Electricité : vers une pénurie synonyme de coupures ? Déclaration de la FNME CGT

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Electricité : vers une pénurie synonyme de coupures ? Déclaration de la FNME CGT

Officiellement, selon RTE (Réseau de Transport Electricité), l’approvisionnement en électricité sera assuré cet hiver. Toutefois, cette période reste sous vigilance particulière et RTE évoque le risque faible de coupures ciblées, temporaires...

D’ailleurs, le Gestionnaire du Réseau de Distribution ENEDIS (couvrant 95% du territoire) prépare déjà activement des délestages, derniers leviers pour assurer la sûreté du système électrique. Il regarde ainsi à mettre en place des coupures tournantes de 2h sur l’ensemble du territoire afin d’éviter un possible effondrement du système électrique.

Si RTE se réfugie derrière l’argument de la crise sanitaire (qui au contraire réduit peut-être le déséquilibre), la réduction des marges équilibre production/consommation que la FNME-CGT constate depuis des années est bien réelle. La politique européenne de libéralisation du marché de l’électricité a favorisé la réduction de ces marges, augmentant ainsi l’interdépendance des pays et les risques... C’est l’Europe libérale, en opposition à l’Europe solidaire. C’est l’Europe du monde d’avant, telle que dénoncée avec la pandémie.

La solution ne viendra pas de l’Europe, car chaque Etat comptant sur les importations a réduit ses propres marges et, la crise globale liée au COVID et les vagues de froid touchent l’ensemble du continent.

Il y a 20 ans, la France pouvait se prévaloir d’avoir le système énergétique le plus performant d’Europe. Elle était indépendante énergétiquement, avait le meilleur tarif pour les usagers et pouvait même vendre son trop plein d’énergie à ses voisins européens.

Ce n’est désormais plus le cas. La FNME CGT condamne depuis plusieurs années les choix faits par les gouvernements successifs en matière de politique énergétique. Les fermetures de centrales (nucléaires, thermiques), le manque d’investissements dans des moyens de production non intermittents, la remise en cause des infrastructures gazières ne permettent plus à la France de répondre aux besoins énergétiques de sa population.

Les ENRs pourtant subventionnées massivement par les usagers n’étant pas pilotables, elles ne pourront pas compenser les pertes de production pilotables orchestrées par le Gouvernement. La FNME CGT a plusieurs fois alerté sur la nécessité de construire un mix énergétique cohérent, couplé à des capacités de stockage suffisantes pour faire face à la demande.

La FNME CGT dénonce une nouvelle fois le dogme de la concurrence porté par Bruxelles et le gouvernement français qui annihile toute vision stratégique de long terme du secteur énergétique. Les restructurations incessantes et le dépeçage des deux entreprises historiques en cours vont dans le même sens. Et ce sont les usagers qui vont payer une fois de plus.

D’autres choix sont possibles pour répondre aux besoins et lutter contre le réchauffement climatique. La FNME CGT propose un programme progressiste de l’énergie alliant service public, efficacité, sûreté, performance, optimisation de l’ensemble du secteur énergétique pour répondre aux enjeux de la France et aux besoins de ses citoyens.

Le 7 janvier 2021

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Complément d'infos

Ce vendredi matin, France-Inter a répercuté la mise en garde de RTE avertissant de possibles coupures d'électricité. Et au journal de 13 h, cette même chaîne a imputé ce risque aux "retards de maintenance des tranches nucléaires", certes suite au Covid 19.

Quand les médias cesseront-ils de pratiquer une information sélective ?

Le site Eco2mix de RTE donne les informations ci-après, que résumées dans un tableau (dûment corrigé  🙁) que même un(e) journaliste pourrait comprendre : les chiffres des 2 premières colonnes sont tirées de 2 copies d'écran d'Eco2mix, ci-dessous, et la 3ème colonne est le quotient des deux premières : Alors, quelle est la technologie défaillante ?

Il est vrai que, le 1er janvier dernier, France-Inter a reçu Mr Jean-Louis Bal, président du SER (Syndicat des Energies Renouvelables) qui s'est félicité des remarquables performances des dites énergies renouvelables pendant le 1er semestre 2020 impacté par la pandémie, comme si éolien et solaire, énergies fatales, pouvaient faire autre chose que subir la météo...

M. Bal est dans son rôle de lobbyiste, mais quid des journalistes présents dans le studio ! A croire que "ma" chaîne (et celles du Service Public, en général) sont soumises à un effet de SER ...

F. Poizat

Publié dans Industries, Europe, syndicats

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