Hôpital Vinatier à Bron en lutte pour s'opposer à la poursuite de la casse de l'hôpital public

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

 

Le cynisme du pouvoir macronien et des néolibéraux est décidément sans limite.

Vendredi dernier, le 18 avril, le directeur de l’Hôpital du Vinatier, un des plus importants hôpitaux psychiatriques de France veut imposer, en pleine crise sanitaire, la fermeture immédiate et totale d’une unité d’hospitalisation complète. qui compte 25 lits, ce qui porterait à 120 le nombre de lits fermés, soit 20% de sa capacité. La riposte s’organise, soutenue par les communistes !

Les initiés…

Il s’agit du Ministre de la santé, O. Veran, ex député socialiste, du DG de l’Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône Alpes, Monsieur JY. Grall, un habitué de la maison libérale depuis fort longtemps, nommé en octobre 2016 par Agnès BUZYN. Mais la bande ne serait pas au complet sans le directeur de l’hôpital, Monsieur Pascal. MARIOTTI, qui se promène entre les postes de direction des HCL, puis ceux des hôpitaux psychiatriques de la région et des mandats électoraux pour le compte du PS. Le sieur MARIOTTI est lui aussi un initié.

Un sulfureux initié comme le titrait Lyon Capital en 2018. Il est membre du conseil d’administration de la FHF et préside l'ADESM, une « association » qui regroupe les directeurs des hôpitaux publics psychiatriques.

Les faits d’armes de cette « association »1 sont multiples et vont tous dans le même sens :

  • Comment réduire les dépenses de santé ?

  • Comment fermer des lits ?

  • Comment accélérer le transfert de dépenses de l’hôpital psy aux collectivités territoriales ?

  • Comment vider les hôpitaux psychiatriques de ses malades ?

  • Comment aller vers la fin de l’hôpital psychiatrique, verrue issue des luttes de la résistance de l’après-guerre.

…Le temps du confinement, des promesses et des marches triomphales pour masquer leur terrible échec, celui du capitalisme et des néolibéraux.

Rappelons-nous les envolées lyriques de Macron, leur mentor, un soir du 16 mars, puis quelques jours après dans une tente aménagée en hôpital, montée avec bien de la peine par les militaires. Rappelons-nous les hommages aux personnels soignants. Il promettait de ne jamais replonger : « le marché ce n’est pas bon pour la santé ». « Elle n’a pas de prix, la santé » et « quoi qu’il en coûte, je lancerai un grand plan d’investissement. » « Les métiers doivent être reconnus à leur juste valeur », la référence démagogique et transgresser, comme Sarkozy, aux « Jours Heureux et au programme du Conseil National de la Résistance », etc.

Souvenons-nous les marches triomphales avec les « TGV sanitaires » pour déplacer les patients plutôt que d’ouvrir l’Hôtel Dieu à Paris, preuve que « l’hôpital tient ». Et en message subliminal, « notre modèle d’organisation est le bon, de qui vous plaignez-vous. »

Si l’hôpital tient, malgré tout, c’est parce que les soignants donnent de leur personne, parce que de nombreux patients ne sont plus soignés, parce que les lits sont requalifiés COVID, parce que les blocs opératoires sont arrêtés pour récupérer les respirateurs, parce que les soignants acceptent de prendre des risques pour eux et leur famille. Parce qu’on attend toujours les masques, les surblouses, les charlottes, etc.

La direction et le conseil de surveillance des HC, toute dévouée à macron et aux néolibéraux, est fière de demander aux soignants de bricoler des sacs poubelles.

Macron et ses groupies attendent que le marché se saisissent de ces opportunités pour produire, ou s’en remettent à la charité bien mal placée du sieur Aulas, qui demande un prêt de 45 millions d’euros pour payés les milliardaires de joueurs et se fends d’une déclaration de soutien aux soignants ! Quelle honte !

Le temps du cynisme et de la lâcheté

C’est en cette période propice à tous les mauvais coups, que le pouvoir fait adopter des régressions sociales d’un autre âge, qu’il fait publier un rapport de la Caisse des Dépôts et consignations, livrant l’argent de la sécu à la finance, promettant la privatisation à grand pas de ce qui reste du service public hospitalier, en utilisant « les mutuelles » comme Cheval de Troie, converties depuis longtemps au « capitalisme social », comme d’autre le sont au « capitalisme vert ».

Le malheureux directeur de l’ARS en à fait les frais, lui qui avait cru que le temps des bulldozers était enfin arrivé, promettant la mise en œuvre sans faille du plan de fermeture de lits et de suppressions de personnel, voulu et imposé par le sinistre COPERMO, bras armé administratif de la destruction du service public hospitalier et de la privatisation. C’était sans doute trop tôt pour une annonce aussi directe : viré.

20% des lits d’hospitalisation complète supprimés

Tirant les leçons, non, pardon, après un retour d’expérience avec le ministre Veran, le sieur MARIOTTI annonce, sans que médecins et syndicats n’aient et consultés, une nouvelle fermeture d’unité…par manque de personnel soignant.

Pincez-moi, je rêve ! MARIOTTI reconverti en secrétaire du CHSCT, se préoccupant des conditions de travail des agents ? Non, je ne rêve pas, c’est plutôt un cauchemar. MARIOTTI, en néo-libéral avisé, donc cynique, espère qu’en reprenant une revendication portée par la CGT, « des créations de postes », il n’aura pas de peine à justifier son forfait auprès de l’opinion.

Mais la ficelle est encore un peu trop grosse et la riposte s’organise, pour justement que l’hôpital tienne. Les médecins ont exprimé leur désaccord, les syndicats ont exprimés leur désaccords et démentis l’absence du personnel

Aujourd’hui, les personnels sont entrés dans la danse et ont exprimé eux aussi leur désaccord, malgré les restrictions du moment.

Dans un communiqué commun, les syndicats dénoncent « les charognards » : « L’état d’urgence sanitaire et l’épidémie sont une aubaine pour avancer dans la restructuration (comprenez fermeture) de la psychiatrie publique.

Ils expliquent : « L’urgence actuelle pour notre hôpital est d’avoir les moyens pour accueillir et soigner la vague de patients qui va revenir sur l’hôpital puisque selon les propres mots de la direction : On s’aperçoit que beaucoup de patients à domicile sont en train de se dégrader » …  On voit bien que leurs arguments « scientifiques » sont à géométrie variable et ne servent au bout du compte qu’à une seule chose : tenter de justifier les mesures politiques qu’ils prennent.

Et de conclure : Nous nous opposons également à la fermeture au 1er juin de l’unité Renoir du PSYPA (unité du sujet âgé).

Ils revendiquent :

  • Le maintien de toutes les unités du pôle Ouest et du Psypa

  • La réouverture immédiate des unités Lasègue, Magnan, Requet, unité C de l’UHSA, les 10 lits fermés au pôle Ouest

  • L’annulation du plan de 10 millions d’économie (les suppressions de postes, les fermetures d’unités)

  • La stagiairisation de tous les contractuels. C’est la moindre des choses pour tous les contractuels qui auront participé à gérer la crise.

  • L’embauche de personnels

Macron et ses amis ne désarment pas. Ils veulent se saisir de toutes les opportunités pour faire passer leurs projets destructeurs.

Les communistes soutiennent les salariés en lutte. Pour cela, ils ont déjà mobilisé plus de 108 000 signataires pour exiger « Des milliards pour l’Hôpital, pas pour le capital ».

Ils invitent les soignants à signer et faire signer massivement cette pétition.

https://www.change.org/p/emmanuel-macron-des-milliards-pour-l-h%C3%B4pital-pas-pour-le-capital-covid-19-france-et-hopitalpascapital

Publié dans santé, Luttes sociales

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