Macron fait le choix de l'austérité assortie de l'autoritarisme. Les tempêtes arrivent...

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Macron fait le choix de l'austérité assortie de l'autoritarisme. Les tempêtes arrivent...

L'état de grâce qui suit l'élection du président de la République aura été très de court, déjà dès le 3 juillet les parlementaires communistes appelaient au rassemblement à Versailles où un peu plus de 300 personnes ont dénoncé le coup de force constitutionnel de Macron venu faire la leçon aux députés nouvellement élus.

Depuis, les couacs, les erreurs et les ennuis se succèdent voire s'accélèrent pour Emmanuel Macron. Saisissant la rapport de la cour des comptes, il exécute les ordres de Mme Merkel ramener le déficit annuel à 3% et opérer les "réformes structurelles" exigées des technocrates européens. Philippe applique et annonce les reports de la suppression de la taxe d'habitation, de la modification de l'impôt sur les société et de l'ISF. Aussitôt le Medef, les financiers et les riches se fâchent et exigent que les promesses qui leur a été faites par Macron soient tenues.

Macron déjuge alors son 1er ministre et ordonne que l'on applique ce que réclame le Medef et que l'on trouve l'argent ailleurs pour respecter les engagements pris avec Mme Merkel.

Le gouvernement est sommé de le trouver sur d'autres postes budgétaires notamment celui des armées, celui des universités, ceux liées aux aides sociales et dans les collectivités territoriales accusées de ne faire assez pour que la France baisse sa dépense publique, vieux cheval de bataille du libéralisme !

Simultanément le Président doit faire face à la fronde de certains journalistes et chaînes de TV qui ne peuvent plus filmer elles-mêmes les images du président, de ses initiatives, de son entourage. L'Elysée veut garder le strict contrôle des images ou films. Alors elle a investi dans les caméras, les techniciens, les spécialistes de com pour opérer. C'est elle qui a maintenant l'exclusivité de la production de ses images qu'elle fournit aux chaînes de TV. Bien évidemment, elles sont au préalable triées, coupées et montées pour être mises en conformité avec les voeux du "chef". Quel budget l'Elysée consacre t-il à ce caprice présidentiel ? Les images sont-elle revendues ou cédées gratuitement? Il y a besoin pour le moins de transparence et notamment vis à vis des personnes recrutées pour ce job, leur contrat et leur rémunération.

Décidé à affirmer et à appliquer l'austérité pour cette fin d'année 2017 et pour 2018, en profitant du cœur de l’été et des pieds des citoyens dans le sable, Emmanuel Macron et le gouvernement Philippe voient leur politique du chiffre provoquer de fortes contestations et protestations.

Chez les retraités qui vont s'avaler une hausse de la CSG et le gel des pensions, chez les fonctionnaires qui voient le point d'indice des salaires continuer d'être bloqué, chez les militaires qui contestent l'austérité qu'on impose à leur budget pour 2017, les jeunes bacheliers dont 67 000 d'entre-eux voient leur inscription universitaire refusée et n'ont aucune affectation pour la rentrée de septembre, les élus territoriaux qui après s'être serré la ceinture sous Hollande voient Macron leur demander de réduire encore de 13 milliards leurs dépenses et bien sur les syndicats mobilisés tout l'été pour éclairer sur les ordonnances visant la casse du code du travail et la baisse du prix du travail, un laminage des droits, la précarisation massive du salariat.

Cela fait beaucoup, mais vraiment beaucoup de monde qui ont des raisons objectives d'être déçues. Elle sont sidérées de ces annonces, mécontentes et certaines très en colère. Elles l'expriment, comme les syndicats, les militaires, les jeunes, les retraités, les féministes, les familles et aussi certaines forces politiques comme les communistes. Tout cela explique sans nul doute, l'effondrement d'Emmanuel Macron dans les sondages.

Jour après jour, la conscience grandit que finalement Macron ne fait rien d'autre que ce que ses deux prédécesseurs Sarkozy et Hollande ont fait pendant 10 ans. Il poursuit et amplifie la même politique néolibérale. Il tente de franchir une nouvelle étape afin de lever les obstacles empêchant les banques et la finance, les patrons et les actionnaires de multiplier leurs profits, leurs dividendes et de prélever sur la maison France des milliards de fonds publics avec la dette ou les cadeaux fiscaux !

Après la Grèce qui a été un laboratoire d'expérimentation poussée de l'austérité forcée jusqu'à l'absurde, le tour de la France serait-il venu ?

Cela ne peut déboucher que sur des crises politiques comme nous venons de le vivre avec l'armée. Une forte tension qui voit le chef de l'Etat par sa déraison être mis au banc des accusés et qui survient alors que la Grèce, emblème de l’austérité, fait son retour sur les marchés ce qui ne peut qu'aviver la colère du peuple grec.

La déraison de Macron et de son entourage on l’a vu à l’œuvre en France, où le faste et le furieux se sont étalés lors du 14 juillet avec Trump, de même que la dignité et l’absurde avec l'invitation de Natanyaou, l'assassin du peuple de Gaza, à la cérémonie du Vel D'Hyv qui a suscité un vif débat parmi les historiens de la Shoah, tout comme les propos honteux de Macron confondant volontairement ou par ignorance antisémitisme et antisionisme.

L'austérité et l'autoritarisme sont un couple qui grandit sur la planète jusqu'à provoquer l'inquiétude et la réaction des démocrates et des forces de paix.

Regardons comment se comporte la droite au Venezuela en multipliant de graves provocations allant jusqu'à la mort de plusieurs personnes et refusant la voix démocratique proposée par le pouvoir pour modifier la constitution et sortir d'une crise politique délibérément provoquée par la droite qui conteste depuis le 1er jour l'élection de Manduro. C'est cette même droite qui est au pouvoir au Brésil suite au coup d'état contre Dilma Roussef et voit son président, accusé de scandales financiers, faire emprisonner l'ancien président Lula favori des sondages en cas d'élection présidentielle et faire passer de force la casse du code du travail. Nous pourrions rajouter la Turquie, l'Arabie Saoudite, la Pologne, l'Ukraine, le Cameroun...

Malheureusement l'actualité politique est marqué par ce couple austérité et autoritarisme, un choix du président de la République qui va provoquer des vagues, et nous espérons bien des tempêtes, avec une mobilisation montante, déterminée, unitaire, rassembleuse car porteuse de résistance, de refus et surtout d'alternatives pour des lendemains qui chantent pour notre peuple.

Le 23 juillet 2017

 

Publié dans Politique nationale

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