Retour sur la prestation télévisée de Macron en campagne électorale !
Le doute n'est plus permis après sa piteuse intervention télévisée, Macron est rentré en campagne pour tenter sa réélection en 2022. Comme s'il n'avait rien entendu des dernières élections régionales où ses représentants ont pris une claque magistrale, il nous a gratifié de son axe de campagne à droite toute ! A faire rougir de jalousie les Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et consorts.
Ses propos confirment qu'il est bien un libéral, autoritaire et réactionnaire. Sans aucune recherche de novation, il nous a resservi les vieux discours ultralibéraux en culpabilisant les Français, en les montrant du doigt, (les non vaccinés, les chômeurs, les jeunes, les personnels de santé, les agents des services publics etc) et a ouvert toutes grandes les portes au capital et promis à celles et ceux qui lui résistent d'être punis et mis à l'écart.
Espère t-il regagner des voix de droite perdues lors des scrutins régionaux et départementaux ? Mauvais calcul surtout quand on sait que beaucoup de ceux-là préfèrent l'original à la copie qui était ce lundi de bien mauvaise qualité.
Macron est pressé d'engager sa campagne et fait preuve d’irresponsabilité à un moment charnière pour le pays, entre reprise de la pandémie et casse sociale dont personne ne sera épargné de l'ouvrier au cadre supérieur en passant par le employés et les techniciens.
Irresponsabilité de lier les enjeux décisifs de l’indispensable progression de la vaccination à son programme de campagne. Voilà le plus sûr moyen de renforcer la défiance populaire à l’égard du pouvoir. Mais cela est peut-être aussi une stratégie froidement réfléchie visant à mettre la tension sur les classes populaires pour fédérer le bloc réactionnaire nécessaire à sa réélection.
Une chose est sure, il veut passer en force ses réformes libérales que les Français rejettent depuis des mois et des mois comme en témoignent les multiples luttes qui connaissent ces dernières semaines un coup d'accélérateur. Il va falloir faire beaucoup plus dès maintenant, car un tel pouvoir monarchique est prêt à tout, y compris profiter de cette période de congés, pour faire ses mauvais coups !
Il promet la mise à l'écart et la punition aux non vaccinés mais ne dit pas un mot sur la publication récente de la Sécurité sociale qui montre la corrélation quasi-parfaite entre la population vaccinée et le niveau de revenus : plus on vit aisément, plus on est vacciné. A contrario, plus on vit au bas de l’échelle sociale, moins on l’est.
Il ne dit pas un mot sur ces dizaines de milliers d'ouvriers non vaccinés, non parce qu'ils le refuseraient mais tout simplement parce qu'ils n'en n'ont pas le temps, ni les moyens. Macron aurait pu proposer que chaque salarié du privé comme du public bénéficie d'une absence de travail payée pour se faire vacciner. Que nenni ! Le Medef n'entend pas céder un pouce sur ce terrain ! Le capital veut, Macron exécute ! Macron réaffirme ainsi son mépris à l’égard des classes populaires.
Il ne dit pas un mot sur la fracture vaccinale mondiale qui voit les pays les plus pauvres de la planète être privés d'accès aux vaccins du fait de la propriété privée des brevets. Une telle situation permet la multiplication de variants et à la pandémie de durer. C'est pourquoi la vaccination est urgente mais elle ne s'acquiert pas à coups de chantages violents ou à coups de pieds dans le cul mais par la persuasion et l'argumentation, en faisant marcher les têtes sans tomber dans un individualisme imbécile qui laisserait au nom de la liberté individuelle, le virus et ses variants poursuivre leur mortelle propagation. 4 millions de morts à l'échelle de la planète, ça suffit !
C'est pourquoi, nous condamnons la satisfaction éhontée de Macron de sa lutte contre la COVID qui n'a d'autre but que de cacher les failles du système capitaliste actuel : il manquait de tout depuis le premier jour et la France, dépouillée de pans entiers de son industrie, est le seul pays membre du Conseil de sécurité des Nations-unies qui n’a pas de vaccin et elle demeure très en retard sur ses voisins pour la vaccination à deux doses, quelle que soit la tranche d’âge.
Dans ces conditions, il devrait garder pour lui ses leçons de morale à l’égard de celles et ceux qui n’y ont pas eu accès. Et, que dire des doutes émis à haute voix jusque dans les allées du pouvoir sur l’efficacité de certains vaccins, comme si le choix d'une multinationale contre les autres avait été fait !
Macron, en s’arrogeant seul le monopole de la parole sur la vaccination, ne fait que renforcer la méfiance. Il aurait été plus responsable de mobiliser élus locaux et corps intermédiaires, en lien étroit avec les médecins, pour convaincre depuis des mois de l’importance de la vaccination. Mais on sait que ce n’est guère la pratique d’un président qui agit seul et met le gouvernement et l'Assemblée Nationale devant le fait accompli. Ajoutons que le temps n’est pas si loin où, dès les classes primaires à l’école, était dispensée une éducation sur le rôle décisif des vaccins.
Notre retard sur la vaccination est donc de la responsabilité du pouvoir. Son empressement à entraver la vie de celles et ceux qui n’ont pas encore été vacciné dès le 1er aout- et qui ne pourront l’être totalement à cette date- ne fera qu’amplifier la fracture sociale. Et les résistances des premiers de corvée, notamment dans le secteur de la santé, ne plaisent pas au monarque qui les menace de licenciements s’ils n’obtempèrent pas manu militari. Quand la conviction fait défaut, l’autoritarisme s’installe... Pourtant les rappels à l'ordre de la France par l'ONU concernant les libertés maltraitées dans notre pays par le pouvoir se multiplient.
Irresponsabilité, quand la France officielle s'oppose à la levée des droits de propriété sur les vaccins alors que leur découverte n’a été rendue possible que par l’injection massive de deniers publics et permis aux multinationales de l'industrie pharmaceutique basées à l’étranger et à leurs propriétaires de réaliser des records de profits et de dividendes.
Comme vient de le rappeler le secrétaire général de l'ONU, il n’y aura pas de solution à la pandémie en un seul pays. C’est l’indispensable solidarité mondiale qui est à l’ordre du jour !
Irresponsabilité du pouvoir qui veut mettre en place sa nouvelle contre-réforme régressive des retraites en repoussant l’âge de départ en la conditionnant à la réussite de la vaccination. Le pouvoir exige des classes populaires qu’elles se fassent vacciner pour les faire travailler plus longtemps… Sordide chantage à défaut d'argument convaincant.
Ainsi Macron n’éprouve aucune gêne à vanter les bienfaits de notre « modèle » social qui a permis d’affronter la pandémie pour aussitôt réaffirmer sa volonté de le détruire. A l'écouter, le droit à l'indemnisation quand on est au chômage, la réduction du temps de travail, le droit à la retraite, le statut des fonctionnaires des fonctions publics seraient à jeter à la poubelle car ils seraient selon lui, des luxes que le pays ne pourrait plus s'offrir.
Par contre, Macron ne dit pas un seul mot et ne demande rien à ces familles hyper riches qui cumulent à elles seules 1000 milliards d'€ de fortune provenant des profits réalisés dans les entreprises reversés sous forme de dividendes aux actionnaires. Voilà une rente que les luttes doivent remettre en cause afin que l'émancipation humaine progresse tout en faisant reculer la subordination des salariés au capital !
Un front social de résistance va devoir s'organiser et s’ouvrir contre ce mauvais coup contre notre système de retraites, pour soutenir les agents des services publics que Macron a osé accuser de bénéficier d’une situation de rente, tout en faisant de la remise en cause des statuts une priorité de son action.
Irresponsabilité et mensonges pour faire passer de force son projet de destruction de l’assurance chômage. Non, « on ne gagne pas mieux sa vie en restant chez soi qu’en travaillant », comme il l’a dit effrontément. La moitié des privés d’emploi ne touchent aucune indemnité et 50% des indemnisés perçoivent moins de 1 040 €/mois ! Seuls 5% des chômeurs touchent plus de 2 000 €/mois au titre de leur dernier salaire.
Telle est la politique antisociale et autoritaire que le pouvoir voudrait conduire ces prochains mois alors que rien n’est fait pour rebâtir un système de santé adapté, rien n’est entrepris de sérieux pour refonder l’hôpital public et mieux rémunérer le travail de celles et ceux qui s’échinent avec courage à prendre soins de notre santé et de nos corps. Rien n'est fait non plus dans le domaine de a recherche publique qu'il faut développer en urgence contre la volonté des groupes pharmaceutiques qui continuent de se restructurer et d'éliminer des dizaines de chercheurs compétents.
Et, que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent ! Les 500 familles hyper-riches détiennent 1000 milliards d’€. Si on augmentait de 500€ les 26 millions de salariés, on n’utiliserait que 13 milliards de ce pactole, soit que 1,3% de leur magot. Macron n’en a pas parlé. Et, pour cause, ce sont ces gens-là qu’il sert.
Dès maintenant, il convient de construire la riposte. Les Universités d'été du PCF les 27, 28 et 29 août, la Fête de L’Humanité les 10-11-12 septembre prochains, la préparation d'une initiative du PCF pour l'emploi en octobre et novembre y contribueront.
De même les mobilisations pour la sécurisation de l'emploi et la reconnaissance du travail doivent connaître une forte mobilisation. Elles sont au coeur de la campagne de Fabien Roussel qui commence à marquer les esprits, les comportements et les réactions du monde du travail et plus largement des citoyens.