Macron doit faire face à la contestation à Versailles...alors qu'il recevait le gratin des multinationales

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Macron doit faire face à la contestation à Versailles...alors qu'il recevait le gratin des multinationales

À l’appel de l’intersyndicale, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Versailles, ce lundi, alors que le président de la République recevait le gratin des multinationales.

Plus de 300 personnes se sont retrouvées, ce lundi, à la gare RER de Versailles-Chantiers à l’appel de l’intersyndicale rassemblant la CGT, la FSU, FO et Solidaires. La manifesta-tion avait pour destination le château de Versailles où le président de la République recevait la crème des entreprises dans le cadre du troisième sommet de « Choose France », un « mini-Davos » réuni à la veille du Forum économique mondial en Suisse.

Là pour défendre « la solidarité»

« On a déposé un parcours de manifestation mais, pour l’instant, on est bloqué », regrette Matthieu Bolle-Reddat, le secrétaire général CGT des cheminots de Versailles, déterminé comme les autres participants à défiler « en direction du château pour exprimer (leur) mécontentement et dire que la grève continuera jusqu’au retrait de cette réforme inique ». « Nous sommes là pour dé-fendre le principe de solidarité entre générations conquis de hautes luttes par le sang de la Résistance, grâce au Conseil national de la Résistance », poursuit le syndicaliste, qui rappelle que les grévistes sont prêts à ouvrir des négociations, mais avec un préalable, « le retrait de la réforme du gouvernement

Macron évoque sans cesse sa légitimité électorale, mais il n’a jamais annoncé, en 2017, qu’il vendrait nos retraites à des fonds privés, les gens ont pensé voter pour Macron, ils ont eu BlackRock, ironise le responsable de la CGT. Né avant 1985, il ne s’estime plus concerné par la réforme, pourtant il en est à son 47e jour de grève : il s’agit, explique-t-il, de « défendre tous les collègues, toutes les corporations et les générations suivantes, ce n’est pas une grève d’égoïsme, c’est une lutte de l’ensemble de la classe ouvrière contre cette réforme injuste, visant à nous faire travailler tous plus longtemps pour des pensions plus basses et pour nous obliger à recourir à des boîtes privées comme Axa ou BlackRock ».

Un immense provocateur

Le député de la France insoumise Éric Coquerel a, lui aussi, fait le déplacement. « Macron est un immense provocateur mais, après 45 jours de grève, même si on peut comprendre que les gens ont besoin de reprendre leur souffle, notamment financière-ment, en réalité, il y a bien un côté tache d’huile », affirme l’élu FI. « Il ne faut pas oublier que Macron est issu d’un milieu financier, il vient de Rothschild, et la politique qu’il mène, c’est pour le compte du patronat », enchaîne Pierre Krasucki.

Arrivé rue des États-Généraux, le fils de l’ancien secrétaire général de la CGT et membre du Parti communiste, Henri Krasucki, fustige le « fan-club de patrons » qui entourent le président : « Les seuls à applaudir des deux mains la réforme, c’est précisément le Medef », conclut-il. Un important dispositif policier arrête là le cortège, sans entamer la détermination des manifestants. ■

Saliha Boussedra

Article publié dans l'Humanité

Publié dans Luttes sociales

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