Retraite : les libéraux ont perdu la bataille de l'opinion publique : 62% des Français soutiennent la grève du 5 décembre !

De puis plusieurs semaines, il n'est pas un jour sans que des professions entières et des dizaines d'entreprises décident d'appeler à la grève et aux manifestations unitaires du 5 décembre contre la réforme des retraites mais aussi pour leurs propres revendications comme dans la santé, les services publics ou dans la métallurgie.

Cette journée de lutte promet d’être très suivie, au point que le chef de l'Etat et le gouvernement en perdent leur latin, font preuve d'une grande fébrilité, et que l'on s'inquiète fortement dans les milieux patronaux et financiers.

La vérité finit toujours par faire son chemin

Après avoir laissé entendre que la réforme ne toucherait que les nouveaux entrants dans le nouveau système, Macron et le 1er ministre viennent de durcir le ton, en se saisissant du rapport du COR pour affirmer que tout le monde serait touché, les futurs retraités comme les actuels.

Peu à peu la vérité fait son chemin sur cette réforme de civilisation au point que le 1er ministre a cru bon de dire que la Suède n'était plus leur modèle tant la retraite par point s'est traduite par des catastrophes sociales et humaines. Enfin, il est clair que chez les Français cette réforme ne touchera pas que les services publics puisque c'est bien la réforme du régime général de la Sécurité Sociale qui en est le centre, au point que les appels à la grève se multiplient dans le privé comme dans le public !

Ils manoeuvrent, mentent, fuient le débat sur les vraies questions, et sont vraiment à cours d'argument pour convaincre que leur réforme serait juste alors qu'elle est bien perçue comme la plus dangereuse que l'on ait connue depuis 30 ans !

Pour tenter de jeter le doute, ils affirment que la CGT ne veut pas négocier alors que se tenait hier la 22ème rencontre de concertation de cette organisation avec le gouvernement. Ce que n'a pas manqué de relever avec une pointe d'humour Philippe Martinez le secrétaire général de la CGT.

Le pouvoir a d'ores et déjà perdu la bataille de l'opinion publique

En fait, tout cela cache une chose très lourde et bien réelle, Macron et le gouvernement ont d'ores et déjà perdu la bataille de l'opinion publique malgré les moyens considérables mis en oeuvre pour inonder les Français de "fakenews" avec le concours de certains médias vendus aux ultralibéraux.

• Ainsi, la grève du 5 décembre est soutenue par une majorité de Français (62 %), qui considèrent que la France traverse une « crise sociale » et des difficultés « mal comprises » par Emmanuel Macron, révèle un sondage paru dans Libération ce mardi.

• 75% des personnes interrogées sont mécontentes de la politique économique et sociale de l’exécutif. Ils pensent qu'il doit en « changer » dont 35 % « doit en changer totalement » et 40 % « en grande partie ». Seuls 18 % sont d’un avis contraire.

• Ils sont 59 % à ne pas faire confiance à Macron pour répondre à l'urgence sociale (seuls 29 % lui font confiance).

• 89% des personnes interrogées considèrent que la France traverse « actuellement une crise sociale », mettant au premier rang des « principales difficultés » le coût de la vie (69 %), devant « les inégalités sociales » et « le manque de moyens et de personnels dans certains services publics » (51 % chacun), mais aussi « le financement des retraites (futures ou actuelles) » (49 %).

La quasi-totalité des Français « solidaires » de la grève des hôpitaux et des mouvements sociaux en cours. Faire reculer Macron devient une possibilité mobilisatrice !

• 87 % des personnes interrogées se disent « solidaires » du mouvement social dans les hôpitaux, 74 % le sont de ceux « liés au dérèglement climatique », 62 % de celui « contre la réforme des retraites », et 50 % des « gilets jaunes ».

• 38 % estiment que les luttes et mouvements sociaux peuvent faire reculer Macron et le gouvernement, ce qui est très important et le signe manifeste que l'idée d'agir pour changer les choses a fait du chemin dans le bon sens. Il est vrai que depuis un an que cela soit avec les Gilets jaunes ou dans la santé, les luttes ont imposé de premiers reculs certes très insuffisants et loin des demandes exigées, néanmoins sans les mobilisations, il n'y aurait rien eu du tout !

Rappelons que bien avant, sans pour cela remonter à 1968, il y a eu le CPE, la réforme Juppé, la loi Devaquet autant de réformes que les libéraux ont du jeter à la poubelle face aux mobilisations populaires.

Avec la retraite, il s'agit d'un enjeu encore beaucoup plus élevé, il touche tout le monde sans exception, il touche l'avenir des jeunes générations, la situation des retraités d'aujourd'hui et il sape les bases de notre civilisation pour laisser la place à la sauvagerie du capitalisme devenu la nouvelle bête immonde !

Le 5 décembre et les jours qui suivront seront donc déterminants.

A chacune et chacun de prendre ses responsabilités. Pour les salariés, retraités et jeunes celle de descendre dans la rue en masse, pour le gouvernement celle de retirer son projet et de négocier un progrès général de notre système actuel des retraites fondé sur la solidarité comme le proposent plusieurs organisations syndicales et politiques comme le Parti Communiste qui a présenté ces derniers jours ses propositions qualifiées de révolutionnaires par Fabien Roussel son secrétaire national.

*Sondage réalisé en ligne du 15 au 18 novembre auprès de 1.003 personnes selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.