Le gouvernement repousse la présentation de son plan de relance
Alors que le gouvernement devait présenter ce mardi son plan de relance, l'échéance a été décalée d'une semaine afin de se consacrer à l'organisation de la rentrée sur le plan sanitaire, selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Il semblerait aussi que certains arbitrages ne soient pas encore rendus du fait de divergences sur les priorités.
Le gouvernement va repousser à "la première semaine de septembre" la présentation prévue mardi 25 août de son plan de relance.
Le plan, qui "est prêt", sera présenté "au lendemain d'une rentrée dont nous devons d'abord assurer les bonnes conditions d'organisation" précisant qu'un conseil de défense aura lieu mardi 25.
Ce plan de 100 milliards d'euros, attendu de pied ferme par les entreprises des secteurs les plus frappés par la crise au moment où une deuxième vague de l'épidémie pourrait apparaître. Attal a précisé que "le calendrier est maintenu", pour retrouver dès 2022 un niveau de richesse nationale pour la France équivalent au niveau d'avant la crise.
Port du masque obligatoire en entreprise
"Alors qu'entrera en vigueur dans 10 jours l'obligation du port du masque en entreprise et pour les élèves des collèges et lycées, le gouvernement est pleinement mobilisé pour préparer cette échéance sanitaire", déclare le porte-parole du gouvernement.
Il souligne que Macron et Castex veulent que les ministres "finalisent les modalités précises" de cette obligation "pour garantir la bonne application de ces mesures de prévention et permettre leur appropriation par tous".
Suite au conseil de défense, poursuit le communiqué, "les ministres concernés consacreront les journées suivantes à poursuivre les rencontres engagées avec leurs secteurs respectifs pour les accompagner et garantir avec eux la bonne application des nouvelles mesures sanitaires du 1er septembre".
Incontournables des politiques économiques en temps de crise, les plans de relance n'ont pas toujours eu le succès escompté, notamment après 2008. Les institutions financières et les gouvernements assurent toutefois aujourd'hui avoir tiré les leçons de ces échecs pour combattre la crise actuelle qui accompagne la pandémie de Covid-19 elle-même révélatrice de la crise sanitaire.
Ou le pouvoir fait de l'emploi, de la formation, des revenus et de l'environnement le coeur du plan de relance ou il considère que la priorité doit être la baisse du coût du travail pour plus de profits permettant aux entreprises de retrouver au plus vite leur taux de rentabilité. Il y a un choix à faire.
Tout ce que l'on connait du plan de relance montre que le choix penche sans surprise vers les profits. Au moment où se tiennent partout des assemblées de rentrée et où se prépare activement la journée de lutte du 17 septembre, Macron et le gouvernement n'ont pas voulu apporter de l'eau au moulin de ceux qui font le choix de la lutte pour l'humain et la planète.
Alors, ils repoussent leurs annonces qui risquent d'être pire que ce que l'on croyait et appelle plus que jamais de fortes mobilisations.
Macron l'a annoncé, il ne veut rien lâcher sur son projet politique. Le train des réformes reprendra donc dès la mi-septembre. Emmanuel Macron et Jean Castex ont plusieurs objectifs : agiter une loi sur les « séparatismes » pour occuper le débat public et détourner l’attention de la crise sociale, en plus de redessiner la carte électorale avant 2022.
Ils proposeront surtout dès l’automne deux budgets : celui de l’État et celui de la Sécurité sociale. C’est à n’en pas douter à ce moment que seront définitivement connus la réalité des prix et à qui l’exécutif entend faire payer la crise.