La pénurie de semi-conducteurs, raison du chômage dans l'Automobile

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

La pénurie de semi-conducteurs, raison du chômage dans l'Automobile

De retour de trois semaines de congé, les ouvriers de l’usine Stellantis (ex PSA) de Rennes pensaient voir les problèmes de pénurie de composants s’éloigner. « Après une semaine de travail, c’est un peu la douche froide », déplore Laurent Valy, secrétaire CFDT du CSE du site. Car à partir de ce vendredi, aucun modèle de Peugeot 5008 ou Citroën C5 Aircross ne sortira des lignes de production. La direction a annoncé l’arrêt du site pour une semaine, sans certitude sur la reprise de l’activité au 28 août, plaçant la majorité des 1300 ouvriers en activité partielle.

Une nouvelle fois, la pénurie mondiale de semi-conducteurs, ces petites puces électroniques essentielles tant pour le secteur automobile que pour l’électroménager, explique cette énième suspension de l’activité sur le site de La Janais.

En cause cette fois, un cluster de Covid dans l’usine malaisienne qui produit les semi-conducteurs nécessaires à la fabrication du BSI (Boîtier de servitude intelligent), le « cerveau » de la voiture, importé depuis la Pologne.

En plus des 400 véhicules qui ne seront pas produits chaque jour sur le site rennais, cette rupture d’approvisionnement va entraîner l’arrêt de l’usine de Sochaux entre lundi et mercredi prochain. Avec 82 séances de travail supprimées depuis le début de l’année pour les deux chaînes d’assemblage des Peugeot 308, 3008 et 5008, l’Est Républicain estime déjà à 30 000 le nombre de véhicules n’ayant pas été produits sur le site sochalien avant ce nouvel arrêt.

Pour l’ensemble du groupe, Stellantis annonçait début août un total de 700 000 voitures non assemblées, faute d’approvisionnement. Une pénurie qui devrait causer un ralentissement de la production jusqu’à l’année prochaine. « On est inquiets pour l’avenir, prévient Laurent Valy. La fin de la crise ne devrait pas intervenir avant fin 2022. »

Le défaut de composants électroniques ne touche pas que Stellantis. Ce jeudi, le groupe Toyota a annoncé une baisse de 40 % de la production prévue pour septembre au niveau mondial. Jusqu’à maintenant le constructeur japonais avait réussi à faire face à la pénurie grâce à son stock de composants, mais son rythme de production a été rattrapé par la reprise de l’épidémie en Asie.

Parmi les sites européens impactés, l’usine d’Onnaing (Nord) voit sa reprise décalée de deux semaines. 4 500 salariés derrière la production de la Yaris devraient être placés au chômage partiel.

Juliette Barot    Article publié dans l'Humanité

Publié dans Industries

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