L’Assemblée générale de l’ONU réitère à une majorité écrasante son opposition à l’embargo imposé par les U.S.A à Cuba depuis 60 ans !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

L’Assemblée générale de l’ONU réitère à une majorité écrasante son opposition à l’embargo imposé par les U.S.A à Cuba depuis 60 ans !

L’Assemblée générale a une nouvelle fois rejeté, aujourd’hui, à une écrasante majorité, l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis depuis près de six décennies, soulignant la nécessité d’y mettre fin dans les plus brefs délais.  Adoptée par 184 voix pour, l’opposition des États-Unis et d’Israël, et les abstentions du Brésil, de la Colombie et de l’Ukraine, la résolution* s’ajoute aux 29 autres adoptées depuis 1992.

Par ce texte*, l’Assemblée générale exhorte tous les États à s’abstenir d’adopter ou d’appliquer des lois et mesures telles que la loi américaine « Helms-Burton », adoptée le 12 mars 1996, dont les effets extraterritoriaux portent atteinte à la souveraineté d’autres États et aux intérêts légitimes d’entités ou de personnes relevant de leur juridiction ainsi qu’à la liberté du commerce et de la navigation. Elle demande instamment aux États qui continuent d’appliquer des lois ou mesures de ce type de faire le nécessaire pour les abroger ou les annuler dès que possible.  

L’Assemblée générale se déclare également préoccupée par le fait que, depuis l’adoption de ses précédentes résolutions, le blocus imposé à Cuba est toujours en vigueur.  Une préoccupation évidemment partagée par Cuba, qui, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, a rappelé que le Gouvernement des États-Unis a délibérément intensifié son blocus, en allant jusqu’à utiliser la pandémie de COVID-19 comme un « allié dans sa guerre non conventionnelle impitoyable ».

M. Bruno Eduardo Rodríguez Parrilla a jugé « paradoxal » que le Gouvernement américain actuel maintienne l’embargo alors que le programme de campagne du Parti démocrate promettait aux électeurs de revenir rapidement sur les mesures prises par l’Administration du Président Donald Trump, en particulier la suppression des restrictions sur les voyages à Cuba, les envois de fonds et le respect des accords migratoires bilatéraux, y compris les visas.  

« Que vont penser ceux qui ont voté pour le Président Joseph Biden de ce qui se passe », s’est-il interrogé, avant de souligner les dégâts humains « incalculables » de cette « politique inhumaine ». Il a ajouté que, dans le domaine de la santé, Cuba ne peut se procurer les équipements, technologies, traitements et médicaments adaptés auprès d’entreprises américaines et ne peut les obtenir qu’à des prix exorbitants. 

Dans ce contexte, a poursuivi le Chef de la diplomatie cubaine, il est remarquable qu’une « petite île bloquée » ait su répondre aussi efficacement à la crise sanitaire et produire cinq candidats vaccins, dont une dose au moins a déjà été administrée à plus de 2,2 millions de Cubains.  

De même, le Ministre a vanté l’envoi par son pays de 57 brigades spécialisées dans 40 pays ou territoires, lesquelles ont rejoint plus de 28 000 professionnels de la santé déjà déployés dans 59 nations, et ce, malgré la campagne « calomnieuse » des États-Unis contre sa coopération médicale. 

Pour M. Rodríguez Parrilla, ce blocus est une « violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tout le peuple cubain ».  C’est aussi une guerre économique de portée extraterritoriale qui est menée contre un « petit pays », a-t-il martelé, y voyant « un acte à motivation politique », le but étant de produire une instabilité politique et sociale dans le contexte des difficultés économiques que le Gouvernement des États-Unis provoque lui-même.

Comme avec les autres États Membres, « nous déterminons la conduite de nos relations économiques, conformément à nos intérêts », lui ont répondu les États-Unis, avant de voter contre la résolution, comme chaque année à l’exception de 2016, année où ils s’étaient abstenus.  Les sanctions, ont-ils fait valoir, font partie des efforts déployés pour « faire avancer Cuba vers la démocratie, le respect des droits de l’homme et l’exercice des libertés fondamentales consacrées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ». 

Les États-Unis ont rappelé qu’ils sont devenus un fournisseur important d’aide humanitaire et le principal partenaire commercial de Cuba, des exportations à hauteur de plusieurs milliards de dollars étant désormais autorisés vers l’île.  En votant contre la résolution, ont-ils ajouté, « nous encourageons l’Assemblée à appuyer le peuple cubain dans sa quête pour déterminer son propre avenir ».

Cette position a été déplorée par l’Union européenne qui a estimé au contraire que la levée de l’embargo pourrait faciliter l’ouverture économique de Cuba. 

Tout en appelant cette dernière à accorder une plus grande place à sa société civile, elle a reconnu ses efforts dans le domaine des droits humains.  Rejetant l’activation en 2019 des chapitres 3 et 4 de la loi « Helms-Burton », l’Union européenne a annoncé son intention de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour se prémunir de ces mesures et protéger ses ressortissants qui travaillent à Cuba.

Les mesures extraterritoriales, associées au blocus, constituent un obstacle majeur au développement des relations avec Cuba, a abondé Haïti, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui s’est dite attachée à la « normalisation » pour mettre fin au climat d’hostilité qui menace la paix et la sécurité régionales et « rétablir l’harmonie entre tous les peuples des Amériques ». 

À l’heure actuelle, plus de 190 pays entretiennent des liens avec Cuba, alors que les États-Unis font « cavalier seul », a relevé l’Azerbaïdjan, au nom du Mouvement des pays non alignés, dénonçant au passage l’inscription de Cuba sur la liste des parrains du terrorisme.  

L’Assemblée générale tiendra une autre séance publique vendredi 25 juin à partir de 10 heures pour se prononcer sur plusieurs projets de résolution liés au Conseil économique et social (ECOSOC).

NÉCESSITÉ DE LEVER LE BLOCUS ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER IMPOSÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE ( A/75/81A/75/81/Add.1)

Déclarations

Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme SOPHIA TESFAMARIAM (Érythrée) a rappelé que, lors de la trente-quatrième session de l’Assemblée de ses dirigeants, l’Union africaine a une nouvelle fois appelé à la levée de l’embargo économique, commercial et financier contre Cuba………

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. ALY DIANE (Guinée) a déploré que le blocus socio-économique, financier et politique en place depuis près de 60 ans par les États-Unis contre Cuba soit toujours appliqué et même renforcé……

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a dénoncé le blocus américain contre Cuba, comme contraire à la Charte des Nations Unies et au droit de Cuba d’interagir avec le reste de la communauté internationale……

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme JO-PHIE TANG (Singapour) a rappelé que c’est la sixième année que l’ASEAN fait une déclaration à l’Assemblée générale pour appeler à la levée dans les plus brefs délais de l’embargo des États-Unis contre Cuba.

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. ANTONIO RODRIGUE (Haïti) a rappelé que depuis 30 ans, l’Assemblée générale est saisie de la question du blocus imposé à Cuba par les États-Unis, un acte considéré comme arbitraire et contraire au droit international aux conséquences désastreuses…

Au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. ABDOU ABARRY (Niger) a relevé que l’embargo contre Cuba l’empêche d’appliquer les solutions à la pandémie de COVID-19….

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a estimé à son tour que l’embargo contre Cuba est « le système de sanctions unilatérales le plus injuste et le plus long jamais imposé à un pays dans l’histoire de notre monde moderne »…

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a déclaré que le blocus américain contre Cuba est illégal et foule au pied le droit international, avec pour objectif ultime de renverser un gouvernement…

 M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a qualifié de « criminel » le blocus contre Cuba, parce que le seul but est de « châtier » le peuple cubain…

 M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a jugé que toute mesure unilatérale, de nature économique ou financière, conçue comme un moyen de pression politique pour obtenir des changements dans les décisions d’un autre État, viole les principes de la Charte des Nations Unies et menace la paix et la stabilité internationales…

Réaffirmant sa solidarité avec Cuba, M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a demandé la levée de l’embargo surtout dans le contexte actuel de lutte contre la COVID-19…

https://www.un.org/press/fr/2021/ag12341.doc.html

 

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