Réaction de Christophe Prudhomme aux annonces de Castex sur le COVID-19

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Réaction de Christophe Prudhomme aux annonces de Castex sur le COVID-19

Le gouvernement semble penser que le recrutement de 2 000 personnes supplémentaires à l’Assurance maladie et dans les Agences régionales de santé (ARS), pour renforcer le traçage des contacts de personnes infectées, est une solution.

D’une part, cette stratégie mise en place après le déconfinement, n’a pas forcément porté ses fruits. Mais surtout, elle paraît complètement décalée quand, dans les hôpitaux, tous les personnels alertent sur le manque de personnel pour anticiper la reprise épidémique.

« On va recruter 2 000 personnes pour faire des contrôles. Je préférerais qu’on embauche 2 000 infirmières pour ouvrir 500 lits de réanimation », s’est presque étranglé le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l’association des urgentistes et membre de la CGT, invité de BFM vendredi soir pour réagir aux annonces de Jean Castex.

« Ou sont priorités ? Si on veut passer la crise, il faut augmenter les lits de réanimation, de façon définitive. On ne sait pas combien de temps le virus va circuler. Si on veut un hôpital en bon état de marche, il faut des effectifs. Or on fonctionne à flux tendu, comme avant. »

Pourtant, Jean Castex l’a lui-même reconnu : « Pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible de personnes hospitalisées. » Cela « suscite particulièrement notre inquiétude ». Et donc ?

D’autant que l’embolie risque d’arriver très rapidement dans certaines régions, où les indicateurs de l’épidémie se dégradent rapidement. À ce stade, rien n’a été décidé.

Néanmoins, certaines nouvelles mesures restrictives pourront être prises localement, notamment dans les 42 départements désormais classés en rouge. « Il n’y a pas de conséquence automatique » pour ces départements, mais les préfets concernés auront les coudées franches pour « déclencher des mesures supplémentaires de réduction du risque » (port du masque obligatoire, restriction des rassemblements, limitation des horaires d’ouverture de certains commerces, etc.). Ainsi à Marseille, Bordeaux et en Guadeloupe, où on constate « une évolution préoccupante des contaminations » et « un taux élevé d’hospitalisation », Jean Castex a « demandé aux préfets de proposer, d’ici lundi, un ensemble de nouvelles mesures complémentaires ».

Le gouvernement fait donc le choix de privilégier des mesures locales, ponctuelles, et s’en remet aux préfets. L’essentiel des mesures « ne doit pas se décider depuis Paris dans l’idée de s’appliquer partout au même moment et de la même manière », a-t-il martelé.

Une décentralisation bienvenue selon les professionnels de santé. Aussi étonnant soit-il, rien n’a cependant été dit sur la région parisienne, qui est elle aussi en zone rouge…

« Nous continuerons de prendre mesures graduées, en fonction de la situation sanitaire. Dans ce cadre, le ministre de la Santé reprendra d’ailleurs ses points d’information réguliers », a conclu le Premier ministre.

Avant, une fois encore, d’en appeler « au sens des responsabilités de chacun ». A suivre lundi, donc.

Publié dans santé

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