Les pompiers en grève mobilisés à Paris, nombreux et bruyants, ont eu droit aux violences policières !
Des milliers de sapeurs-pompiers en grève, venus de toute la France, se sont rassemblés à Paris, place de la République, pour réclamer des moyens et plus de sécurité.
Depuis juin, soit 4 mois, les sapeurs-pompiers de toute la France ont déposé des préavis de grève, dénonçant leurs conditions de travail. Leur manifestation Paris, était d’envergure avec près de 10 000 pompiers présents. Leurs revendications : plus de sécurité, une retraite assurée, une revalorisation de la prime du feu et des moyens supplémentaires.
Partis de République, ils ont défilé jusqu'à Nation. D’autres manifestations ces derniers mois, avaient précédé celle-ci, notamment à Versailles (Yvelines).
En milieu d’après-midi, le cortège a bifurqué rue de Chaligny. Aussitôt les flics leur ont barré la route. Comme cela a déjà pu se passer avec des manifestations syndicales comme 1er mai ou avec les Gilets jaunes, l’atmosphère s’est rapidement tendue, devenant irrespirable.
Les CRS et ont fait usage de leur gazeuse à main, puis d’un canon à eau et enfin de gaz lacrymogènes, parvenant à disperser une partie des pompiers qui défilaient pacifiquement. La situation s’est à nouveau tendue, sur la place, vers 18 heures. Un autre groupe de pompiers a bloqué le périphérique, un autre était aux prises avec les forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale.
A nouveau des violences policières ont eu lieu, au moins six manifestants ont été interpellés, et il y avait plusieurs pompiers blessés.
« Pas signé pour être un punching-ball »
« On est là pour se faire entendre, alors on est venus pour une manif puissante et bruyante », tonnait Mickaël, 29 ans, sapeur des Hauts-de-France, en début de manifestation. Il avait joint la parole aux actes en allumant un des innombrables pétards qui claquaient sur la place de la République, enfumée par les fusées et fumigènes.
Il explique qu’un de ses collègues a été agressé, « début juillet en plein dans une intervention, et en même temps des copains se faisaient foncer dessus par un taré ». « On n’a pas signé pour être des punching-balls », martèle Mickaël.
Les agressions dont les pompiers sont la cible font partie des griefs qui les amènent dans la rue. Aucun, ici, n’est convaincu par l’annonce du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui souhaite les équiper de caméras piétons. « Foutaises, quand on se fait cogner c’est par derrière », pointe un autre pompier nordiste.
Moyens, retraites, salaires : « La liste est longue ! »
« Ce qu’il nous faut, c’est des moyens », ne transige pas Mickaël. C’est un des autres messages des sapeurs-pompiers mobilisés, venus de 90% des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) de France. André Goretti, président du FA/SPP-PATS, premier syndicat sur neuf, a dénoncé « les pompiers en sous-effectifs », surexploités pour des missions d’ambulances.
Les pompiers attendent également du gouvernement – et des collectivités qui les financent – la revalorisation de leur prime de feu à 28% de leur salaire, contre 19% aujourd’hui, et le maintien de leur retraite.
Comme le dit Mickaël, « la liste est longue ! »
Les pompiers ont toute notre solidarité. Leur combat et leurs objectifs rejoignent ceux des hôpitaux, des administrations fiscales et de nombreux services publics mis à mal par une politique d'austérité et autoritaire comme jamais.
Bravo les pompiers continuaient le combat, tous ensemble on va gagner !