Le coronavirus dans les hôpitaux lyonnais notamment les HCL par JC Vaslet

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Le coronavirus dans les hôpitaux lyonnais notamment les HCL par JC Vaslet

Dans l’état actuel de la situation, la juxtaposition des deux épidémies, grippe et COVID se révèlent insupportable pour notre système hospitalier.

 

Le Ministère de la santé et son nouveau ministre, le président de la république sont très présents et communiquent beaucoup sur l’épidémie en cours. Cette communication et les gestes politiques qui l’accompagnent semble osciller entre instrumentalisation des réflexes de peurs, bénéfiques pour le pouvoir dans un contexte de grave crise sociale, et une communication médiatique débordante qui se voudrait rassurante parce que rationnelle, avec un président qui enfermé dans son bunker Elyséen pour gérer la crise, n’en sortant que pour monter au front. 

 

C’est que depuis l’épisode de la canicule de 2003 et ses funestes conséquences, les gouvernants se montrent toujours très actifs, voire activistes de façon pas forcément dénuée d’arrière-pensées électoralistes. Mais contrairement à 2003, cette crise sanitaire intervient dans un contexte très particulier, et cette communication tous azimut est certainement à la hauteur de leurs craintes.

 

Tout d’abord épidémiologique

 

Notre pays est traversé comme d’habitude en cette période de l’année par une épidémie de grippe saisonnière en très forte augmentation lors des semaines en cours et de nombreux hôpitaux ont dû se déclarer « en tension », ce qui signifie pour les personnels, ni plus ni moins travailler encore plus, sans moyens supplémentaires.

 

Ensuite social et politique. 

 

L’hôpital public est exsangue, victime de la volonté du pouvoir de casser la Sécurité Sociale, financeur casi exclusif des hôpitaux publics. Ainsi, au cours des 5 dernières années, sous les gouvernances des exécutifs métropolitains et des HCL Collomb et Kimelfeld, 2000 lits d’hospitalisation complète ont été fermes et près de 3000 postes supprimés. L’ensemble de la filière gériatrique publique ( EHPAD, USLD, SSR) est gravement touchée. Notre capacité de prévention, de soins et de prise en charge des populations les plus fragiles en sont gravement affectées. 

 

Or, il apparaît à l’évidence, comme à chaque fois que se produit une urgence sanitaire, que c’est l’Hôpital Public et le SAMU, et personne d’autre, notamment pas le secteur privé lucratif qui se trouvent à devoir supporter la gestion et la prise en charge d’une extension de la pandémie de COVID-19 en France, hypothèse qui devient de plus en plus probable.

 

Le ras-le-bol des soignants de toutes les professions s’exprime par les innombrables mouvements de grève et de manifestations de tous les personnels, dont un nombre de plus en plus grand de médecins hospitaliers. 

 

Ce grand mouvement social, durablement installé, trouve un écho particulier avec le mouvement social national contre le projet rétrograde de réforme des retraites. 

 

C’est dans ce contexte et au même moment où il intensifie les mesures pour faire face à l’extension de l’épidémie, que le gouvernement choisit de mener son coup d’état contre la branche retraite de la sécu, à l’aide du 49-3.

 

Se préparer à l’extension de l’épidémie, c’est donc aussi se mobiliser pour la mise en œuvre d’un plan d’urgence des Hôpitaux publics avec la convocation d’un collectif budgétaire pour doter l’hôpital de 4 milliards d’euros supplémentaires, permettant dès maintenant d’embaucher 100 000 soignants et de rouvrir les lits qui font aujourd’hui cruellement défaut.

 

Jean Claude VASLET

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