Maria de Die - Drome condamnée pour l'exemple, la matraque dans les mains de la justice. Scandaleux !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Maria de Die - Drome condamnée pour l'exemple, la matraque dans les mains de la justice. Scandaleux !

Maria B militante communiste de la Drome a été jugée au tribunal de Valence (26) ce mercredi 26 décembre. Le jugement est très sévère : 3 mois de prison ferme et 3 ans d'interdiction de manifester.

La matraque macroniste est à l'oeuvre dans la justice après celle des policiers. Une telle violence à l'égard de celles et ceux qui expriment leur désaccord avec la politique initiée par Macron et qui montrent que des alternatives existent pour une issue progressiste à cette politique faite pour les riches et les puissants, est l'expression de grandes difficultés à faire taire le peuple qui entend bien continuer à s'exprimer, à dénoncer, à exiger autre chose que des miettes, des discours vides de sens et des coups de bâtons et à manifester

Maria B a fait front et a eu le courage de dénoncer, de crier haut et fort sa colère, d'exiger le relèvement du SMIC pour une vie plus digne, elle était au côté des Gilets Jaunes, solidaire et motivée. Elle vient d'être punie par la justice de classe de M. Macron et de ses amis ! C'est scandaleux !

C'est inadmissible d'avoir une justice à deux vitesses, l'une pour les riches ou les malfrats à leurs soldes et l'autre pour les militants pacifiques et honnêtes accusés de dire tout haut ce que des millions de nos concitoyens pensent et disent tout bas.

Comment supporter que Carlos Ghosn emprisonné au Japon pour des soupçons graves de malversations à l'égard de Nissan soit toujours le PDG de Renault et qu'aucune action ne soit entreprise à son encontre par l'Etat français, comment supporter que Monsieur Benalla pour lequel une enquête judiciaire est en cours pour des motifs graves puisse quitter le territoire national pour se rendre au Tchad faire des affaires, une dizaine de jours seulement avant que son ancien protecteur, E. Macron ne se rende lui-même sur place !

Oui vraiment dans notre pays, que vous soyez riches ou pauvres le verdict de la justice ne sera pas le même. La complaisance avec les premiers et le bâton pour les seconds car il est important dans ce système de protéger les premiers de la "populace" pour qu'ils puissent continuer à faire des affaires y compris en utilisant les lois qu'ils se votent pour eux-mêmes, comme la suppression de l'ISF ou l'optimisation fiscale qui permet de voir chaque année des milliards d'€ échapper à l'impôt en toute impunité.

Quand ces dénonciations permettent à des millions de nos concitoyens d'y voir plus clair sur la responsabilité écrasante de ceux qui nous dirigent, et des forces de l'argent qui gangrènent tout, on comprend pourquoi le droit de manifester a de plus en plus de mal à être toléré, au point que certains rêvent de l'interdire !

C'est cette énorme machine oppressive qui a pris Maria dans ses filets. Cela aurait pu être un collègue de travail, un voisin, quelqu'un de la famille ou un manifestant connu de notre entourage. Ainsi ce visage nouveau de l'oppression se manifeste avec sa double nature la répression policière et la répression juridique. Chacun de nous est menacé car pour eux le peuple doit obéir et se taire ! Ce qu'il ne veut plus faire !

Il est important dans la période de dénoncer ces actes graves qui piétinent la démocratie et donc l'intérêt général au profits des puissants, des riches et de ceux qui possèdent tout, ou presque tout, pour faire de toute chose une marchandise rentable et en premier lieu les salariés.

Il est tout aussi important d'exprimer notre solidarité active avec Maria afin qu'elle ne soit pas seule isolée par l'injustice qui s'abat sur elle et qui génère une grande détresse.

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La Fédération du PCF a fait la déclaration suivante :

" Procés contre une militante PCF

Des peines allant jusqu'à un an de prison ferme ont été prononcées mercredi à Valence à l'encontre de quatre personnes, dont une militante du PCF, poursuivies pour des violences sur le directeur de la police dans la Drôme lors d'une manifestation des "gilets jaunes".

Les peines vont de neuf à 18 mois d'emprisonnement, avec six mois de sursis et une interdiction de manifester pendant trois ans.

Procès de Maria et de ses trois autres co-accusés : un verdict pour l’exemple !

Trois mois de prison ferme pour Maria, puis respectivement quatre mois, six mois et un an   pour les trois autres co-accusés, le tout assorti pour chacun d’eux de trois ans d’interdiction de manifester et du versement de dommages et intérêts, voilà le verdict prononcé par le tribunal de Valence à leur encontre. Ils étaient accusés de violence en réunion contre le directeur départemental de la sécurité et son chauffeur lors d’échauffourées en date du 8 décembre au plateau des «Couleures» de Valence au cours d’un rassemblement des gilets jaunes. Ce jugement d’une grande sévérité appelle quatre remarques.

A l’évidence, la logique qui avait prévalu pour mettre en détention préventive ces quatre manifestants, à savoir faire un exemple, a continué à être la ligne suivie par le Procureur de la République. La dureté de ses réquisitions dont le jugement final est fortement empreint en atteste. Si l’objectif poursuivi est d’endiguer la mobilisation sociale face aux politiques actuelles et de dissuader de manifestations futures, il risque de ne pas être atteint. D’une part, ce n’est jamais par plaisir que les gens manifestent leur mécontentement dans la rue mais par nécessité quand toutes les autres voies de négociations sont bloquées. De l’autre, l’utilisation de la force n’a jamais supprimé la misère et les mauvaises conditions de vie. Elle étouffe momentanément le mécontentement jusqu’à ce qu’il ressurgisse plus fort. 

Les preuves des coups portés contre les policiers par les quatre condamnés si elles semblent évidentes pour le parquet, ne le sont néanmoins pas totalement pour le commun des mortels.

Par exemple pour Maria, rien sur la vidéo ne permet d’affirmer qu’elle a frappé un des policiers, elle a d’ailleurs toujours démenti ses accusations. C’est donc une question d’interprétation, les images ne permettant pas d’élucider ce point. Son seul fait est d’avoir tiré le bonnet du policier dans un geste de désarroi face à ce dernier entrain de dégainer.

Trois mois de prison ferme pour ce geste alors qu’elle n’a jamais eu affaire à la justice, alors que régnait sur place une grande confusion et qu’autour des policiers étaient présents une quinzaine d’autres manifestants en rien inquiétés, qui auraient aussi pu porter des coups…

Cela fait beaucoup d’éléments de contexte à décharge auxquels il faut ajouter qu’un des deux policiers reconnait ne pouvoir affirmer que Maria a frappé son collègue !

Sur le terrain de la violence, pourquoi ne parle-t-on pas également des conditions d’arrestation de Maria - là aussi il y a une vidéo - interpellée par quatre policiers, gazée, alors qu’elle disait bonjour à une autre personne et jetée à terre. S’il n’est pas question de justifier la violence contre les policiers l’inverse n’est pas plus tolérable ! Aujourd’hui, les policiers gagneraient à réfléchir aux conditions d’exercice de leurs missions face à un pouvoir les transformant en boucs-émissaires d’une situation politique et sociale très dégradée.

Enfin quel est le but poursuivi par l’interdiction de manifester pendant trois ans ?

Maria avait déjà manifesté, par exemple à l’appel de la CGT quelques jours avant l’épisode des «Couleures». Elle n’y a eu aucune attitude violente. Ce qui s’est passé le 8 décembre relève d’un contexte particulier où un climat de violence rôdait, le pouvoir médiatico-politique n’ayant cessé pendant une semaine de faire monter la pression. On peut deviner pourquoi !

Comment dès lors ne pas interpréter la décision du Tribunal de Valence comme la volonté de porter atteinte au droit de manifester ? De Vigipirate en Vigipirate bis, les libertés individuelles et collectives sont mises en cause. Un nouveau pallier s’apprêterait-t-il à être franchi ?

Fédération du Pcf Drôme

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