Le parti communiste en ordre de marche à 100 jours des européennes...
Leur priorité ce sont les urgences sociales et écologiques...et de sortir la France et l’Europe de la concurrence et du tout « Marché ».
C'est une tout autre conception de l'Europe ! Que celle que construite par les libéraux et sociaux-libéraux, avec l’appui des ultra-libéraux des Le Pen.
Un lancement réussi à Marseille
C'est à Marseille que le Parti communiste français a lancé sa campagne, le 5 février dernier, aux Docks des Sud. Devant 1500 militants (es) il a dévoilé la liste que conduit Ian Brossat, jeune maire-adjoint de 38 ans, à Paris, chargé du logement social où il fait preuve d'une motivation et d'une efficacité reconnues.
Une liste composée à 50% d'ouvriers(es) et d'employés(es), d'agriculteurs, de syndicalistes, de gilets jaunes, de stylos rouges, de cols bleus, de blouses blanches, de jeunes, de retraités, d'artistes - comme Marianne Madjidi, prix Goncourt du premier roman-, de sportifs, comme Mamoudou Bassoum, champion d'Europe de taekwondo...
"une liste que je suis fier de conduire parce que liste de résistance et de partage face à tous ceux qui n'ont rien d'autre à proposer que les eaux glacées du calcul égoïste..."
Lassana Bathily président du comité de soutien
Le jeune héros d'origine malienne, longtemps sans papiers, Lassana Bathily 28 ans présidera le comité de soutien de la liste. Il s'est illustré dans la prise d'otages de l'hyper cacher à Paris, qui fit 4 victimes et plusieurs blessés. Il deviendra français dans la foulée un peu plus rapidement que prévu...
Ian Brossat s'est réjoui du soutien d'un homme qui est "le symbole des valeurs de notre République". Lassana Bathily travaillait au sous-sol du supermarché casher lors de la prise d'otages par un djihadiste le 9 janvier 2015. Entendant les coups de feu tirés par l'assaillant, il avait ouvert la porte de la chambre froide aux otages qui descendaient au sous-sol, et débranché le système de réfrigération avant de s'enfuir par le monte-charge et contacter les policiers.
Contrairement à ce que voudrait accréditer Macron, l'enjeu ne consiste pas à choisir entre deux conceptions libérales : la sienne qui s'applique en France et en Europe avec les dégâts que l'on sait et l'Europe nationale-libérale portée par l'extrême droite, qui prospère sur les décombres de la première, s'en démarquant par une surenchère identitaire et xénophobe faisant des migrants les boucs-émissaires de la crise profonde du capitalisme alors qu'ils en sont les victimes.
"Notre liste, c'est l'amorce d'une gauche qui a les pieds dans la glaise et la tête dans les étoiles..." a déclaré Ian Brossat en présentant ses co-listiers investis dans les luttes sociales. "Et ce n'est pas parce que certains l'ont dévoyé, au pouvoir, qu'il ne faudrait plus utiliser ce terme-là. Je suis fier d'être de gauche et je ne ferai pas une croix ni sur ses valeurs associées à l'histoire ni sur cette histoire..."
Une Europe pour les gens, pas pour l'argent
La question du référendum envisagé, par Macron, le même jour que le vote pour le parlement européen a fait l'objet d'une déconstruction en règle. Il est supposé répondre à un souhait des gilets jaunes mais vidé de son contenu, avec des questions institutionnelles choisies par le président...pour éviter justement de répondre à l'essentiel de leurs revendications qui portent sur l'urgence de la revalorisation de leur pouvoir d'achat par le relèvement des salaires, du SMIC, des retraites et par la justice fiscale avec notamment le rétablissement de l'ISF...ce que Macron exclut !
"J'aimerais qu'on m'explique en quoi la diminution du nombre de députés va-t-elle résoudre les problèmes de pouvoir d'achat dans notre pays ? Pourquoi pas plutôt un référendum sur le rétablissement de l'impôt sur la fortune...sur les salaires, sur le SMIC, sur les retraites ?"
Cette fausse bonne idée de Macron, a du plomb dans l'aile, rejetée par tous les groupes, y compris celui du président, vraiment pas chaud du tout, d'autant que les députés de la majorité (virtuelle) commencent à s'abstenir, sans compromettre le vote tout de même.
Un piège de plus tendu par le président qui monopolise le débat public pour réduire celui sur l'Europe qu'il sait très difficile ,parce que très lié à la situation sociale en France. Encore faut-il s'attaquer aux véritables causes des problèmes sociaux qui s'aggravent partout , et donc aux causes : le coût du capital !
Le PCF n'a jamais voté aucun des traités européens
"Nous avons bien l'intention de mener ce débat sur les enjeux européens, d'autant que s'il y a bien un sujet sur lequel nous avons une cohérence et une constante qui ne s'est jamais démentie, c'est que le PCF n'a jamais voté aucun des traités qui nous met aujourd'hui dans la situation dans laquelle nous sommes..."
Nous avons aujourd'hui, une Europe de l'argent, elle est à eux, aux banquiers, aux lobbies...une Europe des délinquants en col blanc...Leur premier dogme c'est l'austérité, la fameuse règle des 3%, réduire les dépenses publiques pour réduire les services publics, ils ferment des gares, des hôpitaux, des maternités...deuxièmes dogmes, c'est la concurrence entre les travailleurs d'Europe, entre les Etats...
Nous ne voulons pas de la concurrence partout, nous voulons des partenariats, des contrats de coopérations qui nous tirent vers le haut et pas vers le bas en permanence...
Il est temps de construire une Europe des gens, pas de l'argent, qui soit d'abord une Europe du travail, une Europe qui reconnaisse la juste rémunération du travail...ce qui implique d'interdire les délocalisations intra-européennes qui détruisent l'industrialisation de territoires entiers...d'en finir avec les travailleurs détachés et assurer à tous les mêmes protections...
Instaurer le SMIC Européen et développer les services publics
Il faut un SMIC européen a lancé Ian Brossat "...pas la moyenne des SMIC actuels , mais celle nécessaire aux conditions de vie. Les députés européens, ils sont bien payés pareils quelque soit leur pays- pourquoi pas les travailleurs ?"
Plaidoyer pour les services publics, arrêt des privatisations qui privent l'Etat de ressources et de maitrise de ses infrastructures, comme les autoroutes, les aéroports, les entreprises nationales stratégiques, comme la Défense qui brade son patrimoine et réduit ses participations.
"On nous avait dit que la "libéralisation" des services publics de l'énergie allait -grâce à la concurrence- faire baisser les prix ! Il n'est est rien . L'électricité va augmenter encore de 6% et ni le gouvernement, ni l'Europe ne s'y opposent !"
Et tout à l'avenant. A titre d'exemple et à propos des dépenses énergétiques dont 40% sont consacrées à pallier la mauvaise isolation des bâtiments, Ian Brossat propose la création d'un service public européen de la rénovation énergétique qui pourra aider leurs propriétaires à réduire la facture énergétique, ce qui sera bon pour la cause climatique et pour leur pouvoir d'achat. Ce n'est pas de l'écologie punitive mais sociale.
Naturellement il n'a pas manqué de démontrer que la richesse existe, qu'elle est produite par les salariés(es) et accaparée par une minorité infime qui en dissimule une grande partie dans l'évasion fiscale organisée et couverte par l'oligarchie financière au seul profit des actionnaires.
Ce qui fait tomber l'argument classique que tout bon libéral sort de son argumentaire : "avant de partager les richesses il faut les produire" car il ne lui vient évidemment pas à l'esprit que nous sommes à la veille d'un nouveau choc, que le système est à bout de souffle et qu'il génère pour l'immense majorité des frustrations et des inégalités indignes alors que s'étalent sous nos yeux des montagnes de fric et de scandales, comme celui de Carlos. Gosn qui fait payer par Renault, donc ses salariés, la location du Grand Trianon - 50 000 euros pour UN soir - pour son second mariage !!!
Le capitalisme c’est du détournement permanent de biens sociaux ?
Et il coûte très cher aux peuples. Pas d'avancées durables en France et en Europe sans la maitrise de la politique monétaire et de la BCE.
Faire partager ce diagnostic à toutes les victimes, telle est l'ambition des communistes et de toutes celles et ceux qui veulent reconstruire une gauche solide qui porte ses valeurs émancipatrices et qui ne craint pas d'affronter le capital, pas de s'y soumettre en prétendant le rendre plus "raisonnable", plus partageux !
Cette illusion, que le monde du travail paye cher avec 30 années de social-libéralisme dans l’accompagnement de la mondialisation financière au détriment du Travail.
Contribution de René Freudon de Toulon