Grand Débat National à Irigny - 69. Jean Claude Vaslet citoyen de la ville, nous livre une critique sévère
intervention préparée par Jean Claude Vaslet
COMBATTRE L’INSTUMENTALISATION DES REUNIONS PUBLIQUES DANS LE CADRE DU GRAND DEBAT NATIONAL
J’ai participé lundi dernier à Irigny dans le Rhône, à un débat public organisé dans le cadre du « grand débat national » de Macron. Je vous livre mon opinion à chaud.
Ce débat était placé sous l’égide du multi-mandats, maire MODEM de la ville ou j’habite et de son ami député de la circonscription, qui se retrouve là au hasard d’une filiation maternelle et des circonstances d’un calendrier électoral qui permet à un Président mal élu d’avoir une majorité de béni-oui-oui confortable.
Sans compter que le grand protecteur de cette petite assemblée se trouve être l’illustre Collomb.
Bref, je m’étais un peu préparé (voir en pièce jointe) à une discussion sur le fond, portant sur le thème du jour « l’organisation de l’état et des services publics. »
En réalité, le débat fut complètement phagocyté par un animateur, vous savez ce genre de type que l’on trouve dans les séminaires des grandes entreprises, qui manie à merveille la novlangue managériale et les power-point, ce qui lui permet de tenir trois fois plus le crachoir que tous les autres réunis pour ne rien dire, tout en prétendant donner la parole à tous, se permettant de couper la parole à ceux qui voudraient développer une intervention construite qui suit un raisonnement et expose des arguments.
Un animateur qui donne la parole, la retire, la coupe, sollicite la salle comme dans les jeux télévisés, se permet des synthèses hasardeuses, ne retient que ce qui intéresse ses commanditaires (Macron et gouvernement) et écarte tout avis, toute analyse, toute proposition qui n’irait pas dans le sens des attentes du président.
Pour ne pas caricaturer je cite ainsi un membre du Parti socialiste qui a rejoint En Marche qui se prend à expliquer en synthèse que l’administration fait tout ce qu’elle peut pour entraver la libre entreprise, puis quelques minutes plus tard explique que la métropole c’est bien parce que ça réduit les strates administratives, sous le visage rayonnant du vice-président de
Le clou de la soirée étant le cours de droit administratif paternellement présenté par le maire à une assemblée impatiente, dont le but évident était de gagner du temps sur le débat et laisser croire que l’organisation administrative de l’état, le développement ou non des services publiques relèvent de toute autre chose que de choix politiques faits par des gouvernement qui suivent un cap s’inscrivant dans une démarche politique précise, et fonction de rapports de forces inscrit ans les luttes sociales et politiques.
Malgré cette volonté de cornaquer le débat, d’en faire un compte rendu unilatéral, je retiens malgré tout plusieurs choses, que personne ne verra dans ledit compte rendu.
- La soif de nos concitoyens de s’exprimer et d’être entendus, de rechercher les voies qui leurs permettent de reprendre du pouvoir, même si parfois des solutions farfelues peuvent être avancées ;
- Le besoin de maîtrise collective de l’énergie, de l’eau, du médicament (un participant qui n’est pas connu pour son engagement syndicale ou politique avançant l’idée de la nationalisation des groupe pharmaceutiques) ;
- Le besoin de continuer à faire bénéficier à la population d’un service public de santé de haut niveau. (alors que le maire voulait nous vendre sa maison de santé libérale) ;
- Qu’une des plaies de l’Education Nationale n’est pas le statut des enseignants qu’il faudrait supprimer comme le soutient une adepte du maire, mais un nombre trop élevé d’élèves par classe, de la maternelle au lycée.
- Le besoin de développer des transports en commun propres ;
- La nécessite de revaloriser les salaires et de mieux former les salariés ;
- Les propositions qui sont montée de la salle visant à s’affranchir du pouvoir de l’argent.
On comprend mieux la trouille du pouvoir et cette volonté farouche de diriger et corseter le débat, pour l’instrumentaliser et ne retenir que ce qui irait dans le sens du Président et pourrait nous annoncer dans un show prévisible que le grand débat national a validé ses choix.
Jean Claude Vaslet
Citoyen communiste d'Irigny Rhône