Famar ne rien lâcher, une perpective peut s'ouvrir !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Famar ne rien lâcher, une perpective peut s'ouvrir !

Le Progrès du 25 mars titre : "le ministère de l'économie ne veut pas laisser filer la Nivaquine"

Il s'ensuit un article centré sur la Famar sise à Saint-Genis-Laval dans le Rhône.

"Famar, le seul site habilité à produire de la Nivaquine pour le marché français, est en redressement judiciaire. À l’heure où les traitements antipaludéens offrent un espoir thérapeutique contre le Covid-19, Bercy est en contact avec les laboratoires Sanofi afin de maintenir une activité pharmaceutique sur le site industriel de son sous-traitant, à Saint-Genis-Laval.

Pas question pour le Ministère de l’économie de laisser tomber l’entreprise Famar, le seul fabricant habilité à produire la Nivaquine des laboratoires Sanofi sur le marché Français. Bruno Le Maire faisait un premier pas lundi dans nos colonnes en se disant prêt à recourir à la nationalisation d’entreprises « pour protéger notre patrimoine industriel

Coup de fil de Bercy mardi à la rédaction du Progrès : « Le redressement judiciaire de l’entreprise Famar est un dossier que la Délégation interministérielle aux restructurations d’entreprises suit depuis plusieurs mois. La crise sanitaire actuelle apporte une acuité particulière sur cette entreprise. »

Et pour cause, les traitements antipaludéens tendent à s’affirmer comme un espoir thérapeutique pour lutter contre le Covid-19. Alors le Ministère l’affirme : "des discussions existent bel et bien entre l’État et Sanofi afin de maintenir une production sur ce site."

Une nationalisation de l’entreprise n’est pourtant pas envisagée à ce stade :

« L’appui de l’État pendant cette période de restructuration est d’abord une aide en matière de conseil et d’ingénierie. L’objectif premier est de pérenniser l’activité pharmaceutique. La meilleure garantie pour l’entreprise et ses salariés serait de pouvoir adosser le site à un acteur privé comme Sanofi. Le travail que nous avons engagé consiste à voir comment Famar pourrait s’intégrer dans leur choix de production et dans quelles conditions. »

Un enjeu de souveraineté

Il est certainement trop tôt pour tirer des conclusions sur la gestion gouvernementale de la crise. Encore plus celle de l’après-crise. On ne pourra pas s’empêcher de remarquer que le concept de « souveraineté nationale » revient en force dans les discours.

Pour Bruno Lemaire  « la crise actuelle montre cruellement nos faiblesses et nos dépendances. Dans beaucoup de secteurs industriels stratégiques, par exemple le médicament, nous sommes trop dépendants des approvisionnements en Asie. »

Famar pourrait donc bénéficier de cet élan de « souveraineté ».

Famar a livré son dernier lot ce lundi

En redressement judiciaire depuis le 24 juin 2019 (1) , Famar Lyon compte sur un regain d’intérêt pour la Nivaquine, un antipaludéen commercialisé par Sanofi à base de sulfate de chloroquine, pour sauver son  activité et ses 250 salariés menacés par la fermeture du site industriel pharmaceutique.

« Notre capacité de production est assez importante, confiait un dirigeant de l’entreprise, ce lundi. Au minimum un million de boîtes de vingt comprimés par mois. Nous sommes prêts, nous attendons les ordres de Sanofi, qui nous met à disposition la molécule. »

Contacté mardi, Sanofi France rappelle que la Nivaquine est un médicament en perte de vitesse. Il pourrait même ne plus être commercialisé, faute d’approvisionnement en principe actif :

« Le seul fabricant de chloroquine sulfatée est un laboratoire indien qui a arrêté sa production. Le produit est essentiellement utilisé pour traiter le paludisme. Or, il est de moins en moins demandé dans le Monde. » (Une affirmation vivement démentie par le professeur Didier Raoult) (2)

Une réalité commerciale qui pourrait être remise en cause par les recherches actuelles sur une thérapie contre la pandémie de coronavirus mais aussi par les positions du gouvernement qui semble vouloir tout faire pour sauver le site. (Sic)

L’azithromycine, l’autre pépite de Famar

Espérant un revirement de situation, Famar aura donc livré son dernier lot de Nivaquine à Sanofi ce lundi. (3) Mais, signe que le site industriel phamarceutique est loin d’être obsolète, Famar produit également de l’azithromycine, pour le compte d’un laboratoire franco-italien.

Cet antibiotique est couramment prescrit pour certaines infections bactériennes des voies respiratoires. Il est actuellement testé par l’équipe du professeur Didier Raoult à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection à Marseille, en complément de l’hydroxychloroquine.

« Là aussi, on livre nos derniers lots, confie Famar. On attend des nouvelles de notre client, qui nous a demandé d’accélérer les livraisons. »

Fabrice DUFAUD

Nivaquine, Plaquénil… Attention à la confusion !

La Nivaquine, utilisée pour soigner le paludisme, est fabriquée à base de sulfate de chloroquine. Cette molécule est différente de l’hydroxychloroquine. C’est cette dernière qui est utilisée par l’IHU de Marseille et pour l’essai clinique européen “Discovery” lancé le 22 mars auprès de 3 200 patients pour lutter contre le covid-19.

L’hydroxychloroquine, connue sous le nom commercial de Plaquénil, est prescrit pour soigner le paludisme, mais aussi la polyarthrite et le lupus.

Le 18 mars, Sanofi s’était proposé d’offrir du Plaquénil aux autorités françaises pour traiter 300 000 malades du Covid-19.

(1) La Famar a été mise en liquidation judiciaire par un Fonds de pension

(2) Remarque judicieuse rajoutée par nous

(3) Sanofi a t-il le pouvoir de faire les beaux jours et les mauvais jours de notre industrie pharmaceutique.

 

 

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