Congrès 2018 : interventions de Jean Marc Durand au CN des 13 et 14 octobre

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Congrès 2018 : interventions de Jean Marc Durand au CN des 13 et 14 octobre

Jean Marc Durand est intervenu trois fois au cours du CN. Nous vous livrons les résumés de ces interventions.

  1. Sur la commission des candidatures. Jean Marc Durand a précisé :

Que suite à la situation nouvelle créée par le vote des communistes, la commission des candidatures ne pouvait pas continuer en l’état. Il fallait en effet à l’image de ce qui avait été proposé pour la commission du texte, changer un certain nombre de choses notamment quant à sa composition et à son animation.

Cela devait passer par l’intégration de nouveaux camarades dans la représentation du Conseil National à cette commission des candidatures et par une co-présidence à parité de cette dernière.

J’ai également proposé qu’une réunion supplémentaire de cette commission soit programmée avant les deux réunions initialement prévues les 6 et 20 novembre dont l’objet était d’aborder uniquement la question des candidatures. Le but de cette nouvelle réunion étant de préciser le sens du travail de cette commission à partir des éléments d’orientation nouveaux et de leurs conséquences sur l’organisation et l’animation futures du parti.

Pierre Laurent a proposé d’intégrer dans la délégation du CN 6 camarades présents au titre de leur FD dans cette commission et représentant le texte majoritaire.

Aucune suite n’a été donnée à ma demande d’ajout d’une réunion.

  1. Sur élections municipales.

Pierre Laurent a indiqué qu’il fallait que notre congrès intègre dans son document final la question des élections de la prochaine période : les européennes et les municipales. Sur municipales il a précisé qu’il fallait rapidement, sans attendre la fin des européennes, penser à construire des listes de rassemblement.

J’ai précisé que si les élections municipales sont particulières tant dans leur mode de construction des listes que dans le façon dont les perçoivent nos concitoyens et qu’il était difficilement envisageable d’aller à ces élections sans travailler la question du rassemblement sur une liste, il s’agissait dans le contexte actuel, d’engager ce processus en traitant l’enjeu central du financement des collectivités territoriales et cela entre nous, communistes, comme avec nos partenaires potentiels.

En effet comment mener campagne pour conserver des communes et à plus forte raison pour en conquérir sans poser la question de leur financement et donc se mettre d’accord sur un ou deux points en ce domaine ? Sinon c’est se lier les mains d’avance, c’est se préparer à des choix cornéliens en termes de gestion future face aux difficultés de plus en plus importantes posées aux communes pour boucler leur budget au regard des baisses de dotations et de la disparition programmée de la fiscalité locale dont la suppression de la taxe d’habitation après celle de la taxe professionnelle sont la traduction concrète. Comment ne pas aborder de telles questions qui sont au cœur même du devenir de nos communes. D’où au moins développer une vision commune sur deux points :

  • Maintien d’une fiscalité locale à base indiciaire permettant aux communes de disposer d’une capacité réelle d’exercice de leur souveraineté budgétaire.

  • Dans la logique de ce porte notre proposition de fonds européen pour le financement du développement des services publics, proposer un financement bancaire à taux très bas voir à taux zéro pour tous les investissements locaux d’intérêt public.

Je n’ai eu droit qu’à une réponse évasive me disant qu’il fallait placer notre projet de rassemblement aux municipales dans le cadre de la question du devenir de la République (pacte républicain).

       3. Mon intervention dans le débat général sur le congrès que j’ai réduit à une minute de parole, j’étais le dernier à intervenir et il se faisait tard. Je vous la livre en entier.

Le vote des communistes a placé le texte du « Manifeste » en tête. Il est maintenant notre base commune de discussion. Certes ce texte ne dépasse pas les 50%. On peut y voir un problème. Mais que dire alors du texte du Conseil national c’est-à-dire de la direction sortante, qui recueille juste un peu plus d’un tiers des suffrages exprimés par les communistes ! Il ne sert à rien par des arguties mathématiques de vouloir minimiser la portée du choix fait par les communistes.

Les communistes ont en effet envoyé un message clair. Ils ont souligné leur besoin de communisme, c’est-à-dire leur besoin d’idées communistes et de voir ces idées imprégner la société. Cela particulièrement après l’épisode de 2017 qui n’a pas été un épiphénomène mais plutôt une sorte d’aboutissement d’une même option stratégique depuis 25 ans, d’une seule et même démarche de construction du rassemblement et des alliances à gauche, nous mettant chaque fois un peu plus à la remorque et surtout réduisant à portion congrue notre expression jusqu’à soutenir un candidat sans condition.

Les communistes ont validé la conduite d’un travail sur les idées communistes pour créer les conditions de leur rassemblement. Et ce travail doit s’amplifier dès maintenant avec le texte du Manifeste qu’il s’agit d’amender et de bonifier. Mais pas dans l’esprit d’une sorte de synthèse à la PS ou pour dévoyer et finalement nier l’orientation qu’il porte, ce qui par une voie détournée, dessaisirait les communistes de leur choix.

L’heure est donc maintenant à approfondir le travail engagé, à proposer un contenu encore plus clair sur fond de la demande de réorientation stratégique que le vote pour le « manifeste » a exprimé. Car ce texte au-delà de la question du communisme a surtout l’intérêt de commencer à apporter un certain nombre de réponses, c’est d’ailleurs ce qui le différencie du texte du Conseil National.

C’est de l’ensemble de ce travail exigeant mais passionnant que ressortira le rassemblement des communistes à la différence d’une mise bout à bout des positions de chacun qui n’aboutit qu’à créer de faibles majorités de circonstance.

Et c’est de cela dont dépend notre nouvelle capacité et notre nouvelle démarche de rassemblement des forces de gauche. Certes cela sous-entend des débats contradictoires entre ces forces mais avec l’objectif par l’intervention populaires sur le contenu des propositions, de dépasser les divergences pour rassembler vraiment et enfin gagner des changements profonds dans notre pays.

Il s’agit maintenant de nous placer à la hauteur des défis qui sont devant nous, énormes pour certains, je citerai : écologie, financement, nouvelle maîtrise sociale qui ont tous pour dénominateur commun la domination des logiques capitalistes d’exploitation avec la recherche permanent du plus fort taux de profit. Cela est le cœur de notre orientation et de nos actions futures.

Publié dans Congrès extra 2018

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