Intervention d'Evelyne Ternant au Comité national du 7 novembre

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Intervention d'Evelyne Ternant au Comité national du 7 novembre

Une intervention qui peut paraître terre à terre eu égard aux dimensions multiples, sanitaire, sociale, économique, écologique, démocratique, de la crise systémique que nous traversons, dont le débat très riche se fait l'écho. Mais c'est aussi le rôle du CN que de donner des pistes d'action concrètes, et les articuler avec une perspective transformatrice, car c'est bien l'obstacle sur lequel nous butons dans notre activité quotidienne.

  1. Sur l'emploi

    Comment faire face à la dévastation de l'emploi qui arrive?

Le deuxième confinement aura des effets destructeurs sur le tissu artisanal et commercial local, et par ailleurs, les grandes entreprises, dans l'automobile, l'aéronautique, accélèrent leur mutation digitale, réorganisent en profondeur les procédés de production avec l'intelligence artificielle, et préparent par le passage du chômage partiel au chômage total pour beaucoup de salariés, en particulier dans les fonctions liées à la production.

C'est donc le moment de relancer la proposition de Fabien faite à Malo les Bains de comités de lutte , de mobilisation, ou de comités pour l'emploi à l'échelle micro-locale, pas seulement privé, mais aussi pour l'emploi public : cela peut se faire dans le confinement, en activant les réseaux et les liens avec les syndicalistes, et les salariés, la commission entreprises peut aider à ce travail.

Ces comités pour l'emploi, outre une fonction de veille, d'anticipation, de diffusion de l'information et de rassemblement de résistance sur ce qui se prépare, auront à s'emparer d'un énorme sujet politique: l'argent public qui coule à flots, parce que les robinets de la BCE ont été ouverts, mais dont l’attribution, le contrôle et le suivi sont toujours hors contrôle démocratique.

Il y a aussi sur la table pour ces comités le sujet, pour sauver le petit commerce de la montée en puissance d'Amazon, de trouver de nouvelles formes de commerce numérique pour le faire rentrer dans ces préférences actuelles sur les modalités d'achat, tout en les préservant : cela passe par l'élaboration de plate-formes collaboratives (voir la note de Yann le Pollotec sur le numérique pour les municipales).

C'est le moment aussi, avec nos élus municipaux récemment élus, de prendre des initiatives de création des Comités Locaux Economiques Sociaux et Environnementaux pour s'emparer de ces questions. C'est ce qu'ils s'apprêtent à faire dans ma ville de Besançon, et créer ces embryons d'institutions de maîtrise des enjeux économiques, sociaux, sanitaires fait partie pleinement de la réponse à la crise systémique que nous traversons.

2. Sur les élections départementales et régionales

Elles ne sont pas un compartiment à part et étanche dans notre activité politique du moment, à part dans les réponses que nous pouvons apporter à la crise. Elles ne sont pas le mauvais moment qui serait à passer, avec des alliances plus ou moins forcées, pour avoir des élus, et à oublier très vite pour passer à autre chose, ce qui est parfois l'état d'esprit avec lequel elles sont ressenties par certains de nos camarades.

Non, elles sont à articuler étroitement avec les luttes, elles sont un moment important pour faire avancer les consciences sur le projet de transformation que nous portons. Il y a dans les politiques locales, à la fois des protections possibles contre certaines inégalités, la fonction de «bouclier social», mais aussi des opportunités de constructions alternatives nouvelles, par des conquêtes démocratiques, par la mise en place de nouvelles institutions territoriales qui s'emparent des décisions d'emploi, de formation, de créations d'activités ; elles sont à l'heure actuelle concentrées dans les mains du capital et de la technocratie qui lui est inféodée . Nous pouvons ouvrir les chantiers de la SEF, ne pas en rester vœux pieux mais rentrer dans le concret des premières realisations et expérimentations.

Quelles que soient les configurations de rassemblement, nous devons aborder ces élections de manière offensive, convaincus que les réponses ne sont pas les mêmes selon les majorités qui dirigent les départements et régions, ni les mêmes selon qu'il y a ou non des élus communistes.

Ces élections, non seulement pour la raison démocratique évidente de ne pas accentuer le surplomb de l'élection présidentielle sur le système politique, mais aussi parce que nous y apportons des éléments de réponse à la crise, ne sauraient être reportées après les élections présidentielles. Nous devons nous y opposer résolument.

 

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