laurent choisit de tourner le dos au rassemblement auquel il travaille depuis le début de l'année. Melenchon est le contraire du rassemblement. Parti tout seul, sa candidature a eu pour effet que d'autres qui étaient signataires d'appels allant dans le sens du rassemblement, se sont recentrés sur leur parti et leur propre primaire. S'y ajoute la désunions dans notre propre parti. Prétendre que l'on soutiendrait Mélenchon mais dans un autre cadre que la France insoumise, on a vu pendant la campagne de 2012 et on a vu à l'arrivée !, c'est de la schizophrénie.

Pour avoir fait, comme beaucoup de camarades, moultes campagnes présidentielles, nous savons bien l'extrême difficulté de s'exprimer sur quelque sujet que ce soit sans être dans cette campagne présidentielles portée à longueur de journée par les médias.

En 2012, on nous avait dit : il y a le candidat Mélenchon, mais il y aura aussi 600 candidats (les candidats aux législatives) à la présidentielle en même temps que Mélenchon. On a vu !!!

Si on suit Mélenchon, les gens feront un trait d'égalité entre parole de Mélenchon et PCF. Et ça,c'est insupportable pour la communiste que je suis, qui est en plein accord avec les choix des communistes du dernier congrès et qui ne veut pas dire le contraire aujourd'hui. Et il s'agit bien du contraire. Ceux qui pensent que nos programmes sont très proches se trompent. On ne connait d'ailleurs que les têtes de chapitre de celui de Mélenchon puisqu'il ne sera pas publié avant décembre (ce qui revient d'ailleurs à lui donner un chèque en blanc si on le soutient).

Mais ces têtes de chapitre sont la sortie de l'Euro, sont contre le mix énergétique (avec sortie du nucléaire sans solution pour assurer nos besoins en énergie -il faut par exemple 4500 éoliennes pour remplacer 1 seule centrale nucléaire plus des centrales au charbon ou au gaz pour les absences de vent). Ces têtes de chapitre montrent qu'il n'y a aucune cohérence pour le financement des propositions, contrairement à celles qui existaient dans l'humain d'abord, rien de réel sur les pouvoirs des salariés...

Non, décidément non. Pierre Laurent s'est mis tout seul dans cette situation d'être désavoué par les communistes et je souhaite qu'il le soit. C'est l'existence du parti qui est en jeu.

L'opinion de François Diot

A plus de 90%, les communistes valident la Résolution lors de leur Conférence Nationale. C'est à mon sens l'enseignement majeur (bizarrement non retenu par les "medias") : la démarche de rassemblement proposée par la Direction Nationale du PCF est UNANIMEMENT partagée : il s'agit de prendre TOUTES les initiatives possibles, JUSQU'AU BOUT, pour aboutir à UNE candidature unique et commune de la gauche d'alternative à la politique gouvernementale. Seul moyen d'éviter un 2ème tour Droite / FN, scénario auquel JAMAIS les communistes ne se résoudront. Et nous sommes certains que des choses vont bouger dans les semaines qui viennent. C'est obligé.

Partant de là, les adhérents du PCF considèrent que, tout en faisant feu de tout bois pour parvenir à une candidature commune (des initiatives nouvelles sont déjà programmées en ce sens), il importe de s'engager sans attendre en campagne, avec une candidature identifiée.

Sur les 2 options soumises au vote des délégués de la conférence nationale (les délégués, pas les "cadres" comme le dit la télé depuis le début de la soirée), c'est l'engagement d'une candidature de rassemblement issue du PCF qui a été retenue, plutôt qu'un appel à voter pour JL Mélenchon. Une candidature "mise dans le paysage" pour porter notre ambition de rassemblement, et prête à se retirer à tout moment si cela permet d'aboutir à une candidature commune. Dont acte.

Les adhérents du PCF sont amenés à valider (ou non) ce choix par un vote souverain, les 24, 25, 26 novembre. C'est ça, le débat politique et le respect de la démocratie au PCF.

L'unité des communistes est totale sur la démarche et l'objectif à atteindre. Les avis divergent sur le chemin le plus efficace à emprunter pour y parvenir. Et personne ne peut prétendre avoir LA solution : on ne traite pas la situation extrêmement compliquée du pays par des solutions toutes faites.

Quoi qu'il en soit, les communistes feront TOUT pour sortir notre pays du piège redoutable d'un 2rme tour Droite / FN : loin d'être une "alternance" banale, ce scénario plongerait notre pays dans une nouvelle période sombre de son Histoire, et vers des ruptures démocratiques inédites depuis la 2ème guerre mondiale. Chacun à gauche doit prendre ses responsabilités dans la période. Les communistes répondront présents, comme ils ont su le faire à chaque moment crucial de l'Histoire de notre pays.

Intervew d'André Chassaigne sur la conférence nationale

Point de vue de Loïc Pen

Je continue à soutenir la démarche de rassemblement de Pierre, y compris avec la FI, les différents portent sur l'appréciation de la situation. Mélenchon a fait tous les gestes pour empêcher le rassemblement: soumission à la France insoumise, ralliement sans respect du pluralisme, charte du candidat, rattachement financier, refus d'ouverture aux frondeurs etc ...

Pierre Laurent et ses proches pensent qu'il ne faut pas laisser Mélenchon nous pousser à la faute de la désunion et que du fait de notre poids militant, nous resterons incontournables et qu'il sera obligé à la fin d'en tenir compte si nous arrivons à une véritable mobilisation populaire. D'autres ( dont moi) pensent que c'est naïf et que quoi qu'il arrive Mélenchon nous fera crasse sur crasse pour nous pousser in fine à la rupture. Il l'a déjà fait alors qu'existait un cadre commun minimum (le front de gauche) il sera pire avec un cadre totalement à sa main ( la FI) et nous finirons par présenter des candidats les uns contre les autres dans une incohérence totale et une situation encore plus incompréhensible qu'aux régionales.

En cela Mélenchon reste logique avec sa démarche qui consiste à dire que les partis politiques ne servent plus à rien et que donc il faut les éliminer. Son objectif est de laisser un champ de ruines à gauche pour mieux reconstruire. Le PS fait le travail de destruction seul, reste le PCF qui bien qu'affaibli tient le gauche debout. Nous ne partageons pas son analyse, pour nous le PCF reste un cadre aujourd'hui irremplaçable pour faire avancer l'idée d'une autre société, sa recomposition ( évidement très à gauche par rapport au PS ) reste dans une logique sociale démocrate.

La majorité des délégués à la conférence nationale du parti en a donc tiré les conséquences, en aucune façon ce n'était une remise en cause de notre direction et je suis plutôt fier du respect de la démocratie qu'a montré P Laurent en ne tentant pas de dramatiser sa mise en minorité.

Le point de vue de Thomas Portes

Après plusieurs semaines de débats intenses, la conférence nationale du Parti communiste français s'est aujourd'hui prononcée.

Avec plus de 90% des suffrages recueillis par notre cap politique, les communistes se rassemblent sur l'essentiel. À savoir celui de construire une candidature de rassemblement à même de sortir du scénario mortifère qui constituerait à livrer le pays à une droite toujours plus extrême avec un FN comme seule force d'opposition. Notre volonté : construire un large rassemblement populaire.

Concernant 2017, la conférence nationale du PCF s'est prononcé de façon majoritaire pour une candidature issue du PCF.

Cela révèle deux choses. Premièrement les conditions d'un accord politique avec JL. Mélenchon ne sont actuellement pas réunies, ni même entamées. Deuxièmement la maltraitance, l'outrance et la méprise finissent toujours par braquer les gens, même les plus ouverts.

Au final, les militants communistes décideront, en responsabilité et en conscience, de leur choix pour 2017 le 24/25/26 novembre. Chez nous la démocratie à toujours le dernier mot.

Résultats de la conférence nationale du PCF :

- option 1 (JLM) 44,31%
- option 2 (candidature PCF) 53,69%

Le point de vue de Marc Chapuliot

Avec une candidature communiste, Melenchon d'un coté et Montebourg de l'autre sont obligés de bouger. Nous on se trouve au centre des deux ... il va bien falloir qu'ils bougent sinon c'est la cata ...

Il va nous falloir aider Montebourg a sortir de la primaire en tête et en votant au premier tour filoche pour ses revendications les plus a gauche , voter contre valls le casseur de manif et sa loi travail ... et je vois mal, Montebourg et Melenchon ne pas se parler, nous serons, nous communiste avec notre candidature la clé du rassemblement ..

En plus l'aide de la pression populaire de gauche, car plus on avance plus les gens prennent conscience de la dangerosité d'un retour de la droite ..

Soutenir d’emblée Jean Luc Melenchon aurait été un signe d'effacement au profit de Melenchon , lui aurait donné plus de poids qu'il n'a pas, en restant entre les deux le PCF peux jouer le rôle de lien pour réussir le rassemblement attendu ...

Pareil pour Montebourg, lui aussi a besoin de Melenchon mais il devra passer par nous, et il faudra qu'il lâche plus sur sa gauche sur son programme ..

Tel est mon point de vue qui fait que je voterai pour une candidature communiste

Le point de vue de Thierry Notredame

J'étais pour une option unitaire mais sûrement trop utopique qui a disparu ! L'union des gauches combattives contre l'austérité, la réaction et le néo-fascisme est sûrement illusoire pour cette fois, peut être impossible dans le cadre d'une élection présidentielle. Dommage.

Sur le choix binaire qui a été proposé aux délégués , je m'interroge devant la légitimité du vote; les représentants choisis par des exécutifs fédéraux n'avaient aucun mandat ni de leur fédération et encore moins des adhérents des sections ! Un choix binaire alors que la plupart des sections ont discuté sur trois possibilités ! Ce choix des " cadres" si importante pour l'avenir, l'unité et la survie de notre parti va nécessairement peser sur le vote des militants.

J'en tiens responsable ma direction qui a accumulé les maladresses.

Malgré toutes les réticences, les retenues que j'ai devant la personne de Mélenchon, ma colère devant certaines de ses déclarations, malgré toutes les insuffisances et les divergences que j'ai avec la démarche des " insoumis ", malgré mes incompréhensions avec des camarades qui ont rallié publiquement Mélenchon depuis longtemps; je voterai fin novembre pour le soutien à sa candidature pour éviter que mon parti apparaisse comme une force de division et d'éparpillement en choisissant un candidat identitaire dont les chances de dépasser dépasser 2 % sont faibles.

Soyons lucides , en Île de France , région qui depuis 1924 a donnée une grande partie des élus communistes, selon le dynamisme de notre campagne législative de l'après présidentielle, nous aurons entre neuf et ... zéro élus ! Dans le pays, nous pouvons très bien nous retrouver avec deux députés (André Chassaigne et Alain Bocquet ?) C'est la réalité mortifère si nous sommes incapables de rassembler des syndicalistes, des associatifs , des combattifs , des citoyens , des travailleurs déterminés aux luttes.

Alors du renouveau de la C.G.T, d'une conscience politique à gauche de la social démocratie, d'émergences similaires de mouvements d'une gauche de transformations et de luttes, n'enfermons pas notre parti dans l'illusion d'une candidature qui voudrait comme Hibernatus croire que l'on est à l'époque de Jacques Duclos.

Ne plombons pas notre influence, ne laissons pas partir des militants connus et reconnus par la population, ne braquons pas nos partenaires du " Front de Gauche " avec qui nous luttons ensemble, n'effaçons pas une décennie de liens fraternels dans l'action. C'est moins le désir de rallier Mélenchon que le refus d'une aventure identitaire sans parachute qui anime mon point de vue.

J'appliquerai personnellement la décision majoritaire évidemment. Salutations à tous mes camarades en souhaitant une discussion franche et fraternelle.

Le Point de vue de Françoise La rouge (Nom de sa page facebook)

On ne va pas faire comme les partis de zozos qui remettent en cause les votes dès qu'ils sont faits !!

Surtout que nous vivons ici un cas inédit. Pierre Laurent n'a pas été suivi dans son choix annoncé la veille !!! Si cela ce n’est pas de la démocratie ?

Je vois sur le mur de Marie Georges qu’elle ne lâche pas l'affaire et qu'elle continue de nous demander de sacrifier le PCF sur l’autel de SAINT MELENCHON "en ne pensant pas qu'à nous" (Elle nous prend vraiment pour des neuneu infantiles !!!). Je trouve vraiment cela regrettable de faire aussi peu cas d'un vote aussi extraordinaire.

Je vois aussi des insoumis traiter les votants d’oligarques qui ne penseraient qu'à fricoter avec le PS ! Le PG insultant on connait. Mais en plus Ils ne connaissent rien au PC !

Nous on connait celles et ceux qui ont voté. On connait leurs motivations. .... Mais Surtout ne donnons pas raisons au PG en fricotant avec Montebourg au cas où il serait désigné par la primaire PS .

Certains parlent d'une candidature retirable au cas où... D'autres voient dans ce vote une affirmation de l'idendité communiste. J'espère ...dans tous les cas le vote doit être respecté.

Nous allons dans ce groupe encore plus privilégier le fond et supprimer d'office tout post ayant pour but de faire la promo des candidats JLMélenchon ou de Montebourg.

Qu"on se le dise :!! Il s'agit à présent de défendre nos idées.

Publié dans PCF

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