Biélorussie, l'UE doit jouer la carte de la diplomatie et du dialogue
Il y a un an, le 9 août 2020, à l'issue de la campagne électorale, le président sortant Loukachenko était largement réélu. Il poursuit donc son mandat que lui ont confié les biélorusses depuis 1994.
Lundi, lors d’une conférence de presse, évoquant une « année qui n’a pas été facile » et qui a été une « menace pour l’unité nationale » et ses 9 millions d’habitants, le président biélorusse a dénoncé : « Les uns (le pouvoir) préparaient des élections justes et honnêtes, les autres appelaient au coup d’État. »
Ces élections et leur résultat continuent d'être contestés par une opposition anéantie soutenue par des forces capitalistes extérieures dont les chefs de file sont les USA, l'UE avec la France et quelques pays limitrophes comme la Pologne, l'Ukraine ou la Lituanie.
Dès les élections terminées, ils firent comme en Bolivie, ils engagèrent une intense bataille idéologique visant à contester la légitimité du président élu, à le dénigrer et tentèrent de déstabiliser la Biélorussie en initiant des manifestations très violentes. Heureusement, le sang froid des dirigeants mit en échec cette tentative désespérée des opposants. Peu suivis au plan intérieur, ils choisirent de s'exiler dans quelques lieux prisés des contestataires et de l'impérialisme.
Malgré ces revers, l'Occident à décider de poursuivre de l'étranger ses tentatives de déstabilisation. Sur le plan économique, il a adopté les fameuses sanctions qui se substituent peu à peu au droit international et à la diplomatie. Et sur le plan idéologique, le nom de Loukachenko est venu s'ajouter à la longue liste des personnalités du monde classées "Despotes". Il rejoint les Assad, Evo Morales, Maduro, Poutine, Raïssi, Ortega, Diaz-Canel, Nasrallah, Mirziyoyev, Kim Jong-un ou le Président de la Chine, pays classé "totalitaire".
À Minsk comme dans d'autres capitales dans le monde, les raisons du mécontentement n’ont pas pour autant disparu. L’économie est fortement dégradée, les attentes sociales et démocratiques persistent, la pandémie fait des dégâts humains. Malgré le soutien de la Russie, la croissance n’a pas repris.
Sans peine, la contestation a été anéantie, par les biélorusses d'abord qui ne se sont pas laissés entrainer dans une dangereuse aventure et par les autorités qui ont du sévir pour empêcher les meneurs de multiplier les actes de violence, comme cela s'est passé en Ukraine avec les forces fascisantes. Une gestion classique de tout dirigeant confronté à une opposition violente. La France a fait pire avec sa gestion violente des Gilets jaunes.
Des condamnations ont été infligées. Ainsi, une contestataires, Maria Kolesnikova, professeure de musique, a pu disparaître alors qu'elle était sur le point d'être expulsée vers l’Ukraine, mais la police biélorusse a réussi à l'arrêter. Son procès vient de s’ouvrir à Minsk. Quant à la chef de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, elle a préféré la fuite et l'exil et a décidé de ne pas appeler à manifester le 9 août.
Série de sanctions
Les services biélorusses s’activent à l’étranger. En mai, un avion de la compagnie Ryanair a été immobilisé pour arrêter un journaliste exilé à Vilnius (Lituanie). Le 2 août, au moment où une athlète biélorusse à Tokyo tentait de ne pas revenir au pays, après avoir critiqué les cadres de son équipe, un autre biélorusse, Vitali Chichov, 26 ans, se serait donné la mort en Ukraine. Le jeune homme s’occupait de l’accueil des réfugiés biélorusses en Ukraine, où ils seraient quelques milliers.
La Biélorussie est un Etat singulier et contesté sur le continent européen pour des questions relatives à ses choix économiques et sociaux non conformes aux dogmes de l'Union Européenne. Certains biélorusses ont décidé d'immigrer vers la Lituanie qui se joignent aux demandeurs d’asile d’Irak, de Syrie et d’Afrique qui arrivent par la frontière biélorusse après être parvenus à entrer dans le pays.
A suivre