Le sens d'une candidature communiste à la présidentielle. Intervention de Jean Marc Durand au CN du 12 décembre
Pour le coup, jamais des questions de calendrier n’auront été aussi politiques. C’est sans doute l’approche d’une date qui aura oh combien compté dans l’histoire de notre pays qui veut cela !
Je l’avais dit lors du précédent CN je suis favorable à ce que l’année 2021 nous permette à la fois de nous lancer concrètement pour la présidentielle de 2022, et cela le plus tôt possible, en même temps que de tenir notre 39ème congrès avec un temps de préparation suffisant pour que tout le parti puisse le travailler dans de bonnes conditions.
Mais surtout afin qu’y soient traiter des enjeux du nouveau parti communiste qu’il nous faut, nouveau car capable par son fonctionnement, ses objectifs politiques, son projet, d’offrir à toutes celles et ceux qui souffrent et qui luttent un vrai espoir de résistance et de dépassement d’un capitalisme dont la crise dans la phase d’accélération qu’il connaît, y compris du fait de l’épisode sanitaire de la covid 19, peut conduire à tous les dangers.
Aujourd’hui, nous communistes, avons plus que jamais besoin d’apprécier avec justesse la profondeur de cette crise et de ses répercussions à tous les niveaux : du local au mondial, du social au sociétal, de l’économique à l’anthroponomique.
Nous sommes mis au défi de prendre l’exacte mesure de la gravité de ce qui se prépare et des risques qui en découlent pour la vie de tous avec une attention particulière aux questions de paix. La montée de la pauvreté, l’ascension de nouvelles puissances économiques et politiques qui entraîne un bouleversement de l’équilibre mondial, l’utilisation de l’argent, l’éradication de la précarité et du chômage, une nouvelle maîtrise publique avec l’expansion des services publics, le devenir de l’Europe et des institutions mondiales, l’enjeu climatique, voilà quelques sujets majeurs auxquels un parti communiste de notre temps doit être capable de proposer solutions et perspectives.
Jamais les questions d’une autre mondialisation dont une autre Europe, mais aussi celle de la construction de nouveaux rapports entre écologie, social et économie, c’est-à-dire d’une autre production donc d’une nouvelle maîtrise sociale et écologique permettant à chacune et à chacun de se sentir pleinement acteur de son quotidien à l’entreprise, comme dans la cité et sa vie personnelle, n’ont été autant au centre des enjeux d’une transformation radicale et réaliste. Et sans une telle transformation, pas de possibilité d’amélioration effective et durable des conditions globales d’existence de chacune et de chacun.
Derrière cela est une considérable exigence de contenus afin de montrer qu’une autre société est possible, qu’un nouveau degré de civilisation peut et doit être atteint.
Voilà ce dont une candidature à la présidentielle doit être porteuse, voilà le sens que nous devons donner à notre campagne de la présidentielle mais aussi des législatives.
Cela suppose un élaboration collective, ne pas en rester à de l’à peu près et sortir d’une posture qui peut parfois donner à penser qu’on pourrait se satisfaire de quelques idées dans l’air du temps ou relevant d’une sorte de social-démocratie éclairée… Pour cela nous avons des propositions majeures comme la SEF, mais aussi en matière de santé, d’éducation, de fiscalité, de rôle des banques et de la BCE, que nous devons absolument valoriser et faire connaître.
Car si nous partons à la présidentielle, ce n’est pas pour être élu, nous le savons bien, mais pour mener la bataille d’idées, faire entendre dans le pays et au-delà une autre voie, diffuser un autre discours, proposer des solutions, un projet qui sorte des sentiers battus qu’empruntent aujourd’hui la plupart des responsables politiques de droite comme de gauche.
Nous devons affirmer la marque de fabrique révolutionnaire du parti communiste dans une société, dans un pays dans une Europe, dans monde où chacun.e cherche des issues qui en fait se résument toutes à la même chose : sortir du capitalisme c’est-à-dire de l’exploitation qu’il impose et des dominations qui en découlent pour une large part. Faire acte de candidature n’est donc pas anodin pour nous communiste, notre parti mais aussi pour les gens qui sont en attente d’une alternative crédible.
Voilà en fait le vrai objet du débat qui doit entourer notre proposition de candidature pour la présidentielle, d’une candidature du parti communiste qui n’a jamais été aussi essentielle que par les temps qui courent.
Et c’est une fois que notre candidat.e aura été élu.e par la conférence nationale en même temps qu’auront été décidés des contenus et du projet et que sera installée l’équipe de campagne, que notre 39ème devra venir renforcer cette bataille politique.
Sa réflexion et ses choix seront déterminants pour enraciner la candidature communiste dans le parti, à gauche et dans le pays. En poursuivant l’œuvre de transformation profonde lancée par le Manifeste dont beaucoup des orientations semblent quelque peu ensablées, notre 39ème congrès en en analysant les causes, devra être un nouveau temps fort de la novation communiste.