Congrès: les parlementaires PCF préparent un nouveau Serment du Jeu de paume
Députés et sénateurs communistes se rendront bien le 9 juillet à Versailles pour le discours d'Emmanuel Macron devant le Congrès, mais ils prêteront auparavant "le serment de défendre une République démocratique", devant la salle du Jeu de paume, ont indiqué mardi plusieurs parlementaires.
"Nous allons porter notre voix" au Congrès et "nous n'en resterons pas là", a déclaré le chef de file des députés communistes, André Chassaigne, lors d'une conférence de presse.
"Nous appelons celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre pour prêter le serment de défendre une République démocratique et appeler à un référendum" sur la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron, a ajouté Pierre Dharréville.
Le 20 juin 1789, dans la salle du Jeu de paume, toute proche du château de Versailles, les députés avaient juré de ne pas se séparer avant d'avoir donné à la France une Constitution.
Le rendez-vous communiste est fixé à 13H00 le 9 juillet, le discours du chef de l'Etat devant débuter a priori à 15H00.
Le secrétaire national du PCF et lui-même sénateur, avait appelé dès début juin à une manifestation "aux portes du château de Versailles" le jour de la réunion du Congrès. "Nous proposerons à toutes les forces engagées dans les mobilisations du printemps de venir dire ce jour-là à Macron (...) ce que la République pense de sa politique et de l'exercice monarchique de son pouvoir", avait-il précisé.
A l'annonce récente de la date du Congrès, les députés PCF s'étaient interrogés sur un éventuel boycott.
L'an dernier, les parlementaires communistes accompagnés des députés de France Insoumise avaient déserté la salle du Congrès pour le premier discours d'Emmanuel Macron. Les élus PCF, arborant leurs écharpes tricolores, s'étaient rassemblés auparavant devant la mairie de Versailles, près de la rue des Etats-Généraux, "pour dire non à la monarchie présidentielle".
Au lendemain de la réunion du Congrès débutera à l'Assemblée l'examen du projet de loi constitutionnelle "pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace", qui passe dès cette semaine en commission.
Ce texte porte "des coups extrêmement durs contre notre République et en particulier contre le Parlement", selon André Chassaigne.
Son groupe défendra des amendements pour "empêcher les pouvoirs d'hyper-président", favoriser la démocratie participative, mais aussi inscrire "le principe d'une République solidaire", celui de "l'égale dignité de chacun", et encore celui de la démocratie en entreprise.
Ces parlementaires veulent en outre supprimer le mot "race" de la Constitution - proposition portée par les communistes dès 2003 - et compléter la Charte de l'environnement, qui est adossée à la Constitution. Ce qui est proposé par la majorité en matière environnementale est "cosmétique", selon eux.
Avec "l'ambition d'un nouveau souffle démocratique", "nous ouvrons des chemins vers une VIe République", selon M. Chassaigne.