Les dangers qui menacent l'industrie automobile nationale aujourd'hui...
En mai 2020, le gouvernement sous prétexte de soutien à la crise sanitaire a fait un cadeau de 8 milliards d'euros aux constructeurs automobiles et aux grands équipementiers pour leur permettre de se restructurer avec une baisse significatif de l’emploi.
Ainsi, le groupe RENAULT met en œuvre un plan de 15000 suppression d'emplois dans le monde dont 4 600 en France. C’est la réponse capitaliste aux diktats des marchés financiers et des actionnaires des grands groupes.
Ce plan a été engagé en 2019, bien avant la pandémie mondiale. Depuis les dirigeants des secteurs de l'ingénierie et du tertiaire accélèrent le processus avec 2 800 salariés en CDI de RENAULT Ingénierie et du tertiaire concernés et 5 300 prestataires étudiants « les futurs projets ».
Lors de la réunion des syndicats avec la direction qui examinait le rapport de l’expert Sécafi, la direction a été muette comme une tombe. Elle n’a livré aucune information sur la stratégie industrielle en France, sur l'avenir de la Fonderie de Bretagne et des usines de Choisy le Roi, de Douai, de Dieppe, de Flins, sur le maintien de l’assemblage des véhicules industriels légers à Maubeuge, Sandouville et Batilly. Aucune information sur les sites de Cléon et du Mans impactés par les baisses des capacité industrielle.
A ce jour aucune information n'a filtré pour les autres sites dans le monde alors que plus de 10.000 suppressions d'emplois sont prévues.
Le groupe RENAULT va bénéficier des aides publiques afin de pouvoir licencier des milliers de salariés. Au-delà du massacre des emplois, c'est la liquidation de l'industrie française automobile et pour laquelle les dirigeants du groupe espèrent le ralliement des syndicats réformistes.
Les syndicats CGT de RENAULT appellent les salariés à se mobiliser face aux prétentions malfaisantes de la direction aidée par le gouvernement Macron avec le projet de loi finance 2021 taillé sur mesure pour le capital et ses actionnaires.
Les équipementiers automobiles tel VALEO ou JTEKT suivent la même logique destructrice avec l’apport de fonds publics octroyées avec les finances publiques ou de la protection sociale (90 milliards l’an d’exonérations et des milliards au titre du CIR et du CICE)
L'état français est le plus gros actionnaire chez VALEO avec 7,34 %, suivi de 5,2 % pour BPI France, 2,14 % pour la Caisse des Dépôts et 5,99 % du Fond américain HARRIS, etc …VALEO ce sont 115 000 salariés dans le monde pour 191 unités de production, 15 plates-formes de distribution et 59 centres de R&D. VALEO ce sont 13 000 salariés en France et il a ouvert en quelques années 35 usines en Chine et 14 Centres de R&D.
L'objectif avoué de VALEO est la baisse du coût du travail avec une réduction de 10 % des coûts salariaux en France, soit 100 millions d'€ ayant pour but d'améliorer la compétitivité des sites. Il prévoit de baisser les salaires, de diminuer le nombre de jours de RTT et de geler l'intéressement pendant 2 ans. La baisse de salaire des cadres et ingénieurs doit être de l'ordre de 5 % et il est prévu de baisser les primes de départ.
Des discussions sur le temps de travail seront aussi «négociées ». Même pour la CFE / CGC, il s'agit d'un « véritable recul social », quand on sait qu'avec FO, la CFDT et la CFTC ils ont signé tous les accords des dernières années au détriment des salariés, afin selon leurs dires « de pérenniser » l'entreprise !
C’est le même discours entendu à JTEKT Irigny dans le Rhône. Au prétexte d’une situation économique morose la direction veut supprimer 762 emplois soit 43 % des effectifs totaux travaillant sur le site. En réalité, ce discours sert à cacher la vérité aux salariés et à l’opinion publique. Les suppressions d’emplois actuelles programmées pour aujourd’hui jusqu’à fin 2021 traduisent les choix de JTEKT de délocaliser les systèmes de direction à Tanger au Maroc et la R&D en Inde.
L’usine de Tanger a été inaugurée en grande pompe il y a un an le 9 octobre 2019 à Tanger Automotive City. Ce nouveau site de production de systèmes de direction a coûté plus de 20 millions d’€. L’usine s'étale sur une surface de 11.300 m².
Le directeur exécutif de JTEKT Corporation, Hirofumi Matsuoka, a fait savoir que cette nouvelle usine à Tanger est la première implantation industrielle de JTEKT sur le continent africain, faisant part de l'ambition du groupe de s'agrandir davantage de manière à devenir leader en Afrique en termes de production des systèmes de direction. L'usine utilise les dernières technologies et s'applique à former de manière continue sa main-d'oeuvre, a-t-il ajouté, notant que l'implémentation de l'écosystème du groupe PSA au Maroc, le plus grand client de JTEKT, a encouragé l'installation de l'équipementier.
L'usine de JTEKT à Tanger compte deux lignes de production, la première de colonnes manuelles et l'autre pour la production des systèmes de direction assistée, qui démarrera en 2020 et fabriqués auparavant sur le site d’Irigny dans le Rhône.
Cette usine de Tanger, dont l'activité est la fabrication et la vente de systèmes de direction assistée électrique et les colonnes de direction, est considérée comme la première du groupe regroupant JTEKT Automotive Morocco et sa filiale de production de colonnes manuelles, Fuji Autotech Morocco.
Le démarrage de la production des différents projets s'échelonnera entre 2019 et 2020, avec une capacité annuelle prévue de 300.000 systèmes de direction assistée électrique et 700.000 colonnes manuelles à destination des usines marocaines et européennes des constructeurs automobiles internationaux. Ainsi après avoir délocalisé, JTEKT les productions sur le marché européen dont la France.
Comme le précise le syndicat CGT d’Irigny, "on a les premiers effets du transfert de la fabrication des systèmes de direction d’Irigny à Tanger. D’un point de vue patronal on comprend que JTEKT ne veuillent pas payer des salariés à ne rien faire. Alors elle détruit les postes de travail et les emplois qui leur sont liés d’où l’énorme plan de casse des emplois annoncés pour l’usine d’Irigny."
La direction n’a émis aucun démenti des chiffres annoncés par le PCF cette semaine, pire elle les a confirmés tout comme la délocalisation des productions.
Il n’est pas inutile de rappeler que le groupe JTEKT appartient au groupe Toyota premier constructeur mondial automobile. A la lutte avec l'allemand Volkswagen pour la première place mondiale, Toyota reste le maître incontesté quand il s'agit de performance financière : en 2015 pour la seconde fois après 2014, il a battu son record de bénéfices avec 2.130 milliards de yens (15,3 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe, +16,8% sur un an).
Le 6 août 2020 un article des Echos révélait que Toyota a vu ses ventes divisées par deux. Anticipant une lente reprise de la demande mondiale, il dégagerait quand même 4 milliards d'euros de profits sur l'exercice qui s'achèvera en mars 2021 !
La pandémie reste toujours le prétexte pour briser l’emploi et reprendre les acquis sociaux des salariés. A JTEKT comme ailleurs !
Comme le parti communiste le déclare haut et fort, seule la lutte unie des salariés fera reculer les prétentions du capital. C’est l’objet même de la campagne nationale pour la sécurisation de l’emploi, de la formation et des revenus lancés par les communistes avec au coeur son projet de Sécurité d’emploi et de formation qui ouvrirait la voie à un dépassement du marché du travail à l'éradication du Chômage et à une nouvelle civilisation.
(1) SECAFI : Cabinet d’expertise, a fait un rapport sur la situation dans l’industrie dont l’automobile