Covid, drame en Outre-mer !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Hôpital de Guadeloupe

Hôpital de Guadeloupe

En Martinique et Guadeloupe, seuls 17 % de la population est totalement vaccinée, les deux îles cumulent tous les facteurs de propagation de la pandémie. La Polynésie française risque également de devoir se reconfiner.

La nouvelle crise sanitaire que connaissent la Martinique et la Guadeloupe est de loin la plus grave depuis le début de l’épidémie. Le taux d’incidence atteint maintenant 1 850 pour 100 000 habitants en Guadeloupe – un chiffre jamais enregistré jusqu’alors sur tous les territoires de la République – et 1 166 en Martinique. Cette dernière est passée de 410 cas le 6 juillet à 4 171 la première semaine d’août et 35 décès. « Nous accueillons au moins 35 patients chaque jour, l’équivalent d’une unité d’hospitalisation de médecine », explique Jérôme Viguier, le directeur général de l’ARS. Ici, le variant Delta représente 40 % des contaminations.

Comme la Martinique, la Guadeloupe va connaître un durcissement des conditions de son confinement. Celui-ci devient « absolument essentiel pour permettre aux établissements de soins de faire face à l’arrivée massive, jour et nuit, de patients telle que nous pouvons le voir au CHU », a expliqué sur place mercredi Sébastien Lecornu.

Le ministre des Outre-mer a estimé qu’il serait nécessaire d’ouvrir une centaine de lits en réanimation. Mercredi soir, le préfet de Guadeloupe devait annoncer un nouveau confi­nement strict du territoire, mis en place immédiatement. Tout comme en Martinique, dont le confinement a été renforcé mardi, les commerces, bars, restaurants et musées devraient à nouveau fermer leurs portes. Seuls les lieux d’achat de première nécessité pourraient rester ouverts. L’attestation pour les déplacements à plus d’un kilomètre de son domicile devrait, elle aussi, faire son retour.

La situation sanitaire aux Antilles était la priorité du conseil de défense sanitaire, mercredi matin, présidé par Emmanuel Macron en visioconférence depuis le fort de Brégançon, son lieu de villégiature.

Le président de la République a alerté : « Un scénario d’urgence est aujourd’hui devant nous. » Selon lui, cette situation « implique la solidarité inconditionnelle de la nation ». Ce qui se passe aux Antilles offre « la démonstration cruelle que la vaccination est le moyen le plus efficace face au virus », a-t-il insisté.

D’après Santé publique France, au 9 août, seuls 17,4 % de la population étaient totalement vaccinés en Guadeloupe et 17,8 % en Martinique. Les îles cumulent tous les facteurs de propagation de l’épidémie avec une faible couverture vaccinale et des populations plus soumises à des comorbidités. À cela s’ajoute la situation insulaire, qui empêche les transferts de patients.

240 soignants et pompiers en renfort

Dimanche 8 août, Olivier Véran lançait un appel pour venir en aide aux hôpitaux de Guadeloupe et de Martinique. « Je fais appel à la solidarité nationale de nos soignants de métropole pour venir en aide aux hôpitaux ultramarins », avait déclaré le ministre de la Santé. Le 10 août au soir, 240 personnels soignants et pompiers de métropole partaient en direction des Antilles afin de soutenir les équipes pour une durée de deux semaines.

En Polynésie française, la situation inquiète également. « Nous sommes à nos limites. Le confinement n’est pas exclu », a alerté hier le haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain.

Selon lui, il y a actuellement 185 personnes hospitalisées pour raison de Covid, dont 26 en réanimation. « Nous n’avions jamais atteint de tels chiffres », a-t-il déploré. L’an dernier, au moment du pic de contaminations de l’automne, la Polynésie était « montée à un peu plus de 100 personnes hospitalisées ». 

Publié dans santé, Politique nationale

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