1er Mai à La Léchère : les manifestants se rassemblent contre la fermeture de l'usine Ferropem
La manifestation à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs a eu lieu ce samedi 1er Mai 2021 à La Léchère (Savoie) avec en toile de fond la défense des ouvriers de Ferropem.
Le rassemblement annuel à l’occasion du 1er Mai s’est bien déroulé à La Léchère (Savoie), teinté néanmoins d’un contexte bien particulier : la menace de la fermeture de l’usine Ferropem. C’est donc à l’appel des travailleurs de l’usine et du maire de la Léchère Jean François Rochaix que toutes ces personnes se sont rassemblées.
Partant de l’usine Ferropem, la foule entame une marche jusqu’à la mairie de la Léchère et la stèle érigée en l'honneur d'Ambroise Croizat, célèbre ouvrier et résistant, devenu ministre du travail en 1946 et fondateur du régime général de sécurité sociale.
S’ensuivent plusieurs discours du maire et des responsables syndicaux dénonçant la mondialisation effrénée et le libéralisme dérégulé.
Mustappha Haddou (secrétaire du CCE et délégué CGT de l’usine de la Léchère) prend la parole dénonce la casse industrielle, des emplois, appelle à l'action et souligne la convergence politique du moment incontournable pour sauver Ferropem.
La fermeture de Ferropem concerne à l’heure actuelle 357 emplois directs, 223 sur le site de Château-Feuillet en Savoie et 134 sur celui des Clavaux en Isère.
Pour mieux se rendre compte de la désindustrialisation en Tarentaise, un bref détour historique d'une quarantaine d'années est nécessaire :
- Ce fut d'abord Moutiers en 1980 : disparition de 410 emplois directs.
- Puis le Villard du Planay, 236 emplois directs ;
- Venthon 250 emplois ;
- Aujourd'hui Petit cœur avec Ferropem, 221 emplois directs.
Sans oublier la disparition des savoir-faire de FUSALP : 90 emplois....et les 800 emplois disparus aux usines de Notre Dame de Briançon en 40 ans, 312 perdus à Pomblière et tout cela dans une vallée dont l'économie ne repose aujourd'hui que sur la fragilité d'un tourisme saisonnier menacé par la moindre pandémie et par la raréfaction future de la neige...
Au total en Tarantaise, plus de 6000 emplois industriels disparus soit plus de 15 000 induits.
L’économie de la Tarentaise repose aujourd’hui presque exclusivement sur le tourisme de montagne menacé par les risques liés à la chute de neige et exceptionnellement (nous l’espérons) par la pandémie.
Derrière ces chiffres déshumanisés ce sont des femmes, des hommes, des familles et des villages entiers qui tombent dans l’oubli, la misère et la précarité. Comble de la situation, il s’agit du village d’origine d’Ambroise Croizat, ministre communiste fondateur du régime général de sécurité sociale.
Il est donc absolument indispensable, afin de récupérer et préserver l’héritage qui est le nôtre, de restaurer la conscience de classe présente en 1946 qui a mené à toutes ces conquêtes sociales.
Cette conscience de classe est la prémisse indispensable à la récupération de notre souveraineté nationale et populaire qui nous permettra de sauver à la fois nos emplois, nos usines, nos outils de travail ainsi que nos services publics intrinsèquement liés dans ce qui compose l’héritage populaire français.
Ce rassemblement a été une réussite. L’investissement des travailleurs, du maire de la Léchère et des habitants force le respect et constitue un grand espoir pour la préservation des emplois de Ferropem.
Le rassemblement se termine sous la pluie, mais dans la bonne humeur autour d’un barbecue organisé par les ouvriers de l’usine qui reprendront le combat dès lundi.
Sources : Page facebook de Michel Etiévent