Derrière Sanofi, la défense et la gestion des biens communs, des défis à relever !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Derrière Sanofi, la défense et la gestion des biens communs, des défis à relever !

Depuis un an, tous les regards se portent sur la pandémie Covid 19, mais derrière ce sont : la santé de toutes et tous du local au mondial qui est concernée mais aussi les libertés individuelles, collectives et les acquis sociaux ainsi que la mise en cause du système de santé et ses financements qui sont pour les multinationales et leurs actionnaires une source de profits à exploiter.

Les multinationales sont à la fois la cause et utilisatrices premières de toutes les « crises » sanitaire, économique, terrorisme ou réchauffement climatique. Chaque crise est une  opportunité pour mettre toujours plus le monde du travail et la société à leur service avec l'implication directs de certains Etats.

Depuis 2000, les dividendes ont augmenté de 270 % et dans la même période ce sont 12 % des emplois qu'elles ont détruits directement ou indirectement par le biais de la sous-traitance et des services liés.

C'est toujours cette logique mortifère à laquelle se heurte la problématique de la vacinnation anti-covid en France et dans de nombreux autres pays. Car, si la vaccination viendra peut-être à bout de la pandémie, elle procurera avec certitude de véritables fortunes aux actionnaires des multinationales pharmaceutiques.

Pfizer/BioNTech, Sanofi/GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna… Chaque laboratoire travaille sur son vaccin, encadré par une multitude de brevets protecteurs et autres droits sur la propriété intellectuelle.

Pourtant, il n'en fut pas toujours ainsi. En 1955, Jonas Salk, inventeur du premier vaccin contre la poliomyélite, répondait à un journaliste lui demandant à qui appartenait le brevet : « Eh bien, au peuple, je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? » Et en 1962, Albert Sabin qui mit au point un autre vaccin antipolio, administrable par voie orale, écrivait dans son testament: « Beaucoup ont insisté pour que je brevette le vaccin, mais je n’ai pas voulu. C’est mon cadeau à tous les enfants du monde. »

À qui doivent appartenir les découvertes scientifiques, si ce n’est à l’humanité toute entière car elles sont des "biens communs" dont toute l'humanité a besoin que les pays soient développés ou en voie de développement, notamment en cas de situation exceptionnelle comme l'actuelle pandémie où la vie de chaque être humain sur la planète peut être menacée d'un instant à l'autre.

Dans le même esprit les vaccins anti-covid doivent échapper à la logique mortifère de "la concurrence libre et non faussée" imposée par des dogmes européens archaïques. L'Europe au contraire devrait favoriser les coopérations des savoirs, des recherches, des productions et des financements pour mettre au point le ou les vaccins anti-covid, les produire en nombre important et les mettre à disposition de l'ensemble des peuples européens voire plus largement du monde.

Aujourd'hui, l'action des Etats doit avoir comme priorité la production de vaccins et notamment par Sanofi qui dispose de l’outil industriel pour fabriquer en masse et qui peut aussi coopérer avec des entreprises comme la Famar entreprise de produits pharmaceutiques installées en Région AURA et que la lutte a sauvé de la mort il y a tout juste 6 mois.

Face aux puissants intérêts privés qui nient l'intérêt général, l'Etat doit se doter de la maîtrise d'un certain nombre de secteurs stratégiques afin de faire prévaloir la logique de l'intérêt général et pour se doter des moyens d'actions efficaces pour développer les biens communs de tous. Il en est ainsi dans l'industrie pharmaceutique ou l'énergie.

Rien ne garantit  que dans quelques semaines la France ne connaisse pas une situation comparable à celle de l’Angleterre, bien qu'assez probable.

Pourtant le gouvernement, ne prend aucune mesure significative et continue de jouer à la "roulette russe" avec l'épidémie et la santé de tous tant il est arcbouté à faire fonctionner l’économie sans rien imposer au patronat et aux multinationales et à réduire les moyens de l'action publique.

Notre système de santé, y compris dans sa partie industrielle (masques, tests, respirateurs, médicaments, recherche, formation) a été mis dans un tel état qu'il est aujourd'hui dans l'incapacité de répondre efficacement aux besoins des populations, le cas de la campagne de vaccination actuelle est de ce point de vue très éclairant.

Le problème actuel ne se résume donc pas à la question de confiner ou non. Les confinements du printemps comme de l’automne, pour préserver les intérêts patronaux, ont pesé avant tout sur les travailleurs et l'état psychique des populations notamment des jeunes.

Préserver vraiment la santé de la population nécessiterait des moyens d'intervention et de contrôle par les salariés et les citoyens eux-mêmes sur les critères de gestion des entreprises, des villes, des quartiers et des écoles, afin de limiter au maximum les risques de contagion de toute épidémie et de combattre la réduction mortifère de la dépense publique, avec plus d'emplois, de formation, d'investissements dans les services publics locaux et nationaux notamment dans la santé, l'enseignement, la recherche, la formation et la culture.

Ces pouvoirs nouveaux sont une nécessité aujourd’hui pour que le travail de milliers de chercheurs, d’ingénieurs et d’ouvriers soient mis au service de la population et non à celui de ces actionnaires et de leurs dividendes.

C'est pourquoi, nous soutenons l'action engagée par la CGT avec d’autres organisations syndicales du groupe Sanofi contre la politique menée par ce groupe. Pas seulement pour des augmentations de salaire mais aussi pour exiger que ce groupe prenne toute sa part dans la lutte contre le Covid.

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