Le personnel du pôle gériatrie de Roubaix est à bout de souffle
Ils se disent épuisés mais déterminés. Les aides-soignants et infirmiers du pôle gériatrie de l’hôpital ont tenu un piquet de grève ce lundi midi pour dénoncer leurs conditions de travail. Sous-effectif, déshumanisation de la fonction, stress… Les salariés grévistes se disent prêts à poursuivre le mouvement lancé par la CGT.
Ras-le-bol. Ce lundi, à l’heure du déjeuner, infirmiers et aides-soignants se sont réunis dans le hall du centre du Vert-Pré. En grève depuis le 25 janvier, les salariés du pôle gériatrie de l’hôpital sont à bout de nerfs.
Problème de sous-effectif, arrêts maladies non remplacés, stress quotidien… Les revendications sont nombreuses. « On arrive au travail avec la boule au ventre », témoigne une aide-soignante du pôle. « On ne nous écoute pas », souffle Safia. Cette jeune infirmière de 28 ans a le sentiment de travailler « dans une course permanente », qui génère des tensions au sein des unités. « On se sent en danger. On a tout le temps peur de commettre une erreur », explique-t-elle. Abattue, Safia songe même à une reconversion. « Je n’ai pas envie de souffrir. »
Le centre du Vert-Pré n’est pas le seul concerné. Des salariés des sites de la Fraternité et d’Isabeau étaient aussi présents ce lundi. Leurs témoignages rejoignent ceux de leurs collègues. « Sur les trois sites, le personnel travaille à flux tendu. Et cette situation ne s’améliore pas avec le temps. Depuis la restructuration en 2012, on a perdu 45 postes », explique Frédéric De Rycker, secrétaire général de la CGT de l’hôpital de Roubaix.
« Beaucoup de collègues craquent. J’en ai même vu pleurer à la fin de leur service. »
« Il nous arrive régulièrement de travailler à deux alors que nous devrions être trois. Il y a beaucoup de choses que l’on arrive plus à faire, témoigne Samia, aide-soignante, visiblement émue. Beaucoup de collègues craquent. J’en ai même vu pleurer à la fin de leur service. »
Ce lundi, à l’issue du mouvement, les grévistes ont décidé de renouveler leur action lundi prochain, mais cette fois dans un autre centre de gériatrie de l’hôpital. Le bras de fer se poursuit.