Ascoval/Hayange repris par Saarstahl : un suivi des engagements, avec les pouvoirs publics, s’impose !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Ascoval/Hayange repris par Saarstahl : un suivi des engagements,  avec les pouvoirs publics, s’impose !

C’est fait depuis début août. Après la défaillance de Liberty/Greensill et une énième recherche de repreneur, c’est finalement le groupe allemand Saarstahl qui a été désigné par le tribunal de commerce de Paris pour reprendre le couple d’usines sidérurgiques Ascoval/Hayange.

C’est, bien entendu, un soulagement pour les salariés, qui ont déjà connu plusieurs épisodes d’incertitude, ces dernières années, quant à leur avenir professionnel. C’est surtout leur victoire, eux qui se sont mobilisés avec ténacité, plusieurs années durant, notamment sur le site d’Ascoval, amenant le rapport de forces au niveau politique.

La CGT a toujours été à leurs côtés, mettant en valeur le potentiel des compétences et des équipements industriels, permettant de répondre à la demande d’acier, d’autant plus via des processus industriels respectueux de l’environnement et favorisant le recyclage.

Les 2 sites, employant respectivement 300 et 430 salariés, sont étroitement liés par une coopération industrielle et commerciale. Ascoval fabrique les barres d’acier, via son aciérie électrique, Hayange les transforme en rails de grande longueur.

Alors que plusieurs candidats étaient en lice, les syndicats des deux sites ont, à l’unanimité, validé le dossier de reprise de Saarstahl, groupe allemand bien implanté dans le secteur de l’acier. Mais avec plusieurs exigences face au projet industriel.

Pour les représentants des salariés, l’enjeu de fond est bien évidemment le respect des engagements en termes d’investissements et de développement commercial. Un investissement de 30 millions d’euros est notamment promis sur le site d’Hayange, étalé sur 5 ans, pour la réfection du laminoir.

C’est aussi une politique sociale ambitieuse qui est attendue, tandis que les salariés des 2 sites ont été ballottés depuis plusieurs années, connaissant par la même occasion des renégociations d’accords d’entreprises. Le renforcement des effectifs et des compétences est un facteur clé pour demain, le site d’Ascoval par exemple devant passer de 3 à 5 équipes dans sa montée en puissance.

La secrétaire d’Etat à l’industrie, Mme Pannier-Runacher, est passée symboliquement, ces derniers jours, sur les sites d’Hayange et Ascoval. La communication du gouvernement est effectivement à soigner, à l’heure où l’industrie française continue de s’éroder, sous l’œil passif et souvent complice du gouvernement (secteur automobile, fonderies, ...). Elle y a regretté le manque d’attractivité des métiers de l’industrie, en l’occurrence ceux de la sidérurgie.

Ce qu’elle ne dit pas, c’est que la loi « travail » de son gouvernement, exploitée de suite par l’UIMM, conduit à une compression, voire un recul des salaires et une remise en cause des garanties collectives, notamment chez les plus jeunes.

Dans ce contexte de reprise des 2 sites, il faut rappeler aussi les importants fonds publics déjà accordés à Liberty par l’Etat et les régions Haut de France et Grand Est, lesquels ont en partie été effacés dans la transaction avec Saarstahl (50 millions d’euros).

Une demande commune des deux intersyndicales est donc tout naturellement la création d’une commission tripartite de suivi des engagements, avec les représentants des salariés et les pouvoirs publics.

La FTM-CGT le revendique depuis des années : la sidérurgie étant reconnue comme filière stratégique pour l’industrie, un contrôle public doit pouvoir s’exercer, pour parer à tout désinvestissement industriel et humain.

La FTM-CGT restera vigilante sur la pérennité des emplois et des sites, dont les activités sont fondamentales pour notre industrie, et, au bout, pour les besoins de la population.

Montreuil, le 28 Septembre 2021

Publié dans Luttes sociales, Industries

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