Le PDG de General Electric assuré d’empocher un bonus de 47 millions de dollars !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Le PDG de General Electric assuré d’empocher un bonus de 47 millions de dollars !

Pour lui l’année 2021 commence bien ! Larry Culp, PDG de General Electric, va toucher un bonus de 47 millions de dollars grâce aux bons résultats de l’entreprise en Bourse. Le groupe a multiplié depuis deux ans les plans sociaux à travers le monde, passant par la suppression de 13 000 postes.

Deux ans après avoir pris les rênes de General Electric, à la dérive à la suite de mauvais paris dans l’énergie, Larry Culp voit son risque fortement récompensé : le patron de GE est assuré de toucher un bonus de près de 47 millions de dollars alors que le groupe industriel licencie des milliers d’employés, pour se restructurer sur des créneaux plus rentables financièrement notamment en France.

Le bonus de Larry Culp, aux commandes depuis le 1er octobre 2018, pourrait même atteindre le montant faramineux de 230 millions de dollars s’il parvenait à atteindre des objectifs financiers pourtant particulièrement bas, selon des documents adressés au gendarme américain de la Bourse, la SEC. Le grand patron avait déjà touché près de 25 millions de dollars au titre de sa rémunération 2019.

 

 

Une offensive de charme

Face aux difficultés rencontrées par la division aviation, qui fabrique les moteurs d’avions LEAP en partenariat avec le groupe français Safran, GE a déployé une véritable offensive de charme pour éviter le départ de Larry Culp. GE a amendé le plan de rémunération de Larry Culp, en adoptant de nouveaux termes très favorables au patron par rapport au contrat de travail initial signé en 2018.

Son contrat a été prolongé jusqu’en 2024 avec une option d’un an supplémentaire et  les objectifs financiers qui lui étaient fixés ont été abaissés, lui donnant ainsi davantage de temps pour redresser l’entreprise.

Si Larry Culp, 57 ans, pouvait permettre à l’action GE d’atteindre le seuil des 10 dollars et au-delà à Wall Street, au lieu de 19 dollars auparavant, et d’y rester pendant 30 jours, il empocherait 47 millions de dollars en stock-options, qu’il pourrait toucher en 2024. C’est le cas depuis plusieurs jours.

L’action de GE s’est envolée dans le sillage des marchés

En août, l’action s’échangeait aux alentours de 6,67 dollars, mais s’est envolée depuis dans le sillage des marchés, enthousiasmés par les nouvelles sur le front du vaccin contre le Covid-19. Mercredi, en milieu de séance à Wall Street, elle grimpait de 2,23 % à 10,80 dollars.

Larry Culp pourrait toucher un bonus total de 230 millions de dollars si l’action GE montait jusqu’à 17 dollars au moins, contre 31 dollars dans le précédent plan de rémunération. Un objectif qu’il pourrait atteindre puisqu’il a jusqu’en 2025 pour y parvenir.

Des sources internes à l’entreprise disent reconnaître que les primes sont extraordinaires au vu du déclin de l’entreprise, mais font remarquer que tout cet argent ne sera disponible qu’au début de 2024 au plus tôt.

« Sous la houlette de Larry Culp, GE a fait des progrès significatifs par rapport aux objectifs qu’il avait fixés au premier jour de sa prise de fonctions en tant que PDG : améliorer la situation financière de l’entreprise et renforcer l’activité », a déclaré une porte-parole. « Au vu de ces progrès, et de la détérioration significative de l’environnement opérationnel en 2020, le conseil d’administration a décidé de prolonger le contrat de travail de Larry et de remplacer ses primes de résultats. »

Un avenir incertain pour beaucoup d’anciens employés

Le bonus de Larry Culp a déjà été rapporté par Bloomberg, le Financial Times et d’autres médias. La stratégie de Larry Culp a entraîné « un avenir incertain pour beaucoup d’anciens employés. Bien plus incertain que celui de M. Culp », fustige Brooke Sutherland, chroniqueuse chez Bloomberg Opinion, dans le Washington Post .

GE a multiplié depuis deux ans les plans sociaux à travers le monde, et notamment sur ses sites français de Belfort, de Villeurbanne et Saint Priest (69) au grand dam des syndicats.

La société, devenue un géant aux pieds d’argile, a annoncé au printemps un plan d’économies de 2 milliards de dollars, passant par la suppression de 13 000 postes. De nouvelles coupes sont à venir, a déjà prévenu le groupe.

Suppressions d'emplois, délocalisations, abandons d'activités, affaiblissement de la R&D se multiplient et portent atteinte à l'efficacité sociales et économiques des activités. Il est urgent d'arrêter le bras de ce casseur !

Ce sont des critères qui devraient être fixés à tout patron. Mais chez GE seule la rentabilité financière semble compter. Avec Larry Culp, GE a trouvé l'homme de la situation, normal de le récompenser avec du sonnant trébuchant lourd ! Peu importe les salariés et les capacités industrielles des pays qui sont victimes des choix financiers mortifères de GE.

Certes, GE est parvenu à diminuer drastiquement ses pertes l’an dernier, mais a encore enregistré une perte nette de 1,2 milliard de dollars au troisième trimestre.

Le groupe est toujours lourdement endetté. Son activité de turbines est en surcapacités, tandis que le plongeon de la demande pour les avions va impacter considérablement la production des moteurs, de pièces détachées et les services de maintenance.

Sources : Ouest France économie

 

 

Publié dans Industries, Finances-riches

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