Retraite : Contre l'individualisme nous choisissons la solidarité !
Plusieurs partis de gauche, Le PCF, Europe Ecologie-les Verts, le NPA, La France insoumise, Génération·s... soutiennent les mobilisations syndicales et appels à la grève annoncés pour le 5 décembre.
Tribune.
Les forces politiques et les personnes soussignées s’opposent totalement au projet de retraites d’Emmanuel Macron et soutiennent les mobilisations syndicales annoncées pour le mettre en échec le 5 décembre, ainsi que les appels à la grève reconductible.
E. Macron parle de droits «universels» ? Ils seraient en réalité «individualisés» et réduits.
C’est au Parlement de Versailles en juillet 2018 que E. Macron a proclamé son projet. Il veut «un Etat providence du XXIe siècle, émancipateur, universel…» et «protéger nos concitoyens non selon leur statut et leur secteur d’activité, mais de manière plus juste».
La propagande du gouvernement sonne bien, mais elle est une tromperie.
«Un euro cotisé donnera les mêmes droits pour tous» ? Peut-être, mais appauvris. En effet le calcul des droits à pension s’effectuerait sur toute la carrière, alors qu’aujourd’hui il se fait sur les 25 meilleurs salaires dans le privé, et les derniers mois dans le public. Conséquence : la moyenne des salaires baissera en incluant les mauvaises années. La pension baissera en proportion. Le recul de l’âge de la retraite est aberrant alors qu’à 62 ans, 40% des seniors sont inscrits à Pôle Emploi.
Un «Etat providence du XXIe siècle» ?
Appauvri encore ! La part des retraites dans la richesse nationale serait plafonnée (14% du PIB), alors que depuis 1945 elle a progressé. Les cotisations ont augmenté : les actifs et les retraités sont solidaires pour déterminer la part de valeur qui va au bien commun. Ce n’est pas aux propriétaires financiers et de dividendes de décider. Alors qu’ils s’approprient toujours plus de richesses sans aucun effet sur le chômage.
Des droits «dès le premier euro» ?
On promet que les jeunes auraient des droits au premier euro cotisé. Mais si la part totale des retraites est gelée, toute avancée des uns sera prise sur les autres. On aura une division accrue au lieu de droits égaux ! Ainsi, les pensions de réversion vont diminuer, ce qui pénalisera encore les femmes. Macron veut en réalité rendre «naturelle» la précarité des temps partiels et des CDD au lieu de les combattre.
«Un système plus juste» ?
Faux ! E. Macron veut rayer le mot «pénibilité du travail» du vocabulaire alors même que celle-ci participe largement à réduire l’espérance de vie en bonne santé. Que de retraites volées à celles et ceux qui en auraient le plus besoin !
La retraite par points ?
Le secteur privé la connaît déjà, avec les «complémentaires» par points qui ne cessent de se dégrader. Les «complémentaires» sont le cheval de Troie introduit pour habituer à un système individualiste. Comme c’est le cas aussi en Suède souvent portée en exemple. En France, sous la pression du Medef, les pensions «complémentaires» ont été gelées de 2016 à 2018, et une baisse de 10% est prévue à partir de 2019. Ni Macron ni les patrons ne veulent plus parler de hausse de cotisations.
Etat «providence» ?
Plutôt un tremplin vers la capitalisation pour les plus riches ! En effet, la baisse programmée du montant des retraites incitera ceux qui en ont les moyens à se tourner vers les fonds de pension. Les salaires au-dessus de 120 000 euros annuels ne cotiseraient plus au régime à points mais pourraient souscrire une épargne privée. Le ver serait dans le fruit.
Au total, la contre-réforme des retraites participe d’un plan de destruction des systèmes de solidarité : suppression des services publics, réforme punitive de l’assurance chômage, privatisations (ADP), attaques contre tous les statuts salariés.
Contre ce bouleversement de société, notre alternative repose sur un socle de droits universels : une retraite à 60 ans avec un taux de remplacement à 75% indexé sur les meilleurs salaires, garanti pour tous et toutes.
Mais aussi un droit collectif à un départ anticipé en fonction de la pénibilité du travail, pour une retraite en bonne santé.
Cela exige une augmentation des cotisations socialisées incluant les profits financiers. Et une baisse du chômage par la réduction du temps de travail apporterait aussi des ressources.
Les mobilisations syndicales unitaires seront décisives à partir du 5 décembre ! Nous appelons la population à leur apporter un soutien massif !
Signatures :
Europe Ecologie-les Verts (EELV) : Sandra Regol, porte-parole ; Alain Coulombel, secrétaire national adjoint
Ensemble ! : Clémentine Autain, députée de La France insoumise (FI), Myriam Martin, porte-parole, conseillère régionale LFI Occitanie; Jean-François Pellissier, porte-parole
Gauche démocratique et sociale (GDS) : Gérard Filoche, porte-parole ; Anne de Haro, GDS Ile de France
Génération·s : Guillaume Balas et Claire Monod, coordinateurs nationaux
Mouvement pour la démocratie en Europe (Diem 25) : Emma Justum, coordination nationale
Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) : Olivier Besancenot, Christine Poupin, Philippe Poutou, porte-parole
Nouvelle Donne (ND) : Aline Mouquet, co-présidente, Gilles Pontlevoy : co-président
Parti communiste français (PCF) : Cathy Apourceau-Poly, membre de la direction du PCF, sénatrice du Pas-de-Calais ; Pierre Dharreville, membre de la direction du PCF, député des Bouches-du-Rhône
Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) : Véronique Lamy et Christian Pierrel, coporte-parole
Parti de Gauche (PG) : Eric Coquerel, député FI, co-coordinateur du PG; Danielle Simonnet, conseillère de Paris, co-coordinatrice du PG
Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) : Sergio Coronado, Jean Lafont, Elise Lowy, Bénédicte Monville
République et socialisme (RS) : Marinette Bache, conseillère de Paris ; Lucien Jallamion, secrétaire national ; Mariane Journiac, secrétaire nationale
François Ruffin, député La France insoumise de la Somme.