La descente aux enfers des sous-traitants de Renault Trucks !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

La descente aux enfers des sous-traitants de Renault Trucks !

Renault Trucks a engagé une réduction drastique du nombre de salariés qui travaillent aux Etudes et Recherche (DER). Objectif réduire de 500 le nombre de salariés en passant par la procédure dite Rupture Conventionnelle Collective en cours de négociation.

Cette mesure qui porte atteinte à l'emploi, aux savoirs-faire, aux compétences entrainera une perte d'efficacité et réduira les capacités de Renault Trucks à innover.

La CGT et son UGICT se bat contre cette casse, appuyés par les communistes d'autant que la seule motivation est le retour à une rentabilité du capital supérieur à ce qu'elle était avant la crise sanitaire.

D'autres mesures sont prises par l'entreprise et notamment celle de réduire son nombre de sous-traitants en leur imposant des exigences de prix et de qualité qui vont les fragiliser.

Le syndicat CGT dénonce cette mesure. Après de nombreuses années de coopération et de travail en commun, le premier réflexe de l’entreprise au départ de la crise COVID a été de stopper net les contrats des sous-traitants. L’un d’entre eux témoigne de la situation à la­quelle de très nombreux d’entre eux sont confrontés

" L'année 2020 commence sous les meilleurs hospices : je travaille comme prestataire pour le bureau d'études Re­nault Trucks de St Priest. L'ambiance est bonne, les salariés Renault Trucks me considèrent comme l'un des leurs ( normal, je travaille avec eux depuis plusieurs années).

Mars 2020 : La crise sanitaire me frappe de plein fouet. Ma mission de prestation pour Renault Trucks est stoppée, sans préavis. Je suis placé au chômage partiel chez moi. Certains de mes collègues encore en période d'essai, sont licenciés sur le champ et se retrouvent au chômage.

Avril 2020 : Je suis au chômage partiel chez moi. Je m'occupe.

Mai 2020 : Je travaille 3 jours en télétravail pour une passation d'infos à mes clients Renault Trucks, puis mes accès informatiques sont supprimés. Je rends mon PC au service informatique. Le travail que je réalisais pour mon client Renault Trucks sera désormais sous-traité en Inde à Bangalore .

Juin 2020 : Je suis toujours au chômage partiel chez moi. La responsable des ressources humaines me propose au téléphone de quitter l'entreprise, via une rupture conventionnelle. Je refuse : quel intérêt pour moi de me retrouver à pôle emploi, surtout en ce moment ?

Juillet 2020 : Toujours au chômage partiel. Je bénéficie de quelques jours de formation, depuis chez moi, sur des logiciels bureautique et des méthodologies de travail. Mon manager m'informe qu'il n'y a aucune perspective d'avoir du travail à court terme.

Août 2020 : Je suis en congés. Bien que non fatigué par le travail, j'en ai besoin pour me changer les idées.

Septembre 2020 : Toujours au chômage partiel. Je bénéficie de 2 semaines de formation, depuis chez moi, sur un logiciel de CAO. Mon manager me demande de me porter candidat sur des postes à pourvoir dans les différentes agences du groupe. Rien ne correspond vraiment à mes attentes et tout est à plus de 400 km de chez moi. Je ne postule pas.

Octobre 2020 : La responsable des ressources humaines me lance un ultimatum : soit j'accepte d'enchainer diffé­rentes missions de prestation dans toute la France (on me propose Cherbourg pour commencer), soit je vais grossir les rangs des chômeurs à pôle emploi. J'ai un délai de réflexion d'une semaine. En parallèle, mon manager me parle de mutation et de déménagement en France, voir à l’international. Je suis terriblement stressé et ne sais pas que faire."

Parole d’un des 400 consultants « remerciés » au mois de Mars, qui représente la face cachée de la Rupture Conventionnelle Collective.

Une marge brute de 9.4% au 3ème trimestre.

L'entreprise a dégagé une marge brute opérationnelle de 9.4% au 3ème trimestre. Une fois de plus les chiffres parlent d'eux-mêmes, il est impossible de justifier économiquement les réductions d'effectif actuels ! Ils démontrent que la seule motivation est la baisse du coût du travail pour augmenter celui du capital avec les profits. L'industrie du "camion", c'est "capital intensive" à court terme, même en période de crise. Si l'entreprise n'investit pas aujourd'hui, elle le paiera dans 5 à 10 ans !

Aujourd'hui le travail humain ne sert qu'à gonfler les profits et les dividendes pour les actionnaires. Baisser le budget de la R&D dans une telle proportion est une hérésie, surtout au vue des défis qui sont devant nous !

C'est pourquoi ces richesses doivent être utilisées pour revaloriser les salaires, développer l'emploi et aux investissements sur des projets d'avenir.

Le montant des compensations versé à Renault Trucks au titre de l'activité partielle au 3ème trimestre, s'élève à 3.6 millions d'€ ! Si l'entreprise avait pris en charge l'intégralité des salaires, le résultat du 3ème trimestre n'aurait été que peu affecté et donc toujours largement positif.

Au final, les fonds publics vont donc rejoindre les profits de l'entreprise. Peut-on parler de détournement de fonds publics ?

Dans l'action le 3 novembre

La CGT a proposé à l’ensemble des Organisations Syndicales d’organiser une action le 3 Novembre 2020, lors du prochain CSEC.

La CFE-CGC et FO ont répondu favorablement, la CFDT ne se joindra pas à l’action.

Les nouvelles annonces faites ce Jeudi au regard de la situation sanitaire, ne remettent aucunement en cause cette action, il suffit juste de s’adapter et, dans le respect de toutes les règles, lois et règles sanitaires, de proposer une action à l’ensemble des salariés.

Les syndicats CGT et UGICT appellent à rentrer dans l'action unie avec d’autres Organisations Syndicales et notamment le 3 novembre.

 

 

 

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